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ces, puis le Diacre congédie le peuple ; & le Prêtre donne la bénédiction.

LEÇON XLIX.

Des Meffes baffles & Viatiques.

E tout ceci il eft aifé de comprendre

De tout ceci il de

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comment on doit entendre la Meffe car le meilleur exercice que l'on y puiffe faire, eft d'être attentif aux inftructions qui s'y donnent, & concourir autant qu'il fe peut aux actions & aux prieres du Prêtre. Mais il ne faut pas croire que ce foit l'entendre que d'y affifter feulement de corps, ayant l'efprit ailleurs occupé d'autres chofes que de Dieu. J'ai représenté une meffe folemnelle, parce que toutes chofes s'y font plus réguliérement; mais l'Eglife a auffi l'ufage des Meffes, baffes, où le Prêtre n'eft affifté que d'un clerc, on même d'un laïque, & le facrifice ne laiffe pas d'y être parfait, quoiqu'il n'y ait ̧ni offrande du peuple, ni communion que du Prêtre, ni quelquefois autre affiftane que celui qui fert la meffe. Mais encore que l'effentiel s'y trouve, la majefté du facrifice y paroît beaucoup moins, il y a moins d'utilité pour le peuple quand il n'y a pas d'inftruction, & quand il n'y a point de communians toutes les inten

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tions de l'Eglife ne font pas remplies. L'ufage a introduit de communier fouvent, hors la messe, avec les hofties qu'on garde dans le tabernacle, & qui ne devroient. être que pour les malades. Quant aux malades, quant ils font en danger de mort, on leur doit donner le faint Sacrement comme Viatique, c'eft à-dire, comme provifion de leur voyage, afin qu'ils ne fortent pas de cette vie fans la protection du corps & du fang de Jefus-Chrift. Comme il faut adorer Jefus-Chrift partout où il eft, on rend les mêmes refpects au faint Sacrement, lorfqu'on le porte ainfi dans les rues, que lorfqu'il repofe dans l'Eglife, ou qu'on le montre à la meffe. Quand le Prêtre eft arrivé dans la chambre du malade, il y fait quelques prieres avant que de le communier; & fi le malade eft ou Prêtre ou Diacre, il fait fa profeffion de foi en récitant le fymbole.

LEÇON L.

Suite de l'Euchariftie.

Bai Corps

vrai corps

Ien que la fainte Euchariftie foit le de Jefus Chrift, il et toute fois, d'une maniere furnaturelle & divine, tout entier dans le tout, & tout

au

entier en chaque partie. De-là vient qu'il eft en même temps en plufieurs lieux ciel & fur la terre, dans tant d'Eglifes, fur tant d'autels, en tant d'hofties. De-là vient encore qu'il eft auffi entier dans la plus petite particule que dans la plus grande hoftie, qu'en le divifant on ne le divife point, que quand on en prend plu fieurs enfemble on ne le prend point plufieurs fois; qu'il eft autant fous une des efpeces, que fous toutes les deux; car la féparation des efpeces ne ferr qu'à représenter l'état où il étoit fur la croix, après que tout fon fang fut répandu & féparé de fon corps; mais en effet le corps & le fang ne font point divifés dans l'Euchariftie, puifque le corps eft vivant & animé, & le même qui eft glorieux au ciel; ainfi par-tout où eft le corps, le fang y eft auffi; & par-tout où eft le fang, le corps y eft par une fuite néceffaire, que l'on nomme concomitance. Ce Sacrement eft bien au-deffus de tous les autres, d'où vient que l'on l'appelle par excellence le faint Sacrement. L'eau ou l'huile ne font Sacrement que dans l'ufage actuel; l'Euchariftie l'eft toujours tant que Jefus-Chrift y eft préfent, c'eft-à-dire, tant que les efpeces fubfiftent. Les autres Sacremens ne font que des fignes de la grace, quoique fignes efficaces, l'Euchariftie contient la

fource des graces, J. C. vrai Dieu & vrai homme. Elle ne laiffe pas d'être figne en plufieurs manieres. Premiérement, les efpeces du pain & du vin, confacrées par les paroles de J. C., font les fignes de la préfence réelle de Jefus-Chrift. Secondement, ce Sacrement nous fait fouvenir de fa paffion. En troifieme lieu, il nous avertit que nous fommes tous un même corps, puifque nous participons à un même pain. Enfin, ce nous eft un gage que Dieu fe donnera un jour à nous à découvert, comme il fe donne à préfent caché fous ces apparences étrangeres.

LECON

LI.

Du Sacrement de Pénitence, & de la

it

Contrition.

Es Chrétiens devroient n'avoir jamais befoin d'autre Sacrement que de l'Euchariftie pour entretenir la grace qu'ils ont reçue au Baptême & à la Confirmation, & aller toujours croiffant dans la vie fpirituelle. Il a même la forée d'effacer les fautes légeres & journalieres; mais il n'arrive que trop fouvent que les Chrétiens commettent des péchés mortels, qui éteignent en eux la charité, & les rendent dignes de la mort éternelle. Tels font

l'impiété, l'homicide, l'adultere, & tous les crimes qui violent qu lque commandement du décalogue eu matiere importante. Pour fortir de cet état de mort & reffufciter fpirituellement, J. C. a inftitué le Sacrement de Pénitence, qui ressemble au baptême, en ce qu'il remet auffi les péchés, & qu'il fuppofe la converfion du cœur, & la réfolution de changer de vie, comme le baptême dans les adultes Mais la pénitence eft différente, en ce qu'elle ne remet point de péché originel, n'étant inftitué que pour les Chrétiens qui font tombés après leur baptême. De plus, quelques crimes qu'un homme ait commis avant fon baptême, quelque quantité, & quelques énormes qu'ils foient, on ne néglige point à les déclarer en particulier & on me lui fait fouffrir aucune peine pour les réparer; mais on n'accorde la pénitence qu'à condition de fouffrir quelque peine temporelle proportionnée au péché, & par conféquent il faut le confeffer diftinctement. Et certainement il est bien raisonnable que l'on traite différemment ceux qui ont péché dans l'aveuglement de l'infidélité, où ils n'avoient point le puiffant fecours de la grace contre leur concupifcence; & ceux qui ont été une fois illuminés au baptême, qui ont été faits Participans du Saint-Efprit à la Confir

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