77 articles dont plusieurs articles doivent devenir une source féconde de persécutions. 1802. Le 24 mai, le Pape réclame, mais sans succès, contre ces articles comme opposés à la discipline de l'Église. Le 30 mars, - Bonaparte s'empare de Benevent et de Ponte-Corvo, domaine du SaintSiége, et en vend les biens ecclésiastiques. Le 20 octobre, réunion du grand Sanhédrin des juifs à Paris, réunion dont quelques fidèles s'effrayaient, et qui ne fut que ridicule dans ses résultats, quoique l'intention en parût hostile, et contraire aux prophéties dont ce peuple prouve la vérité depuis 1800 ans, et la prouvera jusqu'à la fin des siècles. Julien, maître de tout l'empire, voulut en 362 démentir ces prophéties, en rebâtissant le temple de Jérusalem. Saint Cyrille, Evêque de cette ville, n'hésita point. Ferme dans la foi, il assura que cet empereur échouerait, et il échoua. La parole de Dieu est invincible. 1808. Le 2 février, - Rome est envahie par les ordres de Bonaparte. Les persécutions se multiplient envers le Souverain-Pontife, les Cardinaux, et les personnes attachées au SaintSiége. 1809. Le 17 mai, décret de Bonaparte pour réunir les États du Saint-Siége à l'empire Français. Éloges et applaudissements de toutes les sectes. L'impiété croit toucher à son but. Авт. 23. Enlèvement de Pie VII. Le 6 juillet, les portes du souverain Pontife Pie VII sont brisées pendant la nuit, il est enlevé de vive force par les Français, placé dans une voiture fermant à clé, et traîné de ville en ville jusqu'à Savone, malgré les chaleurs accablantes, sans égards pour son âge et ses infirmités. Les cardinaux sont amenés à Paris, et Rome est à la discrétion des révolutionnaires Français. Quel triomphe pour le philosophisme? Que de louanges il adresse en vers et en prose au tyran qui remplit si bien ses perpétuels désirs! L'un de ses enthousiastes s'écrie dans sa délirante impiété:... Dieu a créé Napoléon et s'est reposė. 1810. Le 3 avril,-treize Cardinaux sont exilés, et dispersés dans différentes villes, avec défense de porter l'habit de cardinal, et privation de toute pension pour n'avoir point voulu assister au second mariage de Bonaparte, qui, vers la la fin de 1795, épousa Joséphine Tascher de la Pagerie; reçut, dit-on, la bénédiction nuptiale du cardinal Fesch, le 1er décembre 1804; fit déclarer par l'officialité de Paris ce mariage nul, le 8 janvier 1810, et épousa ensuite l'archiduchesse d'Autriche, Marie-Louise. Le 14 octobre, - nomination par Bonaparte du cardinal Mauri, Evêque de Montefiascone à l'archevêché de Paris, contre le gré de S. S. Pie VII qui lui défend d'accepter. 1811. Le 1. janvier, - M. l'abbé Dastros, grand vicaire de Paris, aujourd'hui évêque de Bayonne, est enfermé à Vincennes pour avoir reçu un bref du Pape contre le cardinal Mauri. Id... L'on fouille et enlève les papiers du Pape à Savone, et l'on éloigne toutes les per-sonnes qui lui sont attachées. Mars... - Des questions insidieuses sur l'État de l'Église gallicane sont présentées par Bonaparte à une commission d'Evêques Français. ART. 21. Concile national de 1811. Le 17 juin, Concile national de 95 Cardinaux, Archevêques et Evêques Français et Italiens, dans la Cathédrale de Paris. Le but d'une convocation aussi extraordinaire de la part du légataire universel de la révolution, était de forcer le pape à donner l'institution canonique aux évêques nommés par cet insatiable usurpateur, depuis l'invasion de Rome en 1808; ou de trouver le moyen de ne plus recourir au Saint-Siége pour cette institution. Dans cette convocation d'évêques de différents pays, de différentes langues, partagés d'inté rêts et d'opinions, appelés sous de sinistres augures, réunis au centre de toutes les séductions, à Paris, et sous les yeux du redoutable dominateur qui avait déjà changé ou fait plier tant de volontés: tout devait effrayer les âmes religieuses et réfléchies. Ici, comme en tant d'autres circonstances de notre déplorable révolution, Dieu a opéré un prodige de miséricorde envers l'Eglise de France. Dès l'ouverture de ce concile l'éloquente et courageuse voix de la vérité se fit entendre dans un discours digne de son illustre auteur, Mgr. de Boulogne, évêque de Troyes. En 1791, 133 Prélats Français sur 137, avaient, en présence -de la proscription et de la mort, refusé le serment à la constitution civile du clergé : en 1811, 80 Prélats Français et Italiens sur 95, déclarèrent, en présence et contre le désir de Bonaparte, l'incompétence du Concile, et la nécessité de recourir au Saint-Siége pour l'institution des évêques, conformément à la discipline suivie par l'église universelle, et confirmée par le Saint Concile de Trente. La bonté divine, en inspirant cette déclaration, préserva la France d'un nouveau schisme, et l'église entière de nouveaux malheurs. Que le Saint nom de Dieu en soit béni et glorifié par toutes les âmes chrétiennes! La reconnaissance multiplie ses bienfaits. ART. 20. Arrestation de trois évêques du Concile. Le 12 juillet, - Mgr. de Broglie évêque de Gand, de Boulogne, évêque de Troyes, Hirn, évêque de Tournay, membres du concile, et d'une commission de onze prélats au nom de laquelle ils furent chargés du rapport sur la compétence du concile sont arrêtés de nuit par ordre de Bonaparte, et mis au secret dans la tour de Vincennes pendant cent cinquante-sept jours. Ils ne sont délivrés que le 16 décembre suivant, après qu'on leur eût fait signer une démission nulle par la forme, le lieu et les circonstances, et dans tous les cas, par le défaut d'acceptation du souverain Pontife. Cette délivrance des cachots de Vincennes est sur-lechamp convertie en exil. Le 28 novembre 1813, Mgr. de Bologne est reconduit de Falaise, lieu de son exil, à Vincennes, pour s'être refusé aux idées de son persécuteur sur la confirmation de la démission donnée dans cette prison. L'entrée des alliés à Paris, le 31 mars 1814, lui rendit la liberté, ainsi qu'à beaucoup d'autres victimes de l'impiété philosophique; impiété que ce prélat orateur du concile combattit avec autant d'éloquence et de force qu'il en montra en rappelant les grands principes de l'Eglise et de la Religion, qu'il prêche et défend depuis près de cinquante ans. 1812. Le 20 juin,...-S. S. Pie VII est transféré de Savone à Fontainebleau, où environné de surveillants, il mène, comme dans cette première ville, la vie la plus retirée. 1813. Le 25 janvier,... - Bonaparte se rend à Fontainebleau, et détermine S. S. Pie VII à un |