corps à la Divinité, et s'imaginoient la trouver par-tout où ils voyoient quelque - puissance extraordinaire : ainsi ils remplis. soient tout le monde de dieux. Ils en met. Sap. xix. toient dans le Ciel, dans le soleil, dans 17. &c. les astres, ils en mettoient sur la terre et dans les eaux. Chaque peuple les nommoit à sa mode : ils y mêloient les grands Rois, les Inventeurs des arts , et les autres hommes fameux de chaque pays ; ils en racontoient mille fables extravagantes, Ils se figuroient leurs dieux comme des hommes immortels, leur donnoient des femmes qu'ils nommoient déesses', et des enfans qu'ils appeloient dieux ou demidieux ; et leur attribuoient toutes les passions des hommes et tous leurs vices. Ils pe se contentoient pas de les imaginer, ils vouloient les avoir près d'eux : ils faisoient des statues de bois , de pierre, de bronze ou d'autres métaux, à qui ils don. noient les noms de leur dieux, prétendant qu'ils y habitoient en effet. Ils adressoient leurs prières et leurs adorations à ces idoles. Ils leur dressoient des Temples et des Autels , leur faisoient des sacrifices et des fêtes magnifiques. Le démon les abusoit ainsi pour se faire adorer sous ces noms, et pour leur faire commettre toutes sortes de crimes , sous prétexte de religion; car leurs fêtes n'étoient que jeux et dissolutions. On honoroit Bacchus en buvant Sap. XIV. avec excès : il y avoit des lieux où les 22. 23. IV. 43. femmes s'abandonnoient publiquement en Baruch l'honneur de Vénus ; d'autres, où les pè res sacrifioient leurs propres enfans pour Herod. I. apaiser les dieux infernaux: il y avoit mil le imposteurs qui se vantoient d'être les prophètes de cex dieux , et de prédire l'avenir ou deviner les choses cachées, les uns par l'astrologie , les autres par l'observation du vol ou du chant des oiseaux, ou par les entrailles des victimes. On croyoit des jours heureux, d'autres malheureux ; on observoit les songes;. tout étoit plein de superstitions ridicules. CepenRom.1.33. dant la corruption des moeurs étoit uni11. 15. verselle , tous les vices règnoient sur la terre ; et quoique la lumière de la raison et la Loi de nature restât dans le coeur des hommes , elle étoit si peu suivie, qu'elle ne servoit qu'à les rendre coupables d'agir contre leur conscience. Il étoit réservé au Sauveur de tirer le genre humain de cette inisère.' : , De - David et du Messie, près que les Israélites eureot été long-temps gouvernés par des Juges, ils voulurent avoir des Rois. Le prémier fut I. Reg. x. Saül, de la Tribu de Benjamin , qui fut bientôt réprouvé pour ses péchés. Le se-* cond fut David, de la Tribu de Juday le Pro- xvi. 13. que et le fit I. Regum sacrer avec de l'huile sainte par phète Samnel. Il fut long-temps persécuté par Saül , et étant devenu Roi, il soutint de grandes guerres contre les infidè. les ; mais enfin Dieu le délivra de tous ses travaux , le mit au-dessus de tous ses ennemis, et le combla de richesses et de gloire. Aussi fut-il fort fidèle à le servir. Act. XIV. Toute son application étoit de méditer la 28. Loi de Dieu, la mettre en pratique , et la faire observer à ses sujets ; c'est à quoi il employoit sa puissance. Comme il avoit Psalm. c. l'esprit très-beau , et entendoit parfaitement la Poésie et la Musique, il composa un grand nombre de cantiques pour louer Dieu et enseigner la vertu ; et ce sont les Pseaumes que nous chantons encore tous les jours. Jérusalem qui avoit été autrefois la demeure de Melchisédech, fut aussi celle de David. Il y fit bâtir un I.Reg.vil, palais sur la montagne de Sion , où il fit apporter l'Arche d'Alliance. Il vouloit bâtir un Temple magnifique , pour la placer, et faire des sacrifices. Car depuis que le peuple étoit entré dans la terre promise, il n'y avoit point encore eu de lieu fixe pour le service divin; mais Dieu déclara à David, que cet honneur de bâtir un Temple étoit réservé à son fils, et lui promit en même temps que sa postérité régneroit éternellement sur le peuple fidèle. C'est donc un renouvellement d'al Ps. cxxxi. liance que Dieu fit avec ce saint Roi. Car il promit aussi de donner un repos' éternel à son peuple , et de prendre Jérusalem pour sa demeure, c'est-à-dire , pour le lieu où il vouloit que son nom fût honoré, et sa présence au milieu de son peu. ple particulièrement reconnue. Ainsi cette sainte Cité devint l'image de l'Eglise, qui est l'assemblée des fidèles, et du Ciel, qui est le séjour des Bienheureux. Dieu Ps. XXXI. découvrit en même temps à David de plus hauts Mystères. Il lui révela que le Sauveur des hommes seroit de sa race; qu'il seroit Roi; qu'il régneroit , non-seulement sur la maison d'Israël, mais encore sur toutes les nations de la terre, et que son règne n'auroit point de fin. Qu'il sePs. (IX. roit Pontife, non selon l'ordre d'Aaron, mais selon l'ordre de Melchisedech, plus ancien que la Loi écrite; qu'il seroit fils de Dieu, et Dieu lui-même. Tout cela fut révélé à David. Mais il lui fut aussi révélé que le Sauveur, avant que d'arriver à sa gloire, souffriroit de grandes afflictions, dont celles de David n'étoient qu'une légère peinture. Depuis ce temps, les Israelites nommèrent le Sauveur qu'ils attendoient, Messie ou Christ , c'est-à-dire , Oint ou sacré avec de l'huile sainte, dont on avoit coutume de sacrer les Rois et les Sacrificateurs. Ils l'appeloient aussi fils de David. LEGON XVII. 'De Salomon et de sa sagesse. Entre les enfans de David , Salomon 1. Paral. fut choisi de Dieu, pour règner après lui XXVIL. 1.5. et pour être l'image du Messie dans sa gloire , car il règna toujours en paix. Ce fut lui qui bâtit le Temple, dont son père lui avoit laissé le dessein et tous les préparatifs. C'étoit un superbe bâtiment, tout III. Reg. revêtu d'or en de-dans et divisé en deux vi. &c. parties, dont la plus sécrete étoit le Sanctuaire où reposoit l'Arche d'Alliance sous les Chérubins. Le Souverain Pontife étoit le seul à qui l'entrée en fut permisse, encore n'y entroit-il qu'une seule fois l'année, y portant le sang des victimes. Aussi ce sanctuaire étoit la figure du Ciel , qui étoit fermé pour les hommes jusqu'à ce que le Christ у entrât couvert de son sang. De Heb. ix. vant le Temple étoit l'Autel pour les ho- 11. locaustes et les autres sacrifices, dans une grande cour environnée de galeries , avec plasieurs salles et divers appartemens pour toutes les fonctions des Sacrificateurs et des Lévites. Il n'y avoit que ce seul Temple dans toute la terre d'Israël, et il n'étoit permis de sacrifier que sur ce seul Autel, pour rendre plus sensible l'unité de Dieu et de son Eglise. Salomon vécut dans l'état le plus heureux que l'on puisse imaginer P |