Act. 1. 9.

toutes sortes de miracles, et je suis avec vous jusqu'à la fin du monde. Enfin, il leur Luc. xxiv. commanda de demeurer à Jérusalem, jus- 40. qu'àce qu'ils reçussent d'en haut la vertu du Saint-Esprit, les assurant que ce seroit dans peu de jours. La dernière fois qu'il leur apparut, ce fut sur le Mont des Olives, où, après leur avoir parlé, il éleva les mains, leur donna sa bénédiction et monta au Ciel en leur présence. Un nuage le déroba à leurs yeux, et deux Anges, en forme d'hommes, vêtus de blanc, leur dirent qu'il viendroit un jour de la même manière qu'ils l'avoient vu monter au Ciel. Ils revinrent à Jérusalem remplis de joie, et passèrent en prières les dix jours suivans. Jésus-Christ prit alors possession de son Royaume, où il est assis à la droite de Dieu, le Père Tout-Puissant. Il demeurera en cet état jusqu'a ce qu'il vienne juger les vivans et les morts, afin qu'après ce Jugement, tout lui soit parfai- I. Cor. xv. tement soumis, et les desseins de Dieu accomplis entièrement.

LEGON XLII.

De la Descente du Saint-Esprit.

Après l'Ascension de Jésus-Christ, Act. 1. 13.

les Disciples étant assemblés au nombre d'environ six-vingts, S. Pierre leur proposa de choisir un d'entre eux pour rem

plir la place de Judas, qui, après avoir trahi Jésus-Christ, s'étoit pendu de désesAct. 11. poir. Le sort tomba sur Mathias, et il fut compté avec les onze Apôtres pour être témoin comme eux de la résurrection de Jésus-Christ. Le jour de la Pentecôte étant venu, ils étoient tous ensemble assis dans un même lieu. Tout d'un coup il vint du Ciel un grand bruit, comme d'un vent impétueux, qui remplit toute la maison, et il leur parut comme des langues de feu séparées, qui s'arrêtèrent sur chacun d'eux. Alors ils furent tous remplis du Saint-Esprit, et commencèrent à parler diverses langues, publiant la grandeur de Dieu. La Pentecôte étoit le cinquantième jour d'aprés la Pâque, le jour auquel la Loi avoit été donnée dans le désert, et l'une des trois grandes Fêtes marquées par la même Loi. Il étoit venu des Juifs de tous les pays du monde à Jérusalem, pour célébrer cette Fête ; et le bruit qui marqua la descente du Saint-Esprit, en attira une grande multitude. Ils furent extrêmement surpris d'entendre parler chacun leur langue naturelle, aux Disciples, que l'on connoissoit pour être tous de GaAct. 11. 14. lilée. Alors Saint Pierre parut avec les onze autres Apôtres, et rendit raison au peuple de cette merveille; leur expliquant les prophéties, et leur déclarant que Jésus qu'ils avoient crucifié, étoit ressuscité, et avoit envoyé le Saint-Esprit, suivant sa

promesse, et que c'étoit lui qui étoit le Seigneur et le Christ. Plusieurs furent touchés de ses discours, et lui demandèrent ce qu'ils devoient faire. Faites pénitence, leur dit-il; et que chacun de vous soit baptisé, au nom de Jésus-Christ, pour avoir la rémision de ses péchés, et vous recevrez le don du Saint-Esprit. Il y en Act. 111. 8. eut environ trois mille de baptisés cette fois, et une autre fois cinq mille, à l'occasion d'un boiteux, que Saint Pierre guérit dans le Temple. Ainsi fut publiée la Loi nouvelle, le même jour où l'on célébroit la mémoire de la publication de l'ancienne, et où l'on offroit à Dieu les prémices des fruits. Les Apôtres et les autres qui reçurent le Saint-Esprit, se trouvèrent tout changés. Ils furent remplis de l'amour de Dieu; en sorte qu'ils étoient prêts à accomplir tous ses Commandemens, non-seulement sans peine, mais avec plaisir: ils entendirent parfaitement les saintes Ecritures et les paroles de Jésus-Christ, et virent que son règne étoit tout céleste et tout spirituel. Enfin, ils sentirent un Act.1v.31. courage et une force merveilleuse pour mépriser également tous les biens et tous les maux de cette vie, même la mort, et rendre hardiment témoignage à la vérité, malgré toutes les puissances humaines.

Act. 1v. 32.

31.

Ily

LEGON XLIII.

De l'Eglise de Jérusalem.

y eut en peu de temps à Jérusalem une grande multitude de Juifs qui crurent en Jésus-Christ. Ils vivoient dans une union parfaite, et n'avoient q'un cœur et Joan. xu. qu'une ame. Aussi Jésus-Christ avoit dit, que tout le monde connoitroit ceux qui seroient ses Disciples, par l'amour qu'ils auroient les uns pour les autres. Ils appliquoient aux instructions des Apôtres, et les suivoient exactement et constamment: ils alloient tous les jours au Temple, y faisoient ensemble leurs prières, s'assembloient aussi dans les maisons pour rompre le pain et communier, c'est-à-dire, recevoir le précieux Corps de Jésus-Christ, et prenoient ensuite leur nourriture avec joie et simplicité de cœur. Comme ils savoient que Jérusalem alloit bientôt périr, et que d'ailleurs ils ne prétendoient aucun établissement sur la terre, et n'aspiroient qu'au Royaume céleste de Jésus-Christ, ils méprisoient les biens temporels. Ils mettoient tout en commun, et ceux qui avoient des héritages, les vendoient et en apportoient le prix aux pieds des Apôtres, qui distribuoient à chacun ce dont il avoit besoin; en sorte qu'il n'y avoit point Act. v. 13. de pauvres parmi eux. Tout le peuple les

So. de vita

aimoit et les honoroit; mais les autres n'osoient se joindre à eux, par la crainte des Juifs. Cette première Eglise de Jéru- August. salem est la plus parfaite qui ait jamais Serm. 49. été sur la terre; et tous les Religieux et coin. les autres qui ont voulu pratiquer fidèlement l'Evangile, l'ont regardée comme le modèle le plus excellent. Le nombre Act. IV. des Fidèles croissant, les Apôtres jugèrent à propos d'établir des Officiers pour les soulager, qu'ils nommèrent Diacres, c'està-dire, Ministres. Ils en choisirent sept, de l'avis de toute l'Eglise assemblée leur donnèrent la charge de servir aux tables; premièrement, à la table sacrée, c'està dire, à la distribution de la sainte Eu-charistie; puis à la table commune, c'està-dire, de prendre soin de tout ce qui est nécessaire pour la nourriture des Fidèles, et généralement de tous les biens temporels de l'Eglise. Les Apôtres, s'étant déchargés de ces fonctions, ne s'appliquoient plus qu'à l'oraison et aux ministère de la parole; et toutefois ils permettoient encore aux Diacres de prêcher et de baptiser.

LEGON XLIV.

, et

De la Persécution des Juifs et de la
Conversion des Samaritains.

Les

es Juifs charnels et intéressés ne pouvoient goûter la doctrine de l'Evangile,