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Je vous prie, mes frères, de prendre en bonne part cette ex- 22 hortation, car je vous écris brièvement.

Sachez que notre * frère Timothée a été relâché. J'irai vous 23

voir avec lui, s'il vient assez tôt.

Saluez tous vos conducteurs et tous les saints. Ceux d'Italie 24 vous saluent.

Que la grâce soit avec vous tous! Amen!

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ÉPITRES CATHOLIQUES

ÉPITRE DE SAINT JACQUES

Adresse. Les chrétiens doivent considérer leurs épreuves comme un sujet

de joie, demandant à Dieu la sagesse,

et mettant leur gloire,

I

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non dans les biens extérieurs, mais dans l'humilité, parce qu'elle élève véritablement. Le chrétien devenu un homme éprouvé aura la couronne de Vie.

Jacques, serviteur de Dieu et du Seigneur Jésus-Christ, aux douze tribus qui sont dans la dispersion, salut!

2 Mes frères, considérez comme le sujet d'une joie entière les 3 épreuves diverses par lesquelles vous passez, sachant que l'é4 preuve de votre foi produit la constance. Mais que la constance soit accompagnée de l'œuvre, d'une autre parfaite, afin que vous soyez parfaits et accomplis, ne laissant à désirer en rien. Si quelqu'un parmi vous manque de sagesse, qu'il la demande à Dieu qui donne à tous généreusement, sans rien reprocher: 6 elle lui sera donnée. Mais qu'il demande avec foi, sans hésiter, car celui qui hésite est semblable au flot de la mer, agité et 7-8 balotté par le vent; que cet homme-là, homme irrésolu, inconstant dans toutes ses voies, ne s'imagine pas qu'il recevra quelque chose du Seigneur.

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Que le frère de condition humble se glorifie de son élévation, 10 et le riche, de ce qui l'humilie, parce qu'il passera comme la 11 fleur de l'herbe : le soleil s'est levé, sa chaleur brûlante a desséché l'herbe, et la fleur de l'herbe est tombée, et la beauté de sa forme a péri: ainsi se flétrira le riche au milieu de ses entreprises.

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Heureux l'homme qui supporte l'épreuve avec constance, car

ÉPITRE DE S. JACQUES.

lorsqu'il sera devenu un homme éprouvé, il recevra la couronne de vie, que le Seigneur a promise à ceux qui l'aiment.

Quant aux épreuves intérieures ou tentations, on doit les attribuer, non à

Dieu, mais à sa propre convoitise. Tout ce qui est bon vient de Dieu, qui nous a engendrés par sa Parole.- Écoutons cette Parole, surtout pratiquons-la : la vraie religion est pratique.

Que personne, lorsqu'il est tenté, ne dise : « C'est Dieu qui me 13 tente, car Dieu ne peut être tenté par le mal, et il ne tente personne. Chacun est tenté, quand il est attiré et amorcé par 14 sa propre convoitise; puis, la convoitise, ayant conçu, enfante 15 le péché; et le péché, étant consommé, produit la mort. Ne vous 16 y trompez pas, mes frères bien-aimés, tout bon présent et tout 17 don parfait descendent d'en haut, du Père des lumières, en qui il n'y a ni changement ni ombre de variation. C'est lui qui, par 18 sa volonté, nous a enfantés par la parole de vérité, pour que nous soyons l'élite en quelque sorte de ses créatures. *Sachez-le 19 bien, mes chers frères.

Que tout homme soit prompt à écouter, lent à parler, lent à se mettre en colère, car la colère de l'homme n'exécute pas la jus- 20 tice de Dieu. C'est pourquoi, rejetant toute souillure et tout reste 21 de méchanceté, accueillez avec douceur la parole qui a été plantée en vous, et qui peut sauver vos âmes. Mais mettez-la en pra- 22 tique, et ne vous contentez pas de l'écouter, en vous trompant par de faux raisonnements. Car si quelqu'un écoute la Parole 23 et ne la met pas en pratique, il est semblable à un homme qui considère dans un miroir son visage naturel, et qui, après s'être 24 considéré, s'en va, et oublie aussitôt quel il est. Mais celui qui 25 aura plongé ses regards dans la loi parfaite, la loi de la liberté, et qui les y tiendra attachés, non en auditeur oublieux, mais en observateur du commandement, celui-là trouvera son bonheur dans son obéissance.

*

Si quelqu'un croit être religieux, et qu'il ne tienne pas sa 26 langue en bride, il se trompe lui-même, et sa religion est vaine. La religion pure et sans tache devant Dieu, notre Père, consiste 27 à visiter les orphelins et les veuves dans leur affliction, et à se préserver des souillures du monde.

19 T. R.: créatures. Ainsi, mes bien-aimés frères, que tout...— ajoute: parmi vous.

- 26* T. R.

Jacques invite ses lecteurs à ne pas allier la foi avec l'acception mondaine des personnes, n'ayant ainsi de la foi que le langage, au lieu des œuvres, qui en sont l'expression parfaite.

