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Deut. I.

en firent mourir un grand nombre : mais Dieu sauva tous ceux qui purent regarder un serpent d'airain , que Moyse fit par son ordre. Enfin ils se débauchèrent avec les filles des Madianites , qui leur firent adorer leurs idoles , et pour punition, il en fut tué vingt-quatre mille. C'est ainsi

que ce peuple ingrat reconnoissoit les bienfaits de Dieu et observoit l'alliance qu'il avoit jurée.

LEGON XIII.
Des derniers discours de Moyse.
Moyse conduisit le peuple jusqu'à la

terre promise ; mais il n'y entra point , et Deut. 1x. la vit seulement de loin. Avant que de

mourir, il fit au peuple de grandes exhortations , et leur fit renouveler l'alliance

qu'ils avoient faite au sortir d'Egypte. Il Deut. Ix. leur représenta que Dieu les avoit pris

pour son peuple bien-aimé, entre les nations de la terre , qui toutes lui appartiennent comme à leur Créateur : qu'il avoit fait ce choix , non pour leur mérite, mais

par sa pure bonté et en considération des u promesses qu'il avoit faites à leurs pères;

qu'il alloit les faire entrer dans la terre de Chanaan, terre où couloit le lait et le miel, c'est-à-dire , fertile et délicieuse, qu'il les y feroit multiplier , les protégeroit et leur donneroit l'avantage sur tous

11. &c.

IX

6.

Xxvu.

lears ennemis, et que pour tant de bienfaits , il ne leur demandoit que de l'aimer. Il est vrai qu'il leur demandoit leur

Deut.vi. S. amour tout entier. Tu aimeras , dit-il, le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cæor, de toute ton ame , de toutes tes forces ; tu observeras tous ses Commandemens et tou. tes les cérémonies de sa Loi. A ces exhortations, Moyse ajouta de terribles me. Lev.xxvii.

Deuteron. naces contre le peuple , s'il étoit infidèle à Dieu. Il leur annonça, de sa part, la stérilité, la famine, de cruelles maladies, des guerres , le pillage, la captivité , et qu'ils seroient enfin chassés de la terre promisse, et dispersés par-tout le monde. Moyse fit encore au peuple une pro- 1.7.15.

Deut. XV. messe bien plus sublime. Il prédit que Act. vu. Dieu leur donneroit après lui un Prophète d'entre leurs frères, semblable à lui, c'est-à-dire , le Sauveur du monde; qu'il devoit être législateur comme Moyse , et faire encore de plus grands miracles, en apportant aux hommes une nouvelle allian.

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et un nouveau Testament plus parfait que

l'ancien. Il devoit naître entre les Israélites, comme il avoit déjà été révélé à Abraham et à Jacob ; et il devoit apporter aux hommes les ordres de Dieu, non plus d'une manière terrible, en leur parlant du haut d'une montagne, au milieu des flammes et des tonnerres, mais en conversant familièrement parmi eux avec douceur et humanité, pour montrer la

ce ,

différence des deux législateurs. Moyse
mourut sans entrer dans la terre promise,
parce que la Loi qu'il avoit donnée, n'a-
menoit rien à la perfection. Et le peuple
fut mis en possession par Josué, dont le
nom est le même que Jésus, et signi-
fie Sauveur.

LEGON XIV.

Isai. 111.

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De l'établissement du peuple dans la terre

promise.
Dieu fit encore de grands miracles,
pour mettre les Israélites en possession de
la terre de Chanaan. Le fleuve du Jour-

dain s'arrêta pour leur donner passage, Jos. vi. comme la mer Rouge avoit fait. Les mu

railles de la Ville de Jéricho tombèrent
au son des trompettes. Dieu envoya sur
leurs ennemis, de la grêle, mêlée de pier-

res et de feu. Le soleil et la lune s'arrê. Jos. X. 13.

tèrent à la prière de Josué, pour lui don-
ner le loisir d'achever une victoire. Ils dé.
firent un grand nombre de Rois et plu-
sieurs peuples plus puissans qu'eux, qui
habiroient ce pays , et que Dieu leur li-
vra poor exécuter sa vengeance. Car ces
Chananéens étoient adonnés à toutes sor :

tes d'idolâtries , d'impudicités et de criJos. xv.

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mes les plus abominables. Les Israélites en tuèrent la plus grande partie', prirent leurs villes et leurs terres , et profitèrent

xvi. &c.

de leurs travaux. Ils demeurèrent les maitres et les possesseurs paisibles de tout le pays , qu'ils partagèrent en douze parts, pour

les douze Tribus. Elles étoient des cendues des douze Patriarches, fils de Ja- xLvI11. 5.

Genes.

XLVIII cob, qui avoit ordonné en mourant qu'au lieu de Joseph, on compteroit ses deux fils, Ephraïin et Manassés. Ainsi il y avoit en tout treize Tribus ; mais celle de Levi n'eut point de terres en partage , parce qu'elle étoit consacrée à Dieu et destinée au service du Tabernacle ; les autres devoient la nourrir des dixmes de leurs fruits. La Tribu' de Juda eut le prémier lot et le plus grand , et fut toujours regardée comme devant commander aux autres. Ainsi Dieu exécuta fidèlement de sa part le

: traité qu'il avoit fait avec les Israélites, et accomplit ponctuellement toutes ses promesses. Mais ils firent tout le contraire, et ne tinrent rien de ce qu'ils lui avoient promis. Outre qu'ils s'étoient révoltés plus Num. XV. de dix fois pendant le voyage, étant en- Ps.cv. 34 trés dans la terre , ils épargnèrent plusieurs des anciens habitans , et firent avec eux des alliances et des mariages , quoique Dieu leur eût expressément commandé de les passer tous au fil de l'épée, et de renverser toutes leurs idoles. Ils adorèrent ces idoles , et commirent les mêmes abominations

que

les Chananéens. Ils coin- Jud. 11. 28. mencèrent alors à voir l'exécution des meaaces de Dieu. Toutes les fois qu'ils le

hent de sa part le Jos. XXI.I.

22

quittèrent , il les livra à leurs ennemis, qui les tirrent en servitude ; et toutes les fois qu'ils revinrent à lui, il leur suscita des Libérateurs, qui furent la plupart de ceux qui les gouvernèrent sous le nom de Juges. Ainsi tout ce que Moyse avoit prédit , s'accomplissoit de jour en jour.

LEGON X V.

1

Del Idolátrie.

Tandis que Dieu prenoit tant de foin

20.

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Act. xiv. des Israélites , il laissoit encore les autres 13. XVII.

nations dans l'ignorance et le péché, les abandonnant à leurs passions : déréglées. Les hommes ne regardoient plus que leur corps, et ne s'appliquoient qu'aux choses matérielles. Ils sentoient bien en leur consa cience ; qu'ils ne s'étoient pas faits euxmêmes; la beauté des corps célestes et l'ordre de toute la nature , leur disoient assez qu'il y avoit quelque sage ouvrier qui en étoit l'auteur, et qui les gouvernoit. Ils avoient reçu de leurs pères quelque

tradition de la création du monde, Plat. l. X. du déluge et des autres châtimens exemde Repub.

plaires que Dieu avoit exercés sur les méchans; ils avoient our parler d'un Jugement futur, des supplices et des récompenses de l'autre, vie. - Mais comme ils ne faisoient point d'attention à leur ame, ni à aucune chose spirituelle, ils donngient un

in fine.

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