Авт. 26. Devoirs et règles de la justice. - La Religion en est le fondement. << La justice est établie sur la Religion; (car elle vient de Dieu) qui est le juge des juges. Il les appelle des Dieux, (dans ses divineş Ecritures:) - Ego dixi Dii estis; - (Psau. 81.) à cause que le nom de Dieu, dans la langue sainte, est un nom de juge, et qu'aussi l'autorité de juger est une participation de la justice souveraine de Dieu, dont il a revêtu les rois de la terre. Ce qui leur mérite principalement le nom de Dieux, c'est l'indépendance avec laquelle ils doivent juger, sans distinction de personnes, et sans craindre le grand, non plus Nulla erit distantia personaque le petit : rum, ità parvum audietis ut maguum; - parce que c'est le jugement du Seigneur. - Quia Dei judicium est. (Deuter. 1.) Jugement où l'on doit prononcer avec une indépendance semblable à celle de Dieu, sans craindre ni mé nager personne. Ce que la justice demande, c'est l'égalité entre les citoyens, et que celui qui opprime demeure toujours le plus faible devant la justice. - Il n'y a rien d'assuré parmi les hommes, si la justice ne se fait pas. C'est pourquoi Dieu regarde en colère les juges injustes, et les fait souvenir qu'ils sont mortels. Je l'ai dit, vous êtes des Dieux; vous êtes tous les enfants du Très-Haut (par ce divin écoulement de la justice de Dieu sur vos personnes;) mais vous mourrez comme des hommes. - Ego dixi: Dii estis, et filii excelsi omnes; vos autem sicut homines moriemini. (Psau. 81.) - Il est dit que Dieu juge ces dieux de la terre, parce qu'il se fait devant lui une perpétuelle revision de leurs jugements. Dieu dit des juges qui n'écoutent point sa voix : ils n'ont pas su (ce qui leur est réservé,) ils n'ont pas compris, ils marchent dans les ténèbres : tous les fondemens de la terre seront ébranlés. Nescierunt neque intellexerunt, in tenebris ambulant: movebuntur omnia fundamenta terra (Id.) - C'est ainsi que le Saint-Esprit nous montre la justice établie sur la Religion, (puisqu'elle vient de Dieu, et est jugée par Dieu.) Dieu dit: quand le temps en sera venu, je jugerai les justices. Cùm accepero tempus, ego justitias judicabo. (Psau. 64.) Les juges de la terre sont peu attentifs à cette révision de leurs jugements, parce qu'elle ne produit point d'effets sensibles, et qu'elle est réservée à une autre vie; mais elle n'en est que plus terrible, puisqu'elle est inévitable. Quand le temps de ces jugements divins sera venu, dit le Seigneur, vous n'aurez de secours ni de l'orient ni de l'occident, , - parce qu'alors c'est Dieu qui juge. - Neque ab oriente neque ab occidente, - quoniam Deus judex est. (Id.) Il n'y aura plus pour les juges injustes de miséricorde, en sorte que cette vengeance sera éternelle. (Liv. 8, art. 1. prop. 1, 2, 3, 4.) (Cherchez Dieu dans la simplicité de votre cœur, et aimez la justice, vous qui jugez la terre:) la justice est perpétuelle et immortelle. In simplicitate cordis quærite Dominum, diligite justitiam quijudicatis terram : - jus : titia La perpetua est et immortalis. (Sag. 1.) Si vous ne vous sentez point la force d'enfoncer les cabales de l'iniquité (comme un bataillon réuni.) Gardez-vous bien de chercher à devenir juge. Noli quærere fieri judex, nisi valeasvirtute irrumpere iniquitates. (Eccl. 7.) (Liv. 8, art. 4, prop. 3.) Celui qui absout l'impie et celui qui condamne le juste, l'un et l'autre est abominable devant Dieu. Abominabilis est uterque apud Deum. (Eccl. 17.) (Id. 5, 4.) Trois principales vertus doivent accompagner la