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XIX.

CIRCULARE

CAPITULI COLONIENSIS AD CLERUM

DIOCESIS.

Nos Ecclesiae Metropolitanae Coloniensis praepositus, Decanus et canonici capitulares venerabilibus dilectisque nobis in Christo Ecclesiae Collegiatae Aquisgranensis Capitulo, Decanis ruralibus, Parochis, universoque Archidioecesis Coloniensis Clero, salutem in Domino.

Gravissimis ex causis, venerabiles fratres, Reverendissimus Archiepiscopus noster, Clemens Augustus, liber baro de DrosteVischering, longius est ex Archidioecesi abductus et illa quominus ecclesiam suam administret impeditus. Quare jam (quum sedes Archiepiscopalis quasi vacet) ex juris in cap. «Si episcopus » 3. de supplend. neglig. praelat. (I. 8.) constituta norma ་ capitulum ac si si sedes per mortem vacaret, in spiritualibus et temporalibus ministrare debet. >> Quam itaque administrationem hodie nos suscepisse, vobis significamus, mandantes ut de singulis negotiis ecclesiasticis agendis literas ad nos detis, donec aliud quid secundum leges ecclesiasticas vobis fuerit praeceptum. De tota causa praesentique Archidioecesis conditione statim, uti decet et a jure praefinitum est, uberius et diligentius ad S. Sedem

CIRCULAIRE

DU CHAPITRE DE COLOGNE AU CLERGÉ DU DIOCÈSE.

Nous prévôt, doyen et chanoines capitulaires de l'église métropolitaine de Cologne, aux vénérables et chers frères en J.C., chapitre de l'église collégiale d'Aix-la-Chapelle, doyens ruraux, curés, et tout le clergé de l'archidiocèse de Cologne, salut dans le Seigneur.

Notre très révérend archevêque Clément-Auguste, baron de Droste-Vischering, a été conduit loin de son diocèse

pour

de graves raisons et empêché d'administrer son Eglise. Par conséquent, vu que le Siége archiepiscopal est pour ainsi dire vacant d'après la règle établie dans le droit canon, in cap. Si episcopus. 3 de supplendá neglig. prælat. (1. 8), le chapitre doit administrer le diocèse sous le rapport spirituel et temporel, comme si le siége était vacant par le décès.

Nous vous signifions donc par les présentes, que nous avons pris aujourd'hui en main l'administration, et nous vous ordonnons de vous adresser à nous par écrit, touchant toutes les affaires ecclésiastiques que vous aurez à traiter jusqu'à ce qu'on ait pris d'autres mesures conformes au droit canon. Nous ferons au Siége apostolique,

qui est si intéressé à pourvoir aux besoins des églises, un rapport étendu et exact de toute l'affaire, et sur l'état actuel de l'archidiocèse comme la chose convient, et a été établie par le droit ; et nous le conjurerons humblement de pourvoir à notre affaire et d'ordonner ce qui lui plaira.

Nous recevrons bientôt les décrets apostoliques, et nous vous exhortons dans le Seigneur, nos très-chers frères, de tes attendre comme nous avec tranquillité et confiance, et d'avoir soin, pour l'amour de Dieu, par votre prudence et circonspection que ni l'Eglise ni les affaires publiques ne souffrent aucun dommage, ni que l'esprit des fidèles ne soit excité ou inquiété.

Cologne, le 21 novembre 1887.

Au nom du chapitre, Le prévôt, CHARLES ADALBERT baron de BEYER,

Vicaire-général in pontificalibus.

apostolicam,cujus interest ecclesiarum providere necessitatibus, referemus, eamque humillime rogabimus ut nobis consulat et quae sibi videantur ordinet. Mandata Apostolica brevi nobis erunt data, atque ea vos pariter, fratres carissimi, quietis fidentibusque animis una nobiscum exspectetis, in Domino hortamur, et circumspecto prudentique consilio pro amore Dei curetis, ne quid ecclesiae rebusve publicis detrimenti oriatur, neve fidelium animi excitentar vel sollicitentur.

Coloniae 21 novembris 1837.

Nomine Capituli

Praepositus CAROLUS ADELBERTUS, liber baro de REYER,

Vicarius in Pontificalibus ge

neralis.

XX.

LETTRE

DES CURÉS DU DOYENNÉ N. AU CHAPITRE MÉTROPOLITAIN DE COLOGNE.

Au révérend Chapitre métropolitain de Cologne.

« Les lettres encycliques du révérend chapitre métropolitain

EPISTOLA

PAROCHORUM DECANATUS N. AD CAPITULUM METROPOLITANUM COLONIENSEM.

Reverendissimo Capitulo Metropolitano Coloniensi.

Litterae encyclicae Reverendissimi Capituli Metropolitani

"

die 21 novembris ad clerum diocesanum datae, queis Reverendissimum Archiepiscopum nostrum « gravissimis ex causis » ex Archidioecesi longius abductum esse nuntiatur; gravissimo nos affecerunt moerore en vel magis, quod ex iis intelleximus Reverendissimo Capitulo causas abductionis optimi praesulis nostri revera gracissimas visas fuisse. Nobis pro nostra rerum gestarum cognitione de talibus causis adeo nihil constat, ut eum potius boni pastoris partes sicut in caeteris ita et in causa tum hermesiana tum illa matrimoniorum mixtorum fideliter adimplesse, intime simus persuasi. Quare cum et nostrum sit motos animorum componere fluctus, Reverendissimum Capitulum Metropolitanum hisce uti decet rogatum habemus, ut si quas fors sciat causas occultas, illas nobis pro nostra ac parochianorum nostrorum instructione et quiete communicare velit.

