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autre chose, Liv. des mét. 160. Ge m'entremet de cor-
retages, Ge faiz pais, ge joing mariages, la Rose,
41881. || xive s. Il en volent avoir ensi leur courre-
taige, Baud. de Seb. vII, 580. Il feront l'office de
courretier bien et loyaument. Et leur soit deffendu....
sur peine d'estre bannis de la courreterie à tous-
jours-més, que ils ne fassent nuls faux contracts....
Il ne pourront faire l'office de courreterie.... et ne
pourront demander, de leur courretage, fors l'esti-
mation faite d'ancienneté, Ordonnance, février 1321.
Les proufis et emolumens dou coulletaige des vins,
DU CANGE, corratagium. || xve s. Sa fille de chambre
est leans Qui la sert de menus suffrages, Elle a sa
vieille aux yeux rians, Qui ne la sert que de cour
tages, COQUILL. Droits nouv.

ÉTYM. Voy. Courtier.

† COURTAILLE (kour-ta-ll', mouillées), s. f. Epingle manquée.

ETYM. Court.

+ COURTAIN (kour-tin), s. m. Nom de l'épée d'Ogier le Danois, chevalier célèbre dans les chansons de geste du cycle carlovingien.

+ COURTANELLE (kour-ta-nè-l'), s. f. Variété
de raisin.

COURTAUD, AUDE (kour-tô, tô-d'), s. m. et f.
||| 1° Personne de taille courte et ramassée. Un gros
courtaud. || Par dénigrement. Courtaud de boutique,
commis marchand. Il n'est courtaud de boutique
Qui chez vous ne prenne de vin, RÉGNIER, Mac. Il
n'est crocheteur ni courtaud de boutique Qui n'es-
time à vertu l'art où sa main s'applique, ID. Sat. v.
Si ce visage de courtaud ne sort tout à l'heure, je
m'en vais le jeter par les fenêtres, VISÉ, Devineresse,
1, 43. Et aucun rit de voir les courtauds de bouti-
que, Grossissant à l'envi leur chienne de musique,
Se rompre le gosier dans cette belle humeur, Et
crier après moi, le valet du menteur, CORN. Suite
du Ment. 1, 3. Le pauvre petit tabellion, en faveur
du voyage, avait arboré le plumet et l'épée pour
imposer aux clercs et aux courtauds, DANCOURT,
Foire de Besons, sc. 5. || 2° Cheval à qui l'on a coupé
les oreilles et la queue. Je fis trois charges sur un
excellent courtaud bai brun, ST-SIM. 12, 439. || Cour-
taud, chien à qui l'on a coupé la queue et les
oreilles. [I] Fait crever les courtauds en chas-
sant aux forêts, RÉGNIER, Sat. v. || Adjectivemeni.
Un cheval courtaud. Chien courtaud. | Familière-
ment. Etriller, frotter quelqu'un en chien cour-
taud, l'assommer de coups. || 3° Instrument de
musique, qui est une sorte de basson raccourci,
servant de basse à la musette. || 4° Anciennement,
nom donné à de petites pièces d'artillerie.

x. Tourner court, en pariant d'un cocher qui | La court retient mieus le court que le lonc, Ass. de
ne se donne pas assez d'espace pour faire tourner J. 46. || xv s. Lors les seigneurs Poulains luy dirent
sa voiture. Un cocher risque de verser quand il tout court, qu'ils ne le serviroient plus en tel estat,
tourne court. || Par extension. Tourner court, faire Jeh. de Saintré, ch. 50. Incontinent le duc d'Aqui-
un brusque changement de direction. Il tourna tout taine coupa court, MONSTREL. liv. 1, ch. 134. Nous
court sur l'infanterie des Arabes, LA FAYETTE, Zayd, avons un de leurs prescherres Tué et lapidé à pier-
OEuvres, t. 1. p. 275, dans LACURNE. || Dans un sens res; Les autres plus en douteront; S'en les tient
analogue, tomber court. Il est bon que j'imite Phoe-court, ilz cesseront, Mart. de S. Étienne. [I] Re-
bus qui, sur la fin du jour, Tombe d'ordinaire si tourna tout court, et [je] croy que, s'il fust passé
court Qu'on dirait qu'il se précipite, LA FONT. Fianç. oultre deux traictz d'arc, qu'il eust été prins comme
Tourner court, être interrompu brusquement. aucuns autres qui chassoient devant lui, COMM. 1, 4.
L'engagement fut d'abord vif, mais il tourna court; Et pour le vous faire court, il sejourna aucuns jours
l'avant garde russe se retira précipitamment derrière en la cité, ID. II, 4. Et après le disner, lequel fut
le ravin, SÉGUR, Hist. de Napol. iv, 8. || Fig. Tour- court et sec, monterent à cheval, LOUIS XI, Nouv.
ner court, ne pas ménager les transitions dans sa
LXXXI. Il les convint departir, voulsissent ou non;
conduite, dans son langage. Ils [les hommes faibles] et moult en pesa au chevalier au tref d'argent; mais
tournent si court quand ils changent de sentiments Gulphar en fut joyeux, car il se sentoit de courte
qu'ils ne mesurent plus leurs allures, RETZ, IV, alaine, Perceforest, t. vi, fo 37. Très cher sire, bien
49. Tournons tout court, et venons à la conclusion, est vrai que, quand nous eusmes esté entre vous et
BOSS. Réf. On a dit un mot de Chantilly, mais cela moy secretement ensemble, aucunes fois je vous ay
est tombé si court qu'il n'en est plus question, SEV. moult court tenu [sollicité] de sçavoir vostre nom
378. || 11° Court-vêtu, qui a un vêtement court. Lé- et dont vous estes, ib. t. 1, fo 39. Pour ce ne lais-
gère et court-vêtue.... LA FONT. Fabl. vII, 40. La sent pas qu'ilz ne se mettent à la voye par devers
véritable reine reprenait un bon teint frais et ver- la vieille que la jeune damoiselle et ses deux cham-
meil, mais elle était crasseuse, court-vêtue, FEN. berieres tenoient toute courte; car elle s'en vouloit
XIX, 5. D'un regard étonné j'ai vu sur les remparts fuyr, ib. fo 45, Lors regarde son compaignon et voit
Ces géants court-vêtus, automates de Mars, VOLT. que le chevalier le tenoit si court, qu'il ne pouvoit
Voy. à Berlin. Les Orientaux chevauchent court, ils yssir hors de l'eaue et lui avoit ja fait une playe au
n'allongent pas leurs étriers autant que nous. || Être cousté senestre, ib. fo 52. Quant je ouy ce, si fus
pendu haut et court, être exécuté à la potence. Si- moult courroucé et convoiteux de sçavoir qui il es-
il consentait d'être en place publique Guindé, toit; si la tins de si court [une femme] et tant la
la hart au col, étranglé court et net, LA FONT. Fabl. requis qu'elle me dist que c'estoit Lancelot, Lance-
VI, 19. On le menace, on lui dit que sous peine lot du lac, t. III, fo 420. || XVIe s. Il y en a aucuns
D'être pendu, d'être mis haut et court En un gibet, meschans, lesquels pensent estre leur plus court
il faut que sa puissance Se manifeste avant la fin du d'avoir en moquerie toutes religions, CALVIN, In-
jour, LA FONT. Belph. || 12° Tout court, loc. adv. stit. 283. Et pour le faire court [en un mot], ID. ib.
Sans ajouter un mot, sans plus d'explication. 11 605. Il nie plat et court que.... ID. ib. 573. L'ennemy
ne fut plus que messire tout court, ID. Faucon. ne avoyt pensée plus urgente que de sa retraicte,
Hé bien, monsieur tout court, et non plus mon-accompaignée de courte honte, RAB. Pant. IV, Nouv.
sieur de Sotenville, j'ai à vous dire que.... MOL. prol. Si mon argent est court, je me recomman-
G. Dand. 1, 4. Ce nom de Mademoiselle tout court deray à voz aulmosnes, ID. Épi. 1. Demeurer court
passa ainsi dans l'esprit du monde pour être affecté [à faire quelque chose], ID. 1, 190. Un parler court
à la première petite-fille de France, ST-SIM. 227, et serré, ID. I, 191. Et, en estants assiegez tout
43. || Brusquement, subitement. Je lisais votre lettre court [par la neige], ils furent.... ID. 1, 262. Si la
et je m'arrêtais tout court, SEV. 52. Quand il lui douleur est violente, elle est courte, ID. 1, 304. Ces
échappe quelque chose, elle s'arrête tout court, ID. boeufs, ayants faict leur tasche, s'arrestoient tout
81. Souvent l'on trouvait de l'eau en quantité qui court, ID. II, 474. Je trouvay mon plus court de
arrêtait tout court les ouvriers et semblait devoir gaigner les solitudes, ID. II, 193. Il tenoit les sol-
les rebuter pour toujours, ROLLIN, Hist. anc. OEuvres, dats de plus court, estant prez des ennemis, ID. III,
t. 1, p. 213, dans POUGENS. || Proverbes. On dit d'un 174. Avoir la veue courte, ID. IV, 32. Pirithous ne
homme peu dévot, qu'il fait courte messe et long s'en fouit point, ains retourna tout court au devant
diner. Courte prière pénètre les cieux, ce n'est de luy, AMYOT, Thésée, 38. Estant pour lors l'argent
pas la longueur, c'est la ferveur de la prière qui en fort court à Athenes, ces amendes là estoient fort
fait l'efficacité. Les plus courtes folies sont les griefves, ID. Solon, 44. Les vivres commencerent à
meilleures, il convient de se retirer le plus tôt estre courts aux Gaulois, ID. Cam. 41. En ceste ex-
possible d'une mauvaise affaire où l'on est engagé. treme necessité les Atheniens eurent une courte
Le chemin le plus long est quelquefois le plus joye pour 150 galeres que l'on apperceut près d'E-
court, c'est-à-dire, en se détournant de la route di-gine, ID. Démétr. 44. Cela ne se peut pas faire des
reete on évite parfois des obstacles et on arrive plus terres sableuses; parce qu'elles sont toutes courtes
vite au but. A vaillant homme courte épée, un et vaines [cassantes, sans consistance], PALISSY.
homme courageux n'a pas besoin d'être bien armé, 305. Les vivres estant courts et chers, D'AUB. Hist.
un homme habile n'a pas besoin d'être bien outillé.1, 212. Vienne se trouva en peu de jours courte de
REM. 1. Dans le xviie siècle, les grammairiens vivres, ID. ib. III, 349. Les seditieux que l'on tien-
ont discuté la question de savoir si une femme de- dra de si court qu'ilz n'oseront entreprendre....CONDE,
vait dire: je suis demeurée courte ou court. Mar- Mémoires, p. 643. Avons esté contraints de retour-
guerite Buffet voulait que courte fat ici un adjectif ner, je n'ozeray dire avecques nostre courte honte;
et s'accordât. Vaugelas, Chifflet, Th. Corneille ont car elle n'a esté que trop grande, PASQUIER, Lett.
décidé que court était adverbe et invariable; et tel t. II, p. 89, dans LACURNE. Ayant un desir impor-
est l'usage aujourd'hui. Une femme dit: je suis de- tun de mon retour, pour en sçavoir moy mesmes,
meurée court. L'interprétation de cette locution est: comme l'on dit, le court ou le long, l'Amant res-
demeurer dans le court, sans aller jusqu'au bout. suscité, p. 486, dans LACURNE. Se on ne tient jeu-
2. Une femme doit-elle dire: je suis courte d'ar- nesse bien court, elle sera bien tost gastée, PALSGR.
gent. Les mêmes grammairiens se sont partagés, p. 597. Tesmoignage de la foiblesse et insuffisance
Marguerite Buffet voulant qu'une femme dit: je suis humaine, qui, à faute de bonne monnoye, employe
courte; et les autres je suis court. L'Académie la courte et la fausse, CHARRON, Sagesse, p. 220,
en fait, dans cet emploi, non un adverbe, mais un dans LACURNE.
adjectif; et la construction grammaticale ne paraît
pas permettre ici un adverbe. || 3. Etre court d'ar-
gent, et non être à court d'argent, qui est une lo-
cution fautive, puisque rien n'y justifie la préposi-

