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Isai. 111.

différence des deux législateurs. Moyse mourut sans entrer dans la terre promise, parce que la Loi qu'il avoit donnée, n'amenoit rien à la perfection. Et le peuple fut mis en possession par Josué, dont le nom est le même que Jésus, et signifie Sauveur.

LEGON XIV.

De l'établissement du peuple dans la terre promise.

Dieu fit encore de grands miracles, pour mettre les Israélites en possession de la terre de Chanaan. Le fleuve du Jourdain s'arrêta pour leur donner passage, Jos. vi. comme la mer Rouge avoit fait. Les murailles de la Ville de Jéricho tombèrent au son des trompettes. Dieu envoya sur leurs ennemis, de la grêle, mêlée de pierres et de feu. Le soleil et la lune s'arrêJos. x. 13. tèrent à la prière de Josué, pour lui donner le loisir d'achever une victoire. Ils défirent un grand nombre de Rois et plusieurs peuples plus puissans qu'eux, qui habitoient ce pays, et que Dieu leur livra pour exécuter sa vengeance. Car ces Chananéens étoient adonnés à toutes sortes d'idolâtries, d'impudicités et de crimes les plus abominables. Les Israélites en tuèrent la plus grande partie, prirent leurs villes et leurs terres, et profitèrent

Jos. xv.

xvi. &c.

Genes.

Jos. xxi. I.

de leurs travaux. Ils demeurèrent les maî tres et les possesseurs paisibles de tout le pays, qu'ils partagèrent en douze parts, pour les douze Tribus. Elles étoient descendues des douze Patriarches, fils de Ja- XLVI. 5 cob, qui avoit ordonné en mourant qu'au lieu de Joseph, on compteroit ses deux fils, Ephraïm et Manassés. Ainsi il y avoit en tout treize Tribus; mais celle de Levi n'eut point de terres en partage, parce qu'elle étoit consacrée à Dieu et destinée au service du Tabernacle; les autres devoient la nourrir des dixmes de leurs fruits. La Tribu' de Juda eut le prémier lot et le plus grand, et fut toujours regardée comme devant commander aux autres. Ainsi Dieu exécuta fidèlement de sa part le traité qu'il avoit fait avec les Israélites, et accomplit ponctuellement toutes ses promesses. Mais ils firent tout le contraire, et ne tinrent rien de ce qu'ils lui avoient promis. Outre qu'ils s'étoient révoltés plus Num. xv. de dix fois pendant le voyage, étant en- Ps. cv. 34trés dans la terre, ils épargnèrent plusieurs des anciens habitans, et firent avec eux des alliances et des mariages, quoique Dieu leur eût expressèment commandé de les passer tous au fil de l'épée, et de renverser toutes leurs idoles. Ils adorèrent ces idoles, et commirent les mêmes abominations que les Chananéens. Ils com- Jud. 11. 28. mencèrent alors à voir l'exécution des menaces de Dieu. Toutes les fois qu'ils le

22.

13. XVII. 20.

quittèrent, il les livra à leurs ennemis, qui les tinrent en servitude; et toutes les fois qu'ils revinrent à lui, il leur suscita des Libérateurs, qui furent la plupart de ceux qui les gouvernèrent sous le nom de Juges. Ainsi tout ce que Moyse avoit prédit, s'accomplissoit de jour en jour.

LEGON X V.

De l'Idolâtrie.

Tandis que Dieu prenoit tant de foia

Act. xiv. des Israélites, il laissoit encore les autres nations dans l'ignorance et le péché, les abandonnant à leurs passions déréglées. Les hommes ne regardoient plus que leur corps, et ne s'appliquoient qu'aux choses matérielles. Ils sentoient bien en leur conscience, qu'ils ne s'étoient pas faits euxmêmes; la beauté des corps célestes et l'ordre de toute la nature, leur disoient assez qu'il y avoit quelque sage ouvrier qui en étoit l'auteur, et qui les gouvernoit. Ils avoient reçu de leurs pères quelque tradition de la création du monde, Plat.1.x. du déluge et des autres châtimens exemde Repub. plaires que Dieu avoit exercés sur les méchans; ils avoient ouï parler d'un Jugement futur, dés supplices et des récompenses de l'autre vie. Mais comme ils ne faisoient point d'attention à leur ame, ni à aucune chose spirituelle, ils donnoient un

in fine.

corps à la Divinité, et s'imaginoient la trouver par-tout où ils voyoient quelque puissance extraordinaire: ainsi ils remplis soient tout le monde de dieux. Ils en met- Sap. xix toient dans le Ciel, dans le soleil, dans 17. &c. les astres; ils en mettoient sur la terre et dans les eaux. Chaque peuple les nommoit à sa mode: ils y mêloient les grands Rois, les Inventeurs des arts, et les autres hommes fameux de chaque pays; ils en racontoient mille fables extravagantes. Ils se figuroient leurs dieux comme des hommes immortels, leur donnoient des femmes qu'ils nommoient déesses, et des enfans qu'ils appeloient dieux ou demidieux; et leur attribuoient toutes les passions des hommes et tous leurs vices. Ils ne se contentoient pas de les imaginer, ils vouloient les avoir près d'eux: ils faisoient des statues de bois, de pierre, de bronze ou d'autres métaux, à qui ils donnoient les noms de leur dieux, prétendant qu'ils y habitoient en effet. Ils adressoient leurs prières et leurs adorations à ces idoles. Ils leur dressoient des Temples et des Autels, leur faisoient des sacrifices et des fêtes magnifiques. Le démon les abusoit ainsi pour se faire allører sous ces noms, et pour leur faire commettre toutes sor→ tes de crimes, sous prétexte de religion; car leurs fêtes n'étoient que jeux et dissolutions. On honoroit Bacchus en buvant avec excès : il y avoit des lieux où les 22. 23.

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Sap. xiv.

Baruch

IV. 43.

femmes s'abandonnoient publiquement en l'honneur de Vénus; d'autres, où les pères sacrifioient leurs propres enfans pour Herod. I. apaiser les dieux infernaux : il y avoit mille imposteurs qui se vantoient d'être les prophètes de cex dieux, et de prédire l'avenir ou deviner les choses cachées, les uns par l'astrologie, les autres par L'observation du vol ou du chant des oiseaux, ou par les entrailles des victimes. On croyoit des jours heureux, d'autres malheu reux; on observoit les songes; tout étoit plein de superstitions ridicules. CepenRom.1.33. dant la corruption des mœurs étoit uni

11. 15.

I. Reg. x.

verselle, tous les vices règnoient sur la terre; et quoique la lumière de la raison et la Loi de nature restât dans le cœur des hommes, elle étoit si peu suivie, qu'elle ne servoit qu'à les rendre coupables d'agir contre leur conscience. Il étoit réservé au Sauveur de tirer le genre humain de cette misère. h

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Après

près que les Israélites eurent été long-temps gouvernés par des Juges, ils voulurent avoir des Rois. Le prémier fut Saül, de la Tribu de Benjamin, qui fut bientôt réprouvé pour ses péchés. Le se cond fut David, de la Tribu des Juda,

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