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prèmier; enfin, que le bonheur du peuple de Dieu seroit au-dessus de tout ce que Isai. XLVÍ. l'œil a vu, ce que l'oreille a entendu, et 4ce qui est tombé dans l'esprit de l'homme. Il ont prédit de plus toutes les particularités remarquables de la naissance du Sauveur. Ces prophéties étoient obscures, parce que les prédictions spirituelles sont mêlées avec les temporelles qui en étoient la figure; et que les deux états du Messie, ses humiliations et ses souffrances, et d'ailleurs sa puissance et sa gloire, sont aussi décrites ensemble.

LECON XXI.

De la Captivité de Babylone.

T

out ce que les Prophètes avoient prédit, arriva. Après que Dieu eu long- IV. Reg. temps souffert les crimes des Rois d'Israël xxl. 17. et de leurs sujets, qu'il les eût souvent exhortés à penitence par la voix de ses serviteurs, et souvent même châtiés, sans qu'ils voulussent se convertir; enfin, il fit éclater sur eux sa juste colère, et les abandonna à leurs ennemis. Samarie fut prise, le Royaume détruit, et le peuple emmené captif, et dispersé dans des pays éloignés. A leur place, les Rois d'Assyrie envoyèrent des colonies d'autres peuples, , que l'on appela depuis Samaritains. Les Rois de Juda subsistèrent encore plus

Ibid. 24.

XXX.

d'un siecle après la ruine d'Israël ; mais ils ne profitèrent point de ce terrible exemple. Dieu les livra à Nabuchodonosor, Roi de Babylone, qui ruina Jérusalem, brûla le Temple, emporta ses vases sacrés, et IV. Reg. emmena le peuple en captivité, laissant la terre d'Israël presque déserte. La Religion ne laissa pas de subsister, quoique le Temple fût détruit, et que les sacrifices eussent cessé. Les Juifs observoient la Loi de Moyse et les traditions de leurs pères, au milieu de l'idolâtrie et des vices de toutes sortes qui régnoient à Babylone. Cette grande Ville, pleine de suBaruch vi. perstitions, de magie, de divinations et de débauches, étoit l'image du monde corrompu et de la societé des méchans, qui pendant cette vie, étant toujours plus puissans et en plus grand nombre que les serviteurs de Dieu, les persécutent et les oppriment. Nabuchodonosor étoit le plus grand Roi alors. Orgueilleux et cruel, il fit faire une statue d'or d'une grandeur énorme, et commanda à tout le monde de l'adorer. Trois jeunes hommes considé Dan. 111. rables entre les Juifs, refusèrent généreusement de lui obéir, et il les fit jeter dans une fournaise ardente; mais ils y demeurèrent sains et entiers, chantant les louanges de Dieu. Alors le Roi étonné de ce miracle, reconnut la puissance de Dieu, et commanda à tous ses sujets de l'honorer. Il y eut encore d'autres ren

contres, où ce Roi et ses successeurs, admirant la sagesse de Daniel, et les miracles que Dieu fit en sa faveur, rendirent de semblabes témoignages à la vérité, qui commençoit ainsi à se faire connoître chez les infidèles. Daniel étoit un des captifs, de la race des Rois de Juda, qui dans la Cour de Babylone, et dans les plus grands emplois du Royaume, où il fut élevé par son mérite, mena une vie trèspure et très-sainte. Dieu lui révéla plu- Dan. viii. sieurs secrets de l'avenir. Il prédit distinctement la suite des Empires jusqu'à Dan.ix.24. la venue du Messie, marqua le temps il devoit venir; qu'il seroit mis à mort par son peuple, et qu'alors Jérusalem et le peuple Juif seroient détruits à jamais.

LEGON XXII.

Du Rétablissement des Juifs après la captivité.

Après que la captivité eut duré soi

xante et dix ans, Cyrus Roi de Perse, prit Babylone, mit les Juifs en liberté, II. Esdr. 1. et leur permit de retourner en leur pays et de rebâtir le Temple de Jérusalem, ils revinrent sous la conduite de Zorobabel, chef de la Tribu de Juda; et le Sacrificateur Esdras, très-savant dans la Loi de Dieu, instruisit le peuple, et recueillit les Livres sacrés. Les Samaritains et les

111. 1V..

autres ennemis du peuple de Dieu, retar dèrent quelque temps le rétablissement de la Sainte Cité. Les Samaritains étoient ces peuples ramassés que les Rois d'Assyre avoient envoyés à la place des Israélites. Ils prétendoient servir le vrai Dieu, et gardoient la Loi de Moyse; mais ils adoroient aussi des idoles au comII. Esdr. mencement. En fin Jérusalem fut rebâtie, Néhémias acheva de relever ses murailles, la terre fut repeuplée et cultivée, et les Juifs vécurent en paix sous les Rois de Perse, avec une liberté entière pour l'exercice de leur Religion. Ils n'eurent plus de Prophètes; mais les anciennes prophéties, qu'ils voyoient s'accomplir de jour en jour, leur suffisoient. Jamais ils ne furent plus fidèles à Dieu; et ils ne tombèrent plus dans l'idolâtrie, à laquelle ils étoient auparavant si enclins. Au contraire, ils attiroient les infidèles à la connoissance du vrai Dieu, principalement dans les pays où ils étoient mêlés avec eux. Car il y en eut plusieurs qui demeurèrent à Babylone et par-tout l'Empire de Perse. Leur Religion les faisoit remarquer en tous lieux, et les plus sages d'entre les Gentils admiroient leur Loi, et prenoient plaisir à s'en instruire. La puissance des Perses fut ruinée, com→ me Daniel l'avoit prédit, par les Grecs, sous la conduite d'Alexandre le Grand, Roi de Macédoine; mais il ne changea

rien à l'état des Juifs. Son empire fut partagé entre ses Capitaines, et de là vinrent les Ptolomées, Rois d'Egypte, dont la capitale étoit Alexandrie: et les Séleucides, Rois de Syrie, qui résidèrent à Antioche. Les Juifs souffrirent assez souvent de leurs divisions et de leurs guerres; mais cependant ils s'étendirent dans tout l'Empire des Macédoniens; dans la Grèce même, où ils commencèrent aussi à répandre la connoissance du vrai Dieu. Car c'étoit à ce dessein qu'il les avoit dispersés entre les Gentils.

LEGON XXIII.

De la Persécution d'Antiochus, et des

Machabées.

Antiochus l'illustre, Roi de Syrie,

Tob. x111.

voulut forcer les Juifs à se conformer aux moeurs et aux superstitions des Grecs, à renoncer à leurs lois et à leur Religion. Il surprit Jérusalem, profana le Temple, I. Mac. 1. et fit cesser les sacrifices: il fit mourir 32. &c. beaucoup de Juifs, qui aimèrent mieux perdre la vie, que de violer la Loi de Dieu. Entre autres, il y eut sept frères, à qui il fit souffrir en sa présence des tour- II. Mac. mens horribles, et que leur propre mère encourageoit par l'espérance de la résurrection bienheureuse. Judas Machabée et I. Mac. 111. ses frères prirent les armes pour la défen, IL.Mac.vii.

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