tion à.

ETYM. Bourguig. cor; provenç. cort; espagn. corto; portug. curto; ital. corto; du latin curtus; sansc. krita, couper.

HIST. xy s. La vigille S. Martin fut chassé un loup terrible et orrible.... et icellui jour fut prins, et n'avoit point de queue, et pour ce fut nommé courtault, et parloit on autant de luy comme on fait du larron.... et disoit on aux gens qui alloient aux champs : gardez-vous de courtault, Journal de Paris, p. 182, dans LACURNE. Laisserent chevaulx et harnoys, sauf que les hommes d'armes en emmenerent ung courtault chascuns, cOMM. III, 40. || XVIe s. Leur artillerie estoit de six courtaux, deux couleuvrines et deux moyennes, D'AUB. Hist. 1, 285. Roussins de Prusse, et doubles courtaux de Dannemark, CARL. V, 8.

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+ COURT-BANDAGE (kour-ban-da-j'), s. m. Sorte de barre de fer. || Au plur. Des courts-bandages. + COURT-BÂTON (kour-bâ-ton), s. m. Ancienne arme du genre des demi-piques. || Terme de marine. COURTAGE (kour-ta-j'), s. m. || 1° Profession de Courbe de charpenterie qui soutient les bouts des courtier. Faire le courtage des vins. Les Juifs com- bancs et des barrots. || Au plur. Des courts-bâtons. HIST. XI S. Curte la cuisse et la crope bien mencèrent à exercer le commerce, le courtage et COURT-BOUILLON (kour-bou-llon, mouillées), large, Ch. de Rol. cxin. Espiez [ils] ont forz, et les l'usure, VOLT. Phil. v, 306. || 2o Prime qui sert de s. m. Liquide composé dans lequel on fait cuire le hanstes sont curtes, ib. ccxxII. || x11 s. Gardez bien rétribution au courtier. Un quart pour cent de cour-poisson. Le court-bouillon se compose d'eau, de vices messages [messagers], car lor vivres est cors, tage. || On dit aussi : droit de courtage. Cette affaire naigre ou de vin blanc, de sel, de poivre, girofle, Sax. xxvII. Car joie a corte durée Qui avient par [une recommandation au ministre] me mit en goût, laurier, oignons et carottes en tranches, thym, ai! tel folor, Couci, 1. Jambes [ils] ont cortes, gros leset dix pistoles, que je donnai à Scipion pour son et persil. Le même court-bouillon peut servir tant os, Rou, 14459. || XIII S. Chascuns l'a fiancé [pro- droit de courtage, l'encouragerent à faire de nou-qu'il est en bon état. Le saumon nous en eût dit mis], cours en fu li sermons, Berte, xxIII. Il les te- velles recherches, LESAGE, Gil Blas, viii, 9. davantage, mais il était au court-bouillon, et cela noient si court, que sept ou huit fois les convenoit HIST. XIIIe s. Li mesureur ne doivent prendre était cause qu'il ne parlait qu'avec beaucoup de difle jour armer, VILLEH. LXXIV. Et nequedent [cepen-ne demander, par leur seremens, de la some me-ficulté, voir. Lett. 143. Au plur. Des courtsdant] il les tenoit si cours qu'il ne savoient pooir de surée que un denier, de la demi some obole, et de bouillons. novoir cascuns de son lieu, Chr. de Rains, p. 73. mains [moios] noiant, ne pour courratage ne pour ETYM. Court, et bouillon, ainsi dit, parce que

DET. DE LA LANGUE FRANÇAISE.

I.

€ 109

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+ COURT-BOUILLONNÉ, ÉE (kour-bou-llo né, née, mouillées), adj. Terme de cuisine. Mis au courtETYM. Court-bouillon.

bouillon.

+ COURT BOUTON (kour-bou-ton), s. m. Pièce de l'attelage des boeufs. || Au plur. Des courts-boutons. + COURT-CÔTÉ (kour-ko-té), s. m. Partie du harnais placée, de chaque côté, au porte-mors et au-dessus de la tête. || Au plur. Des courts-côtés. + COURT-CUREAU (kour-ku-rô), s. m. Partie de l'équipage du gros marteau de forge. || Au plur. Des

Courts-cureaux.

COURTE-BOTTE (kour-te-bo-t'), s. m. Tout homme de petite taille. || Mot du langage populaire. || Au plur. Des courtes-bottes.

REM. Des grammairiens ont dit qu'il fallait écrire au pluriel des courte-botte, attendu que la pluralité tombe sur homme sous-entendu des hommes à courte-botte. Mais une catachrèse permet aussi de considérer les courtes-bottes comme la personne même et d'écrire au pluriel des courtes-bottes.

ETYM. Court et botte.

+ COURTE-BOULE (kour-te-bou-l'), s. f. Voy.

COURT.

+ COURTE ÉPÉE (kour-té-pée), s. f. Anciennement, nom de toutes les armes blanches qui avaient peu de longueur, telles que dague, poignard, etc. Au plur. Des courtes-épées, qu'on prononce comme au singulier.

† COURTE-ÉPINE (kour-té-pi-n'), s. f. Espèce de poisson, nom vulgaire du diodon atinga (plectognathes) dit aussi atingua et épine croche.

+ COURTE-GRAISSE (kour-te-grê-s'), s. f. Nom donné en Flandre à l'engrais provenant des fosses

d'aisance.

ETYM. Courte, et graisse. Cela est dit ainsi par euphémisme.

† COURTE-HALEINE (kour-ta-lè-n'), s. f. Voy.

COURT.

HIST. XVI S. Courtement, OUdin, Dict. - ETYM. Courte, et le suffixe ment. + COURTE-PAUME (kour-te-pô-m'), s. f. Voy.

COURT.

