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-- << Le moment approche, où les éléments, >> les principes, et les méthodes... des sciences >> deviendront vraiment populaires. »

« L'art de nos peintres, est celui de Ra

» phaël. » (318.)

« Si les progrès des Grecs ont été perdus >> pour les autres nations,... c'est la domination >> tyrannique des Romains qu'il en faut ac>> cuser. » (En peu de mots, que d'erreurs aux yeux des personnes instruites !)

De ces rêveries anarchiques, contradictoires et impies, passons à d'autres, un peu moins tristes.

- « Les progrès de la médecine... doivent >> faire disparaître les maladies transmissibles >> ou contagieuses; et ces maladies générales >> qui doivent leur origine au climat, aux ali> mens, et à la nature des travaux. » (En voit-on beaucoup moins.)

« Il ne serait pas difficile de prouver que >> cette espérance doit s'étendre à presque toutes » les autres maladies. » ( Quand viendra cet heureux temps?)

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- « Sans doute, l'homme ne deviendra pas > immortel (mais...) cette durée moyenne > de la vie qui doit augmenter sans cesse..... >> peut recevoir des accroissements, suivant une >> loi telle, qu'elle approche continuellement >> d'une étendue illimitée, sans pouvoir l'atteindre >> jamais. » (Id. 38819.) (Ainsi l'on pourra vivre alors plusieurs millions d'années.)

« Il arrivera donc ce moment, où le >> soleil n'éclairera plus sur la terre que des > hommes libres, et ne reconnaissant d'autre

maître que leur raison. » (Id. 344.) (En quel temps? 1793 a échoué.)

<<< Sans le secours... des combinaisons et >> du calcul, les sciences (de l'art social) reste>> raient toujours grossières, bornées, faute d'ins>> truments assez fins, pour y saisir la vérité fu>> gitive, et de machines assez sûres pour at>> teindre la profondeur de la mine, où se cachent > une partie de leurs richesses. » (Id. p. 368.) (Il ne faut donc plus que des mathématiciens pour gouverner les Etats.)

- << Malgré les efforts heureux de quelques >> géomètres, la science (de l'art social) n'en est > encore , pour ainsi dire, qu'à ses premiers » éléments. Elle doit ouvrir aux générations sui>>>vantes, (celles, par exemple, qui s'élèvent > depuis 1794, temps où Condorcet s'est em>> poisonné,) une source de lumières vraiment >> inépuisables, comme la science même du >> calcul. » etc. (p. 368.) (Cependant, le 18. siècle n'a pas manqué de mathématiciens et de -géomètres.)

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« C'est dans la contemplation de ce tableau >> que le philosophe reçoit le prix de ses efforts >> pour les progrès de la raison :... C'est là qu'il >> exişte véritablement, avec ses semblables » dans un élysée, que sa raison a su se créer. » Telle est la fin de cet ouvrage qui nous a toujours paru le livre le plus propre pour prouver et guérir, à lui seul, toutes les folies du philosophisme moderne, si elles ne sont pas aussi incurables que l'orgueil et la cupidité qui les produisent. Mais ce à quoi l'on ne peut penser sans frémir, c'est que M. de Condorcet, après avoir vu se changer en angoisses, en proscription et en allarmes, le brillant Elisée que sa raison avait su lui créer, paraît être entré dans l'éternité par la route de l'athéisme et du suicide. Que les disciples de cette infortunée victime des pernicieuses illusions du dixhuitième siècle, que les partisans de ses erreurs pensent à son épouvantable fin, et à celle de tant d'autres personnages trop fameux dans ces temps d'impiété et de délire. Qu'ils y réfléchissent, et nous espérons de la bonté divine que notre réflexion sera pour eux la première grâce de retour à la vérité, à leur propre bonheur, à celui de leur famille, et de leur patrie, dont le malheur n'a pu et ne pourra jamais les rendre heureux.

