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tre mort éternelle, c'est-à-dire , aux toura mens de l'Enfer. ist

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De la Corrupcion du genre humain

et du Déluge.

Adam n'eut des enfans qu'après son péché , et sa femme ayant péché comme fui, leurs enfans naquirent dans la cerruption, sujets aux mêmes misères, et chargés du péché qu'ils tiroient de leur origine. Il a passé à leurs descendans, et tous les hommes naissent tachés de ce péché que nous appelons originel, et qui les rend en

nemis de Dieu , incapables de faire auGen. iv. cun bien et dignes de l'Enfer. Les pré

miers enfans d'Adam et d'Eve furent Caïn
et Abel. Cain tua son frère par envie.
Dieu lui reprocha son crime, disant que
le
sang

de son frère crioit vengeance cóntre lui ; et il se jugea lui-même digne de mort : mais Dieu défendit de le tuer, pour ne pas multiplier les meurtres. Les

descendans de Caïn furent méchans; mais Gen. IV. Adam eut un fils nommé Seth , dont les

enfans conservèrent la piété et la connoissance de Dieu. Cette race s'étant mêlée avec l'autre par des alliances criminelles, se corrompit comme elle : tous les hommes s'écartèrent du chemin de la raison,

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et leur malice fut si grande , que Dieu résolut de les faire tous périr , comme s'il se fût repenti de les avoir créés. Il n'y eut que Noé, descendu de Seth , qui trouva grâce devant Dieu. Dieu l'avertit du dessein qu'il avoit de purger toute la terre par une déluge universel, et lui commanda de bâtir une Arche, c'est-à-dire , un vaisseau carré et couvert, de la forme d'un grand coffre, capable de contenir une couple de chaque espèce de bêtes et d'oiseaux, et de quoi les nourrir durant une année. Pen- I. Pet. In. dant que Noé bâtissoit l'arche , il exhortoit les hommes à faire pénitence et les menaçoit du déluge, ce qui dura plus de cent ans ; mais ils ne voulureot point le croire. Le temps étant

entrer Noé dans l'arche avec sa femme, ses trois fils et leurs femmes , et toutes sortes d'animaux terrestres et d'oiseaux; puis il ouvrit les réservoirs du ciel et fit tomber une pluie épouvantable pendant quarante jours et quarante nuits ; il fit aussi déborder les abymes de la mer , en sorte que la terre fut inondée et que l'eau surpassa de vingt pieds les plus hautes montagnes. Tous les hommes et tous les animaux furent noyés; il n'y eut que Noé et sa familie de sauvés, c'est-à-dire, huit personnes seulement. L'arche étoit une figure de 1.Pet. 111. l'Eglise , où se sauve un petit nombre 12. d'Élus , tandis que tous les autres hommes périssent dans leurs péchés.

venu, Dieu fit

Gen. VIII.

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De la Loi de nature. Not sortit de l'arche par l'ordre de Gen. VII.

Dieu un an après qu'il y fut entré , et en sortant il lui offrit un sacrifice , pour le remercier de l'avoir sauvé, avec tant de bonté. Dieu eut agréable le sacrifice de Noé; il lui promit qu'il n'enverroit plus de

déluge sur la terre, et que les saisons reGen. ix. prendroient leur cours ordinaire. Il lui don

na sa bénédiction et à ses enfans , pour les faire multiplier et leur soumettre tous les animaux. Même il leur permit d'en tuer

pour les manger, mais il défendit expresGenes. x. sement de tuer les hommes : Quiconque,

dit-il, répandra le sang humnain , son sang
sera répandu, car l'homme est fait à l'ima-
ge de Dieu. Les trois fils de Noé étoient
Sem, Cham et Japhet , qui repeuplèrent
le monde. Ainsi tous les hommes sont frè-
res, et obligés de s'aimer. Mais la nature
devint beaucoup plus foible depuis le dé-
luge. Au lieu que les hommes vivoient
près de mille ans , leur âge se réduisoit
peu

à
peu

à cent ou deux cents ans , et ils devinrent encore plus méchans que cidevant. Il fallut partager les biens et les terres , parce qu'ils ne pouvoient s'accorder à en jouir ensemble, de là vinrent les pillages, les guerres, les servitudes. Cha

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cun ne cherchoit qu'à se donner du plaisir , boire, manger et 'satisfaire ses désirs, sans regle et sans mesure, et pour les contenter plus librement, mépriser l'autorité des pères et des anciens , et même s'assujettir ses frères et ses égaux, ou par force , ou par artifice. Au lieu d'honorer le vrai Dieu , ils adoroient des créatures, soit les hommes les plus puissans , soit les astres , ou d'autres choses visibles. Ainsi commença l'Idolatrie. En tout cela ils faisoient contre leur conscience, et contre la lumière de la raison, qui dit à tous les hommes qu'ils ne doivent rien adorer qui leur soit égal ou moindre qu'eux, mais seulement leur Créateur ; qu'ils doivent honorer leurs pères et leurs mères ; qu'ils doivent garder l'institution du mariage; ne se point nuirent les uns aux autres, ni en leur personne, ni en leurs biens, ni en leur réputation; dire toujours la vérité, et modérer leurs désirs. La raison dicte tout cela aux hommes qui la veulent écouter; et c'est ce qui s'appelle la Loi de nature. Il y eut toujours des Saints qui l'observerent, comme Job, Melchisedech et quelques autres, marqués dans l'Ecriture, sans ceux que nous ne connoissons pas. Job étoit un Prince fort riche et fort vertueux: Dieu permit que le démon lui ôtât tous ses biens, ses enfans , sa santé, et le réduisit à la dernière misère , pour donner un grand exemple de patience,

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XXXIV.

Du Patriarche Abrahant.

Comme le monde se corrompit touJos.

jours de plus en plus, la vraie Religion, c'est-à-dire , la connoissance de Dieu et l'observation de la Loi de nature, ne restoit plus qu'en quelque peu de saints per sonnages, principalement de la postérité

de Sem et de la branche d'Héber. Mais Geo. xIr. I'Idolâtrie gagnoit même cette famille

quand Dieu y choisit un homme, avec qu'il fit une alliance particulière , afin de s'en servir pour conserver sur la terre la connoissance de la vérité et la pratique de la vertu. Ce fut Abraham. Dieu lui commanda de quitter ses parens et le lieu de sa naissance, de passer l'Euphrate et de venir dans la terre de Chanaan, et lui promit de faire sortir de lui un grand peuple, dont la multitude seroit aussi innombrable que les étoiles du Ciel et les sables de la mer. En ta race, ajouta-t-il, seront bénies

toutes les nations de la terre: ce qui signi. Genes. xv. fioit que de sa postérité devoit naître le

Shuiveur du genre humain, ce fils de la

femme qui écrâseroit la tête du serpent. Ps. civ. Abraham crut aux promesses de Dieu , et 14.

obéit à ses ordres. Aussi Dieu lui tint compte de sa foi, le protégea en toute occasion, le combla de biens , et fit avec

,

16.

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