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COURTIER (kour-tié; l'r ne se lie jamais; au plu- | Ren. 1289. Prix de courtix et d'auncis et de gardins riel, l's se lie: des kour-tie-z actifs), s. m. || 1° Terme doit estre selonc les liex là ù il sieent, BEAUM. de commerce. Agent qui s'entremet pour l'achat XXVII, 19. Et trouvames un hermitage ancien dedans ou la vente des marchandises, pour les placements les roches, et trouvames les courtilz que les hermide fonds, les opérations de bourse, etc. Les Juifs tes qui i dormirent anciennement avoient fait, JOINV. allaient faire le métier de courtiers en Asie, VOLT. 285. Une maison avec le courtil qui apend à la dite Mœurs, 58. Aussitôt un courtier juif prit la parole.... maison, DU CANGE, appendere. || xv s. Toutes fois BERN. DE S.-P. Café de Surate. Il y a cinq sortes moy et mon jardin, Nous differons en une chose: Je de courtiers: 1° les courtiers de marchandises, ayant me vueil abreuver de vin, Et d'eau nostre courtil seuls le droit de faire le courtage des marchandises, s'arroze, BASSELIN, Vau de Vire, 17. || xvi s. La d'en constater le cours et d'exercer, concurremment vieille sortit en ung courtil ou vergier prez sa maiavec les agents de change, le courtage des matières son, RAB. Pant. II, 17. métalliques; 2° les courtiers d'assurances (maritime et fluviale), rédigeant les contrats ou polices d'assurance, concurremment avec les notaires, en| attestant par leur signature et certifiant le taux des primes pour tous les voyages de mer ou de rivière; 3 les courtiers-interprètes et conducteurs de na vires, faisant le courtage des affrétements; 4° les HIST. XVI S. Le plus grand ennemi qu'aient courtiers de transport par terre et par mer, seuls les jardins est la courtilliere; elle est ainsi appellée autorisés, dans les lieux où ils sont établis, à faire à Paris, et, en Languedoc, sterpi, et taille-sebe, de les transports par terre et par eau; 5° les courtiers-l'oignon qu'on y nomme sebe, que ceste meschante gourmets-piqueurs de vin, servant, dans l'entrepôt, beste aime par dessus toute autre viande, O. DE SERd'intermédiaire, quand ils sont requis, entre les RES, 524. vendeurs et les acheteurs de boissons, dégustant à cet effet ces boissons et en indiquant fidèlement le cru et la qualité. || Courtier marron, celui qui exerce sans titre. || 2° Fig. Je n'ai point vu de plus insolent vieillard, s'écria un des courtiers de chair humaine [négrier], CHATEAUB. Natch. II, 179. C'est une chose merveilleuse que la facilité avec laquelle il se forme une liaison entre les courtiers de galanterie et les femmes qui ont besoin d'eux, LESAGE, Gil Blas, vIII, 10. De tout Cythère Sois le courtier: On paira bien ton ministère, BERANG. Ami Robin. | Courtier électoral, personne qui s'entremet d'élections et qui agit auprès des électeurs au nom et en faveur de quelqu'un. || Au sens figuré, courtier a un féminin. Une courtière de mariage.

— HIST. XII s. On fait le ban qu'il ne soit nus si hardis couletiers ne autres qui accate warde [provision pour autrui], se cieus [celui] n'est presens + COURTE-LETTRE (kour-te-lè-tr'), s. f. Terme pour cui il l'acate, TAILLIAR, Recueil, p. 431. El mesde fondeur. Lettre dont le corps doit être coupé, tier devant dit ne puet ne ne doit avoir nul couraà l'extrémité de l'oeil, pour le laisser isolé. || Autier, Liv. des mét. 149. Et s'il n'i a coretier ne home plur. Des courtes-lettres. qui fist le marchié, Ass. de J. 1, 243. || XIV S. Cop† COURTEMENT (kour-te-man), adv. D'une ma- pin et Jehan corretiers, Bibl. des Chartes, 2a série, nière brève. Il racontait si bien les choses passées t. 111, p. 423, || xv s. Alors envoyerent querir des qu'on croyait les voir, mais il les racontait cour-plus souffisans et feables coratiers de chevaulx, Jeh. tement, FEN. Tél. 11. Le roi ajouta courtement les de Saint. ch. 16. Faulx laboureurs, faulx couramêmes choses qu'il venait de dire à M. le duc de tiers, Faulx marcheans, faulx regratiers, Mir. de Chartres, ST-SIM. 2, 45. Ste Genev. On passe par hic ou par hoc, Sans courratiers ou truchemens, On se rencontre bec à bec, COQUILL. Le blason des armes et des dames. || xvia s. Il ne prend courtier qui ne veut, LOYSEL, 416. Celui qui a ravy ou pris à force femme de libre condition, il ne le condemne qu'en l'amende de cent drachmes d'argent et celuy qui en aura esté le courratier, et qui l'aura menée, à vingt drachmes seulement, AMYOT, Solon, 44. Le même peuple saccagea ceulx que l'on appeloit prosagogides comme qui diroit les courratiers, hommes meschans, qui ne faisoient autre mestier que se promener parmy la ville, et se mesler parmy les citoyens, s'enquerans de ce que chacun alloit disant, faisant ou pensant, pour puis après l'aller rapporter au tyran, ID. Dion, 37. Il sera fidele courtier et ministre de quelques folles amourettes, ID. Comm. discerner le flatteur, 44. A quoy M. le legat servoit de courratier, pour faire valoir la marchandise, Sat. Mén. p. 174. Aujourd'hui, dit Lupolde, les parties ne parlent aux juges que par courratiers et personnes interposées, NOEL DU FAIL, Contes d'Eutrapel, p. 458, dans LA

COURTE-POINTE (kour-te-poin-t'), s. f. Couverture de lit pour la parade. On faisait son lit [de la maréchale de Noailles] et il n'y avait plus que la courte-pointe à y mettre, ST-SIM. 225, 17. Au plur. Des courtes-pointes.

HIST. XIII s. De floretes lor estendoient Les couste pointes, qui rendoient Tel resplendor par ces herbaiges.... la Rose, 8462. Sor couches et sor dras de lis Ont mis tapis et kieutes pointes, l'Escoufle. Encore i faut-il coutepointes, Sarges, oreillers biaus et cointes, Pour lit couvrir, Choses qui faillent en menage. || XIV s. Jehanne Dupont, après ce qu'elle of une fois esté mise en la gehyne en la couste pointe [sorte de torture] seulement.... DU CANGE, Coustepointarius. || xv® s. Entrementes que Philippe [d'Artevelle dormoit sur une coutepointe delez le feu de charbon en son pavillon, FROISS. 11, II, 492.

CURNE

ETYM. Génev. contre-pointe. Il n'y a là dans - ETYM. Génev. couriatier, ière, couratier, ière, ce mot ni courte ni pointe. Courte-pointe est une celui, celle qui perd son temps en course; Berry, fausse prononciation pour coulte-pointe ou coute-picard et saintongeois, couratier, vagabond, coupointe, c'est-à-dire une coute pointe, une coute reur; wallon, coulti; rouchi, coultier; provenç. piquée, du latin culcita puncta (voy. COUETTE et corratier; anc. catal. corrater; ital. curattiere. MéPOINDRE). nage et, après lui, Raynouard le tirent de cursi tarius; mais les formes s'y opposent absolument; il vient d'une forme curatarius, dérivée de curare, soigner (voy. CURE); le courtier est celui qui prend soin d'une affaire.

+ COURTE-POINTIER (kour-te-poin-tié), s. m. Celui qui fait des courtes-pointes. †COURTE-QUEUE (kour-te-keue), s. f. || 1° Espèce de tortue (cistude caroline). || 2° Variété de cerise. Au plur. Des courtes-queues.

+ COURTER (kour-té). || 1o V. n. Terme de commerce. Faire le courtage; chercher à vendre une chose. || 2° V. a. Courter une marchandise.

- ETYM. Voy. COURTIER. + COURTEROLLE (kour-te-ro-l'), s. f. Larve du hanneton. | Courtilière.

† COURTI (kour-ti), s. m. Terme de blason. Tête de More, lorsqu'elle porte un collier d'argent.

+ COURTIÈRE (kour-tiê-r'), s. f. Espace dans le quel tourne la roue du moulin à eau.

+ COURTIL (kour-ti), s. m. Petit jardin attenant à une maison de paysan. Il est dans le courtil. | Vieux. HIST. XIII S. Nus chapeliers de fleurs ne doit ne ne puet cueillir ne fere cueillir au jour de diemenche en ses courtiuz nules herbes, nules fleurs à chapiaus fere.... Liv. des mét. 247. Cest cortil fut moult très bien clos De piez de chesne aguz et gros,

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+ COURTILLE (kour-ti-ll', mouillées, et non kour-ti-ye), s. f. Partie des faubourgs du nord de Paris où se trouvent beaucoup de cabarets. || Descente de la Courtille, rentrée dans Paris des masques après la nuit du mardi gras passée à la Courtille.

ETYM. Courtil, parce qu'il y avait là autrefois beaucoup de jardins et de vignes. La vigne de la Courtille, belle montre et peu de rapport, CYRANO DE BERGERAC, le Pédant joué, p. 20.

COURTINE (kour-ti-n'), s. f. 1° Rideau de lit. Vieux, ou du moins il ne se dit guère qu'en vers ou par archaïsme. Vous dormez dessous les courtines Des trois Grâces et des neuf sœurs, VOLT. dans le Dict. de DOCHEZ. Que me veux-tu, femme infidèle? ne m'as-tu pas contraint de te punir? Qu'elle est pâle et hideuse! Elle déroule son suaire et me montre sa blessure, elle arrose de sang mes courtines, DUSILLET, Yseult de Dôle, ch. 13. || Fig. Du haut de la montagne pendaient des lianes qui formaient sur les flancs des rochers de grandes courtines de verdure, BERNARD. DE S.-P. Paul et Virg.

S. f. plur. Terme de blason. Partie du pavillon qui forme le manteau. | 2° Terme de fortification. Front de la muraille d'une place, entre deux bastions. Bellone va réduire en cendres Les courtines de Philipsbourg, VOLT. Ép. XXXV. | 3° Terme d'architecture. Façade de bâtiment comprise entre deux pavillons. 4° Terme de pêche. Sorte de petit parc formé par des filets tendus sur des piquets.

