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dont les reliques repofent; il l'encenfe; & après avoir falué le peuple, il dit une oraifon où tous répondent Amen, c'est-àdire, en hébreu, ainfi foit-il, pour montrer qu'ils y joignent leur intention. Le Soudiacre fait alors une lecture de l'ancien ou du nouveau teftament, que l'on appelle Epître, parce qu'elle eft tirée d'ordinaire des Epîtres de faint Paul, ou des autres Apôtres, & elle contient quelque inftruction convenable à l'office du jour. Cette lecture eft fuivie du chant d'Alleluya, qui fignifie, en hébreu Louez Dieu, & de quelque verfet des pleaumes. Cependant le Diacre à genoux prie Dieu. de le rendre digne d'annoncer fon faint Evangile ; & après avoir reçu la bénédiction du Prêtre, il marçhe vers le lieu deftiné pour le lire, étant accompagné de tous les Miniftres de l'Autel, avec le luminaire & l'encens. Le Diacre porte le livre élevé entre les mains. Tous fe levent fi-tôt que le livre de l'Evangile paroît, & demeurent debout pendant qu'on le lic pour marquer le refpect qu'ils portent à la parole de Dieu & à la fageffe incarnée dont ce livre est le figne fenfible, & pour montrer qu'ils font prêts d'accomplir ce qui y eft enfeigné. Ils le témoignent encore par le fymbole de Nicée, que l'on récite aufi-tôt. Alors le Prêtre monte en

chaire, & parle au peuple en lague vulgaire, afin que ceux qui n'entendent pas. l'ancienne langue de l'Eglife ne foient pas privés d'inftruction. Il leur fait faire des prieres pour tous les ordres de l'Eglife, pour les vivans & pour les morts; & il leur récite le fommaire de la doctrine chrétienne, c'eft-à-dire, le fymbole des Apôtres, l'oraifon dominicale, les commandemens de Dieu & les Sacremens; c'eft ce que l'on appelle le Prône. Puis il fait le fermon, leur expliquant l'évangile que l'on vient de lire, leur faifant l'appli cation pour la correction de leurs mœurs. Voilà la premiere partie de la meffe qui regarde principalement l'inftruction des fideles. La feconde eft l'offrande. Le Prêtre revient à l'autel, & falue le peuple encore une fois, puisiloffre le pain & le vin, qui font la matiere du facrifice; cette offrande eft comme un premier facrifice que nous faifons à Dieu de ces créatures qu'il nous a données pour notre nourriture. & qui yont être détruites en fon honneur. Le pain doit être fans levain, fuivant la coutume de l'Eglife Romaine ; le vin doit. être mêlé d'un peu d'eau pour repréfenter. l'eau qui fortit avec le fang du côté de J. C., & pour fignifier l'union de la natare divine avec la nature humaine, & du peuple fidele avec Jefus-Chrift. Le Piètre

encenfe l'oblation pour lui rendre kon neur, & prie les Anges de porter devant Dieu l'odeur de ces parfums, c'est-à-dire, nos prieres, dont elle eft l'image. Alors il reçoit les offrandes du peuple, mais auparavant il faut baifer la patene, ce que l'on appelle baifer la paix, parce que ce baifer fe donne en ligne de paix & de réconciliation parfaite, qui eft néceffaire avant que d'offrit fon préfent à l'Autel, fuivant le commandement exprès de Jefus-Chrift. Autrefois on s'embraffoit effectivement, & chacun offroit le pain & le vin qu'il devoit recevoir changé au Corps de Jefus-Chrift. De-là vient le pain & le vin que l'on offre encore aux meffes de morts, & le pain que le Prêtre bénit pour être diftribué en figne de communication & représenter l'Euchariftie, comme l'eau bénite repréfente le baptême. On offre enfuite des cierges, de l'argent', ou d'au tres chofes, que les fideles donnent volontairement, felon leur dévotion, pour la fubfiftance des Clercs & des pauvres, & pour l'entretien des Eglifes. Le Prêtre après avoir reçu l'offrande, lave fes mains, demandant à Dieu la pureté néceffaire pour lui offrir un facrifice agréable, & fe recommande aux prieres des affiftans. C'eft la feconde partie de la meffe..

LECON XLVII.
De la Confécration.

A priere fecrette qui termine l'offrande, fe conclut par la préface, qui commence l'action de la confécration du facrifice. Elevez vos cœurs, dit le Prêtre, Le peuple répond: Nous les avons à Dieu. Le Prêtre ajoute, rendons graces à Dieu Notre-Seigneur. Le peuple répond : il eft jufte & raisonnable. Ce que le Prêtre répete, ajoutant dans les jours les plus folemnels le fommaire du myftere, & concluant toujours par la médiation de JefusChrift, & par l'union de nos prieres avec celles des Anges, qui chantent inceffamment Saint, Saint, Saint, Seigneus Dieu des Armées, comme témoigne le Prophète Ifaïe. Etant donc ainfi préparés, ayant élevé nos cœurs au- deffus de toutes les penfées de la terre, & nous uniflant en efprit aux troupes célestes, pour adorer avec elles la majefté du Tout-puiffant, nous attendons avec un profond refpect, fon Fils unique qui va defcendre fur l'autel par la vertu du Saint-Efprit. Le Prê tre dit tout bas les prieres, que l'on appelle le Canon, c'eft-à-dire, la regle de la confécration de l'Euchariftie qui

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ne changent jamais, quelque office que l'on faffe. Ce canon confifte en cinq oraifons. Dans la premiere, le Prêtre prie pour toute l'Eglife, nommément pour le Pape, l'Evêque & le Roi, pour ceux qu'il veut recommander, & pour tous les affiftans. Il fait mémoire de la fainte Vierge, des Apôtres, & de quelques Martyrs, dont il demande que les prieres mous aident. Enfuite il étend les mains fur l'oblation, prononçant la feconde oraifon. Puis il dit la troifieme, où il récite l'hiftoire de l'inftitution de l'Euchariftie, &, la confacre en prononçant les propres paroles de Jefus-Chrift, Par cette parole toute-puiffante, qui a fait le ciel & la terre, la fubftance du pain & da vin eft changée en fubftancé du corps & da fang de Jefus Chrift, les efpeces ou apparences demeurent les mêmes; & quoiqu'il y foit vivant & glorieux, comme it eft en effet dans le ciel, toutefois la divifion des efpeces du pain & du vin repréfente la féparation de fon corps & de fon fang fur la croix, & l'état de fa Paffion; car il eft là comme victime immolée. Auffi-tôt que les paroles de la confécration font prononcées, le Piêtre adore Jefus-Chrift préfent, & l'éleve à la vue du peuple, qui l'adore auffi; puis il continue la troifieme oraison du Canon. Il offre à

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