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42. &c.

I. Mach. XIV.

27.

se de leur liberté et de la Religion, qui étoit encore alors attachée à ce peuple et à cette terre. Quelques Juifs des plus zèlés se joignirent à eux; et malgré leur petit nombre, le secours de Dieu les rendit 1. Mac. iv. victorieux. Ils reprirent Jérusalem, purifièrent le Temple, rétablirent les sacrifices, et affranchirent entièrement le peuple du joug des nations infidèles. Simon, l'un de ses frères, fut reconnu Chef du peuple et souverain Pontife, car ils étoient de la race Sacerdotale, descendus d'Aaron; mais on ne lui donna la souveraine Ibid. 41. puissance, qu'en attendant la venue du Prophète fidèle, c'est-à-dire, du Christ fils de David. Les descendans de Simon prirent le titre de Rois; mais leur puissance ne fut pas de longe durée. Car les Romains, déjà maîtres d'une grande partie du monde, conquirent l'Orient sous la conduite de Pompée, et ruinèrent en même temps les Rois de Syrie et les Rois des Juifs. Toute fois Hérode trouva moyen d'usurper le Royaume de Judée, par là faveur de Jules-Cesar, et ensuite d'Auguste, et règna sous la protection des Romains. Il étoit étranger d'origine, mais Juif de religion; au moins il en faisoit profession; car, au fond, c'étoit un impie, qui n'avoit d'autre loi que son ambition et sa politique, cruel et dénaturé, jusqu'à faire mourir sa femme et plusieurs de ses

enfans.

LEGON XXIV.

De l'état où étoit le monde à la venue
du Messie.

Lidolâtrie
'idolâtrie régnoit toujours par tout

le monde, mais la Grèce étoit pleine de
Philosophes, qui commençoient à la dé-
créditer parmi les gens d'esprit. Ils vo-
yoient bien l'absurdité des fables dont les
Poëtes entretenoient les peuples, et qui
étoit tout le fondement de leur religion.
Ils connoissoient que le monde étoit gou-
verné un Dieu bien différent de ceux
par
que le vulgaire adoroit; mais ils n'oscient'
en parler ouvertement, ni rien entre-
prendre contre les religions établies. Ils
se contentoient de les mépriser entre eux,
les regardant comme des inventions de
politique, propres à amuser les ignorans.
Au de-hors, ils ne laissoient pas de se
conformer au peuple, et d'observer les
mêmes cérémonies; et désespérant de con-
noître la vérité, ils s'abandonnoient sans
réserve à leurs passions et aux plaisirs les
plus infâmes. Le vrai Dieu n'étoit plus Ephes. av.
adoré que par les Juifs. Les Samaritains 19.
se vantoient aussi de le servir, et avoient
quitté les idoles, mais ils étoient tou-
jours séparés des Juifs, avec une haine
mortelle de part et d'autre. Ils ne recon-
noissoient que les livres de Moyse, re-

Joan.iv.9. jetant tous les autres Prophètes, et prétendoient que Dieu devoit être adoré sur

Act. xx111.

la montagne de Garizim où ils avoient Ibid. 10. bâti un Temple. La Religion s'affoiblissoft même chez les Juifs. Il y avoit deux sectes, les Pharisiens et les Sadducéens. Les Sadducéens ne croyoient ni la résurrection, ni l'immortalité de l'ame, ni qu'il y eût des Anges ou des Esprits, et faisoient Dieu même corporel. Une grande partie des Sacrificateurs et des principaux de la nation suivoient cette hérésie si impie et si grossière. Les Pharisiens soutenoient la bonne doctrine, croyoient les choses spirituelles, la résurrection et la vie du siecle futur. Ils faisoient profession d'observer la Loi fort exactement, mais ils y mêloient quantité de superstitions indignes de la vraie Religion, et souvent Matth.xv. anéantissoient les Commandemens de Dieu, pour établir les traditions humaines. Car ils avoient beaucoup d'autorité sur le peuple, faisant paroître un grand extérieur de piété; mais ce n'étoit qu'hypocrisie en la plupart; dans le fond ils étoient pleins d'avarice, de vanité et de toutes sortes de vices.

6.

2

deal LEGON XXV.

Comment le Messie étoit attendu des Juifs.

Les Juifs étoient fières et superbes; Joan. vui.

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en qualité d'enfans d'Abraham, ils cro- 3. yoient être saints par nature, et destinés à commander à toutes les autres nations, qu'ils méprisoient infiniment, les tenant pour maudites et immondes. Ainsi il leur étoit insupportable d'obéir aux Romains etrà Hérode, esclave des Romains; ils étoient toujours prêts à se révolter, et n'attendoient que la venue du Messie pour secouer ce joug. Car ils croyoient que le Messie seroit un Roi comme les Rois de la terre, plus grand guerrier et plus victorieux que David, plus riche et plus heu reux que Salomon. Ils ne considéroient que les prophéties qui parloient de ses triomphes et de sa gloire, prenant au pied de la lettre toutes les figures dont les Prophètes s'étoient servis pour représenter sa puissance et sa grandeur. Telles étoient les pensées des Juifs charnels. Il y avoit seulement quelque peu de Juifs spirituels, qui ayant conservé fidèlement la tradition des Prophètes, savoient que les promes! ses de Dieu avoient un sens plus élevé; qu'il falloit attendre du Christ de plus xvi. 14. grands biens que les biens périssables de xiv. 9.

Tob. 11. 18.

Dan.1x.34. cette vie; qu'il viendroit principalement pour effacer les péchés et rétablir la sainteté; qu'il apporteroit une nouvelle alliance, plus parfaite que l'ancienne, et qu'il Jer. xxxi. la graveroit dans les cœurs; qu'il donne83. roit la grâce, c'est-à-dire, le secours néEzech. cessaire pour pratiquer la Loi, et qu'il

XXXV. 36.

20.

accompliroit en vérité, ce que la Loi ne montroit qu'en figure; qu'il rameneroit toutes les nations à la connoissance du vrai Dieu, et que son règne regarderoit le siecle futur. Au reste il étoit constant parmi les Juifs spirituels ou charnels, mê→ me chez les Samaritains, que le temps étoit venu où le Christ devoit paroître. Toutes les autres prophéties étoient accomplies; la puissance, qui jusqu'à son temps devoit demeurer dans la maison de Juda, suivant la prophétie de Jacob, avoit passé à Hérode, étranger, qui, de jour en jour, affoiblissoit et anéantissoit les Lois, et le Dan. ix. terme des années marquées par le Prophète Daniel alloit expirer.

LEGON XXVI.

De la Naissance de Jésus-Christ.

Du temps qu'Hérode règnoit en Judée et que César Auguste étoit Empereur de Rome, il y avoit entre les Juifs une fille d'une excellente sainteté nommée Marie, qui avoit été fiancée à un saint

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