HIST. XII S. Qui le tenroit [tiendrait} tot nu sor la cortine.... Raoul de C. 249. | xшs. Tant furent bonnement, bras à bras, souz courtine.... AUDEFR. LE BAST. Romancero, p. 21. [11] Amenoient une charete Quí enclose ert d'une cortine, Ren. 9977. Cil arbre vert par ces gaudines Lor paveillons et lor cortines De lor rains [rameaux] sor eus estendoient, Qui du soleil les deffendoient, la Rose, 8474. Trais en sus ung poi la cortine, Qui les reliques encortine, ib. 21865. xve s. Et avoient le duc et le roi leurs chambres tendues de draps, de courtines et de tapis, FROISS. II, III, 41. (Diane surprise au bain par Actéon] Ne sot de quoi faire courtine, En la fontaine se retire, ID. Poésies mss. p. 373, dans LACURNE. Lors mist la main à la courtine pour la tirer arriere, Perceforest, t. 11, f° 42. Car je sçay qu'entre deux courtines Est tout le bien, toute la joie D'amours, de souías et la voie, EUST. DESCH. Poésies mss. fo 563, dans LACURNE. De grasses soupes jacobines Et flans leur faire oblation, Et puis après sous les courtines Parler de contemplation, VILLON, G. Testam. Legs aux frères mendians et beguines. || XVIe s. Pour pavillon, qui d'un tel roy soit digne, Tu tends le ciel, ainsi qu'une courtine, MAROT, IV, 311. Et, approchant de la courtine, lai demanderent comme il avoit reposé celle nuit, DESPER. Contes, CXXVIII. La seconde chose que l'experience a fait approuver beaucoup de gens, c'est de destacher les bastions des courtines, n'esmes

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HIST. XVI s. La courtisane Flora disoit.... MONT. III, 2. Le mot de courtisanne qui est le moins deshonneste synonyme de putain, a pris son origine de la cour de Rome, à sçavoir des premieres devottes qui frequentoient plus que très familierement jour et nuit avec les prelats de Rome, H. EST. Apol. d'Hérod. p. 576, dans LACURNE.

ETYM. Courtisan.

† COURTISANERIE (kour-ti-za-ne-rie), s. f. Adulation de courtisan.

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COURT-JOINTÉ, ÉE (kour-join-té, tée), adj.
1° Terme de vétérinaire. On dit qu'un cheval est
court-jointé, quand il a le paturon court. Point d'é-
paules non plus qu'un lièvre, court-jointé, MOL.
Fách. II, 7. | 2° Terme de fauconnerie. Se dit d'un
oiseau qui a les jambes de médiocre longueur.

-ETYM. Court, et joint, s. m., articulation.
+COURT-MANCHER (kour-man-ché), v. a. Terme
de cuisine. Passer une broche de bois dans le man-
che d'une épaule de mouton, pour rapprocher ce
manche du gros de l'épaule. Épaule court-man-
chée.

ETYM. Court, et manche, s. m.

+ COURT-MONTÉ, ÉE (kour-mon-té, tée), adj. Terme de manége. Cheval court-monté, cheval qui a les reins bas.

ETYM. Court, et monté.

les porter outre le fossé.... ils ne laissent d'estre | COUR). Comp. le bas-lat. acortisianus qui signifie | tiser, 1! ne me faut plus qu'à boire D'autant et me
très bien defendus de [par] l'harquebuserie des cour- métayer.
reposer, BASSELIN, XXX. On va disant que j'ai fait
tines, LANOUE, 337. Ils firent tous merveilleux de-
COURTISANE (kour-ti-za-n'), s. f. || 1o Nom que une amie; Mais je n'en ai point encore d'envie; Je
voir, combien que l'artillerie [des assiégeants] qui l'on donne aux femmes de mœurs déréglées, mais ne sauroy assez bien courtiser, ID. XLIX. || XVIe s. Le
battoit en courtine, les endommageoit fort, ID. 581. non sans quelque élégance, qui sont dans les grandes premier où j'ay leu courtizer est dans la poesie d'O-
Une longue terrasse pratiquée sur les flancs d'un villes d'Italie. Les courtisanes de Venise. La Courti-livier de Magny, parole qui nous est pour le jour
rocher.... à petites tourelles tournées et massonnées sane amoureuse, titre d'un conte de LA FONTAINE, d'hui fort familiere, PASQUIER, Recherches, liv. vin,
à cul de lampe, avancées hors de la courtine de la dont la scène est à Rome. || Par extension, nom p. 662, dans LACURNE. Des François on ne sçait plus
terrasse, R. BELLEAU, Bergeries, p. 4, dans LACURNE. donné aux femmes de ce genre dans l'antiquité. Les faire un corps d'armée constant et reglé.... c'est au
ETYM. Berry et norm. cortine, rideau de lit; particuliers qui veulent assurer le succès de leurs commandant de suyvre, courtizer et plier, à luy seul
wallon, gordène; provenç. esp. et ital. cortina; bas-entreprises, promettent d'offrir à Vénus un certain d'obeir; tout le reste est libre et dissolu, MONT.
lat. cortina, petite cour, mur entre bastions, rideau nombre de courtisanes qu'il font venir de divers | IV, 199.
autour d'un autre, en somme quelque chose qui endroits, BARTHEL. Anach. ch. 37. Corinthe érigea ETYM. Voy. COURTOIS; Saintongeois, courtoiser;
protége; cortina, dans Isidore, tapisserie, tenture un temple à Vénus où plus de mille courtisanes provenç. cortejar, cortezar; espagn. cortejar; ital.
en peaux; latin classique, cortina, chose ronde, furent consacrées; c'est de ce séminaire que sorti- corteggiare. Cortoier, de l'ancien francais, signifiait
espace circulaire, chaudron.
rent la plupart de ces beautés célèbres dont Athé-être à la cour du prince, du seigneur, courtiser
COURTISAN (kour-ti-zan), s. m. || 1° Celui qui née a osé écrire l'histoire, MONTESQ. Esp. XXI, 7. est plus récent. On a dit aussi beaucoup au XVIe siè-
fait partie de la cour du prince. L'éducation qu'il | Par une autre extension, dans le style soutenu, cle courtisaner.
avait reçue de ce courtisan chrétien qui passa pour toute femme de mauvaise vie qui est au-dessus des
Phomme le plus vrai de son siècle, MASS. Or. fun. simples prostituées. Une vile courtisane. Le Canara
Dauphin. Qui est plus esclave qu'un courtisan as- est toujours en possession de fournir les courtisanes
sidu, si ce n'est un courtisan plus assidu? LA BRUY. VIII. les plus voluptueuses et les plus belles danseuses
Qui considérera que le visage du prince fait la féli- de tout l'Indoustan, RAYNAL, Hist. phil. I, 16.
cité du courtisan, comprendra un peu comment || 2° Terme d'histoire naturelle. Vénus courtisane,
Dieu peut faire toute la gloire et tout le bonheur sorte de mollusque (Venus meretrix).
des saints, ID. ib. Se dérober à la cour un seul
moment, c'est y renoncer; le courtisan qui l'a vue
le matin, la voit le soir pour la reconnaître le len-
demain, ou afin que lui-même y soit connu,
I. ib. Les roues, les ressorts, les mouvements
sont cachés; rien ne paralt d'une montre que son
aiguille, qui insensiblement s'avance et achève son
tour; image du courtisan, d'autant plus parfaite
qu'après avoir fait assez de chemin il revient au
même point d'où il est parti, ID. ib. Et de ses
courtisans souvent les plus heureux Vous pressent HIST. XVI S. Maquerellage, flatterie, parasite-
à genoux de lui parler pour eux, CORN. Cinna, I, 2. rie, crocqueterie, courtisannerie, menterie, diable-
D'un courtisan flatteur la présence importune.... ID. rie, damnerie, et toutes telles sciences et practiques
ib. II, 1. Mais un vieux courtisan est un peu moins desguisantes ou destruisantes verité, Alector, ro-
crédule; Il voit quand on le joue et quand on dissi-man, p. 35, dans LACURNE. Pasquier a dit courti-
mule, CORN. Poly. v, 4..... On voit partout que sanie: Ostez de votre teste cette courtisanie que je
l'art des courtisans Ne tend qu'à profiter des fai-vois estre pratiquée par quelques uns qui ne se veu-
blesses des grands, MOL. D. Garc. 11, 4. Sachez,
s'il vous plaît, monsieur Lysidas, que les courtisans
ont d'aussi bons yeux que d'autres, qu'on peut être
habile avec un point de Venise et des plumes, aussi
bien qu'avec une perruque courte et un petit rabat
uni, MOL. Critique, sc. 7. Messieurs les courtisans,
cessez de vous détruire; Faites, si vous pouvez,
votre cour sans vous nuire; Le mal se rend chez
vous au quadruple du bien, LA FONT. Fabl. VIII, 3.
Le courtisan n'eut plus de sentiment à soi, BOIL.
Épit. ix. Le choix des temps et des occasions est la
grande science du courtisan, MASS. Or. fun. Dau-
phin. Ce qui est encore plus difficile, quelquefois
il résistait en leur faveur [des soldats] à l'impatience
des généraux et s'exposait aux redoutables discours
du courtisan oisif, FONTEN. Vauban. || 2° Celui qui
cherche à gagner par des prévenances ou des flat-
teries les bonnes grâces de quelqu'un. Le maréchal COURTISÉ, ÉE (kour-ti-zé, zée), part. passé. Les
d'Humières, homme d'honneur quoique fort liant ministres courtisés par ceux qui ont besoin d'eux.
avec les ministres et très-bon courtisan, ST-SIM. Une femme courtisée. Toujours prodigue et jamais
23, 42. || Se dit aussi de celui qui recherche les bonnes épuisé, Par conséquent d'un chacun courtisé, J. B.
grâces d'une dame. || 3° Adjectivement. Il en résul-ROUSS. Allég. 1, 5. || Substantivement. Le courtisan
tera l'avantage d'amortir parmi la noblesse l'esprit et le courtisé.
courtisan, J. J. ROUSSEAU, Pol. 7. || Au féminin.
Donc à si peu de frais la vertu se profane, Se dé-
guise, se masque et devient courtisane, Se trans-
forme aux humeurs, suit le cours du marché, Et
dispense les gens de blâme et de péché, RÉGNIER.
Sat. v. Il me crut en grande faveur auprès de M. de
Richelieu; et la souplesse courtisane qu'on lui
connaît, l'obligeait à beaucoup d'égards pour un
nouveau venu, J. J. ROUSS. Conf. 11.

lent charger de cause contre les grands, pour ne leur
desplaire, Lettres, t. 1, p. 536, dans LACURNE.

