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ART. 25.

Églises conservées.

Pour celui qui connaît les menaces et les fureurs dévastatrices des impies pendant le règne de la terreur, en 1793 et 1794, leur acharnement à détruire jusqu'aux simples apparences de religion, la conservation d'une seule Église doit être un phénomène, à plus forte raison celle de 36 à 40 mille, quoique ce nombre soit bien inférieur aux besoins des fidèles, surtout dans les campagnes, et dans plusieurs villes ou les destructions ont été très-nombreuses. Remercions la bonté divine, et prions.

ART. 26.

Chute de Bonaparte.

Le fils d'un huissier ou d'un assesseur de l'île de Corse, empereur de France, maître d'une grande partie de l'Europe, renversant ou ébranlant les trônes, créant des rois à son gré, ayant des princes pour courtisans, de vaillants capitaines pour chefs de ses armées, des monarques pour tributaires, vainqueur de l'Orient à l'Occident, à Lodi et Arcole en Italie, au Caire en Égypte, à Austerlitz en Moravie, à Iena en Prusse, à Friedland en Russie, à Wagram en Autriche, à la Moskowa aux portes de Moscou, fuyant d'Egypte en 1799, d'Espagne en 1810, de Russie en 1812, de Vaterloo dans la Flandre en 1815, survivant aux machines infernales, aux conspirations de tous genres, aux vœux formés en tant de pays pour sa destruction, à vingt ans de fatigues et de combats, ayant trouvé l'Europe trop petite, et terminant tant d'aventures par être prisonnier dans l'île Saint-Hélène, point imperceptible de l'Océan : voilà, nous le pensons, des phénomènes que la politique et le philosophisme n'ont pas plus prévus qu'ils ne peuvent les expliquer. Il faut recourir à cette Providence qui se plait à confondre la sagesse du monde et l'orgueil des superbes.

ART. 27.

Délivrance de Pie VII.

Pie VII inquiété depuis 1806, persécuté depuis 1808, arraché de sa demeure dans la nuit du 5 au 6 juillet 1809, emmené dans une voi

ture fermée

comme un malfaiteur, détenu à Savone dans les États de Gênes, puis à Fontainebleau en France, vexé et tourmenté de toutes les manières pour lui extorquer des actes contraires au bien de l'Église, le tout par ordre de Bonaparte'; survivant à ses longues souffrances, et à des périls de toute espèce; délivré par ces mêmes Russes auxquels l'Eglise doit son élection; environné partout, et dans toutes les positions, des respects et des hommages les plus empressés; remontant sur le Saint-Siége dans Rome, tandis que que Bonaparte abdique le trône impérial à Fontainebleau; comblé des bénédictions de l'Eglise et des témoignages de vénération de l'Europe entière, pendant que Bonaparte maudit sa prison de Sainte-Hélène: voilà des évènements qui ne sont point dans le cours ordinaire des choses humaines. Disons encore de ce phénomène : Le doigt de Dieu est là. Digitus Dei est hic. (Ex. 8.)

Авт. 28.

Triomphe de l'Espagne.

La politique et la sagesse humaine avaientelles prévu que l'Espagne, attaquée et traversée dans tous les sens par les armées les plus redoutables depuis 1809 jusqu'en 1814, ne pourrait être domptée par celui dont le nom seul faisait trembler l'Europe?

ART. 29.

Désastres de Russie.

1812.

En 1812, Bonaparte traverse l'Europe à la tête de 500 mille hommes bien armés, bien équipés, abondamment pourvus de tout, portant avec eux l'expérience et la renommée de 15 ans de combats et de victoires : il pénètre dans la Russie en maître: vainqueur à la Mos kowa, il entre triomphant dans Moskou. Bientôt cette invincible et superbe armée n'existe plus. Elle a péri du genre de mort le plus horrible, de froid et de faim au milieu des neiges et des glaces. Bonaparte a fui; et en avril 1813 4 mois après, il reparaît en Allemagne à la tête d'une nouvelle armée d'environ 400 mille hommes, gagne les batailles, de Lutzen, de Wartchen, ainsi que de Bautzen: et en avril 1814, les souverains et les chefs de vingt-deux États, ses tributaires ou ses alliés, Russes, Prussiens, Saxons, Autrichiens, Bavarois et autres, sont établis dans la capitale de son empire, et de là ils lui en dictentl'abdication. A Domino factum est istud. (Psaume 117.)

