Page images
PDF
EPUB
[ocr errors]

Dieu, en mémoire de la Paffion & de la Réfurrection de fon Fils, le pain de vie éternel, & le calice de falut, c'eft-à-dire, le corps & le fang de ce même fils, priant Dieu qu'il daigne recevoir agréablement de nos mains ce facrifice, qui rappelle la mémoire & continue en quelque forte celui de la croix, comme il a reçu autrefois celui d'Abel, celui d'Abraham, celui de Melchifedech, qui en étoient des figures; & que tous ceux qui y participeront, foient remplis de grace & de bénédiction céleste. Par la quatrieme Oraifon, le Prêtre recommande à Dieu les Fideles trépaffés, tant ceux qu'il veut recommander en particulier, que tous en général. Par la cinquieme, il fait mémoire de plufieurs Saints, & demande, en frappant fa poitrine, que nous autres pécheurs nous ayons quelque part à leur gloire par la miféricorde de Dieu : enfin il éleve la fainte Hoftie fur le Calice, en rendant honneur à la fainte Trinité.

D

LEÇON XLVIIL

De la Communion.

U temps des anciens facrifices après, que l'Hoftie avoit été offerte & égor gće, on en brûloit une partie, le refte

étoit mangé par fes Sacrificateurs & pår ceux qui l'avoient offerte. Ainfi la véritable hoftie ayant été offerte & immolée par la confécration, il ne reste plus que de la manger; & c'eft ce feftin fpirituel que nous appellons la communion, & qui et la derniere partie de la Messe. Elle commence par l'Oraifon Dominicale, où nous demandons à Dieu ce pain quotidien, ce pain qui paffe toute fubftance, ce pain qui eft defcendu du ciel. Enfuite le Prêtre rompt l'hoftie en crois parties pour imiter Notre Seigneur qui rompit le pain lorfqu'il le confacra; auffi le facrifice s'appelloit au commencement fraction du pain. Le Prêtre met une de ces trois parties dans le calice, pour mieux faire voir que ce n'eft qu'un feul Sacrement du corps & du fang de Jefus-Chrift. On demande enfuite la paix, c'eft-à-dire, la concorde & la charité parfaite pour s'approcher de l'agneau fans tache; & en figne de cette paix, ou bien l'on s'embraffe les uns les autres ou bien l'on baife un inftrument deftiné à cet ufage, comme on a fait avant l'offrande. Le Prêtre fait encore quelques prieres à Jesus-Chrift préfent au faint Sacrement, pour lui demander la grace de communier dignement & utilement; & après avoir protefté tout haut fon indignité en frappant fa poitrine, il

fe communie lui-même fous les deux efpeces. Il communie les affiftans fous la feule efpece du pain, fuivant la coutume pratiquée de tout temps dans l'Eglife en certains cas, & reçue univerfellement dans les derniers fiecles, pour éviter les irrévérences & les divers accidens. Ceux qui communient, doivent être exactement a jeûn, fans avoir pris même une goutte d'eau; leur extérieur doit êtrè propre & modefte, & leur intérieur le plus pur qu'il eft poffible. Quiconque mangera ce pain ou boira le calice du Seigneur indi gnement, dit faint Paul, fera coupable envers le corps & le fang du Seigneur. Que chacun donc s'éprouve avant que de manger ce pain, & de boire ce calice; car quiconque le prend indignement, boit & mange fa condamnation, ne difcernant pas le corps du Seigneur. Il faut être vivant pour fe nourrir, c'eft pourquoi ce Sacrément ne profite qu'à ceux qui font en état de grace. Dans les premiers temps, tous ceux qui affiftoient au facrifice y participoient auffi par l'offrande & par la communion, & l'Eglife fouhaiteroit que tous communiaffent encore réellement, c'est pourquoi ils doivent communier au moins fpirituellement par les faintes dif pofitions de cœur. On termine la messe par l'oraifon qui contient l'action de gra

[ocr errors]

ces, puis le Diacre congédie le peuple, & le Prêtre donne la bénédiction.

LEÇON XLIX.

Des Meffes baffes & Viatiques.

DE tout ceci il eft aifé de comprendre

comment on doit entendre la Meffe, car le meilleur exercice que l'on y puiffe faire, eft d'être attentif aux inftructions qui s'y donnent, & concourir autant qu'il fe peut aux actions & aux prieres du Prêtre. Mais il ne faut pas croire que ce foit l'entendre que d'y affifter feulement de corps, ayant l'efprit ailleurs occupé d'autres chofes que de Dieu. J'ai représenté une meffe folemnelle, parce que toutes chofes s'y font plus réguliérement; mais l'Eglife a auffi l'ufage des Meffes, baffes, où le Prêtre n'eft affifté que d'un clerc, on même d'un laïque, & le facrifice ne laiffe pas d'y être parfait, quoiqu'il n'y ait ni offrande du peuple, ni communion que du Prêtre, ni quelquefois autre affiftane que celui qui fert la meffe. Mais encore que l'effentiel s'y trouve, la majesté du facrifice y paroît beaucoup moins, il y a moins d'utilité pour le peuple quand il n'y a pas d'inftruction, & quand il n'y a point de communians toutes les inten

[ocr errors]

уа

tions de l'Eglife ne font pas remplies. L'ufage a introduit de communier fouvent, hors la messe, avec les hofties qu'on garde dans le tabernacle, & qui ne devroient être que pour les malades. Quant aux malades, quant ils font en danger de mort, on leur doit donner le faint Sacrement comme Viatique, c'eft-à-dire, comme provifion de leur voyage, afin qu'ils ne fortent pas de cette vie fans la protection du corps & du fang de Jefus-Chrift. Comme il faut adorer Jefus-Chrift tout où il eft, on rend les mêmes refpects au faint Sacrement, lorfqu'on le porte ainfi dans les rues, que lorfqu'il repofe dans l'Eglife, ou qu'on le montre à la meffe. Quand le Prêtre eft arrivé dans la chambre du malade, il y fait quelques prieres avant que de le communier; & fi le malade eft ou Prêtre ou Diacre, il fait fa profeffion de foi en récitant le fymbole.

par

LEÇON L.

Suite de l'Euchariftie.

Brai Corps de Jefus Chrift, il est toute

Ien que la fainte Euchariftie foit le

corps

fois, d'une maniere furnaturelle & divine, tout entier dans le tout,

&-tout

« PreviousContinue »