COURTOIS, OISE (kour-tol, toi-z'; Chifflet, au xvIIe siècle, remarque qu'on tolérait courtais), adj. || 1° Gracieux dans ses discours et ses manières. Tout courtois il me suit et d'un parler remis.... REGNIER, Sat. x. Ils sont toujours parfaitement courtois envers un chacun, DESC. Pass. 146. .... Maximin courtois ou furieux, ROTR. St-Gen. 11, 8. Voyons sous cet habit qui me fait méconnaître, S'il m'est aussi courtois qu'il m'a promis de l'être, ID. Bélis. 1, 6. || Par extension. Un âne accompagnait un cheval peu courtois, LA FONT. Fabl. vi, 16. || 2o En parlant des choses, qui a le caractère de la courtoisie. Fa† COURTISANESQUE (kour-ti-za-nè-sk'), adj. Qui çons peu courtoises. Ce monstre si cruel [l'Envie] est à la façon des courtisans, peu naturel. Se don- sous un front si courtois N'a-t-il pas de l'accès en ner de garde du venin qui est caché sous le miel de la maison des rois? ROTR. Bélis. V, 5. || En langage vos beaux conseils courtisanesques, VILLEROI, Mém. de chevalerie, on appelait armes courtoises, c'est-àt. III, p. 70. J'emploie non la langue courtisanes-dire douces et innocentes, des armes qui ne pouque, mais celle des gens avec qui je travaille à mes vaient blesser, par opposition aux armes à outrance. champs, P. L. COUR. II, 130.

ETYM. Courtisanier. Courtisanie, dérivé immédiatement de courtisan, était meilleur et plus logique que courtisanerie.

ÈTYM. Courtisan, et la finale esque, qui est
italienne.

+ COURTISANIER, IÈRE (kour-ti-za-nié, niê-r'),
adj. Synonyme inusité de courtisanesque.
- ETYM. Courtisan.

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† COURTISEMENT (kour-ti-ze-man), s. m. Action de courtiser.

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HIST. XVI s. [On voit les courtisans] De mesme façon morguer Et de mesme harenguer, Partout en tout n'ayant qu'un Geste et jargon pour chacun, Selon que differemment S'offre à leur courtisement.... DU VERDIER, Biblioth. p. 290, dans LACURNE.

COURTISER (kour-ti-zé), v. a. . 1° Faire sa cour à une personne. On t'honore dans Rome, on te courHIST. XVI s. Il avait quelque façon externe tise, on t'aime, corn. Cinna, v, 4. Il courtisait le qui pouvoit n'estre pas civilisée à la courtisane, peuple en vous servant vous-même, M. J. CHEN. TiMONT. I, 147. Un courtisan [un homme attaché aubère, III, 1. [Je n'ai] Ni d'un peuple avili courtisé la prince], ID. 1, 167. Un cheval, qui n'est ni flateur faveur, ID. ib. || 2° Courtiser une femme, chercher ny cortisan, verse un roy.... ID. IV, 31. Ces contes à lui plaire. || Fig. Et, tel qu'un souverain, De sont fort plaisants; mais il faudroit savoir le cour- loin et sur la foi d'une vaine peinture, Par ses amtisan [patois] du pays, pour les faire trouver tels, bassadeurs courtisa la nature, DELILLE, Homme des DESPER. Contes, LXXII. Des ungs il fut reçu cordiale-champs, III. || Courtiser les muses, s'adonner à la ment, des aultres à la courtisanne, CARL. VI, 33. La pauvre reyne était patiente, suportant constamment les assauts de l'envie courtisanne, Nuits de Straparole, t. 1, p. 298, dans LACURNE. Par Dieu, ce n'est pas sans cause si l'on dit qu'il se cueille plus d'espines que de rozes au jardin des courtisans, et que pour un verre cassé, auprès des rois et des princes, bien souvent vingt années de services demeurent bien égarées, SULLY, t. 1, p. 73, dans

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REM. Marguerite Buffet et Bouhours déclarent vieilli ce mot ainsi que courtoisie; et de Caillières dit : « Courtois n'est plus guère dans le commerce des gens du monde; civil a pris sa place, de même que civilité a remplacé courtoisie. » Il est certain que dans le langage ordinaire on dit plutôt civil et civilité; mais, dans le style soutenu, et quand on veut ajouter quelque idée d'élégance à la civilité, courtois, courtoisie ont repris faveur, et l'on s'en sert très-bien.

HIST. XI s. Et Oliviers li preux et li curteis, Ch. de Rol. XLII. || xu s. Ses oncles [son oncle] ii cortois, Ronc. p. 25. Oliviers fu cortois et afaitiés, ib. p. 05. Beaus et cortois, pleins de chevalerie, ib. p. 426. Fils, mout feroies que cortois.... la Charrette, v. 3234. Certes, dame, mout s'honeure Qui cortois est contre tort, Couci, tv. Car nuls dons n'est cortois qu'en trop delaie [retarde], ib. xv1. Après parla dus Bueves li proz et li cortois, Sax. XXXIII. Guillames en fu uns, li buens quens d'Arundel, Sages, curteis e preus e senz nul mal apel, Th. le mart. 53,

xms. Adonc sali li rois es piés, et prist un frain, et s'en ala as cambres cortoises, tous desesperés, et s'estrangle des rienes dou frain, Chr. de Rains, p. 46. Et il i entrerent volentiers à son comant, car il estoit larges et courtois, ib. p. 79. Belin, ce dist Nobles li rois, Moult estes sages et cortois, Jà mauvès conseil ne donez.... Ren. 18408. Moult est esperance cortoise, Qu'el ne laira [laissera] jà une toise Nul vaillant homme jusqu'au chief [à la fin], Ne por peril, ne por meschief, la Rose, 2643. Je n'i lesse mie atouchier Chascun vilain, chascun porchier; Ains doit estre cortois et frans Cil de qui tel servise prens, ib. 1949. La tierce reson, comment cil qui est porsivis de servitute se pot deffendre, si est par HIST. XII S. Puis t'envoiai à Paris cortoier une cause qui n'est pas cortoise, BEAUM. XLV, 16. A quatre cens [avec quatre cents chevaliers], sans | XIV S. Laides paroles ou courtoises, ORESME, Eth. point de mensongier, Raoul de C. 45. || xшe s. Et li 137.... [Les oiseaux de fauconnerie] Que nature fais dites.... Qu'il vaingne aprendre à cortoier, Ren. 18940. a si beaux, Si joincts, si courtois, si jolis, Modus, || xv s. L'amour je laisserai faire Et les dames cour-fo CVI. || xv s. [Le sire des Flamands ne voulait pas

poésie. Juge si, toujours triste, interrompu, trou-
blé, Lamoignon, j'ai le temps de courtiser les mu-
ses, BOIL. Épit. vI. || On dit dans le même sens :
courtiser la gloire, la fortune. || Courtiser le mal-
heur, rendre un juste hommage à quelque noble
infortune.

épouser la fille du roi d'Angleterre par qui son père parmi leur ost vivres assez largement pour mener avait été tué, les Flamands étaient au contraire por-devant Tournay, FROISS. I, 1, 139. Gueres plus tés pour l'alliance anglaise] Si le prirent et mirent belle courtoisie ne peut homme faire à autrui que en prison courtoise, et bien lui dirent que jamais lui prester son argent sec, LEROUX DE LINCY, Prov. r'en istroit s'il ne creoit leur conseil, FROISS. I, I, t. 1, p. 303. Passez, passez hardiement. C'est 310. L'escuyer espaignol entra tout premierement donc par commandement? Certes non est, mais dedans [le gué de la riviere] et leur monstra le che-courtoisie, EUST. DESCH. Poésies mss. fo 512, dans min; quant ils veirent que le passage estoit bon et LACURNE. Courtoisie et mesure est une mesme chose; courtois, si furent tous resjouis, ID. liv. 11, p. 242, beau filz, à tous tes faitz adjouste maniere et medans LACURNE. || XVI s. Qui fit françois il fit cour- sure, si auras en toy moult belle vertu, Percefotois, FAUCHET, Des origines, liv. 1, p. 88, dans LA- rest, t. II, p. 147. Quant la journée du tournoi et les courtoysies des honneurs acquerre seront pas sées.... ib. t. IV, f° 3. || XVIe s. Courtoisie tardive est discourtoisie, COTGRAVE. Courtoisie qui ne vient que d'un costé ne peut longuement durer, ID.

CURNE.

ETYM. Provenç. et anc. espagn. cortes; portug. cortez; ital. cortese; du bas-latin curtis, cour (voy. COUR), par l'intermédiaire du suffixe ois, eis, qui est le représentant du suffixe latin ensis. Chambre courtoise, dans l'ancienne langue, signifiait latrines, lieux d'aisance.

COURTOISEMENT (kour-toi-ze-man), adv. D'une

manière courtoise.

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-HIST. XI S. Si lur a dit un mot curteisement, Ch. de Rol. LXXXIX. || XIIe s. Uns petit biens vaut mieux, si Diex me voie, Qu'on fait courtoisement, Que cent greignor [plus grands] fait envieusement, Couci, XVI. xins. Berte [ils] vont saluer mout très courtoisement, Berte, Ix. Partir s'en doit, mais ce doit estre courtoisement, BEAUM. V, 12. On ne doit nului savoir mal gré, se il requiert son droit debonerement et cortoisement, ID. LI, 22. Et fesoit servir si courtoisement à sa court, et largement et habandonnéement, et plus que il n'i avoit eu lonc temps passé, JOINV. 298. || xiv s. La chose courtoisement traitée, BERCHEURE, f 64, verso. || xve s. Le comte [de Hainant] leur respondit moult courtoisement [aux commissaires d'Edouard III et leur dit.... FROISS. I, 1, 45. Et octroia courtoisement le demeurer jusqu'à la volenté de madame la roine, ID. I, 1, 25.

