LECON PREMIERE.

: De la Création. Dieu'a créé le ciel et la Terre , et is. toutes les choses que nous voyons, et tous tes celles que nous ne voyons pas ; en un mot , tout le monde. Il l'a créé de rien, sans matière , par lui même , sans aide et sans instrumens, par sa simple parole , es par sa pure volonté , sans autre motif que sa gloire. Il de l'a pas fait tout-à-la-fois, comme par nécessité, mais en six jours, et en tel ordre qu'il lui a plu. Le prémier jour il fir la lumière : le second , il fit le: ....? Ciel : la troisième jour , il sépara lę Ciel et la terre, et fit sortir de la terre les arbres et toutes les plantes: le quatrième jour, il fit le soleil, la lune et les étoit les : le cinquième jour, il fit les poissons et les oiseaux : le sixième geil fit sortir de da terre toutes les autres bêtes'; puis il fit

l'homme séparément , por commander à Voyez s. tout le reste. Le septième jour Díeu se reAugustin. posa , ayant achevé son ouvrage ; c'est-àTract. 20. dire, qu'il cessa de produire des Créatuin Joan.2. Genes. I. res nouvelles. Quand Dieu fit l'homme, il 36.27. tint conseil en lui-même, et dit : Faisons

l'homme à notre image et à notre ressethblace. Alors il forma le corps avec de la terre; puis il lui inspira un souffle de vie, c'est-à-dire , qu'il eréa-tout exprès une ame spirituelle et immortelle pour l'unir à ce corps. C'est cette ame raisonnable qui est l'image de Dieu ; parce qu'elle est un esprit comme lui, capable comme lui,

de connoître et de vouloir, et capable de Gen.1.18. connoître Dieu inēine et de l'aimer. Car

Dieu est un esprit infini ,- fécond en luimême par sa connoissance et parson amour. Dieu ayant fait l'homme, fit aussi la femme pour être sa compagne, et il la fit d'une des côtes de l'homme, afin que l'homme et la femme s’aimasședt parfaitement , et fussent uris comme s'ils n'avoient qu'as corps. Ce fut alors que Dieu institua lo

mariage ; car il bénit l'homineet la femGen.I. 28. me, et il leur diti de croître et de maltis

plier , de remplir la terre ; s'en rendre les maîtres, et commander à tous les animaux, les poissons et les oiseaux ; et il leur-donna pour nourriture les fruits des arbres et toutes les plantes. Le prémier homme fut nommé Adam; et la première femme Eve. Dieu les mit dans le Para

dis terrestre , qui étoit un jardin délicieux, planté de toutes sortes de beaux arbres, et arrosé par quatre fleuves. Ils étoient tout' nus, sans en avoir de honte , parce qu'ils ne voyoient rien' en eux qui ne fût l'ouvrage de Dieu, et par conséquent trèsbon. Ils ne manquoient de rien et ne souffroient aucune incommodité, n'étoient point sujets aux maladies-, et ne devoient point mourir, pourvait qu'ils ne mangeassent point du fruit d'un arbre que Dieu leur avoit défendut; c'étoit la seule marque d'obéissance qu'il leur demandoit. It's conversoient avec Dieu, et vivoient heuFeux. Dieu avoit aussi créé de pors Esprits , qui sont les Anges , d'une nature plus excellente que l'homme.

2.

LEGON 11.

isi .: Du péché.

2012?!

mai iii
I I
y eat des Anges qui ne demeurè-

JoaQ. VIII. rent pas dans la vérité et la grâce où Dieu 44. les avoit créés , mais qui se révoltèrent contre lui. Il ne leur pardonna point, mais' II. Petr. il les envoya dans l'enfer, où ils sont pri- 11. 6: vés éternellement de la vue de Dieu et tourmentés d'un feu éternel. Ce sont les démons ou les anges du diable, qui s'occ cupent continuellement à tenter les bom mes, d'où vient qu'on donne aussi à leur chef le nom de Satan. Un de ces malins

N

2.

Apoc. xx. Esprits , envieux du bonheur dont Adam

et Ève jouissoient dans le Paradis terrestre, Gen. III.

prit le corps d'un serpent, s'approcha d'Eve et lui dit : Pourquoi Dieu ne vous a-t-il pas permis de manger des fruits de

t tous les arbres de ce jardin? Il nous les a tous permis, dit la femme, hors le fruit de l'arbre qui est au milieu du jardin, qu'il nous a défendu de toucher , sous peine de la vie. Vous n'en mourrez point , dit le serpent ; mais Dieu sait que si-tôt que vous en aurez mangé, vous ouvrirez les yeux et vous serez semblables à lui, cos noissant le bien et le mal. Le femme se, laissa tenter par la beauté de l'arbre et du fruit ; elle en prit , elle en mangea et en donna à son mari, qui en mangea comme elle. Aussi-tôt ils ouvrirent les yeux , et eurent honte de leur oudité, sentant une révolte en leur propre corps , qui n'étoit plus souinis à leur esprit , comme devant. Ils firent des ceintures de feuilles de figuier pour se couvrir; puis entendant la voix de Dieu qui se montroit à eux sous une forme sensible , ils se cachèrent, et comme ils virent leur péché, découvert, ils voulurent s'excuser, l'homme sur la femme, et la femme sur le serpent. Alors Dieu maudit le serpent, c'est-à-dire , le démon qui s'en est servi pour tromper la femme , et déclara qu'il mettroit une inimitié, éternelle entre eux, et que de la femme viendroit celui qui écraseroit la

tête du serpent , c'est-à-dire, le Sauveur du monde , qui devoit venir un jour détruire la puissance du démon, et naître d'une femme sans coopération de l'homme; car Dieu le promit dès lors, pour consoler Adam dans sa misère. Cependant il condanna la femme à accoucher avec douleur, et à être sujette à son mari, et il condamna l'homme à labourer la terre , à manger son pain à la sueur de son visage, et a travailler toute sa vie, jusqu'à ce qu'il retournât à la terre d'où il étoit tiré. Ensuite il les chassa du Paradis , et mit un Chérubin armé d'un glaive, de feu, pour en garder l'entrée. Adam, par son péché, fut dépouillé de la sainteté et de la justice originelle en laquelle il avoit été créé; il devigt sujet à la colère de Dieu captif du démon, à quil s'étoit soumis, Il. perdit tous les avantages du corps et de l'ame , qu'il avoit auparavant: il fut exposé aux incommodités des saisons , aux bêtes cruelles ou venimeuses à la faim , à la pauvreté, i anx maladies et à la mort. Il tomba dans l'ignorance smil: demeura plein de concupiscence , c'est-à-dire , de l'amour de lui-même, qui le détoursa de Dieu , et le livra au désir des plaisirs sen-v. 1.: sibles et à toutes les autres passions , comme la colère, l'envie , la tristesse et la crainte ; et le rendit capable de faire toute sorte de mal, et incapable de faire aucun bien , et destiné après la mort à une au