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faire rejaillir quelque partie de son éclat sur les rois. >>>

« L'autorité royale est paternelle, et son propre caractère c'est la bonté. Dieu met une image de sa grandeur dans les rois, afin de les obliger à imiter sa bonté. - Il leur déclare qu'il leur donne cette grandeur, pour l'amour des peuples: parce que Dieu aimait son peuple, il vous a fait régner sur eux, (dit le roi de Tyr à Salomon.) Quia dilexit Dominus populum suum, idcircò te regnare fecit super eum. » (2 paral. 2.)

« Puissent les princes entendre que leur vraie gloire est de n'être pas pour eux-mêmes; et que le bien public qu'ils procurent leur est une assez digne récompense sur la terre, en attendant les biens éternels que Dieu leur re

serve. ».

« Le prince doit pourvoir aux besoins du peuple. Le Seigneur a dit à David: vous serez le pasteur de mon peuple d'Israël, et vous en serez le conducteur. Tu pasces populum meum Israël, et tu eris dux super Israël. Dieu - a tiré David de la garde des troupeaux de brebispour paître Jacob son serviteur, et Israël son héritage. (Ps. 77.) - Paître dans la langue sainte, c'est gouverner, et le nom de Pasteur signifie le prince: tant ces choses sont unies! Ce n'est pas seulement Homère qui appelle les princes: Pasteurs des peuples, ποιρεναλαων Iliad. 13), c'est le Saint-Esprit (environ 200 ans avant Homère. ) - L'obligation d'avoir. soin du peuple est le fondement de tous les droits que les souverains ont sur leurs sujets. >> < Dans le peuple, ceux à qui le prince doit

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le plus pourvoir sont les faibles. vœux que David fit pour Salomon le jour de son Sacre, il met dans le soin des pauvres tout le bonheur de son règne. (Il dit) : ô Dieudonnez au roi (Salomon mon fils la droiture) de vos jugements, afin qu'il juge - vos pauvres selon l'équité de ses jugements. -- Il jugera les pauvres, il sauvera les enfants des pauvres. Toutes les nations lui seront assujetties parce qu'il délivrera le pauvre des mains du puissant. Il aura compassion de celui qui est. pauvre et dans l'indigence, et il sauvera les âmes des pauvres. Il les délivrera des usures et des violences, et leur nom sera honorable devant lui. - Deus, judicium tuum regi da-ju dicare-pauperes tuos in judicio. - Judicabit pauperes populi, et salvos faciet filios pauperum. Omnes gentes servient ei, quia liberabit pauperem à potente; et pauperem cui non erat adjutor. Parcet pauperi et inopi : et ani-mas pauperum salvas faciet. Ex usuris et iniquitate redimit animas eorum : et honorabile nomen (pauperum) coram illo. (Psaume 71 qui offre dans le règne de Salomon. une prophétie de celui de Jésus-Christ, dont l'un des caractères les plus divins est le soin des pauvres, soin inconnu au paganisme.) >>>

«Le gouvernement du roi doit être doux. - Le prince ne doit être redoutable qu'aux méchants; car, comme dit l'apôtre (S. Paul): il n'est pas donné pour faire craindre ceux qui font bien, mais ceux qui font mal. Principes non sunt timori boni operis sed mali. Voulez-vous ne pas craindre les Puissances? Faites le bien, et elles. vous en loueront: car le prince est le ministre

de Dieu pour votre avantage. Si vous faites le mal, craignez;-car il est aussi le ministre de Dieu pour punir celui qui fait le mal. - Vis non timere potestatem? Bonum fac: et habebis laudem ex illâ. Dei enim minister cs tibi in bonum. Si autem malum feceris, time. Dei enim minister es, vindex in iram ei qui malum agit. (Aux rom. 13.) Il n'y a rien que les peuples célèbrent tant que la douceur et la bonté des rois. Nous avons oui dire que les rois de la maison d'Israël sont doux et clémens, (disent) les Syriens à leur roi Benadab, prisonnier du roi d'Israël. Belle reputation de ces rois parmi les peuples étrangers, et qualité vraiment royale! - Audivimus quòd reges domûs Israël clementes sunt.