ETYM. Courtoise, et le suffixe ment, provenç. cortesamentz; catal. cortesament; espagn. cortesmente; ital. cortesemente.

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ETYM Courtois; provenç. cortezia; espagn. et ital. cortesia.

+ COURTON (kour-ton), s. m. Troisième qualité de filasse; les quatre qualités sont le chanvre, la filasse, le courton, l'étoupe.

ETYM. Court.

se dit de tous les parents ou alliés autres que ceux
qui ont un nom spécial. Les cousins germains sont
les cousins issus de frères ou sœurs. Les cousins is-
sus de cousins germains sont les cousins au second
degré. Cousins au troisième, au quatrième degré,
au sixième degré, parents à ce degré. Chacun
jetant les yeux dans un rang ennemi, Reconnait
un beau-frère, un cousin, un ami, CORN. Hor. 1, 4
S'il vous souvient aussi, dès lors un trait de flamme
Des yeux de ma cousine avait blessé votre âme,
ROTR. Bélis. IV, 2. Vous donnant des conseils de
cousin à cousine, Il prétend vous tirer de vos éga-
rements, Et par même moyen savoir vos senti-
ments, LA FONT Florentin, 1, 6. Un cousin, abusant
d'un fâcheux parentage, Veut qu'encor tout poudreux
et saus me débotter, Chez vingt juges pour lui j'aille
solliciter, BOIL. Épit. vI. Vois-tu cet autre avec ce
visage farouche? C'est Ajax, fils de Télamon et cou
sin d'Achille, FEN. Tél. XIX. A Rome, le mariage
entre cousins germains était permis, CHATEAUB. Ge-
nie, 1, 1, 10. || Mon cousin, titre que le roi de France
donnait, dans ses lettres, aux princes du sang, aux
cardinaux, aux pairs, aux ducs, aux maréchaux de
France. Le roi répondit aux grands d'Espagne, et
leur donna à tous le cousin qu'ils ont aussi des rois
d'Espagne, ST-SIM. 84, 98. Familièrement. Je n'eus
pas de peine à lui faire entendre [à M. de Beauvil
lier] que, quand bien même son expulsion ne serait
pas résolue, l'intrusion d'Harcourt en était le cou-
sin germain [en était l'équivalent, l'avant-coureur],
ID. 221, 236. || Fig. Si cette fortune lui arrivait,
le roi ne serait pas son cousin, il en ressentirait un
orgueil excessif. || 2° Familièrement. Cousins, per-
sonnes qui vivent comme bons amis. Ils sont grands
cousins. Si vous faites telle chose, nous ne serons
pas cousins. Ces animaux vivaient entre eux comme
cousins, LA FONT. Fabl. XII, 8. || 3° Cousin de la
gueule noire, se dit dans le Berry de ceux qui sont
intéressés dans les forges. La gueule noire est une
métaphore par laquelle on désigne une usine à fer.
|| 4 Chanteau de pâtisserie qu'on envoie, quand on
rend le pain bénit, aux parents et aux amis. || Pro-
verbe. Tous gentilshommes sont cousins, et tous
vilains compères.

† COURT-PENDU (kour-pan-du), s. m. || 1° Espèce de pomme rouge à courte queue, dite aussi capendu (voy. CAPENDU). || 2° Un des noms du loriot d'Europe. || Au plur. Des court-pendus.

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HIST. XVI s. On peut faire quelque sirop magistral de pommes de reinette ou court-pendu, PARE, XX, 28.

ETYM. Court, et pendu, à cause que la queue est très-courte.

COURT-TOUR (kour-tour), s. m. Petit écheveau de soie qui doit être porté à la cuite et à la teinture. || Au plur. Des courts-tours.

† COURT-VÊTU, UE (kour-vê-tu, tue), adj. Qui a des vêtements courts. Voy. COURT.

+ COURT-VITE (kour-vi-t'), s. m. Genre d'oiseaux des pays chauds (échassiers). || Au plur. Des court-vite.

ÉTYM. Courir, et vite.

COURU, UE (kou-ru, rue), part. passé du verbe COURTOISIE (kour-toi-zie), s. f. || 1° Civilité courir. || 1° Poursuivi. Cerf couru, || 2° Parcouru. Un relevée d'élégance ou de générosité. Penses-tu que pays couru par les ennemis. || 3o Recherché. Garçon par courtoisie Le monde entier te fasse accueil? couru des filles, LA FONT. Herm. Ce n'est pas un atBERANG. Portrait. On vit la courtoisie habiter les tachement à ce qui est parfait, mais à ce qui est châteaux, ST-LAMBERT, Saisons, IV. Malgré la cour-couru, LA BRUY. XIII. Il suffisait à Bathylle d'être HIST. XI S. Tedbal de Reims et Milon son cutoisie prescrite aux chevaliers, il régnait, parmi pantomime pour être couru des dames romaines, sin, Ch. de Rol. XII. || x11° s. Cil quatre estoient et les grands, de la grossièreté et de la rudesse, RAY- ID. XII. Les maris aujourd'hui, monsieur, sont si cosin et parent, Ronc. p. 124. Mult nota les paroles NAL, Hist. phil. 1, introd. | 2° Bon office, gracieu- courus; Et que peut-on, hélas! avoir pour vingt que li quens respundi, Pur ço que li quens ert cusement rendu. Je vous remercie de votre cour- écus? REGNARD, Legat. v, 3. Avouez que c'est un sins le rei Henri, E erent d'un conseil e durement toisie. Mon âme est de merveille également saisie fatigant mérite que celui d'être un joli homme, et ami, Th. le mart. 52. || x11 s. Cil dui conte estoient Et de sa diligence et de sa courtoisie, TRISTAN, de ne pouvoir pas faire un pas sans être couru de cousin germain et neveu le roi de France, VILLEH. Panthée, III, 8. Votre courtoisie, ô vainqueur géné- tout le monde? BARON, l'Homme à bonnes fortunes, LI. Qu'à sa cousine [i] puist hastivement venir, reux, Fait un miracle en moi qui n'est pas ordi-1, 8. La place de dame d'atour de Mme la duchesse Berte, XIII. Il estoit en guerre contre Burile, qui ses naire, MAIRET, Sophon. III, 4. || Dans un langage de Chartres était peu courue, ST-SIM. 42, 251. On cousins germains estoit, H. DE VALENG. 41. Paor qui familier et dans un sens qui a vieilli, les faveurs ne souhaite les fonctions que pour les rétributions tint la teste encline, Parla à Honte sa cousine, la d'une femme. Tous ces beaux suffisants dont la cour qui y sont attachées; les mieux payées sont les plus Rose, 3658. Li dis doit le fait resembler; Car les est semée Ne sont que triacleurs et vendeurs de courues, MASS. Conf. Ambit. Des ennemis de la croix vois as choses voisines Doivent estre à lor faiz coufumée; Ils sont beaux, bien peignés, belle barbe au de Jésus-Christ et de sa doctrine, et qui, par l'as-sines, ib. 15394. Nos apelons coisins toz cez que la loi menton; Mais quand il faut payer, au diable le cendant que leur donne la facilité et l'agrément de apele parenz de par pere ou de par mere, Liv. de just. teston; Et, faisant des mourants et de l'âme saisie, leur esprit, sont courus, recherchés, reçus partout 234. En ce meisme degré sont cil qui sont apelé cosin Ils croient qu'on leur doit pour rien la courtoisie, avec distinction, ID. ib. Manière dont les clercs doi-germain et coisines germaines : ce sont cil qui nessent REGNIER, Sat. XIII. || 3° Terme de fauconnerie. Faire rent se conduire dans le monde. de deus freres et de deus serors, ou de frere ou de secourtoisie aux autours, leur permettre de plumer le gibier.

+ COURUE (kou-rue), s. f. Espace de temps pen-ror, ib. 227. Etli fix de mon oncle m'est el secont degré
dant lequel on laisse l'eau couler hors des étangs
ou réservoirs dans le ruisseau qui sert à flotter le
bois.

ETYM. Couru.

+ COUSCOU (kou-skou), s. m. Graine de houlque en épi ou de maïs mondée. On trouve ce mot écrit cuzcuz. Le riz, le maïs, le cuzcuz, le mil, la cassave, J. J. ROUSS. Contr. 11, 8.

+ COUSCOUS (kou-skous'), s. m. Mélange de
viande et de farine réduites en boulettes très-petites
qu'on fait frire dans l'huile.

REM. On trouve aussi couscoussou; mais les
orientalistes disent que cette forme est fautive.
- ETYM. Arabe, kouskous.

+ COUSEAU (kou-zô), s. m. Botte de paille de fro-
ment et de seigle mélangés.

