ALY. Les avez-vous trouvés l'un et l'autre? UN CHEVALIER, montrant le gouffre derrière le rocher. Oui, trouvés, hélas ! le furieux s'est précipité dans l'abîme avec son cher fardeau. (Une pause.) ALY. Maintenant, ô Jésus-Christ, j'ai besoin de ta parole, j'ai besoin des consolations de ta grâce et de ton exemple. Je ne puis comprendre la volonté du Tout-Puissant, mais un pressentiment me dit : le lis et le myrte doivent être effeuillés sur le chemin où le char éblouissant, le char triomphal de Dieu doit s'avancer bientôt en sa majesté simple. A RODOLPHE CHRISTIANI D'une main puissante j'ai forcé les portes de fer du sombre royaume des Esprits, et là j'ai brisé les sept sceaux mystérieux du livre rouge de l'amour. Ce que j'ai vu dans les pages éternelles, je l'ai retracé dans le miroir de ce poëme. Mon nom et moi, nous mourrons; mais ce poëme vivra éternellement. J'ai cherché le suave amour et j'ai trouvé la haine amère, j'ai soupiré, j'ai maudit, j'ai saigné par mille blessures. Puis j'ai frayé nuit et jour, en tout bien tout honneur, avec la canaille humaine. Ces diverses études terminées, j'ai paisiblement écrit William Ratcliff. Hambourg, 12 avril 1826. La scène se passe de nos jours dans l'Ecosse du Nord. Une chambre dans le château de Mac-Grégor. Marguerite est à genoux immobile, dans un coin. SCÈNE PREMIÈRE MAC-GRÉGOR, DOUGLAS, MARIE, MARGUERITE. MAC-GRÉGOR, unissant les mains de Douglas et de Marie. Vous voilà maintenant mari et femme. Comme vos mains sont unies, ainsi vos cœurs, dans la peine et dans la joie, doivent être unis pour toujours. Deux puissants sacrements, celui de l'Église et celui de l'amour, vous ont liés; une double bénédiction |