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pour marquer que la vertu du Saint-Elprit, fe joint à cette créature matérielle; & il fait d'excellentes prieres pour demander à Dieu que cette onction falfe participer les nouveaux baptifés à l'onction fpiri-. tuelle dont Notre-Seigneur a pris le nom: -de Chrift, dont Dieu oint les Prêtres les Rois, les Prophètes & les Martyrs. Que ce foit en ceux qui la recevront, un Sacrement de perfection: Que, délivrés de la corruption de leur premiere naiffance, ils deviennent, par cette onction des temples de bonne odeur par l'innocence de leur vie : Qu'ils aient l'honneur des Rois, des Prêtres & des Prophetes fuivant la promeffe myfterienfe de Dieu. Dans la même cérémonie l'Evêque bénit l'huile des malades & l'huile des Caté

chumenes. Le faint chrême fert encore à la confécration des Evêques, à celle des Eglifes, des Autels & des vafes facrés; mais on voit par cette priere qu'il eft fait prin cipalement pour la Confirmation, après le Baptême, & cette même priere montre quel en eft le fruit. L'eau dont on nous lave dans le Baptême, marque principalement le premier effer de la grace, qui eft de nous purifier & d'effacer nos péchés. L'onction du faint chrême marque le fecond, qui eft l'infufion du Saint-Esprit & la grace fanctifiante. Or, quoique l'on ait

déja reçu une onction au Baptême, l'impofition des mains & l'onction fur le front, qui fe fait à la Confirmation, eft très-importante pour nous rendre Chrétiens parfaits, pour nous fortifier contre les ennemis de notre falut. Ces ennemis font trois, principalement le diable toujours attentif à nous forprendre; le monde, c'est-à-dire, l'exemple & la compagnie des hommes corrompus ; la chair, c'est-à-dire, notre concupifcence & nos mauvaifes inclinations. On nous marque fur le front avec la croix, pour montrer que nous ne devons point rougir de ce

que

la religion chrétienne femble avoir de bas & de méprifable: Que nous devons nous faire gloire d'appartenir à Jefus-Chrift, & d'imiter fes fouffrances ; & pour nous y préparer on nous frappe fur la joue. C'est donc un grand péché de négliger ce Sacrement, quoiqu'il ne foit pas fi abfolument nécessaire que le Baptême. On ne reçoit qu'une fois la Confirmation non plus que le Baptême, parce que l'un & l'autre impriment un caractere en l'ame qui ne s'efface jamais.

LECON XLV.

Du faint Sacrifice de la Meffe.

Al Euchariftie eft néceffaire pour nour

Près le Baptême & la Confirmation,

rir le Chrétien, & lui donner la force de perfévérer dans la grace. Auffi Jefus-Chrift dit: Si vous ne mangez la chair du Fils de l'homme, & fi vous ne buvez fon fang: vous n'aurez point la vie en vous. Le pain & le vin, qui font la nourriture la plus commune de nos corps, font la matiere de ce Sacrement, pour montrer qu'il eft la nourriture de notre ame, comme il faut tous les jours fe nourrir pour réparer les forces qu'on perd à tout moment. L'ufage de ce Sacrement doit être fréquent & ordinaire. On le confacre au faint facrifice de la meffe, qui eft l'action la plus fainte & la plus importante de la religion; c'eft pourquoi il eft néceffaire de la bien entendre. Tous les facrifices de fruit & d'animaux, que les fideles offroient à Dien fous la loi de nature & fous la loi écrite, n'étoient que des figures du grand facrifice que Jefus-Chrift devoit accomplir fur la croix ; & ce facrifice feul a été capable de remplir les quatre fins pour lesquelles on offroit tous les facrifices. La premiere, de rendre à Dieu un honneur convenable à fa fouveraine majefté. La feconde, de fatisfaire sa juftice pour les péchés des hommes. La troifieme, d'obtenir les graces dont ils ont befoin. La quatrieme, de le remercier de fes bienfaits. Il n'est donc plus permis

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d'offrir d'autre facrifice, mais il faut continuellement renouveller la mémoire de celui de Jefus-Chrift, pour obéir à l'ordre qu'il nous a donné, quand il a dit : Faites ceci en mémoire de moi, & pour nous appliquer à chacun en particulier la vertu de cet ineftimable facrifice. Avant que de célébrer la Meffe il y a plufieurs préparations néceffaires. Le lieu doit être faint, c'eft-à-dire, autant qu'il fe peut, une •Eglife confacrée folemnellement, ou du moins un Oratoire béni par l'Evêque. L'Autel où doit repofer le facré corps de Jefus-Chrift, doit contenir quelques reliques des Saints, & être confacté par plufieurs prieres, accompagnées d'onetions & d'encenfement dans la fuite d'abe longue cérémonie. Les vafes facrés &les ornemens dont on fe fert à l'autel, ont auffi leurs bénédictions particulieres, afin que tout contribue à rendre plus fenfible la majesté de cet augufte Sacrement. Le temps de célébrer eft régulièrement entre Tierce & Sexte, après avoir chanté la plus grande partie de l'Office. Le Prêtre qui doit célébrer, prie en fon particulier, récitant des pfeaumes destinés à cette pré-paration, & méditant la grandeur du myftere dont il va s'approcher, I bénit de Peau, dont il afperge te peuple pour le faire fouvenir de fon Baptême, de la pu

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reté avec laquelle il doit affifter an facrifice Puis étant accompagné d'un Diacre, d'un Soudiacre, & de plufieurs Acolytes portant l'encens & le luminaire, & tous revêtus des ornemens convenables à leur ordre, il marche en proceffion vers l'Autel, pendant que le chœur chante l'antienne & le pfeaume, que pour cette raifon l'on nomme Introit, c'eft-à-dire, Entrée. Le Prêtre étant devant l'autel, demeure au bas, s'incline profondément, & confeffe en général fes péchés, fe recommandant aux prieres de fes Miniftres & de tous les Affiftans, qui font auffi leur confeffion. Cette confeffion eft pour demander à Dieu le pardon des fautes journalieres & de celles qui font cachées, aîn de n'approcher des mysteres terribles qu'avec la confcience la plus pure qu'il eft poffible; & c'est par la même raifon que l'on répete plufieurs fois Kyrie eleifon, c'est-àdire, en Grec : Seigneur, ayez pitié de

nous.

LEÇON XLVI.

Suite de la Meffe. De l'inftruction du peuple & de l'offrande.

E Prêtre monte à l'autel, le baise

par

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