Subscripserunt Pastores...

en date du 21 novembre, adressées au clergé diocésain et dans lesquelles il lui est annoncé que notre révérend archevêque a été éconduit de l'archidiocèse par des raisons les plus graves, nous ont tous profondément affligés. Et cette tristesse a été augmentée encore, parce que ces lettres nous ont appris que les raisons de l'enlèvement de notre vénérable archevêque ont paru en effet très graves au révérend chapitre. Quant à nous et tant que nous connaissons les affaires, qui se sont passées, nous ne savons rien de ces raisons graves, et au contraire nous sommes tous intimement persuadés que l'archevêque a observé religieusement les devoirs d'un bon pasteur en toutes choses 1 et notamment dans l'affaire hermésienne, ainsi que dans celles des mariages mixtes. Par conséquent comme il est de notre devoir d'apaiser les mouvements des esprits, nous prions par la présente, comme il convient, le révérend chapitre, dans le cas que des causes secrètes soient parvenues à sa connaissance, de vouloir nous les communiquer pour notre propre instruction, ainsi que pour la tranquillité de nos paroissiens. >>

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Suivent les signatures des curés du doyenné N.

XXI.

ACTE D'ACCUSATION

DE M. LE MINISTRE D'ALTENSTEIN CONTRE MGR. L'ARCHEVÊQUE

DE COLOGNE.

L'illustre chapitre métropolitain n'ignore pas quels sont les actes par lesquels Mgr. l'Archevêque, baron Clément Auguste de DrosteVischering, a de plus en plus fourni au gouvernement des sujets de mécontentement, et s'est attiré des avertissements sérieux. Il ne peut lui être échappé que le dédain audacieux de ce prélat pour toutes les lois et ordonnances du pays, dédain qui contraste d'une manière si frappante avec la conduite modérée et légale de tous les autres évêques catholiques; que son mépris pour toutes les formes prescrites, ses empiètements sur les droits du souverain, son despotisme intolérable à l'égard de personnes que la justice générale ne permettait pas d'abandonner à sa discrétion, devait nécessairement amener la crise qui n'a pu être différée, presque jusqu'à la dissolution de l'ordre social et la violation de la sécurité publique, que par la patience persévérante et la longanimité sans exemple d'un gouvernement modéré et doux à l'excès. En attendant que je puisse exposer longuement et complètement à l'illustre chapitre métropolitain ces divers griefs accompagnés des pièces à l'appui, je me permettrai de les analyser brièvement ici.

En premier lieu, la conduite dure et dénuée des plus simples formes de la politesse, et le despotisme intolérable de Mgr. l'archevêque à l'égard de ces professeurs de l'université de Bonn, qui en qualité de disciples et d'amis du défunt professeur Hermès lui déplaisaient et lui étaient suspects, sont généralement connus et ont été officiellement constatés. Jamais il n'est entré dans les intentions da gouvernement de prendre sous sa protection la doctrine hermésienne, ni même de s'en mêler tant que la question restait purement dogmatique. Il en avait déjà donné autérieurement une preuve patente en appelant à cette université un professeur distingué, entièrement étranger à l'école de Hermès. Depuis la publication du

bref du Pape contre les écrits de Hermès, le gouvernement est resté fidèle à ses principes de respect pour la liberté religieuse. Quoique le bref papal du 26 septembre 1835 ne lui eût pas été officiellement notifié, et qu'en conséquence il pût être censé en ignorer le contena, il s'empressa néanmoins de veiller à ce que les écrits de Hermès ne servissent plus de texte aux leçons que l'on donnait à l'université. Dans cette intention, il a fait aux professeurs les injonctions les plus sérieuses, injonctions qui, pour autant que le gouvernement le sait, ont été convenablement respectées par les professeurs.

Ces égards du gouvernement et des professeurs pour la décision du Souverain-Pontife n'ont pu apaiser Mgr. l'archevêque. En dépit de l'invitation la plus amicale, il a obstinément refusé de recevoir ces professeurs, de leur permettre de se justifier oralement, même de lui montrer leurs cahiers et de recevoir ses instructions. Il refusa, avec la même opiniâtreté dans une entrevue officielle qui eut lieu pour éviter une interruption dans les leçons académiques, de faire connaître par écrit à ces professeurs quels etaient les points de leur doctrine qu'il blâmait et qu'il désirait voir modifiés. Il rejeta même la proposition qu'on lui fit de faire surveiller les cours desdits professeurs pour parvenir à établir des faits dont la certitude lui aurait permis de faire au gouvernement des plaintes fondées et de demander l'éloignement des maîtres dont il redoutait l'influence. Il est au contraire notoire qu'au mépris de toutes les formes, il intervint violemment et défendit avec une arrogance dictatoriale qu'aucun élève en théologie suivit les leçons académiques.

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Les mesures qu'il prit pour donner de la publicité à sa défense et pour la faire exécuter, sa circulaire aux confesseurs de Bonn l'usage ou plutôt l'abus du confessionnal et de la chaire qu'il prescrivit pour atteindre son but et les suites désastreuses de ses actes déplorables, sont devenus si notoires, qu'il suffira de les signaler sommairement. La dissolution de la discipline universitaire, la déconsidération des professeurs, le mépris des ordonnances de l'autorité, la dépopulation de la pédagogie (des Konvictoriums) le trouble porté dans l'instruction académique aux dépens de tant de jeunes gens, qui se formaient pour le service de l'église, voilà quels en ont été les résultats immédiats. Mais les conséquences ulté

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