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« La bonté et la justice gardent le roi, et son trône est affermi par la clémence. Misericordia et veritas custodiunt regem; et roboratur clementiâ thronus ejus. (Prov. 20.) Voilà une belle garde pour le roi et un digne soutien de son trône. » (Livre 5, depuis la dernière citation du livre 2, et pris dans les trois articles de ce 3.o liv., en y ajoutant le latin des textes sacrés. )

« L'autorité royale est absolue. Pour rendre ce terme odieux et insupportable, plusieurs affectent de confondre le gouvernement absolu et le gouvernement arbitraire; mais il n'y a rien de plus distingué, ainsi que nous le ferons voir, ajoute Bossuet, lorsque nous parlerons. de la justice. » (Liv. 4. Art. 1.)

« La parole du roi est puissante, et personne ne peut lui dire: pourquoi faites-vous ainsi? Qui obéit, n'aura point de mal. Sermo (re

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gis) potestate plenus est: nec dicere ei quisquam potest: quarè ità facis? Qui custodit præceptum, non experietur quidquam mali. (Ecclésiastes. 8.) Sans cette autorité absolue, le roi ne peut ni faire le bien, ni réprimer le mal; il faut que sa puissance soit telle, que personne ne puisse espérer de lui échapper : et enfin la seule défense des particuliers contre la puissance publique doit être leur innocence. (L'esprit saint dit) dans l'Ecclésiastique : ne jugez point contre le juge: -Non judices contra judicem; — à plus forte raison contre le Souverain Juge qui est le roi. Et la raison qu'il en apporte, c'est qu'il juge selon la justice. Quoniam secundum quod justum est judicat.

(Eccl. 8.) Ce n'est pas qu'il y juge toujours: mais c'est qu'il est réputé y juger; et que personne n'a droit de juger, ni de revoir après lui. Il faut donc obéir aux princes, comme à la justice même, sans quoi il n'y a point d'ordre, ni de fin dans les affaires. Il n'y a que Dieu qui puisse juger de leurs jugements, et de leurs personnes. - Qui refusera d'obéir à tous vos ordres, qu'il meure. Qui non obedierit cunctis sermonibus quos præceperis ei, moriatur. C'est le peuple qui parle ainsi à Josué, le prince se peut redresser lui-même quand il connaît qu'il a mal fait; mais contre son autorité, il ne peut y avoir de remède que dans son autorité, c'est pourquoi il doit bien prendre garde à ce qu'il ordonne. - Tout ce que vous jugerez retombera sur vous; ayez la crainte de Dieu: faites tout avec grand soin.

Videte quid faciatis : non enim hominis exercetis judicium, sed Domini:et quodcumque

judicaveritis, in vos redundabit. Sit timor Domini vobiscum, et cum diligentiâ cuncta facite.

Car il n'y a point d'iniquité dans le Seigneur notre Dieu, ni d'acception de personne.

Non est enim apud Dominum Deum nostrum iniquitas, nec personarum acceptio. (2. Paral. 19.) C'est ainsi que (le roi) Josaphat instruisait les juges, à qui il confiait son autorité. Combien y pensait-il, quand il avait à juger lui-même?» (Liv. 4. Art. 1. prop. 2.)

<< Pour le bien de l'Etat, on en réunit en un toute la force. Mettre la force hors de là, c'est diviser l'Etat; c'est ruiner la paix publique; c'est faire deux maîtres, contre cet oracle de l'Evangile: nul ne peut servir deux maitres. - Nemо potest duobus dominis servire. (S. Matt. 6.) Le Prince est, par sa charge, le père du peuple : il est parsa grandeur au-dessus des petits intérêts : bien plus, toute sa grandeur, et son intérêt naturel, c'est que le peuple soit conservé, puisqu'enfin, le peuple manquant, il n'est plus Prince. » (Id. prop. 3.)

« Les rois ne sont pas pour cela affranchis des lois. (Dieu dit dans le Deuteronome, ch. 17.) Quand le roi sera assis dans son trône, il prendra soin de décrire la loi contenue dans ce Deuteronome, dont il recevra un exemplaire de la main des prêtres de la tribu de Levi, et il l'aura toujours en main, la lisant tous les jours de sa vie, afin qu'il apprenne à craindre Dieu, et à garder ses ordonnances. - Que son cœur ne s'enfle pas au-dessus de ses frères, et qu'il marche dans la loi de Dieu sans détourner à droite et à gauche, afin qu'il règne long-temps, lui et ses enfants. - Postquam (rex) sederit in

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