Le rationalisme chrétien à la fin du XI. e siècle: ou, Monologium et Proslogium de Saint Anselme, archevêque de Cantorbéry, sur l'essence divine

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Librairie d'Amyot, 1842 - 356 pages
 

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Popular passages

Page xlvii - Et certes on ne doit pas trouver étrange, que Dieu en me créant ait mis en moi cette idée pour être comme la marque de l'ouvrier empreinte sur son ouvrage...
Page xlviii - Dieu se trouve contenue) par la même faculté par laquelle je me conçois moi-même; c'est-à-dire que lorsque je fais réflexion sur moi, non seulement je connais que je suis une chose imparfaite, incomplète, et dépendante d'autrui, qui tend et qui aspire sans cesse à quelque chose de meilleur et de plus grand que je ne suis...
Page xlvii - ... j'ai en quelque façon premièrement en moi la notion de l'infini que du fini, c'est-à-dire de Dieu que de moi-même ; car comment serait-il possible que je pusse connaître que je doute et que je désire, c'est-à-dire qu'il me manque quelque chose...
Page xlvii - Et il n'est pas aussi nécessaire que cette marque soit quelque chose de différent de ce même ouvrage : mais de cela seul que Dieu m'a créé, il est fort croyable qu'il m'a en quelque façon produit à son image et semblance, et que je conçois cette ressemblance dans laquelle l'idée de Dieu se trouve contenue par la même faculté par laquelle je me conçois moi-même, c'est-à-dire que lorsque je fais réflexion sur moi, non seulement je connais que je suis une...
Page xlvi - Par le nom de Dieu j'entends une substance infinie, éternelle , immuable , indépendante, toute connaissante, toute-puissante, et par laquelle moi-même et toutes les autres choses qui sont ( s'il est vrai qu'il y en ait qui existent) ont été créées et produites.
Page 282 - Euge, serve bone et fidelis, quia super pauca fuisti fidelis, super multa te constituam; intra in gaudium domini tui.
Page lxvii - Dieu par démonstration, & qu'une masse :de matiere, dont les parties sont sans perception, ne sçauroit faire un tout qui pense. Je ne méprise point l'argument inventé, il ya quelques siècles, par Anselme, qui prouve que l'être parfait doit exister ; quoique je trouve qu'il manque quelque chose à cet argument, parce qu'il suppose que l'être parfait est possible. Car si ce seul point se démonstre encore, la démonstration toute entiere sera entierement achevé.
Page xlvi - ... qui sont (s'il est vrai qu'il y en ait qui existent) ont été créées et produites. Or, ces avantages sont si grands et si éminents, que plus attentivement je les considère et moins je me persuade que l'idée que j'en ai puisse tirer son origine de moi seul. Et, par conséquent, il faut nécessairement conclure, de tout ce que j'ai dit auparavant, que Dieu existe...
Page xlvi - Et je ne me dois pas imaginer que je ne conçois pas l'infini par une véritable idée, mais seulement par la négation de ce qui est fini, de même que je comprends le repos et les ténèbres par la négation du mouvement et de la lumière : puisqu'au contraire je vois manifestement qu'il se rencontre plus de réalité dans la substance infinie que dans la substance finie, et partant que j'ai en quelque façon premièrement en moi la notion de l'infini, que du fini, c'est-à-dire de Dieu, que de...
Page 330 - Car les perfections invisibles de Dieu, sa puissance éternelle et sa divinité, sont devenues visibles depuis la création du monde, par la connaissance que ses créatures nous en donnent; et ainsi ces personnes sont inexcusables : 21.

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