HIST. XII S. Puis lui a dit deuz moz par courtesie, Ronc. p. 58. S'ele le fait, ce sera courtoisie, Couci, 11, Dame, valor, biauté et courtoisie [il y] A tant en vous qu'on n'i fait qu'amender, ib. xxi. Quant je recort la simple cortoisie Et les douz mots que [je] soil j'ai coutume] à lui [elle] parler, ib. XXII. || XIII S. Trois ans [il] fut chevaliers, pleins fu de courtoisie, Berte, . Nul mestre ne le doit prendre pour mains de vingt sols parisis, et prendre boin gage ou boin argent, ne ne li est tenus de rien à fere courtoisie, Liv. des mét. 389. Doit-il estre pour moi haïs, S'il, por moi faire cortcisie, Languist en la tor Jalousie? la Rose, 4474. L'en se merveilla moult quant le roy fist ce.... mez il le fist par sa courtoisie, JOINV. 264. Ceste grant courtoisie fist Diex à moy et à mes chevaliers; car nous eussions le soir gueté en grant peril, ID. 223. Courtoisie est que l'on sequeure [secoure] celi dont on est au desseure [celui qu'on a vaincu], LEROUX DE LINCY, Prov. t. II, p. 278. || XIV s. Et doit chescun au comancement entendre et prendre garde de qui + COUSHITE (kou-chi-t'), s. m. Proprement, il reçoit courtoisie, ORESME, Eth. 255. Il demanda nom que la Bible donne aux Ethiopiens; ce nom sa partie [sa part de la courtoisie [pourboire] des est étendu par les érudits de nos jours à une popudites fiançailles, ainsi comme au pays est de cous-lation (encore mal déterminée puisqu'on n'en contume, DU CANGE, avantagium. Menestrels huit francs, naît pas la langue) qu'on suppose avoir jeté les fonsans les cuillers et autres courtoisies, Ménagier dements des empires puissants de l'Asie occidentale, II, 4. Les aucuns disent qu'ils les assiégés] trou- Babylonie, Susiane, Gédrosie. verent moult de courtoisies en ceux de Brabant, et 'ils souffrirent par plusieurs fois laisser passer

COUSEUSE (kou-zeû-z'), s. f. Ouvrière qui coud, et, particulièrement, femme qui coud les livres pour les brocher. | Machine qui coud et fait la besogne des couse uses.

ETYM. Coudre, par le participe cousant.

ETYM. Hébreu, Kusch, Ethiopie.

de lignage en montant, et l'apel on cousin germain,
BEAUM. XIX, 3. Je ving au conte de Soissons, cui
[duquel] cousine germaine j'avoie espousée, JOINV.
227. Sire, se vous ne me lessiez dire que vous soiés
cousin au roy, l'en vous occirra touz et nous avec,
ID. 240. || XIV S. Cognoistre sa cousine ou cas des-
sus dit n'est pas pechié pource que la decretale le
deffent, ORESME, Eth. 163. || xv s. Son mari lui ren-
dit la chose telle comme elle lui bailla, combien qu'i
en demourast toujours le cousin [dupe], LOUIS XI,
Nouv. XIX. Et tiens, qui en auroit affaire, qu'on la
trouveroit aujourd'hui au rang de nos cousines [cour-
tisanes] en Avignon, à Beaucaire ou autre part, ID. ib.
LV. Nous ferons venir à notre logis deux jeunes filles
de nos cousines [filles de joie], ID. ib. LVIII. Mes amis,
vous faictes comme celuy qui espouse sa cousine
puis en demande dispensacion, Petit Jehan de Sain-
tré, p. 235, dans LACURNE. || XVIe s. Après disner,
ayant toujours continué ses premiers propos, ils fu-
rent incontinent cousins, DESPER. Contes, LXI. Le
faillir à gaigner honnestement, est cousin germain
de perte, o. DE SERRES, 738. Et diroit on à voir la
chere et grace de ces beaux mespriseurs de toutes
choses, qu'ils sont cousins germains de quelque
grosse souche de bois, Dial. de TAHUREAU, p. 45,
dans LAGURNE.

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4. COUSIN, INE (kou-zin, zi-n'), s. m. et f. | 1° I] | frenus, dans un glossaire du siècle; du latin

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consobrinus, de cum, avec, et sobrinus, cousin;
c'est ce que montrent les formes cusrin, cusdrin,
où l'r est conservée.
2. COUSIN (kou-zin), s. m. || 1o Moucheron dont
la piqûre est fort incommode (culex pipiens).
Vous êtes tourmentée des cousins, SEV. 487. Je le
compare aux cousins de votre pays qui font beau-
coup de mal, sans qu'on les voie ou qu'on les en-
tende, ID. t. VI, lett. 637, p. 404, dans POUGENS.
Le cousin qui voltige dans l'air a d'abord été habi-
tant de l'eau; c'est aussi sur l'eau qu'il va déposer
ses œufs, BONNET, Contempl. nat. 11 part. ch. 5.
|| 2 Fig. Chasser les cousins, éloigner les parasites
qui prennent prétexte de parenté ou d'amitié, par
un jeu de mot sur le double sens que présente le
mot cousin. | Par un même jeu de mot. Etre mangé
de cousins, avoir toujours des cousins chez soi.

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COUSINAGE (kou-zi-na-j'), s. m. 1° Parenté
entre cousins. Les prérogatives du cousinage. Il
vient les visiter sous le nom de ceusin; La soubrette
d'ailleurs sait gagner un voisin; Là, tout devenant
libre à ce feint cousinage, Ils y vont en secret
jouer leur personnage, HAUTEROCHE, les Apparences
trompeuses, 11, 2. || 2° Tous les parents. Il pria
tout son cousinage.

ETYM. Diminutif de coussin; namurois, co-

sins sous les coudes des pécheurs, BOSS. Comet. | || xvIe s. Le duc de Parme y succeda le mesme jour,
Son menton sur son sein descend à double étage; et le dernier du mois envoia saisir le logis de
Et son corps ramassé dans sa courte grosseur Fait Cheles, mais les mareschaux de camp du roy y aians
gémir les coussins sous sa molle épaisseur, BOIL. mis leur coissinet et mieux soustenus que les
Lutr. 1. Sur des coussins il endort la mollesse, estrangers, les pousserent jusques au passage du
BERNARD, Art d'aimer, III. Sur les coussins où la marais, D'AUB. Hist. I, 238. Voudriez-vous mettre
douleur l'enchaîne, Quel mal, dis-tu, vous fait ce vostre coussinet sur une haquenée qu'on a che-
roi des rois? BERANG. Octavie. || Coussin de carrosse, vauché à dos et qui a les genoux tout escorchez?
espèce de traversin qu'on pose sur les banquettes ID. Conf. IV.
du carrosse. || 2 Partie du collier qui s'applique
contre l'épaule de l'animal attelé. || 3° Synonyme
de coussinet, dans la machine électrique. || 4° Terme
de relieur. Planche garnie de bourre et de peau pour
couper l'or. || Sac de cuir rempli de sable sur lequel
on lie les pièces qu'on veut ciseler. || 5o Coussin
de canon, gros billot de bois posé sur le derrière
de l'affût et qui soutient la culasse. || Terme de
marine. Coussin d'amure, tissu de bitord qu'on
met sur le plat-bord du vaisseau, afin d'empêcher
que la ralingue de la voile ne s'y coupe, cu sur le
beaupré pour recevoir le frottement de certaines
manoeuvres. || Nom de morceaux de sapin ou de
peuplier qu'on met sous les écubiers.

HIST. XIII S. Ne coute ne coissin, linceul ne
oreiller, Berte, XXXVIII. Tuit se tesent parmi la
sale, Et Tybert defferma sa male, Et dist au roi :
Sire, or escoute, Lai le coissin, si pren la coute,
Ren. 48006. || xiv s. Et de prendre auquetons de
soie ou bouquerant Et coittes [couettes] et coussins
moillies par avant, Guescl, 20162. || xve s. Lors
en moillant de larmes mon coessin, Je regrectay
ma dure destinée, CH. D'ORL. Bal. 67. || XVI S.
Fournissant les licts de coettes, cuissins, oreillers,
materas, o. DE SERRES, 884.

ETYM. Namurois, cosin; génev. coissin; bour-
guig, côssin; Berry, coissin, cuissin, cossin; espagn.
coxin; ital. cuscino; angl. cushion; d'un diminu-
tif cuicitinum, dérivé du latin culcita (voy. COUETTE).
Il y a aussi dans les langues romanes: ital. cól-
trice, lit de plume; provenç. cousser, cosser, même
sens. L'allemand Kissen, qui signifie coussin, vient
des langues romanes, d'après les germanistes.

† COUSSINER (kou-si-né), v. a. Garnir de petits
coussins. || Se coussiner, v. réfl. Se garnir de pe-
tits coussins pour remédier aux défauts de la taille.
-ETYM. Coussin.

sinè.

+ COUSSINETTE (kou-si-nè-t'), s. f. Variété de
pomme, dite aussi passe-pomme.

+COUSTILLADE (kou-ti-lla-d', ll mouillées), s. f.
Coup de couteau, Qui n'aimaient pas la coustillade,
SCARR. Virg. trav. II. || Inusité.

-

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HIST. XVIe s. Coutillade, COTGRAVE.

ETYM. Coustel, ancienne et mauvaise ortho-
graphe pour coutel (voy. COUTEAU); de coustel on
avait fait aussi coustiller, celui qui est armé d'un
couteau.

