Le pape indique les decrets du con 9. n. 14. Cette bulle eft du d'Août. pape leva cette diffi pût fervir d'exemple aux autres. Comme on douAN. 1564. toit du temps auquel l'obligation d'observer ces déLII. crets, devoit commencer, le le temps auquel culté par une bulle dans laquelle il étoit dit, que cile obligent. bien que ces décrets dès le commencement euffent Pallav. ut fuprà c. été executez & obfervez à Rome; cependant compubliant une loi, le droit accorde quelque in15. des Calendes tervalle de temps, avant que cette loi oblige; & que comme d'ailleurs on n'avoit pu fi promptement Labb. tom. 14. faire imprimer ces décrets, & les répandre dans toute la chrétienté; ils ne tiendroient lieu de loi & n'obligeroient qu'au premier jour du mois de Mai. Pref que en même temps le même pape établit une congrégation de huit cardinaux pour préfider à l'execu tion de ces décrets, & leur accorda toute l'autorité convenable; & du confentement du facré college, il chargea les cardinaux Moron & Simonette, qui étoient au fait des affaires du concile, de prendre garde qu'on ne proposât rien de contraire dans les confiftoires. P. 943. LIII. préféance entre les liers. pag. 880. Pie IV. venoit de terminer enfin le differend qui le differend fur la étoit depuis un fiecle entre les Benedictins du MontBenedictins & les Caffin autrefois de fainte Juftine, & la congrégachanoines régu- tion des chanoines reguliers de faint Jean de Latran Ciaconius in i de l'ordre de faint Auguftin, au fujet de la préféance. tis pontif tom. 3. Le pape le dix-huitiéme de Janvier décida que dans Pennot. hift. ca- les proceffions, & dans toutes les autres cérémonies nonic, regul. lib. 2. publiques & particulieres, les abbez, les prélats, & les chanoines reguliers en furplis précederoient, & feroient avant les Benedictins : & que dans les autres occafions, comme dans les conciles ou autres affemblées, où les abbez des deux ordres auroient cap. 71. Spond. hoc anno 2.18. voix, voix, ils auroient féance & droit de fuffrage felon l'antiquité de leur reception ou promotion aux abbaïes. Le dix-huitiéme de Fevrier le pape donna une bulle à l'occafion des Grecs établis dans la Sicile en deçà & au de - là du Fare de Meffine, dans plufieurs villes. Ces Grecs étoient en grand nombre & fuivoient avec la permiffion du faint fiége,les mœurs & les rites de leur églife fous la conduite d'évêques de leur nation. Mais ils donnoient dans plufieurs erreurs pernicieuses jufqu'à nier le purgatoire, l'autorité du pontife Romain, la valeur de fes indulgences & de fes cenfures, & l'obfervation des fêtes de la fainte Vierge, des apôtres & des autres faints; de plus ils donnoient le facrement de l'euchariftie aux enfans lorsqu'on les baptifoit, déterroient les morts & les brûloient, ne vouloient pas fe foumettre à la jurisdiction & aux visites des évêques : le pape afin de remedier à ces fcandales, donna cette bulle, par laquelle il révoquoit toutes les exemtions de ces Grecs par rapport aux ordinaires, & soumettoit aux évêques Latins les laïques ecclesiastiques & moines, dans quelque dignité qu'ils fuffent conftituez, dans tout ce qui concernoit le culte divin, l'administration des facremens, le foin des ames, & l'extirpation des herésies; fans toucher à leur liturgie & à leurs autres rites approuvez par le fiége apoftolique. Après ces reglemens le pape ne fut plus occupé que de faire recevoir les décrets du concile de Trente dans les differens roïaumes & états dans lefquels on profeffoit la religion catholique. LV. Lettre du roi de fur la confirma tion du concile. Le premier qui fignala fon zele pour la reception AN. 1564. de ce concile, fut Sebaftien, qui avoit fuccedé à fon aïeul Jean III. dans le roïaume de Portugal. Portugal au pape Dès que ce prince eut reçu la bulle de confirmation, il en remercia le pape avec empreffement, le loüa Pallav. ut fup. lib. beaucoup de fon zéle, & promit de foutenir la di24. cap. 9. n. 15. gnité du concile & l'autorité du faint fiége avec ardeur, & de faire comprendre à fes fujets qu'il n'avoit rien plus à cœur que de défendre les dogmes & fes reglemens fur la difcipline avec une integrité inviolable. LVI. Trente eft reçu par les Venitiens. lib. 24. cap. 11. 12. 