Le livre de mon ami: le livre de Pierre

Front Cover
H. Holt, 1905 - 154 pages
 

Selected pages

Contents


Other editions - View all

Common terms and phrases

Popular passages

Page 100 - ... vieux juifs sordides de la rue du ChercheMidi! naïfs bouquinistes des -quais, mes maîtres, que je vous dois de reconnaissance! Autant et mieux que les professeurs de l'Université, vous avez fait mon éducation intellectuelle. Braves gens, vous avez étalé devant mes yeux ravis les formes mystérieuses de la vie passée et toute sorte de monuments précieux de la pensée humaine. C'est en furetant dans vos boîtes, c'est en contemplant vos poudreux étalages, chargés des pauvres reliques...
Page 96 - romaine gagnèrent Canusium à la faveur de la nuit », je voyais passer en silence, à la clarté de la lune, dans la campagne nue, sur une voie bordée de tombeaux, des visages livides, souillés de sang et de poussière, des casques bossués, des cuirasses ternies et faussées, des glaives rompus.
Page 128 - II était un roi d'Yvetot Peu connu dans l'histoire, Se levant tard, se couchant tôt, Dormant fort bien sans gloire, Et couronné par Jeanneton D'un simple bonnet de coton, Dit-on.
Page 144 - And they said one to another: Did not our heart burn within us, while he talked with us by the way, and while he opened to us the scriptures?
Page 97 - Je vais vous dire ce que me rappellent, tous les ans, le ciel agité de l'automne, les premiers dîners à la lampe et les feuilles qui jaunissent dans les arbres qui frissonnent ; je vais vous dire ce que je vois quand je traverse le Luxembourg dans les premiers jours d'octobre, alors qu'il est un peu triste et plus beau que jamais ; car c'est le temps où les feuilles tombent une à une sur les blanches épaules des statues.
Page xii - C'est un composé plus précieux que le métal de Corinthe, écrivait Jules Lemaitre. Il s'y trouve du Racine, du Voltaire, du Flaubert, du Renan, et c'est toujours de l'Anatole France. Cet homme a la perfection dans la grâce ; il est l'extrême fleur du génie latin.
Page 135 - Non, non, le temps n'est plus que Néron jeune encore Me renvoyait les vœux d'une cour qui l'adore ; Lorsqu'il se reposait sur moi de tout l'État ; Que mon ordre au palais assemblait le sénat ; Et que, derrière un voile, invisible et présente, J'étais de ce grand corps l'âme toute-puissante.
Page 99 - J'étais externe dans un vieux collège un peu monacal et caché; je voyais chaque jour la rue et la maison et n'étais point retranché, comme les pensionnaires, de la vie publique et de la vie privée. Aussi, mes sentiments n'étaient point d'un esclave ; ils se développaient avec cette douceur et cette force que la liberté donne à tout ce qui croît en elle. Il ne s'y mêlait pas de haine. La curiosité y était bonne et c'est pour aimer que je voulais connaître. Tout ce que je voyais en chemin...
Page 99 - La curiosité y était bonne et c'est pour aimer que je voulais connaître. Tout ce que je voyais en chemin dans la rue, les hommes, les bêtes, les choses, contribuait, plus qu'on ne saurait croire, à me faire sentir la vie dans ce qu'elle a de simple et de fort. Rien ne vaut la rue pour faire comprendre à un enfant la machine sociale. Il faut qu'il ait vu, au matin, les laitières, les porteurs d'eau, les charbonniers ; il faut qu'il ait examiné les boutiques de l'épicier, du charcutier et...
Page 103 - Ésope, on nous donna Homère. Je vis Thétis se lever comme une nuée blanche au-dessus de la mer, je vis Nausicaa et ses compagnes, et le palmier de Délos, et le ciel et la terre et la mer, et le sourire en larmes d'Andromaque.... Je compris, je sentis. Il me fut impossible, pendant six mois, de sortir de l'Odyssée. Ce fut pour moi la cause de punitions nombreuses. Mais que me faisaient les pensums? J'étais avec Ulysse « sur la mer ! violette » ! Je découvris ensuite les tragiques.

Bibliographic information