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XIII SIÈCLE

Scrip. rer. Gallic., t. XVII, p.

Sainte; en 1218, il s'embarqua en qualité d'adjoint au cardinal Pélage, légat en chef pour cette entreprise; et il mourut en la même année devant Damiette, selon Jacques de Hist. Orient., Vitry. On ignore la date de sa naissance; on n'a point de 1. III, ann. 1218. renseignement précis sur sa famille prétendue noble, et l'on ne s'accorde point sur le lieu où il avait vu le jour. La plupart des biographes et bibliographes le font Anglais ils s'autorisent particulièrement de sa lettre à Jean-sans-terre, où il se déclare sujet de ce roi. Cette épître est de 1214, après que Jean avait été dépossédé de ses domaines dans le continent, ce qui toutefois n'empêche pas Robert de Courson de le qualifier comte d'Anjou, duc de Normandie et d'Aquitaine. Quoique ce Robert, malgré sa qualité de cardinal, et ses réglements sur les études publiques, soit assez peu digne d'être revendiqué par aucun pays; quoique d'ailleurs des chroniqueurs du xIII° siècle, par exemple, Albéric de Trois-Fontaines, nous le donnent pour Anglais de nation, nous devons dire que M. Brial le tenait pour né en France, où se trouvent des villages ou bourgs, nommés Curzon dans le diocèse de Luçon, Courson dans celui de Coutances. Les Anglais veulent qu'il ait fait ses études à Oxford; mais on a lieu de croire qu'il a, comme écolier, puis comme professeur ou maître, appartenu à l'Université de Paris; il y avait été condisciple de Lothaire Segni, qui, devenu le pape Innocent III, lui écrivit plusieurs lettres en le qualifiant chanoine de Noyon, ensuite chanoine de Paris, et le fit cardinal-prêtre du titre de Saint-Etienne au mont Coelius. Le surnom qui le distingue des autres Robert de son temps se trouvé écrit de plusieurs manières différentes : Corson, Corçon, Courson, Cortéon, Chorcéon, de Corceto, Curteon, Corçum, Curchum, Cursion, etc. Ses titres littéraires n'étant pas considé rables, ni sa qualité de Français très certaine, nous n'avons pas cru devoir présenter une notice plus détaillée de sa vie et de ses écrits; mais son intervention dans les affaires de France, et spécialement dans celles de l'Université de Paris, ne nous permettait pas de le passer sous silence. D.

782.

Inn. III, Epist.

1. VI, 244: VIII, 87,112; IX, 23,

51, 164, 182,

266; X, 89; XI, 43, 226; XIII,

1, 182; XIV, 15, 126,134.

VI. PIERRE, abbé de Blanchelande, monastère de l'ordre de Prémontré, au diocèse de Coutances, était surnommé le poète; mais ses vers ne se retrouvent nulle part; et l'on ne cite particulièrement aucune de ses compositions. Les auteurs

de la Gallia christiana disent seulement que les suffrages unanimes de ses confrères l'élevèrent à la dignité d'abbé en 1167; que dans le cours des trois années suivantes il fit bâtir une église en pierres, pour remplacer celle que son prédécesseur Ranulfe, premier abbé de Blanchelande, n'avait pu construire qu'en bois, faute d'argent; qu'en 1170, le dimanche 28 juillet, veille de la fête des apôtres saint Pierre et saint Paul, la communauté, composée de trente religieux, entra dans la nouvelle église, et y vit consacrer par l'évêque trois autels; que cependant la dédicace ne fut célébrée par Guillaume, prélat de Coutances, qu'en 1185, le lundi 14 janvier; que Pierre abdiqua la fonction d'abbé, le premier décembre 1213, et mourut le 5 janvier 1217.

D.

XIII S

Gall. t. II, 94

VII. Pierre dE LAUBESC, né au sein d'une famille noble Gall. cl dans le territoire de Bazas, deviut abbé de la Sauve-Majeure, t. II, 87 au diocèse de Bordeaux.Cette dignité avait été auparavant possédée par son oncle Raimond de Laubesc, qui s'en démit en sa faveur. Pierre fit, vers 1199, des règlements claustraux, que l'on a conservés jusqu'au XVIIIe siècle dans les archives

ce monastère. C'est le seul écrit qu'on lui attribue. Il a été probablement l'un des commissaires chargés par Innocent III d'examiner la canonicité de l'élection de Raimond de Rabastens à l'évêché de Toulouse. Pierre de Laubesc vivait encore en 1209. Il abdiqua peu de temps après la fonction d'abbé; mais on croit qu'il n'est mort que de 1215

à 1220.

