sur la terre. Il commandoit à plusieurs nations étrangères , outre le peuple de Dieu : il avoit des richesses immenses, une prodigieuse quantité d'or et d'argent, et III. Reg. jouissoit de tous les plaisirs de la vie. Mais 111. iv ix ce qui étoit bien plus excellent que tous les trésors et que tous les plaisirs sensibles, c'est la sagesse que Dieu lui avoit donnée et qui le mettoit au-dessus de tous les hommes. Nous la voyons encore dans ses écrits, où il enseigne la sagesse véritable, qui est de bien régler nos mours. On y voit la description de la sagesse de Dieu, Prov. viii. source de celle des créatures. Elle dit 22. &c. qu'elle étoit en Dieu au commencement, avant qu'il formât ni la terre, ni la mer, ni les cieux, ni les: abymes: Qu'elle asistoit à la production de tous ses ouvrages, et faisoit tout avec lui en se jouant. Elle ajoute que ses délices sont d'étre avec les hommes et les invite tous à s'approcher d'elle , à s'enrichir de ses trésors , à se rassasier à son festin , c'est-à-dire , se remplir de sa doctrine od se trouve la vie et le salut. C'est ainsi que la Sagesse parle dans les Proverbes ou sentences morales de Salomon: Il a composé un cantique, ou il représente l'affection de Dieu envers son Eglise , sous l'image de l'amour le plus fort qui soit entre les hommes , qui est celui d'un époux et d'une épouse. Mais il profita si mal des dons de Dieu , qu'il s'égara dans sa vieillesse', pour s'être trop aban donné aux plaisirs , particulièrement des femmes. Il en aima un nombre excessif, III. Reg. même d'étrangères , qui l'engagèrent dans xi. l'idolâtrie , tant sa foiblesse fut grande: Dieu le permit ainsi, pour nous montrer par la chûte d'un homme si sage, le danger qu'il y a dans le plaisir et dans la prospérité temporelle et pour nous convaincre de ce que Salomon a dit lui-même, qué Eccl. 11. tout n'est que misère et vanité sous le soleil. LECON XVIII. Du Schisme des dix Tribus , ou de Samarie. Por punition des pockés de Salomon, 11I. Reg. son Royaume fut divisé après sa mort. Il XIII. n'y eut que la Tribu de Jada et celle de Ibid. 26. Benjamin, qui obéirent à son fils Roboam, les dix autres reconnureát pour leur Roi Jéroboam , de la Tribu d'Ephraith. Ce ; rebele craignit que les Israélites ne retournassent à l'obéissance de leur Roi lé. gitime , s'ils continuoient d'aller faire leurs prières et leurs sacrifices à Jérusalem. Pour les détourner , il changea de Religion, et comme ils aimoient les idoles , il mit deux veaux d'or en deux endroits de son Royaume ; il élevä plusieurs Autels, fit des Sacrificateurs qui n'étoient point de la Tribu de Lévi , institua une fête de son invention; gardant toutefois au reste la loi de Dieu. Tous les Rois qui succédèrent à Jéroboam, entretinrent cette fausse Religion, et ce schisme dura toujours depuis. On appèle schisme, la division des Eglises, quand une partie du peuple de Dieu se sépare de l'Eglise universelle, qui seule II. Paral. est la véritable. Or , le siège de la vraie Eglise étoit à Jérusalem ; parce que l'on les Lévites et les Prêtres , enfans d'Aaron, qu'il avoit choisis. Cette Eglise avoit subsisté depuis le commencement du monde. Car Moyse avoit recueilli la tradition de la croyance d'Abraham; Abraham , celle de Noé; Noé, celle d'Enoch et des autres Saints plus anciens que le déluge jusques à Adam. L'Eglise qui servoit Dieu sous la Loi de Moyse, est souvent nommée Synagogue, d'un nom qui signifie aussi assemblée. Le Royaume des dix Tribus fut nommé Israël, ou d'Ephraïm, ou de Samarie , à cause de la ville qui en fut la capitale ; et le Royaume qui demeura à la race de David, fut nommé le Royaume de Juda ; mais il contenoit deux autres Tribus , Benjamin et Lévi. Car les Sacrificateurs et les Lévites étant privés de leurs fonctions par Jeroboam, quittèrent son Royaume et se réunirent tous à Juda , et dans les autres Tribus , plus sieurs demeurèrent 'fidèles à Dieu et continuèrent à le venir adorer à Jérusalem. Le Royaume de Juda ne fut pas toutefois exempt de vices et d'impuretés: plusieurs Rois descendus de David ne suivirent point ses exemples : plusieurs furent idolâtres, vicieux, injustes , cruels : même entre les Juifs qui pratiquoient extérieurement la Loi de Dieu , la plupart ne lui obéissoient que par crainte et pour les biens temporels; il y en avoit peu qui le servissent par affection. L EGON XIX. Des Proghètes. Ce fut depuis le schisme des dix Tribus, que Dieu envoya le plus de Prophè ' , pour consoler les vrais fidèles et ramener de leur égarement les rebèles et les pécheurs. On appeloit Prophètes ceux que Dieu inspiroit, les remplissant de son Saint-Esprit, pour leur découvrir les choses cachées ou même l'avenir et déclarer ses volontés par leur bouche. Tels avoient été Moyse , Samuel , David, Salomon et plusieurs autres. Mais on nommoit particulièrement Prophètes , ceux qui se sépaToient des autres hommes , pour mener une vie plus parfaite, comme une espèce de Religieux. Ils étoient remarquables par leur pauvreté, leurs jeûnes fréquens, leurs tes, lites, XX11. XXX11. xvill. 29 Voyez habits de sacs ou de peaux, leur vie pé Mæurs nitente et retirée. Leur application étoit des Israe- la prière, la méditation de la Loi de Dieu et l'instruction du peuple. Les plus illus- le Royaume d'Israël , où le besoin étoit III. Reg. plus grand. Elie fit cesser la pluie pendant trois ans et demi, pour punir l'idolâtrie da VII. RESRoi Achab; et pour confondre les Sacri ficateurs des Idoles devant tout le people, un chariot de feu , et est ancore vivant IV. Reg. aussi bien qu'Enoch. Elisée son disci ple lui succéda : il fit aussi de très-grands Rois, inême infidèles ; et un mort ressus- la plupart de ces saints Prophètes furent 52. maltraités et persécutés par les Princes à Hebr. xl. qui ils reprochoient leurs crimés et quel37. ques-uns cruellement mis à mort. Il y 11. 21. : Xlll. 21. Act. vii. |