Etant ou Estant. On appelle ainsi le bois qui est en vie, debout, sur pied et sur racine (stans); il est opposé au bois gisant. Etronçonner. Couper entièrement la tête d'un arbre. Exploiter un bois, une forêt. C'est en couper les arbres, les débiter, les travailler, les façonner. Face. C'est le côté d'un arbre qu'on aplatit pour y appliquer l'empreinte du marteau; elle est tournée du côté de la vente. Facteur. Voy. Garde-vente. Fascinage. Ouvrage fait avec des fascines ou fagots de branchages. Voy. Endigage. Fascine ou Faisceau. Fagot. Faucillon. Petit instrument en fer, en forme de faucille, qui sert à couper des broussailles qui s'appellent bois à faucillon. Fouée. Fagot de menu bois. Fourc. Endroit de la jonction de deux branches sur le tronc d'un arbre. Furetage. Voy. Jardinant. Futaie. Ce sont des arbres qui ont trente, quarante, cinquante ans passés. Voy. Taillis. Futaie (Haute ). Ce sont des arbres de cent vingt ans, et en général tous les vieux arbres; mais V. Taillis. Garde-faite. (Délit commis à garde-faite.) C'est le délit commis sous les yeux du pâtre. Garde-vente ou Facteur. On nomme ainsi le commis qu'un adjudicataire prépose pour la garde de la coupe. Gelif. Le bois gelif est celui que la gelée a endommagé. Gisant. Bois qui a été abattu, couché par terre. Glandée. C'est le droit d'introduire des porcs dans les bois et les forêts, pour faire consommer la surabondance des glands, faines et autres productions spontanées des arbres forestiers. Dans un sens étroit il désigne l'usage du gland. Golis. Bois de dix-huit à vingt ans. Grainer. Mettre les porcs dans les forêts pour y faire manger les glands et graines. Grairie. On entendait autrefois par bois en grairie ceux qui étaient possédés par indivis avec l'État. Griffage. Marque qui remplace l'empreinte du marteau sur les baliveaux trop jeunes. (Voy. art. 79 de l'Ordonnance.) Grurie. Le droit de grurie consistait dans la faculté qu'avait le roi de prendre une part du produit des coupes. On appelle bois en Grurie ou Grume, le bois qu'on amène sans être équarri, qui est avec son écorce et tel qu'il est sur pied. Herbage. Ce mot comprend toute sorte d'herbes. Houppe. Partie la plus élevée d'un arbre. Jardinant. Dans la coupe ordinaire c'est la généralité des arbres qui doit être enlevée, et ce n'est que par exception que quelquesuns sont conservés. Dans la coupe en jardinant ou par furetage, l'exception prend la place de la règle ce sont les arbres à conserver qui forment la généralité. Dans le premier cas, la coupe frappe sur une superficie tout entière, et alors on marque les arbres à conserver, qui se trouvent ordinairement aux extrémités de la coupe; dans le second cas, la coupe ne porte que sur des arbres pris isolément çà et là, et ce sont les arbres à enlever que l'on marque. (Art. 80 de l'Ordonnance.) - Le décret du 30 thermidor an XIII (18 août 1805) avait ordonné que l'exploitation en jardinant ne pourrait avoir lieu qu'à l'égard des sapins ou des forêts mêlées de hêtres et de sapins. Laies ou Tranchées. Route pratiquée par un arpenteur autour d'un canton de bois destiné à être vendu. Lais. Baliveaux de l'âge du bois qu'on laisse à chaque coupe du taillis. Loge, Hutte ou Cabane. Habitation du facteur ou garde-vente. Loupe. Grosseur qui se forme à la superficie de l'écorce des arbres. Maraudage. Enlèvement de branchages ou autres parties de bois mort ou vif. Martelage. On désigne ainsi l'application d'un ou plusieurs marteaux à certains arbres pour les faire reconnaître. Il y a deux sortes de martelage : l'un s'applique aux arbres qui doivent être réservés dans une coupe assise, on peut l'appeler Martelage de réserve; l'autre, au contraire, s'applique aux arbres destinés à être coupés en jardinant, on