Voyons d'autres phénomènes non moins étonnants.

ART. 30.

Rétablissement de Louis XVIII.

La bonté inépuisable de Louis XVI n'a pu le sauver. Des sujets rebelles ont prostitué les formes juridiques au régicide. Ils ont traîné leur roi de la prison sur un échafaud élevé en face de son palais. Les Bourbons sont proscrits. Défense de rentrer en France sous peine de mort. Le généreux dévouement de l'honneur et de la fidélité qui partagent leur sort, les console par sa magnanimité, mais il les afflige par les sacrifices et les douloureuses épreuves auxquels la Providence le soumet. Les meurtriers du roi sont les maîtres de la France. Leurs armes victorieuses ont réduit une partie de l'Europe à traiter avec cux. Un jeune Corse abbat la république. Les régicides eux-mêmes sont enchaînés à son char. Le sabre à la main, il fait la loi aux puissances de l'Europe. Il met en 1804 la couronne impériale sur sa tête. L'espoir da retour des Bourbons s'affaiblit. En 1810, il épouse la fille des Césars, et la splendeur de l'union semble affermir son trône. L'espoir d'un meilleur avenir est agonisant dans beaucoup de cœurs. En 1811, il naît à Napoléon cru l'héritier futur de son vaste Empire. L'espoir expire pour beaucoup de bons Français. Bientôt tout change. Le vainqueur des hommes est vaincu par le Ciel. L'on voit le dominateur de l'Europe réduit à se débattre contre elle, dans le centre même de son propre Empire. Son orgueil refuse encore comme trop petit, le

un fils,

royaume de Louis XIV. II obtient des succès. Sa redoutable garde ne peut se déshabituer de vaincre. Son aspect seul répand l'effroi. Les alliés repoussés à Montereau pendant qu'ils négocient au Congrés de Chatillon sur Seine, renouvellent leurs offres. Ils songent, dit-on, à se retirer. Bonaparte se croit plus près de Vienne qu'ils ne le sont de Paris. Il les poursuit jusqu'aude-là de Bar-sur-Aube: mais toutà-coup, par un de ces évènements que la raison seule ne peut expliquer, il apprend que le gros de l'armée qu'il croyait devant lui, est aux portes de la capitale. Il accourt: plus de re mède. Les puissances étrangères entrent dans Paris, et par une acclamation aussi imprévue que rapide, les Bourbons sont replacés sur leur trône après vingt-cinq ans d'exil et de proscription. Le 3 mai 1814, Louis XVIII est reçu dans le palais de ses Pères, après avoir rendu à Dieu de justes actions de grâce. L'ivresse de la joie publique est inexprimable, le bonheur est universel. Autrerévolution: le 20 mars 1815, l'usurpateur arrive à Paris. Louis XVIII est forcé de s'expatrier une seconde fois. Le sort de la France et de l'Europe se trouve de nouveau entre les mains des guerriers. Les succès de Bonaparte à son entrée en Flandre, du 10 au 16 juin 1815, répandent l'alarme. Le 18, la victoire quelque temps incertaine se fixe enfin, et amène la sanglante déroute de Waterloo. Bonaparte fuit: les armées étrangères le poursuivent; elles rentrent dans Paris le 6 juillet. Louis XVIII y recueille le 8 la nouvelle expression de la joie publique. Sa présence rend une seconde fois la paix au royaume. Bonaparte est dans l'île

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