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6.

Gen. VII.

LEGON IV.

De la Loi de nature.

Noe sortit de l'arche par l'ordre de

Dieu un an après qu'il y fut entré, et en sortant il lui offrit un sacrifice, pour le remercier de l'avoir sauvé avec tant de bonté. Dieu eut agréable le sacrifice de Noé; il lui promit qu'il n'enverroit plus de déluge sur la terre, et que les saisons reGen. xx. prendroient leur cours ordinaire. Il lui donna sa bénédiction et à ses enfans, pour les faire multiplier et leur soumettre tous les animaux. Même il leur permit d'en tuer pour les manger, mais il défendit expresGenes. x. sement de tuer les hommes: Quiconque, dit-il, répandra le sang humain, son sang sera répandu, car l'homme est fait à l'image de Dieu. Les trois fils de Noé étoient Sem, Cham et Japhet, qui repeuplèrent le monde. Ainsi tous les hommes sont frères, et obligés de s'aimer. Mais la nature devint beaucoup plus foible depuis le déluge. Au lieu que les hommes vivoient près de mille ans, leur âge se réduisoit peu à peu à cent ou deux cents ans, et ils devinrent encore plus méchans que cidevant. Il fallut partager les biens et les terres, parce qu'ils ne pouvoient s'accorder à en jouir ensemble, de là vinrent les pillages, les guerres, les servitudes. Cha

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cun ne cherchoit qu'à se donner du plaisir, boire, manger et satisfaire ses désirs, sans regle et sans mesure, et pour les contenter plus librement, mepriser l'autorité des pères et des anciens, et même s'assujettir ses frères et ses égaux, ou par force, ou par artifice. Au lieu d'honorer le vrai Dieu, ils adoroient des créatures, soit les hommes les plus puissans, soit les astres, ou d'autres choses visibles. Ainsi commença l'Idolatrie. En tout cela ils faisoient contre leur conscience, et contre la lumière de la raison, qui dit à tous les hommes qu'ils ne doivent rien adorer qui leur soit égal ou moindre qu'eux, mais seulement leur Créateur; qu'ils doivent honorer leurs pères et leurs mères; qu'ils doivent garder l'institution du mariage; ne se point nuirent les uns aux autres, ni en leur personne, ni en leurs biens, ni en leur réputation; dire toujours la vérité, er modérer leurs désirs. La raison dicte tout cela aux hommes qui la veulent écouter; et c'est ce qui s'appelle la Loi de nature. Il y eut toujours des Saints qui l'observerent, comme Job, Melchisédech et quelques autres, marqués dans l'Ecriture, sans ceux que nous ne connoissons pas. Job étoit un Prince fort riche et fort vertueux: Dieu permit que le démon lui ôtât tous ses biens, ses enfans, sa santé, et le réduisit à la dernière misère, pour donner un grand exemple de patience.

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LEGON V.

Du Patriarche Abraham.

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Comme le monde se corrompit tonjours de plus en plus, la vraie Religion, c'est-à-dire, la connoissance de Dieu et l'observation de la Loi de nature, ne restoit plus qu'en quelque peu de saints personnages, principalement de la postérité de Sem et de la branche d'Héber. Mais Gen. XII. l'Idolatrie gagnoit même cette famille quand Dieu y choisit un homme, avec qu'il fit une alliance particulière, afin de s'en servir pour conserver sur la terre la connoissance de la vérité et la pratique de la vertu. Ce fut Abraham. Dieu lui commanda de quitter ses parens et le lieu de sa naissance; de passer l'Euphrate et de venir dans la terre de Chanaan, et lui promit de faire sortir de lui un grand peuple, dont la multitude seroit aussi innombrable que les étoiles du Ciel et les sables de la mer. En ta race, ajouta-t-il, seront bénies toutes les nations de la terre: ce qui signi Genes. xv. fioit que de sa postérité devoit naître le Sauveur du genre humain, ce fils de la femme qui écrâseroit la tête du serpent. Ps. civ. Abraham crut aux promesses de Dieu, et obéit à ses ordres. Aussi Dieu lui tint compte de sa foi, le protégea en toute occasion, le combla de biens, et fit avec

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Jos.

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Gen. xxI.

lui une alliance solennelle, et lui réitéra plusieurs sois les mêmes promesses : que de lui viendroit un grand peuple, qui pos. xv11. 10. séderoit la terre de Chanaan, et que par lui la béné liction et la grâce se répandroient sur toute la terre. Dieu lui ordonna la circoncision, pour marque de son alliance, parce qué cette alliance étoit attachée au sang et à la génération. Enfin après que la foi d'Abraham eut été longtemps exercée, lorsqu'il avoit déjà cent ans, et que sa femme Sara étoit aussi hors de l'âge d'avoir des enfans, et naturellement stérile, Dieu lui donna un fils qu'il nomma Isaac, et sur qui Dieu lui déclara que temberoit l'effet de ses promesses; et non pas sur Ismaël, qu'Abraham avoit déjà eu d'une autre femme. Quand Isaac fut devenu grand, pour éprouver davantage la foi d'Abrahain, Dieu lui commanda de sacrifier ce cher fils. Il obéit sans réplique, et avoit déjà le bras étendu pour l'égorger, quand un Ange l'arrêta de la part de Dieu, lui déclarant qu'il étoit con- Hebr.vII. tent de son obéissance, et lui renouvelant toutes ses promesses. Du temps d'Abraham vivoit Melchisédech Roi de Salem, dont on ne sait ni le père, ni la famille, mais seulement qu'il étoit Sacrificateur de Dieu Très-Haut; et qu'Abraham revenant un jour victorieux d'une guerre où il avoit défait cinq Rois, cet homme extraordinaire vint au-devant de lui, lui

Gen. xxII.

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Genes.

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donna sa bénédiction, et offrit pour lui du pain et du vin. C'étoit une figure du Sauveur du monde, qui devoit être plus grand qu'Abraham, quoiqu'il dû naître de lui.

Isa

LEGON VI.

Des autres Patriarches.

saac imita la foi et la vertu de son pèRoman. re, et Dieu lui renouvela les mêmes pro. messes. Il vécut paisiblement, dans une noble simplicité. Il eut deux fils jumeaux, Esaü et Jacob, dont Dieu choisit le dernier et le prit en affection, laissant Esaü dans la malédiction générale des enfans d'Adam; aussi fut-il méchant et impie. Jacob au contraire fut fidèle à Dieu, vertueux, laborieux, doux et patient. Son père Isaac lui donna sa bénédiction, à laquelle les promesses de Dieu étoient attachées; il vouloit la donner à Esai, mais Jacob usa d'artifice pour se l'attirer; et Isaac, quoiqu'il eût été surpris, la confirma, après s'en être apperçu, voyant que tel étoit l'ordre de Dieu. Jacob ayant reçu cette bénédiction si importante, se maria, et eut douze fils, qui sont les Genes. douze Patriarches ; savoir, Ruben, Sixxvi. 11. méon, Lévi, Juda, Issachar, Zabulon, Dan, Nephthali, Gad, Aser, Joseph et Benjamin. On appèle aussi Patriarches tous les anciens Pères, et tous les Saints qui

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