D.

VIII. JEAN DES VIGNES est l'un des personnages renommés que le dominicain Jean de Borbone ou de Belleville dit avoir connu vers l'an 1220. Il le qualifie très-grand prédicateur et très-grand clerc en France; qui tunc temporis erat maximus prædicator et clericus in Francia. Cette honorable mention a été recueillie par Quétif dans l'histoire des écrivains de l'ordre des Frères Prêcheurs. C'est tout ce que nous aurions à dire de ce Jean des Vignes, si Montfaucon n'avait col. 2. indiqué un manuscrit de St. - Martin de Tours, intitulé Libellus, de claustro animæ, editus à magistro Joanne sancti Joannis vineis priore, et egregio prædicatore. Il s'agit sans doute de l'abbaye de Saint-Jean-des-Vignes qui existait à

T. I, P

Bibl. Bil

mss. II, 13

XIII SIÈCLE.

E.

Soissons, occupée par des chanoines réguliers. Nous sommes donc autorisés à compter parmi les auteurs ascétiques et les sermonaires, contemporains de Philippe Auguste, un prieur de cette abbaye, nommé Jean. Nous en serions plus sûrs, si la nouvelle Gallia christiana donnait la liste de ces prieurs; mais nous l'y avons en vain cherchée. Il nous paraît du moins impossible de confondre le religieux dont nous venons de parler, avec le personnage beaucoup plus célèbre sous ce même nom de Jean des Vignes, qui a été chancelier de l'empereur Frédéric II.

D.

IX. JEAN DE NEMOURS, chanoine de Laon, est cité, dans T. II, p. 1292, la Bibliothèque de Montfaucon, comme auteur de Commentaires sur les épîtres de saint Paul. L'indication en est ainsi conçue Comment. in epistolas Pauli, caractere gothico, videturque compositus à mag. Joanne de Nemosio, canonico laudunensi. Nous ne pouvons donner aucun autre renseignement ni sur cet ouvrage ni sur l'auteur auquel on l'attribue, et dont le nom devait néanmoins figurer ici, ne fût-ce que pour mémoire. Il faut avouer cependant que la place que nous lui accordons parmi les écrivains du XIIIe siècle, n'est déterminée que par une supposition d'assez peu de valeur, et uniquement parce que, à la suite de ce commentaire, on trouve dans le même manuscrit le livre de Sacrificio missæ du pape Innocent III; ce qui, dans la nécessité où nous étions d'assigner un rang à Jean de Nemours, et n'ayant aucun autre indice sur lequel nous puissions nous appuyer, nous a fait conjecturer que ce chanoine pouvait être regardé comme contemporain, ou presque contemporain de ce pape, c'est-à-dire, qu'il florissait dans le commencement du xiu siècle, et au plus tard vers l'an 1220.

Veter. script.

P. R.

X. MICHEL, abbé de Saint- Florent de Saumur. Ampliss.collect., Dom Martène a inséré dans sa collection des Monuments t. V, p. 108. historiques une histoire du monastère de Saint-Florent, qu'il considère comme ayant été écrite successivement par plusieurs chroniqueurs de divers temps: ce qu'il a reconnu par la diversité du style et celle des caractères de l'écriture du manuscrit original. Le troisième des quatre rédacteurs

X

de cette histoire a paru au même savant ne pouvoir être aucun autre que Michel, abbé de Saint-Florent. D'autres savants Bénédictins ne se sont point accordés sur la part que cet abbé doit avoir eue à la rédaction entière, ou la mise en ordre d'une chronique dont les premiers faits remontent au siècle de Charles - Chauve, et ceux qui se sont passés depuis ne descendent pas au-dessous de l'an 1221, qui est la date de la mort de l'abbé, marquée par le continuateur de cette chronique. Ce qui paraît le plus probable, c'est que Michel aura rédigé les articles concernant les abbés dont il a pu être contemporain; mais la diversité du style et des écritures observée par dom Martène ne permet guère de penser que Michel ait rédigé ou rétabli la chronique en entier. Cette chronique a paru intéressante pour l'histoire de l'ordre de St. Bénoît et pour celle de Bretagne et d'Anjou. Dom Lobineau l'a publiée presque en entier parmi les preuves de cette histoire, et le P. Lelong en a cité t. un manuscrit qui était conservé dans la bibliothèque de Ro- F

cloitre en Flandre.