II Mes frères, n'alliez aucune acception de personnes avec la 2 foi en notre glorieux Seigneur Jésus-Christ. Si, par exemple, il entre dans votre assemblée un homme ayant des bagues d'or aux doigts et un habit magnifique, et qu'il y entre aussi un 3 pauvre ayant un méchant habit, et que, jetant les yeux sur celui qui porte l'habit magnifique, vous lui* disiez : ‹ Toi, assieds-toi ici, à cette place d'honneur, > et que vous disiez au pauvre: Toi, tiens-toi là, debout, ou assieds-toi *au bas de mon 4 marchepied, › n'y a-t-il pas de l'inconséquence en vous, et n'êtes-vous pas des juges qui cédez à de mauvaises pensées?

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Ecoutez, mes frères bien-aimés, Dieu n'a-t-il pas choisi ceux qui sont pauvres aux yeux* du monde pour être riches en foi, 6 et héritiers du royaume qu'il a promis à ceux qui l'aiment? Et vous, vous méprisez le pauvre! Ne sont-ce pas les riches qui 7 vous oppriment et qui vous traînent devant les tribunaux? Ne sont-ce pas eux qui insultent le beau nom qui vous a été donné? 8 Pourtant, si vous accomplissez à leur égard la loi royale, selon cette parole, tu aimeras ton prochain comme toi-même, vous 9 faites bien; mais si vous faites acception des personnes, vous

commettez un péché: la loi vous condamne comme transgres10 seurs. Quiconque, en effet, aura observé toute la loi, s'il vient 11 à faillir en un seul point, est coupable de tous; car celui qui a dit. <ne commets point adultère, › a dit aussi, ‹ne tue point; › or, si tu tues, bien que tu ne commettes pas d'adultère, tu es 12 transgresseur de la loi. Parlez et agissez, comme devant être jugés 13 par la loi de la liberté, car celui qui n'aura pas fait miséricorde, sera jugé sans miséricorde : la miséricorde brave le jugement. Mes frères, que sert-il à un homme de dire qu'il a la foi, s'il 15 n'a pas les œuvres? Cette foi pourra-t-elle le sauver? Si un frère ou une sœur sont dépourvus de vêtements et qu'ils man16 quent de la nourriture quotidienne, et que l'un de vous dise:

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‹ Allez en paix, chauffez-vous et vous rassasiez, › sans leur 17 donner ce qui est nécessaire au corps, à quoi cela sert-il? De même aussi la foi qui n'a pas les œuvres, est morte.

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Mais quelqu'un dira: < Tu as la foi, moi, j'ai les œuvres. › —

Montre-moi ta foi *sans œuvres, moi, je te montrerai ma foi par mes œuvres. Tu crois qu'il n'y a qu'un Dieu, tu fais bien; les 19 démons le croient aussi... et ils tremblent. Veux-tu te convain- 20 cre, ô homme vain, que la foi sans les œuvres est inutile?* Abra- 21 ham, notre père, ne fut-il pas justifié par les œuvres, lorsqu'il offrit son fils Isaac sur l'autel? Tu vois que la foi agissait con- 22 curremment avec ses œuvres, et que, par ses œuvres, sa foi fut rendue parfaite: ainsi s'accomplit la parole de l'Écriture: ‹ Abra- 23 ham cut foi en Dieu, et cela lui fut imputé à justice; et il fut appelé ami de Dieu. Vous voyez* que c'est par les œuvres 24 que l'homme est justifié, et non par la foi seulement. N'est-ce 25 pas également par les œuvres que Rahab, la femme de mauvaise vie, fut aussi justifiée, parce qu'elle accueillit les messagers, et les fit partir par un autre chemin? De même que le corps 26 sans âme est mort, de même la foi sans les œuvres est morte.

Il invite le chrétien à ne pas tant vouloir instruire les autres, mais à tenir sa langue en bride. C'est par une bonne vie, une sagesse douce qu'on instruit. Le zèle amer qu'exhale la langue ne produit que du trouble. Mes frères, qu'il n'y ait pas parmi vous tant de gens qui s'é- III rigent en docteurs; vous savez que par là on s'expose à un arrêt plus sévère. Tous, en effet, nous bronchons fort. Si quel- 2 qu'un ne bronche pas en paroles, c'est un homme parfait, capable de tenir en bride son corps tout entier. *Si, pour nous faire 3 obéir des chevaux, nous leur mettons le mors dans la bouche, nous gouvernons aussi leur corps tout entier. Voyez encore les 4 navires : tout grands qu'ils sont, et quoique poussés par des vents violents, ils sont dirigés au gré du pilote, par un bien petit gouvernail. De même aussi la langue est un petit membre, 5 et elle peut se vanter de grandes choses. Voyez quelle grande forêt un petit feu allume! La langue aussi est un feu, le monde 6 de la méchanceté: *c'est la langue qui, parmi les membres, a l'art de souiller le corps tout entier, et d'enflammer tout le cours de la vie, étant enflammée elle-même du feu de la Géhenne. Toute 7 espèce de bêtes sauvages et d'oiseaux, de reptiles et d'animaux marins se domptent, et ont été domptés par l'espèce humaine,

18 T. R.: ta foi par tes œuvres — 20* T. R.: est morte? - 3* T. R.: Voyez, pour... 6 T. R. ainsi c'est la langue...

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