LEGON VIII.

De la Pâque.

Mayse

Ex. vill. 6.

Exod. v.

oyse , accompagné de son frère Aaron, vint trouver Pharaon , c'étoit le nom des Rois d'Egypte , et lui commanda de la part de Dieu de laisser aller son

peuple. Pharaon le refufa avec mépris; Ex.vi1.10. Moyse fit plusieurs miracles terribles pour

l'y contraindre. Premièrement il frappa de sa verge l'eau du fleuve, et elle devint du sang. Il fit venir une multitude innombrable de grenouilles par tout le pays, et jusque dans le palais du Roi, qui promit alors de laisser aller les Israé. lites mais si-tôt que Moyse eut ôté les grenouilles, il se dèdit. Moyse fit donc venir, à diverses fois, des mouches, des cou. sins et des sauterelles, et d'autres insectes qui incommodèrent terriblement les Egyptiens ; et à chaque plaie Pharaon promettoit d'obéir, pour être délivréz

: Exod. 11.

mais ils n'exécutoit rien. Moyse fit encoRom. XI. re venir une peste sur les animaux , des 17. ulcères sur les hommes , une grêle épou

vantable, et enfin des ténèbres très-épaiss ses , pendant trois jours. Tout cela ne servit de rien , et Pharaon demeura toujours endurci ; Dieu le permettant ainsi, pour faire éclater sa puissance par tant de miracles. A la fin , quand Dieu voulut

Ex. VIII. 17.

Ex. X. 12.

délivrer son peuple, il leur commanda de prendre un agneau dans chaque famille, à un certain jour ; de le sacrifier vers le soir, le faire rôtir et le manger la nuit, après avoir marqué de son sang la porte, de chaque maison. Il voulut que ce sou. per et ce sacrifice fût nommé la Pâque, c'est-à-dire, le passage , et que les Israélites le renouvelassent tous les ans, en mémoire de leur délivrance. La même nuit qu'ils firent la Pâque, Dieu envoya un Ange qui fit mourir tous les premiers Ex. X11.29. nés des Egyptiens, depuis le fils de Phas raon jusques au fils de la plus misérable esclave. Mais l’Ange ne toucha point, aux maisons marquées du sang de l'agneau. Tout cela étoit mystérieux. L'agneau signifioit le Sauveur , qui devoit être un jour immolé

le salut des hommes, dont le sang devoit sauver ceux à qui il seroit appliqué en particulier, et dont la chair devoit être la nourriture des fidèles. Cet te dernière plaie de la mort des prémiers nés, épouvanta tellement les Egyptiens, qu'à l'heure même et sans attendre qu'il fût jour , ils pressèrent les Israélites de sortir , et les mirent hors de l'Egypte chargés de biens.

5

5 LE CON IX. i sin Du voyage dans le Désert.

Pharaon Exod.XIV.

haraon s'opiniâtra jusqu'à la fin à résister à Dieu. Si-tôt qu'il cut congédié les Israélites , il s'en repentit et les poursui

vit avec une armée. Il les joignit sur le Ibid. 21. bord de la mer Rouge ; et ils croyoient

être perdu, quand Dieu fit ouvrir la mer, en sorte que l'eau se retira des deux côtés , s'arrêta comme un mur à droite et à gauche , et laissa un grand espace au milieu, où les Israé ites passèrent à pied sec. Les Egyptiens voulurent les suivre; mais Dieu fit rejoindre la mer, qui les noya tous avec Pharaon. Ainsi Dieu tira son peuple d'Egypte , avec hauteur et par la force de son bras, c'est-à-dire , sa Toute.' puissance ; montrant qu'il est la Maître de toutes les créatures , et qu'il punit sévérement les hoinmes qui osent lui résister. Pendant le voyage , il fit paroître prin

cipalement sa providence et sa bonté sur Deuteron. les Israélites. Il les mena par un grand

désert , afin d'éprouver leur fidélité, les exercer à la patience , et leur faire voir

qu'ils ne pouvoient subsister que par ses Exod. XII.

grâces. Ils furent toujours conduits par un

nuage qui leur faisoit ombre le jour, conNum. 1x. tre l'ardeur du soleil, et se changeoit , la

nuit, en feu, pour les éclairer. Dieu leur

Exod.XII. 17.

VIIL. 2.

21.

Num, XL

6.

209 donna pour nourriture la manne. C'étoit Exod. xvi. üne espèce de rosée qui tomboit du Ciel 7: les matins en abondance et qui s'épaississoit, 7. 8. en sorte que l'on en faisoit des pains suffisans pour chaque jour et d'un goût fort agréable. Il leur donna par deux fois une tres-grande quantité de cailles. Quand ils manquèrent d'eau , Moyse en fit sortir Exod. d'un rocher , en le frappant de sa verge. XVII. 6. Leurs habits ne s'usèrent point pendant quarante ans que dura ce voyage. Enfin, Dieu les conduisit avec autant d'affection, qu'un père qui porte son enfant entre ses bras. Toutefois ils furent si ingrats, qu'ils Num. XX. murmurèrent souvent contre Dieu ; ils 13.

Deut. regretèrent souvent l'Egypte et les vian- vı11.

4. des grosières dont ils y étoient nourris; Deut. I. ils voulurent y retourner , et s'emportè

31. rent plusieurs fois contre Moyse, jusqu'à le vouloir tuer. Ce voyage étoit l'image de la vie présente, où Dieu nous exerce par diverses tentations, et souffre avec une patience merveilleuse nos ingratitudes et nos désobéissances', ne laissant

pas

de nous faire du bien continuellenient.

VIII.

,

LEGON X.
Des dix Commandemens.
A.

u commencement du voyage et le Exod. xIX. troisième mois après la sortie d'Egypte, les Israélites arrivèrent au Mont Sinaï, où

Dieu' les fit séjourner, pour leur donner sa Loi. Moyse les fit laver et purifier, et leur défendit d'approcher de la montagne. Le jour venu, qui étoit le cinquantième après ja Paque, ils virent le haut de la montagne tout en feu et couvert d'un nuage épais, d'où sortoient des éclairs et des tonnerres épouvantables. Ils entendoient aussi un son de trompettes et un grand bruit , mais ils ne voyoient personne. Alors une voix ter

rible sortant de ce nuage, prononça ces Exod. xx. paroles: Je suis le Seigneur ton Dieu , qui

t'ai tiré de la terre d'Égypte, de la maison de servitude. 1. Tu n'auras point de Dieux étrangers devant moi. Tu ne te feras point d'idoles , ni aucune figure de ce qui est au Ciel, sur la terre ou dans les eaux, pour les servir, Car je suis un Dieu puissant et jaloux , qui recherche les péchés des péres sur les enfans , jusqu'à la troisième et quatrième génération de ceux qui me haïssent, et qui fais du bien à l'infini à ceux qui m'aiment et qui gardent mes Commandemens. 2. Tu ne prendras point le nom du Seigneur ton Dieu en vain. Car Dieu ne laissera point impuni celui qui aura pris son nom en vain. 3.

Souviens-toi de sanctifier le jour du Sabbat. Tu travailleras pendant six jours; le septième est le Sabbat , c'est-à-dire, le

repos du Seigneur; tu ne feras aucun travail ce jour-là , ni toi , ni tes serviteurs, ou tes bêtes , ni l'étranger qui demeure avec toi.