Oeuvres philosophiques de Fénelon

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Charpentier, 1845 - 483 pages
 

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Popular passages

Page 231 - ... pas assez claire, et vous ne vous rendriez jamais qu'à une clarté invincible. Encore une fois, tout l'exercice de la raison se réduit à cette consultation d'idées. Ceux qui rejettent spéculativement cette règle ne s'entendent pas eux-mêmes, et suivent sans cesse par nécessité, dans la pratique, ce qu'ils rejettent dans la spéculation. Le principe fondamental de toute raison étant posé, je soutiens que notre libre arbitre est une de ces vérités dont tout homme qui n'extravague pas...
Page 56 - C'est un maître intérieur, qui me fait taire, qui me fait parler, qui me fait croire, qui me fait douter, qui me fait avouer mes erreurs ou confirmer mes jugements. En l'écoutant, je m'instruis; en m'écoutant moi-même, je m'égare.
Page 56 - A la vérité ma raison est en moi, car il faut que je rentre sans cesse en moi-même pour la trouver ; mais la raison supérieure qui me corrige dans >le besoin, et que je consulte, n'est point à moi, et elle ne fait point partie de moi-même.
Page 142 - Cette connaissance même des individus, où Dieu n'est pas l'objet immédiat de ma pensée , ne peut se faire qu'autant que Dieu donne à cette créature l'intelligibilité, et à moi l'intelligence actuelle. C'est donc à la lumière de Dieu que je vois tout ce qui peut être vu.
Page 16 - ... tour toutes les fatigues et adoucit toutes les peines : elle suspend , elle calme tout : elle répand le silence et le sommeil : en délassant les corps , elle renouvelle les esprits. Bientôt le jour revient pour rappeler l'homme au travail, et pour ranimer toute la nature.
Page 5 - Mais il ya une autre voie moins parfaite, et qui est proportionnée aux hommes les plus médiocres. Les hommes les moins exercés au raisonnement et les plus attachés aux préjugés sensibles, peuvent d'un seul regard découvrir celui qui se peint dans tous ses ouvrages.
Page lxviii - ... qu'il n'admet et ne peut rien admettre du dehors sans le trouver aussi dans son propre fonds, en consultant au dedans de soi les principes de la raison, pour voir si ce qu'on lui dit y répugne. Il ya donc une école intérieure où l'homme reçoit ce qu'il ne peut ni se donner ni attendre des autres hommes, qui vivent d'emprunt comme lui. Voilà donc deux raisons que je trouve en moi : l'une est moi-même ; l'autre est au-dessus de moi.
Page 15 - ... l'air, qui attiédissent les saisons brûlantes, qui tempèrent la rigueur des hivers, et qui changent en un instant la face du ciel? Sur les ailes de ces vents volent les nuées d'un bout de l'horizon à l'autre. On sait que certains vents régnent en certaines mers dans des saisons précises; ils durent un temps réglé, et il leur en succède d'autres, comme tout exprès, pour rendre les navigations commodes et régulières.
Page 15 - ... soleil quand le soleil s'éloigne de lui. Cette flamme se glisse subtilement dans toutes les semences ; elle est comme l'âme de tout ce qui vit ; elle consume tout ce qui est impur, et renouvelle ce qu'elle a purifié. Le Feu prête sa force aux hommes trop faibles ; il enlève tout à coup les édifices et les rochers. Mais veut-on le borner à un usage plus modéré ? il réchauffe l'homme, il cuit les alimens. Les anciens, admirant le Feu, ont cru que c'était un trésor céleste que l'homme...
Page 97 - J'ai beau vouloir douter de toutes choses , il m'est impossible de pouvoir douter si je suis. Le néant ne saurait douter; et quand même je me tromperais , il s'ensuivrait par mon erreur même que je suis quelque chose, puisque le néant ne peut se tromper. Douter et se tromper, c'est penser.

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