1. & feq.. Les Venitiens furent auffi des premiers à receLe concile de voir les décrets du concile, qui furent publiez folemnellement à la grande messe dans l'église de saint Pallav. ut fuprà Marc, & l'on enjoignit à tous les curez des villes de les faire exactement obferver. Le pape en reconnoiffance d'une fi prompte foumiflion donna aux ambaffadeurs de Venife à Rome le magnifique palais que Paul II.qui étoit fujet de la republique, avoit fait bâtir auprès de l'églife de faint Marc patron des Venitiens, & il accompagna cette donation d'une bulle dans laquelle il loue beaucoup le fenat & releve en termes pompeux leur respect envers le faint fiége. LVII. Conduite du rei Spond. ad hunc ann. n. 4. Mais le concile ne fut pas fi ailément reçu dans d'Espagne pour le les autres roïaumes. Le roi d'Efpagne faché qu'on recevoir. l'eût terminé contre fes intentions, délibera d'abord d'affembler en fa prefence les évêques & les Fra-Paolo hift. du agens de fon clergé, pour examiner de quelle manicre on s'y prendroit pour en executer les décrets, & pendant toute cette année 1564. tout ce qui fe fit en Efpagne au fujet des décrets fut fait par l'ordre concile liv. 8. pag. 794. du confeil roïal. Philippe II. envoïa même fes commiffaires à tous les differens finodes qui fe tintent A N. 1564. à Tolede, à Seville, à Salamanque, & à Sarragoffe, pour y propofer ce qui concernoit fes interêts, & déliberer fur ce qu'il étoit à propos qu'il fit en cette occafion. Cependant ce prince conclut la même année dans fon confeil que le concile, feroit reçu & publié dans les états, fans aucune reftriction formelle, avec un temperament toutefois qui mettoit à couvert les droits du prince & du roïaume; c'est ainsi qu'il fut publié non-feulement en Espagne mais encore en Flandres, & dans les deux roïaumes de Naples & de Sicile. La France fit beaucoup plus de difficulté. La reine regente répondit d'abord aux follicitations du nonce Santa-Crux, qu'elle n'avoit point encore vûë la bulle de confirmation ; que d'ailleurs il étoit bon d'examiner les décrets avant de les recevoir & LVIII. difficulté de le re- 35. De Thou hift. lib. Pallavicin hift. conc. lib. 24. c. 15. 12. 2. la LIX. conduite du carde Lorraine, qu'elle attendoit pour cela le retour du cardinal de Lorraine ; & lorfque la bulle fut arrivée, elle chercha encore d'autres prétextes pour éluder. Lorfque le cardinal de Lorraine fut de retour, on lui fic bien des reproches fur fa conduite dans le concile. On lui dit qu'il avoit laiffé paffer des décrets préjudiciables au roïaume, comme on le voïoit par les apostilles que du Ferrier avoit faites à Venife fur les chapitres de la reformation des deux dernieres feffions. Qu'en laissant ces paroles,* le foin de l'é- liv. 8. pag. 794. glife univerfelle, il avoit cedé un point que lui, & tous les évêques François avoient fi fortement combattu, comme contraire à l'opinion de toute la France touchant la fuperiorité du concile au deffus du diaal Fra-Paolo hift. du conc. de Trente * Sollicitudinem univerfa ecclefia. AN.. 1564. pape: Qu'il eut pu y remedier par une feule parole, faifant mettre ces termes de faint Paul, le foin de toutes les églifes, à quoi perfonne n'auroit contredit: Que l'opinion de la fuperiorité du concile étoit encore bleffée par la claufe du vingt uniéme cha* Salva femper pitre, * Que l'autorité du fiége apoftolique foit & destolica & fit in- meure en fon entier & Jans atteinte, & par le décret telligatur.. de la demande de la confirmation du concile au pa autoritas fedis apo LX. Difficultez pro pe. On lui reprochoit encore que le roi & l'églife Gallicane aïant fait tant d'inftances, pour faire dire que le concile convoqué par Pie IV. en étoit un tout nouveau, & non point une continuation de celui que Paul III. & Jules III. avoient fufpendu; néanmoins par un défaut de fermeté, il avoit laiffé déclarer la continuation dans le même chapitre vingtuniéme, & dans le décret qui ordonnoit de lire les actes des sessions tenuës fous ces deux papes,après deux années de résistance de la part du roi. L'on ajoutoit que la proteftation faite par Henri II. contre Jules III. ne permettoit pas d'approuver les décrets faits fous fon pontificat. Le cardinal s'excufa comme il put. Mais toutes les raisons ne diffiperent pas la prévention où l'on étoit que tout ce qu'on avoit fait dans le concile, quant aux décrets de réformation, étoit contraire aux droits de la France & à l'autorité du roi. Le nonce cut beau faire de nouvelles inftances, polées au nonce on ne voulut point l'écouter. La reine foutenue du contre la réception chancelier réduifit toute l'affaire à deux difficultés du concile. Pallavicin hist. qui furent propofées par le même chancelier. La premiere étoit fondée sur la défense qu'on avoit faite au concile de donner les benefices des regu conc. lib. 24. c. 11. 12. 3. 4. |