peut l'appeler Martelage d'exploitation. Le martelage de réserve qui est fait sur des baliveaux tant anciens que modernes et de l'âge, prend le nom de Balivage; mais le mot de balivage ne signifie pas seulement l'opération mécanique de l'application du marteau, il exprime aussi le choix des arbres qui doivent être réservés. Dans l'usage on n'appelle cette opération Martelage, que Gru. Fruit sauvage des forêts. Gruage. Mesurage des bois pour les ven- quand elle se fait sur les futaies ou arbres dre et les exploiter. Grume. Voy. Grurie. modernes. Martelage (droit de). On appelle ainsi le 45 droit accordé au gouvernement de faire choi- Massifs, Massifs - Pleins. Bois qui ne Menuise ou Menu marché. On appelle Piles courantes. Ce sont les masses de Plaquis. Pièce entaillée sur la tige d'un Pousse. Le jet des arbres, les jeunes bran- Mort-Bois. Se dit de certains arbres de Nettoiement. Enlèvement de tous les bois (Art. 96 de l'Ordonnance.) Rabougri. Arbre mal venant dont le bout Rame. Les rames, ramilles ou ramanans, Neuf. Le bois neuf est celui qui n'est pas par les charpentiers, et qui servent à faire flotté. Obier ou Aubier. Ces mots signifient tan- Orne. Lorsque les bûcherons commencent Ouïe de la cognée. Se dit de tout l'espace Outre-passe. Abattis qu'on fait dans les Pacage. Ce mot désigne en général le Paisson. Ce mot s'applique à la faîne, Pâtis. Lieu où l'on mène paître les bes- Pelard. Bois écorcé, Peler. Oter l'écorce d'un arbre. des bourrées et des fagots. Réapatronage, Réassouchement ou Re- Réarpentage. Vérification qui se fait du Recepage. Action de receper les bois qui Récolement d'une vente. C'est la revue Recru. Rejet des arbres; jeunes arbres Régime forestier. Système ou ensemble Reins. Les rives et bordures des forêts. Remplage. C'est l'indemnité pécuniaire Réponse. Espace dans lequel le bruit de Perche. Brin de bois de dix à douze pieds Retoquage. Voy. Réapatronage. Pieds corniers. Voy. Arbres. Pied-de-tour (condamnation au). C'est une amende qui doit être réglée sur la gros- Pieds tournants. Voy. Arbres. Révolution d'un bois. Temps qui s'écoule Ségrairie. Bois indivis et possédé en com- Ségrais. Bois séparé des grands bois et Semis. Endroit où l'on a semé des graines Souche. La partie inférieure de l'arbre; Souchetage. C'est la recherche et la recon- Taillis. Bois que l'on coupe, et que l'on Tayon. Chêne réservé dans trois coupes Témoins. Lorsqu'il ne se trouve pas d'ar- Tiers et Danger. Ces mots exprimaient Tire et Aire. A fleur de terre. Triage. Ce mot s'emploie dans deux sens Tronche. Grosse pièce de bois, de peu de Usance. Exploitation de la coupe d'une ploiter. Vaine pâture. C'est le pâturage qui a lieu Vente. Étendue de terrain que l'on déter- Vergé ou Vermoulu. (bois). Percé par 1. L'art. 69 de la loi du 3 frim. an vu porte que donné qu'à ceux des arbres qui ont été réservés succes- FIN DU CODE FORESTIER. DE JUSTICE MILITAIRE POUR L'ARMÉE DE TERRE (1). (DÉCRÉTÉ LE 9 JUIN 1857, - PROMULGUÉ LE 4 AOUT.) LIVRE PREMIER. DE L'ORGANISATION DES TRIBUNAUX MILITAIRES. DISPOSITIONS PRÉLIMINAIRES. ART. 1er. La justice militaire est rendue : - 1o Par des conseils de guerre; (1) - Un fait remarquable, c'est l'accord unanime « des gouvernements si divers qui ont régi la France « sur un principe qui n'avait jamais été contesté « avant la Révolution. Ce principe, c'est la nécessité « d'une justice particulière pour l'armée. Les circon@stances changent, les passions s'apaisent ou s'en« flamment, l'esprit public réagit sur le législateur et « le pousse en sens contraire; mais le principe reste « debout, et, après comme avant, la juridiction sur « l'armée appartient à l'armée. La même nécessité est « apparue à tous les peuples civilisés, et c'est là, à « vrai