Le successeur de cet abbé, Jean de Loudun, qui paraît avoir rédigé l'article nécrologique de Michel, rend un témoignage favorable à la réputation qu'il avait d'être très-éloquent dans ses discours publics; ce que signifient sans doute les expressions suivantes: Vir urbanæ eloquentiæ et per cuncta vitæ laudabilis. La chronique ne rapporte aucun titre des ouvrages qu'il peut avoir écrits; mais on y remarque une mention détaillée des édifices qu'il a fait bâtir, et parmi lesquels se distingue sa maison abbatiale qui date des dernières années de sa vie, et qui était composée de trois étages d'architecture: Ad ultimum circà finem suum ædificavit cameram suam novam, magnam, triplici architec tura, et eleganti opere sicuti modo apparet. On ne doit pas entendre ici, par le mot camera, une simple chambre ou cellule; ce qui s'accorderait d'abord mal avec le verbe ædificavit, et avec la triple architecture dont l'édifice était orné. Camera, suivant Ducange, avait pour premier synonyme domus; et c'est indubitablement en ce sens qu'il est question du même objet dans la narration de la mort du pape Jean XXI, qui fut causée par l'écroulement de la nouvelle camera, qu'il venait de faire construire non loin de son palais de Viterbe: « Subitò cum camerá nová quam sibi Viterbi circà palatium construxerat solus corruit, etc.....

-

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XIII SIÈCLE.

p. 639.

Une note manuscrite d'un coopérateur de dom Rivet, en Acher., t. VIII, parlant de l'édifice dont il est question dans la chronique de St.-Florent, s'exprime ainsi : « C'est sans doute la maison abbatiale qui subsiste encore, où l'on voit en effet trois voûtes l'une sur l'autre, et qui est à l'entrée du monastère. >>

Ce palais abbatial étant encore conservé, on trouvera ici la date positive de sa fondation, et ce sera un exemple à ajouter à tous ceux qui prouvent combien l'architecture dite. Gothique était florissante au commencement du treizième

siècle.

Dans la chronique d'où ces faits sont extraits, on lit sous la rubrique de l'an 1004, un privilége du pape Jean XVIII en faveur du monastère, et qui fut obtenu à la prière de la reine Berthe et de ses fils Thibaut et Odon. Le chroniqueur fait remarquer que ce titre était écrit sur du papier. Cujus nobile privilegium in papyro conscriptum sub obtentu Bertæ regina, etc. Si l'on pouvait entendre ici par papyrus le papier de chiffe de lin, cette chronique nous fournirait un exemple de son usage, bien plus ancien que celui de la lettre de Joinville à St.-Louis, qui ne remonterait au plus qu'à l'an 1270, mais il paraît bien probable qu'il s'agit du papier de coton. Néanmoins la pièce citée dans la chronique de St.Florent, appartenant à l'an 1004, fournirait à notre France un exemple plus ancien de 45 ans que celui du manuscrit de la bibliothèque Bodléienne à Londres, que l'on fait dater Jansen, Essai de l'an 1049, et que celui de la bibliothèque du roi que l'on sur l'origine de reporte à l'an 1050. Il suit encore de cet exemple qu'on a la gravure, etc., avancé à tort qu'en Italie il n'y avait point de papier de tom. 1, pag. 272, coton avant l'an 1221. Il fallait bien qu'il y en eût, pour qu'un privilége concédé par Jean XVIII ait été écrit in papyro, suivant l'expression du chroniqueur de l'abbaye de St.-Florent. P. R.

pot. 2.

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XI. MÉNANDUS, chanoine et pénitencier de l'abbaye de St.-Victor de Paris, mori vers l'an 1218. Ce chanoine ne nous est connu qu'à raison de la consultation qu'il adressa à Radulphe, pénitencier du pape Honoré III, sur diverses questions relatives aux cas réservés au souverain pontife et auxquels le grand-pénitencier de Rome répond, après avoir exposé les questions dans le consistoire pontifical. La première de ces questions concerne l'obligation pour les sous

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