Page images
PDF
EPUB

Act. xiu.

que Dieu trouva selon son cœur, et le fit I. Regum sacrer avec de l'huile sainte par le Pro- xvi. 13. phète Samuel. Il fut long-temps persécuté par Saül, et étant devenu Roi, il soutint de grandes guerres contre les infidèles; mais enfin Dieu le délivra de tous ses travaux, le mit au-dessus de tous ses ennemis, et le combla de richesses et de gloire. Aussi fut-il fort fidèle à le servir. Toute son application étoit de méditer la 28. Loi de Dieu, la mettre en pratique, et la faire observer à ses sujets; c'est à quoi il employoit sa puissance. Comme il avoit Psalm. c. l'esprit très-beau, et entendoit parfaitement la Poésie et la Musique, il composa un grand nombre de cantiques pour louer Dieu et enseigner la vertu ; et ce sont les Pseaumes que nous chantons encore tous les jours. Jérusalem qui avoit été autrefois la demeure de Melchisédech, fut aussi celle de David. Il y fit bâtir un I.Reg.vil. palais, sur la montagne de Sion, où il fit apporter l'Arche d'Alliance. Il vouloit bâtir un Temple magnifique, pour la placer r, et faire des sacrifices. Car depuis que le peuple étoit entré dans la terre promise, il n'y avoit point encore eu de lieu fixe pour le service divin; mais Dieu déclara à David, que cet honneur de bâtir un Temple étoit réservé à son fils, et lui promit en même temps que sa postérité régneroit éternellement sur le peuple fidèle. C'est donc un renouvellement d'al

:

:

Ps. cxxx1, liance que Dieu fit avec ce saint Roi. Car il promit aussi de donner un repos éternel à son peuple, et de prendre Jérusalem pour sa demeure, c'est-à-dire, pour le lieu où il vouloit que son nom fût honoré, et sa présence au milieu de son peuple particulièrement reconnue. Ainsi cette sainte Cité devint l'image de l'Eglise, qui est l'assemblée des fidèles, et du Ciel, qui est le séjour des Bienheureux. Dieu Ps. xxxx. découvrit en même temps à David de plus hauts Mystères. Il lui révela que le Sauveur des hommes seroit de sa race; qu'il seroit Roi; qu'il régneroit, non-seulement sur la maison d'Israël, mais encore sur toutes les nations de la terre, et que son règne n'auroit point de fin. Qu'il sePs. cix. roit Pontife, non selon l'ordre d'Aaron, mais selon l'ordre de Melchisédech, plus ancien que la Loi écrite; qu'il seroit fils de Dieu, et Dieu lui-même. Tout cela fut révélé à David. Mais il lui fut aussi révélé que le Sauveur, avant que d'arriver à sa gloire, souffriroit de grandes afflictions, dont celles de David n'étoient qu'une légère peinture. Depuis ce temps, les Israélites nommèrent le Sauveur qu'ils attendoient, Messie ou Christ, c'est-à-dire, Oint ou sacré avec de l'huile sainte, dont on avoit coutume de sacrer les Rois et les Sacrificateurs. Ils l'appeloient aussi fils de David.

:

:

LEGON XVII.

'De Salomon et de sa sagesse.

Entre

ntre les enfans de David, Salomon 1. Paral. fut choisi de Dien, pour règner après lui. xxvii. 1.5. et pour être l'image du Messie dans sa gloire, car il règna toujours en paix. Ce fut lui qui bâtit le Temple, dont son père lui avoit laissé le dessein et tous les préparatifs. C'étoit un superbe bâtiment, tout III. Reg. revêtu d'or en de-dans et divisé en deux vi. &c. parties, dont la plus sécrete étoit le Sanctuaire où reposoit l'Arche d'Alliance sous les Chérubins. Le Souverain Pontife étoit le seul à qui l'entrée en fut permisse, encore n'y entroit-il qu'une seule fois l'année, y portant le sang des victimes. Aussi ce sanctuaire étoit la figure du Ciel, qui étoit fermé pour les hommes jusqu'à ce que le Christ y entrât couvert de son sang. De- Heb. 1x. vant le Temple étoit l'Autel pour les ho- 11. locaustes et les autres sacrifices, dans une grande cour environnée de galeries, avec plusieurs salles et divers appartemens pour toutes les fonctions des Sacrificateurs et des Lévites. Il n'y avoit que ce seul Temple dans toute la terre d'Israël, et il n'étoit permis de sacrifier que sur ce seul Autel, pour rendre plus sensible l'unité de Dieu et de son Eglise. Salomon vécut dans l'état le plus heureux que l'on puisse imaginer

P

sur la terre. Il commandoit à plusieurs nations étrangères, outre le peuple de Dieu: il avoit des richesses immenses, une

prodigieuse quantité d'or et d'argent, et III. Reg. jouissoit de tous les plaisirs de la vie. Mais 111. iv. 1x. ce qui étoit bien plus excellent que tous

les trésors et que tous les plaisirs sensibles, c'est la sagesse que Dieu lui avoit donnée et qui le mettoit au-dessus de tous les hommes. Nous la voyons encore dans ses écrits, où il enseigne la sagesse véritable, qui est de bien régler nos mœurs. On y voit la description de la sagesse de Dieu, Prov. viii. source de celle des créatures. Elle dit 22. &c. qu'elle étoit en Dieu au commencement, avant qu'il formât ni la terre, ni la mer, ni les cieux, ni les abymes: Qu'elle asistoit à la production de tous ses ouvrages, et faisoit tout avec lui en se jouant. Elle ajoute que ses délices sont d'être avec les hommes et les invite tous à s'approcher d'elle, à s'enrichir de ses trésors, à se rassasier à son festin, c'est-à-dire, se remplir de sa doctrine où se trouve la vie et le salut. C'est ainsi que la Sagesse parle dans les Proverbes ou sentences morales de Salomon. Il a composé un cantique, ou il représente l'affection de Dieu envers son Eglise, sous l'image de l'amour le plus fort qui soit entre les hommes, qui est celui d'un époux et d'une épouse. Mais il profita si mal des dons de Dieu, qu'il s'égara dans sa vieillesse, pour s'être trop aban

[ocr errors]

donné aux plaisirs, particulièrement des femmes. Il en aima un nombre excessif, III. Reg. même d'étrangères, qui l'engagèrent dans x1. l'idolâtrie, tant sa foiblesse fut grande: Dieu le permit ainsi, pour nous montrer par la chûte d'un homme si sage, le danger qu'il y a dans le plaisir et dans la prospérité temporelle et pour nous convaincre de ce que Salomon a dit lui-même, que Eccl. 11. tout n'est que misère et vanité sous le soleil.

LEGON XVIII.

:

Du Schisme des dix Tribus, ou de
Samaries

i

Pour punition des péchés de Salomon, III. Reg.

son Royaume fut divisé après sa mort. Il xu. n'y eut que la Tribu de Juda et celle de Ibid. 26. Benjamin, qui obéirent à son fils Roboam, les dix autres reconnurent pour leur Roi Jeroboam, de la Tribu d'Ephraïm. Ce rebèle craignit que les Israélites ne retournassent à l'obéissance de leur Rơi legitime, s'ils continuoiefit d'aller faire leurs prières et leurs sacrifices à Jérusalem. Pour les détourner, il changea de Religion, et comme ils aimoient les idoles, il mit deux veaux d'or en deux endroits de son Royaume; il éleva plusieurs Autels, fit des Sacrificateurs qui n'étoient point de la Tribu de Lévi, institua une fête de son invention; gardant toutefois au reste la

« PreviousContinue »