justice, dit le docte et pieux Gerson: la constance, la prudence et la clémence. constance la soutient; la prudence l'applique, et la clémence la tempère. » (Id. art. 4, prop. 1.) (La justice, nous dit l'Esprit Saint, élève les nations, soutient les trônes, et est plus agréable à Dieu que les sacrifices. Justitia elevat gentem;- justitiâ firmatur solium; - accepta est autem apud Deum, magis quàm immolare hostias. (Prov. 14 et 16.) C'est moi qui l'annonce aux hommes, et qui leur fais connaître ce qui est équitable. - Ego Dominus loquens justitiam, annuntians recta.. (Isa. 45.) Par conséquent, point de véritable justice sans Religion.) ART. 27. La guerre. Ses motifs justes ou injustes. Ses règles : bravoure, accord, subordination. La paix préférable. Ses soins. Exemples, éloquentes leçons aux conquérants. << Dieu forme les princes guerriers, c'est ce qui fait dire à David: béni soit le Seigneur mon Dieu, qui donne de la force à mes bras pour le combat, et forme mes mains à la guerre. Qui docet manus meas ad prælium, et digitos meos ad bellum. (Psau. 147.) Dieu ordonne à son peuple de faire la guerre à certaines nations; - mais quoique maître absolu de toute la terre pour la donner à qui il lui plaît, Dieu ne se sert pas de ce droit, et de ce domaine souverain, , pour déposséder de leur pays les peuples qui en avaient la jouissance paisible, et il ne dépouille (les Chananéens du leur,) pour le donner à son peuple, que par un juste châtiment de leurs crimes. C'est par cette raison qu'il donne cet ordre exprès aux Israélites : vous passerez par les confins de vos frères les enfants d'Esaü, Mais prenez garde soigneusement de ne faire aucun mouvement contre eux. - Vous paierez jusqu'à l'eau que vous puiserez dans leurs puits. - Usez-en de même envers les Moabites et Ammonites, (descen+ dants de Lot.) - Dieu veut que l'on conserve le souvenir de la parenté et des origines communes, si éloignées qu'elles soient, - parco qu'il est le père et le protecteur de la société humaine, et qu'il veut faire respecter aux hom-:" mes toutes les liaisons du sang, pour rendre autant qu'il se peut, la guerre odieuse par toute sorte de titres. » (Liv. 9, art. 1.) << Il y a d'autres justes motifs de faire la guerre: les actes d'hostilité injustes; le refus de passage demandé à des conditions équitables; le droit des gens violé en la personne des Ambassadeurs. » - « Quatre rois conjurés entrèrent dans le pays du roi de Sodome, du roi de Gomorrhe et de trois autres rois. Les agresseurs furent victorieux, et se retirèrent chargés de butin. Abraham poursuivit ces ravisseurs, et les tailla en pièces. Dieu agréa sa victoire, et le fit bénir par son grand pontife, le célèbre Melchisédech, la plus excellente image de JésusChrist, qui lui dit: Benedictus Abraham Deo excelso, et benedictus Deus excelsus quo protegente, hostes in manibus tuis sunt. (Gen.14.) Og, roi de Basan, vint à main armée à la rencontre des Israélites, (prêts à entrer dans la terre promise, ils le taillèrent en pièces, comme un agresseur injuste, et lui prirent soixante villes: (Dieu le leur livra.) - Egressus - est Og, rex Basan, in occursum nobis - ad bellandum: - tradidit (eum) Dominus - in manibus nostris. (Deut. 3.) << Les Israélites envoyèrent des ambassadeurs à Sehon, roi d'Hésebon, (pour lui demander le simple passage, en suivant le grand chemin, et en payant jusqu'à l'eau que l'on boira. Il le refusa.) Ainsi on déclara justement la guerre à Sehon, dont Dieu endurcit le cœur, - et il fut mis sous le joug. » (Deut. 2.) |