dire, le droit commun de l'Europe. Pour« quoi cet accord universel? Pourquoi faut-il à l'ar«mée des tribunaux particuliers? Pourquoi des « formes de procéder qui dérogent plus ou moins à « des règles qui sont l'œuvre des siècles, et que l'on « considère comme les garanties de la justice? Pourquoi ces peines sévères au milieu de mœurs si « douces dans un siècle si tolérant? La réponse à « ces questions se trouve dans le caractère même « de cette classe de citoyens qui s'appelle l'armée. « L'armée, en effet, par la nécessité des choses, se trouve saisie à la fois par les deux natures de règles « qui gouvernent les sociétés. Le militaire offre un « double caractère: il est citoyen; voilà le mobile de « son élan, de son courage; c'est sa vie morale, et << il reste, à ce titre de citoyen, sous l'empire de ces « règles communes qui touchent à la morale univer« selle et aux devoirs généraux. Mais la patrie lui « a donné une mission particulière: il est soldat, « et de là naissent pour lui des devoirs spéciaux, qui a sont régis et protégés par la loi exceptionnelle. « La raison dit assez que le lien de toute armée est « dans l'accomplissement de ces devoirs. L'histoire montre d'ailleurs ce que deviennent les armées qui a les méconnaissent, les armées où l'ordre se discute, « au lieu de s'imposer; où la vie des camps ne donne « pas au soldat ce sentiment délicat de l'honneur, sa a voix intérieure et comme sa seconde conscience; « où le cœur ne bat pas, où l'on ne meurt pas pour « la religion du drapeau. On sait aussi ce que sont « les armées bien disciplinées; ce sont elles qui, « en temps de guerre, supportent toutes les fati«gues, toutes les privations; qui arrivent à travers « toutes les misères, belles de calme et de vigueur, << devant l'ennemi; les armées comme celles d'Aus« terlitz et de Crimée ce sont elles qui, en temps « de paix, forment ces armées obéissantes qui dé<< fendent l'ordre, la propriété, et restent sourdes « à l'appel des séditions. L'idée de sanction, de « force, d'inviolabilité, doit toujours s'attacher aux «lois; mais là où le grand respect des lois apparaît « surtout nécessaire, n'est-ce pas au milieu de cette « société d'hommes jeunes, armés, habitués au dan« ger, où le commandement n'appartient qu'à quelques« uns? Il faut qu'on les sache, qu'on les sente toujours << vigilantes, toujours redoutables, qu'elles saisissent « l'imagination du soldat. On accepte ces lois sévères « à titre de nécessité; mais on se fait généralement « une idée moins nette de leur justice, et c'est manque « de réflexion. La criminalité des actions ne se mesure << pas exclusivement sur l'intention et sa persévérance, << mais aussi sur les dangers qu'elles font courir au << pouvoir et à la société. Tel acte qui serait sans gra<< vité et presque indifférent dans la vie ordinaire « peut avoir dans l'armée des conséquences funestes. « Le militaire n'a pu, sous aucun rapport, se faire <<< illusion; car ilest averti, à chaque instant, de l'éten« due de ses devoirs, des intérêts qu'il mettrait en pé<< ril en y manquant, de la peine presque toujours ter«rible qui l'attend. La loi, en le traitant comme un « grand coupable, fait donc œuvre de protection pour « la société, satisfait aux nécessités de l'armée, et se « montre juste et humaine jusque dans ses rigueurs. « L'armée, avons-nous dit, vit sous l'empire de de« voirs et de règles à part; il est donc naturel que « ceux-là qui jugent soient les hommes qui les con«naissent, et soient intéressés à les défendre; qu'on << appelle à décider des questions de discipline ceux qui << font du commandement et de l'obéissance la science « et l'habitude de leur vie. L'armée même ne sent bien << l'équité du coup qui est frappé que s'il part de ses |