Combien d'hommes et de jeunes gens surtout, dont une éducation révolutionnaire a rendu, et rend peut-être encore l'esprit assez faux, et le cœur assez corrompu pour approuver, ou tolérer les dangereuses extravagances de cette production ! le simple bon sens doit suffire pour la juger; mais celui-là l'apprécierait le mieux qui serait pénétré des maximes invariables de la politique sacrée de Bossuet; livre qui renferme, en quelques pages, plus de vérités salutaires aux princes et aux peuples, que les millions de volumes et de pamphlets enfantés par le philosophisme, depuis près d'un siècle. L'on ne suit plus, nous dira-t-on, ces maximes, cela n'est que trop vrai. Les Français y ont-ils beaucoup gagné, même pour ce monde? Nous aimons à rapprocher ces deux ouvrages si opposés, sous tous les rapports, pour montrer dans leur contraste le plus frappant, la vérité et le mensonge, l'ordre et l'anarchie, le respect et l'horreur des rois, les causes de la prospérité et du malheur des nations. D'un côté, sagesse toute divine, de l'autre, folie plus qu'humaine:

c'est le ciel et l'enfer.

Achevons le tableau des principaux auteurs de notre révolution, tableau peint par euxmêmes puisqu'il est tracé avec leurs propres paroles.

ART. 12.

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Amas de sophismes, d'erreurs, d'absurdités et de contradictions philosophiques dans le dix-huitième siècle, ou le pour et le contre, rapprochés par ordre de matières.

1. Dieu.

« Qu'est-ce que Dieu?... C'est l'homme dé> ployé en grand... Les globules qui composent >> le sang de cet Être suprême, sont des amas > d'étoiles et de planètes... Proposer le Dieu >> des Chrétiens, c'est proposer... un espace » sans forme, sans couleur, indépendant de » l'électricité:... mes idées transcendantes sur » l'être suprême ne s'accordent point avec celles >> des Théologomachiens. » (Système de la raison ch. 1.) (Voilà certes une raison qui déraisonne d'une manière assez neuve.)

2. Création.

« Quand Dieu créa le monde et ses pro » priétés.. il dit: et elles furent. » (Robinet, d la Nature t. 1 p. 2.)

« La production des créatures n'est point >> un effet de la volonté de Dieu. » (Robinet, de la Nature. t. 3. c. 28, 30 et 32.)

3. Dieu vengeur.

<< Méconnaître un Dieu vengeur et remu>>nérateur, c'est être véritablement athée. (Voltaire, de l'Athéisme.)

«La vengeance ne serait pas interdite à >> l'homme, si un Dieu se la permettait. » (Toussaint, Les Mœurs, par. 2. S. 2.)

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4. Châtiments.

Plus la menace

(de Dieu contre les mé>> chants) est terrible, plus il y a de bonté >> dans son auteur... Le pécheur peut-il l'ac>> cuser d'injustice de lui infliger des peines >> éternelles, puisque pendant la vie, il était de >> son choix de les éviter, et de parvenir à une > félicité éternelle. » (Encyclo. art. enfer.)

<< Est-il possible de représenter Dieu comme >> un être d'une bonté infinie,... et de croire >> qu'il punit ainsi ses créatures. etc. » (Sys tème social par. 1. c. 3. Le Militaire philoso. c. 1,)

5. Enfer.

« La crainte des peines à venir est propreà :> raffermir celui que le partage des affections >> fait chanceler dans la vertu. » (Diderot, Essai sur le mérite. s. 3, eff. 3.) « Si l'on >> persuadait aux hommes qu'il n'y a plus > d'enfer, cela mettrait les tyrans fort à leur >> aise. » (J. J. Rousseau, Emile. 1. 4.)

« La crainte d'un enfer n'est nullement > propre à contenir nos passions. » (L'enfer détruit. Dissertat. c. 6. L'auteur philosophe de cet écrit était encore loin des philosophes

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