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dition

aujourd'hui introduite dans tous les textes

Celui qui aura trouvé sa vie, la perdra, etc.

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Non-seulement, comme on le voit, le texte se suit presque sans interruption, mais les alinéas qui s'y trouvent (1o, 3o et 4o colonnes) n'ont aucune raison d'être. Ils semblent marquer un arrêt dans le travail du copiste, plutôt qu'une suspension dans la pensée de l'auteur.

3. Le Codex d'Ephrem ou le Palimpseste de Paris, dans la Bibliothèque nationale. Écrit au Ve siècle, il fut plus tard revisé à deux reprises et modifié en beaucoup d'endroits 5. Au XIIe siècle, on en gratta les caractères et l'on se servit du parchemin pour y copier des traités d'Ephrem le Syrien.

Le parchemin privé de la première écriture, était appelé en grec psestos « gratté». Après avoir fait disparaître la seconde écriture, on l'appelait palimpseste, de palin «de nouveau» et psestos; palimpseste veut donc dire «regratté».

Charles Hase essaya, mais sans succès (en 1834 et 1835), de faire reparaître l'écriture primitive du manuscrit. Plus heureux, C. Tischendorf parvint (1840-42) à déchiffrer les cinq huitièmes du Nouveau Testament, ainsi que des fragments de l'Ancien. Dès 1843, il publia les fragments du Nouveau Testament, sous le titre : Codex Ephraemi Syri rescriptus (Codex récrit d'Ephrem le Syrien). Il y ajouta le calque lithographié du feuillet où se trouve le passage I Timothée 3, 9 à 4, 14. C'est ce calque réduit d'un cinquième que reproduit notre Planche III. Les caractères noirs sont ceux du manuscrit d'Ephrem, les bleus ceux du Nouveau Testament grattés et ravivés.

4. Le Codex Alexandrinus ou Manuscrit d'Alexandrie, au Musée Britannique, à Londres. Il remonte à la seconde moitié du Ve siècle, et fut donné en 1628 au roi d'Angleterre Charles Ier, par Cyrille Lucaris, alors patriarche d'Alexandrie 6. Écrit en deux colonnes, il renferme l'Ancien Testament et le Nouveau, depuis Matthieu 25, 6 jusqu'à l'Apocalypse, et de plus deux Épitres de Clément aux Corinthiens, aujourd'hui rejetées du canon, comme l'Épitre de Barnabas

et le Pasteur d'Hermas. Outre la grande lacune dans Matthieu, il

y en a encore dans Jean (de 6, 50 à 8, 52) et dans la IIo Épître aux Corinthiens (de 4, 13 à 12, 6). De plus, dans beaucoup d'endroits, les pages lacérées et les bords usés font regretter la perte d'un certain nombre de mots et de lettres.

Tels sont les plus anciens manuscrits connus. Malheureusement ils ne sauraient rendre les services que l'on pourrait croire. Tous postérieurs au Concile de Nicée, ils n'offrent que les copies de textes déjà remaniés durant près de trois siècles. Un témoignage, sinon désintéressé, du moins très fâcheux, de ces remaniements nous est donné par un adversaire du Christianisme, le philosophe Celse, qui, vers 180, écrivait : «On sait qu'il en est plusieurs parmi vous (chrétiens) qui, semblables à ceux qui, dans l'ivresse, vont jusqu'à porter sur eux-mêmes des mains violentes, changent et transforment à leur guise le premier texte de l'Évangile de trois ou quatre manières et plus encore, pour avoir plus facilement raison des objections qu'on y oppose» (B. Aubé, Histoire des persécutions de l'Église, seconde édition, p. 293).

On voit ici l'exagération évidente d'un adversaire. Mais même les docteurs de l'Église, Denys, Irénée, Tertullien, Eusèbe, etc., s'indignent contre ceux qui, disent-ils, altéraient les Écritures. Denys était évêque de Corinthe, vers 175, et par conséquent contemporain de Celse. Il dit entre autres : « A la demande de nos frères j'ai écrit des lettres. Mais les apôtres du diable les ont remplies d'ivraie; ils en ont retranché et y ont ajouté. Le «malheur à vous!»> ne leur manquera pas. Il n'est pas étonnant que quelquesuns aient entrepris de falsifier les Écritures du Seigneur, puisqu'ils n'ont pas épargné des écrits qui ne les valent point. » (Cité par Eusèbe, Histoire ecclésiastique, IV, 23.)

Comme depuis les écrits de Paul jusqu'aux temps de Constantin, il ne s'est pas conservé un seul livre original, et que nos plus anciens manuscrits ne sont que les copies des dernières éditions de ces livres, il est difficile aujourd'hui de constater par la comparaison des textes à quel degré ces altérations ont eu lieu. Il nous manque toute possibilité de reconstruire par élimination les éditions primitives.

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