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TABLEAU

DES INDIGENS

EXISTANS

DANS LES DIVERS DÉPARTEMENS DE LA FRANCE,

Gradué d'après le rapport du nombre d'Indigens à la population

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EXTRAIT des renseignemens donnés par MM. les Préfets du royaume sur le nombre et la situation des indigens et des mendians dans leurs départemens respectifs, en 1829, 1830 et 1831.

Départemens sur lesquels des renseignemens ont été fournis.
Départemens dont MM. les préfets n'ont pas répondu.

Total.

1. Ain. (M. Rogniat, préfet. 7 juillet 1830.) — M. le préfet a annoncé qu'il ne pouvait espérer d'obtenir aucun document, digne de confiance, de la part de MM. les maires du département.

2. Aisne. (M. Morel, secrétaire-général. 3 mars 1831.) - Pendant la prospérité des fabriques et du commerce, le nombre des indigens peut s'élever au 1/30 de la population; mais dans les circonstances malheureuses, il est du dixième, c'est-à-dire d'environ 50,000 individus.

Le nombre des mendians est considérable. Ils parcourent le pays par bandes qui répandent partout l'effroi. Le département n'offre aucun terrain inculte à défricher. Le desséchement de quelques marais a été entrepris, mais ces travaux ne pourraient occuper beaucoup de bras.

3. Allier. On n'a obtenu aucune réponse.

4. Alpes. (Basses-) — Idem.

5. Alpes. (Hautes-) (M. Farnaud, secrétaire-général. 15 juillet 1830.) ́On évalue le nombre de pauvres à environ 1,200 familles, formant 5 à 6,000 individus. Beaucoup d'indigens émigrent à l'intérieur pendant la saison rigoureuse.

On compte environ 1,500 mendians dans le département. Ce sont presque tous des vieillards ou des infirmes. L'indigence n'est secourue que par des aumônes et des quêtes. Le territoire ne se prête pas à de nouveaux défrichemens de forêts. On pense même qu'il serait utile de rétablir en bois et en pâturages une grande portion de terrains imprudemment défrichés.

6. Ardèche. (M. le chevalier de Carrière, préfet. 22 avril 1830.) Le nombre des indigens varie suivant les saisons. Dans les circonstances malheureuses, il 's'élève jusqu'au 1/17 de la population. La pauvreté est attribuée à l'âge, à la paresse, à la débauche, et particulièrement à l'ivrognerie. La population, favorisée par la division, des terres, s'accroît rapidement. L'indigence est secourue, pendant l'interruption des travaux, par des ateliers de charité et par les dons de la bienfaisance. On évalue à 3,000, le nombre des mendians. La ville d'Annonay est parvenue à extirper la mendicité par des secours à domicile. Le territoire pourrait fournir des travaux de défrichemens utiles à la classe indigentc.

7. Ardennes. (M. le baron de Lascours, préfet. 16 juillet 1830.) — Dans les temps de prospérité des fabriques, le nombre des indigens est peu considérable : il s'accroît considérablement quand l'industrie est inactive. L'indigence est secourue par des ateliers de charité. Le nombre des mendians varie avec les causes qui produisent la misère. Cependant on doit lui assigner pour cause première la paresse et des maladies incurables, pour lesquelles il n'existe pas d'hospice. La mendicité hors du canton est réprimée par les tribunaux. Il n'y a pas de terres incultes dans le département. L'agriculture et l'industrie, dans les momens de paix et d'activité, peuvent offrir du travail et du bien-être à toutes les classes de la société.

8. Ariége. (M. le baron de Mortarieu, préfet. 24 juillet 1830.) Le nombre des pauvres est évalué à environ le 1/22 de la population. L'indigence est attribuée à l'insuffisance des travaux agricoles et à l'absence de l'industrie et de l'instruction. Elle est secourue par des ateliers de travail, par la charité publique et la bienfaisance particulière. Le nombre des mendians n'est pas très considérable : la mendicité provient d'habitudes de désordre et de paresse et d'accidens agricoles. Elle est réprimée par un dépôt de mendicité. Le pays n'offre aucun défrichement susceptible d'être entrepris avec succès dans l'intérêt de la classe indigente.

On porte

9. Aube. (M. le comte de Brancas, préfet. 30 juin 1830.) le nombre des pauvres à environ 9,000 (le 1/25 de la population.) Dans ce département, l'indigence est attribuée au bas prix des vins, à la cherté des céréales, à la paresse, à la débauche, au défaut d'instruction, etc. Les secours consistent en aumônes et en distribution d'alimens et de combustibles en hiver.

Il existe environ 1,600 mendians. La mendicité est tolérée. Le pays n'offre aucun défrichement à opérer, ni aucun moyen d'utiliser les indigens.

10. Aude. (M. le baron Asselin, préfet. 7 juillet 1830.) Le nombre des indigens est d'environ le 1/28 de la population. La pauvreté est attri→ buée à l'insuffisance du travail et des salaires, à l'excès de la population qui s'agglomère dans les villes, aux vicissitudes du commerce et de l'industrie, aux progrès du luxe. Les établissemens charitables et la bienfaisance publique sont les seuls moyens de soulagement.

Il peut se trouver environ 1,000 mendians dans le département de l'Aude. Ils se composent en général de vieillards, d'infirmes, d'estropiés et d'invalides de tout sexe et de tout âge. La mendicité est tolérée. On ne repousse que les mendians étrangers au département. Le pays ne présente aucun défrichement, aucune amélioration agricole que l'on puisse entreprendre au profit des indigens.

11. Aveyron, ( M. de Cabrières, secrétaire-général. 24 mars 1830.) Il existe, dans l'Aveyron, de 12 à 15,000 indigens. La misère est attribuée à l'insuffisance du travail pendant l'hiver, et à l'introduction des mécani