HIST. XIII S. [I] verra se li ferez amur et
cusinage, JORDAN FANTOSME, dans le Gloss. fran-
cais de Du Cange. Et com nature aist establi entre
nos un cosinage loial, desloial chose est que mus
homs face conchiemant ne barat à autres, Liv. de
just. 2. Cosin Renart, dist Chantecler, Nus ne se
doit en vos fier; Dahez ait vostre cosinage, Ren.
1707. || XVI S. Il [un seigneur au fond de sa pro-
vince] oyt parler de son maistre le roi] une fois
l'an comme du roi de Perse, et ne le recognoist
que par quelque vieux cousinage que son secretaire
tient en registre, MONT. 1, 333. Les ducs qu'il avoit
accousinez [appelés cousins] n'empecherent point
les premiers coups de poings du cousinage nou- COUSSINET (kou-si-nè; le t ne se lie pas dans le
veau, D'AUB. Fon. III, 18. Or ces deux, l'ouye et la parler ordinaire; au pluriel, l's se lie; des kou-si-
parole, se respondent et rapportent l'une à l'autre,n-z élastiques; coussinets rime avec traits, succès,
ont un grand cousinage ensemble, l'un n'est rien paix), s. m. || 1° Petit coussin. Coussinet de selle,
sans l'autre, CHARRON, Sagesse, 1, 42.
de cuirasse. Perrette sur sa tête ayant un pot au lait
Bien posé sur un coussinet, LA FONT. Fabl. VII, 10.
COUSINÉ, ÉE (kou-zi-né, née), part, passé. Cou- | || Fig. et familièrement. Mettre son coussinet sur
siné par tous les hobereaux de son canton.
quelqu'un ou sur quelque chose, s'emparer de quel
COUSINER (kou-zi-né). || 1o V. a. Traiter de cou- qu'un ou de quelque chose; locution tirée de l'usage
sin. Je le cousine. || Absolument. La grande Made- de retenir sa place en y mettant son coussinet. Ce-
moiselle cousinait, et distinguait, et s'intéressait lui-ci [Maisons], qui voulait circonvenir le prince
fort en ceux qui avaient l'honneur de lui apparte-[duc d'Orléans], ne trouva pas Canillac suffisant; il
nir, ST-SIM. 5, 71. || Faire l'office de cousin. Gui-jeta son coussinet sur moi, ST-SIM. 359, 238.
taud me reconduira en cousinant jusques à une 2° Terme de bourrelier. Petit coussin qu'on met
journée de Nevers, SEV. 339. || 2° V. n. Faire le pa-
rasite sous prétexte de cousinage. Il va cousiner
chez l'un ou chez l'autre. || 3° Fig. Ils ne cousi-
nent pas ensemble, se dit de deux personnes mal
disposées l'une contre l'autre. || 4° Se cousiner, v.
rést. Se traiter réciproquement de cousins.
ETYM. Cousin A.

--

ETYM. Cousin A.

+ COUSINERIE (kou-zi-ne-rie), s. f. Voy. Cousi-

NIÈRE 2.

+ COUSINET (kou-zi-né), s. m. Un des noms vul-
gaires de l'airelle myrtille. Voy. COUSSINET, qui est
plus autorisé.

+ COUSINETTE (kou-zi-nè-t') s. f. Variété de
pemme. Voy. COUSSINETTE, qui paraît meilleur.
4. COUSINIÈRE (kou-zi-niê-r') s. f. Rideau de gaze
dont on
entoure un lit pour se défendre des
cousins. || On dit aujourd'hui plus habituellement
moustiquaire.

ETYM. Cousin 2.

+2. COUSINIÈRE (kou-zi-niê-r'), s. f. Parenté
nombreuse et à charge. J'arrive, et n'y suis pas une
journée entière, Qu'abîmé tout d'un coup dans une
Cousinière, Je pense, tant je souffre et d'esprit et
de corps, Que jamais assez tôt je n'en serai dehors,
DU CERCEAU, dans le Dict. de BESCHERELLE.

ETYM. Cousin 1.

COUSTON (kou-ton), s. m. Filaments courts
qui restent après que l'on a passé le chanvre écru.
-ÉTYM. Diminutif de coste ou côte.

COUSU, UE (kou-zu, zu-e), part. passé de cou-
dre. || 1o Des souliers bien cousus. || Fig. des finesses
cousues de fil blanc, de gros fil, des finesses gros-
sières et faciles à reconnaître. | Terme de blason,
qui se dit d'une pièce d'une autre couleur, ou d'un
autre métal, placée sur une autre pièce, comme si
elle y était cousue. || 2° Joint, uni comme par une
couture. Que d'éloges charmants cousus les uns aux
autres! BOURSAULT, Merc. gal. IV, 3. || 3° Par exten-
sion. Elle ne s'est point condamnée à être cousue
avec la reine [toujours avec elle], sév. 419. || Terme
de manége. Cousu à la selle, se dit d'un homme
qui est solide à cheval. || Bouche cousue, se dit pour
recommander de ne pas divulguer un secret, comme
si la bouche était fermée par une couture. Tenir
bouche cousue, garder le silence. M. de Revel et
moi dans la confidence, nos bouches cousues, SÉV.
574. Lisette, quelque temps tiens la bouche cousue,
Si tu peux: va fermer la porte de la rue, REGNARD,
Légat. 111, 8. Adieu, bouche cousue au moins, MOL.
G. Dand. 1, 2. Motus, bouche cousue, LA FONT. Jum.
4° Avoir les joues cousues, avoir le visage très-
maigre, comme si les joues étaient tenues près des
os par une couture. || Ce cheval a les flancs cousus,
il est maigre et efflanqué. || 5° Etre tout cousu de....
avoir une grande quantité, comme si la chose dont
il s'agit était cousue partout à la personne ou à la
chose dont on parle. Un livre cousu de passages
grecs, hébreux, arabes, de citations de rabbins et
d'autres auteurs obscurs et extraordinaires, MALEBr.
Recherche, iv, 7. Loin de ces sots atrabilaires Qui,
cousus de petits mystères, Ne nous parlent qu'inco-
gnito, GRESSET, Chartreuse. || Etre tout cousu d'or,
avoir en ornements beaucoup d'or sur ses habits.
Aux pieds de prélats cousus d'or Charles dit son
confiteor, BERANG. Ch. le Simple. || Fig. Être tout
cousu d'or, être fort riche. Oui, de pareils discours
et les dépenses que vous faites, seront cause qu'un
de ces jours on me viendra couper la gorge, dans
la pensée que je suis tout cousu de pistoles, MOL.
l'Avare, 1,5. Son voisin au contraire, étant tout
cousu d'or, Chantait peu, dormait moins encor, LA
FONT. Fabl. VIII, 2. Ce vieux Crésus, en sablant du
champagne, Gémit des maux que souffre la campa-
gne Et, cousu d'or, dans le luxe plongé, Plaint le
pays de tailles surchargé, VOLT. Epit. LXIV. || Etre
tout cousu de coups, être couvert de blessures.
Avoir le visage cousu de petite vérole, être très-
marqué de petite vérole.

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Sur le garrot des chevaux de carrosse, de peur qu'ils
ne s'y blessent. | Rouleau de paille nattée que les
couvreurs attachent sous leurs échelles. || Petit sac
garnissant les genouillères des bottes. || Terme de
graveur. Petit oreiller rond fait de cuir sur lequel
on appuie et tourne la planche de cuivre, lorsqu'on
grave avec le burin, || Dans une machine électrique,
petit coussin en cuir de buffle, enduit d'un amal-
game d'étain, sur lequel frotte le plateau circu-
laire de verre. || 3° Terme de vétérinaire. Coussinet
eculaire, amas de tissu adipeux qui entoure la face
postérieure de l'œil. | Coussinet plantaire, la partie
du dessous du pied des monodactyles qui compose
la fourchette molle ou de chair. 4° Terme de bo-
tanique. Petite excroissance de la tige sur laquelle
repose la base du pétiole des feuilles, dite aussi
corps calleux. || 5° Terme de mécanique. Morceaux
de bois ou de métal creusés en demi-cylindres, en-
tre lesquels tournent les tourillons ou collets d'un
axe. || 6° Terme d'architecture. Ornement du chapi-
teau ionique, qui sert à former les volutes, entre
l'ove et l'abaque. || Pierre placée à la partie supé-
rieure d'un pied-droit, et dont le lit inférieur est
horizontal, tandis que celui de dessus est taillé en
coupe. 7 Pièce de fonte qui, portant un rail de
chemin de fer, sert d'intermédiaire entre lui et le

+ COUSOIR (kou-zoir), s. m. Instrument de re- support proprement dit. || 8° Terme d'artillerie. Coin
lieur et de gantier.

de bois sur lequel on appuie le mortier pour le poin-
ter. || 9° Coussinet des marais, un des noms vulgai-
res de la plante vaccinium oxycoccos, dit aussi can-
neberge et airelle des marais.

ETYM. Coudre.
COUSSIN (kou-sin), s. m. || 1° Sorte de sac rempli de
piumes, de crin ou de bourre, et qui sert à suppor-
ter quelque partie du corps dans le repos. Coussin HIST. XV S. Mieux amassent [aimeraient] à
de canapé. Une pitié qui leur a fait porter des cous-gogo Gesir sur molz coussinès, CH. D'ORL, Chanson.

COÛT (koù; le t ne se lie pas dans le parler or-
dinaire; au pluriel, l's se lie : les koù-z et dépens),
s. m. Ce que coûte une chose. Il ne se dit guère
qu'au palais. Le coût de l'acte est de tant. Les me-
nus coûts, les petites dépenses. Monsieur le mort,
j'aurai de vous Tant en argent, et tant en cire, Et
tant en autres menus coûts, LA FONT. Fabl. VII, 44.
Un gentilhomme fera son loyal devoir à mes coûts
et dépens, VOLT. Mœurs, 100. Et puis, la sainte al-
liance, que de coûts! que de dépenses! P. L. COUR.
II, 94. || Proverbe. Le coût fait perdre le goût,
c'est-à-dire le prix élevé d'une chose ôte l'envie
de l'acheter.

HIST. XII S. E pur quei dunc te serreie à
grief e à charge e à cust? Rois, 195. || XIIIe s. Et
paierai tout vostre coust as Veniciens, VILLEH
LXXXVIII. Et s'il ne plaisoit à l'aprentiz à aler au
mestier, il li convendroit forjurer le mestier, et ren-
dre à son mestre toz les couz et touz les doumages
qu'il li auroit fez, Liv. des mét. 54. Trop sunt nonains

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