L. Annæ Senecæ, pars tertia; sive opera tragica quæ ad parisinos codices nondum collatos recensuit novisque commentariis illustravit, J. Pierrot, Volume 3

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colligebat N. E. Lemaire, 1832
 

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Page 284 - D'un sang toujours nouveau marquera tous tes jours. Mais j'espère qu'enfin le ciel, las de tes crimes, Ajoutera ta perte à tant d'autres victimes; Qu'après t'être couvert de leur sang et du mien, Tu te verras forcé de répandre le tien; Et ton nom paraîtra dans la race future, Aux plus cruels tyrans une cruelle injure.
Page 149 - Déjanire brûla de jalousie ; elle se ressouvint de cette fatale tunique que le centaure Nessus lui avait laissée, en mourant, comme un moyen assuré de réveiller l'amour d'Hercule toutes les fois qu'il paraîtrait la négliger pour en aimer quelque autre. Cette tunique, pleine du sang venimeux du centaure, renfermait le poison des flèches dont ce monstre avait été percé. Vous savez que les flèches d'Hercule, qui tua ce perfide centaure, avaient été trempées...
Page 149 - Hercule retomba dans les pièges de l'amour, qu'il avait si souvent détesté : il aima Déjanire. Trop heureux, s'il eût été constant dans cette passion pour une femme qui fut son épouse! Mais bientôt la jeunesse d'Iole, sur le visage de laquelle les grâces étaient peintes, ravi[ren]t son cœur. Déjanire brûla de jalousie; elle se ressouvint de cette fatale tunique que le Centaure Nessus lui avait laissée en mourant, comme...
Page 152 - C'est maintenant , s'écriat-il , mon cher Philoctète, que j'éprouve ta véritable amitié ; car tu aimes mon honneur plus que ma vie. Que les dieux te le rendent ! Je te laisse ce que j'ai de plus précieux sur la terre, ces flèches trempées dans le sang de l'hydre de Lerne.
Page 150 - Philoctète, les maux que les dieux me font souffrir : ils sont justes ; c'est moi qui les ai offensés ; j'ai violé l'amour conjugal. Après avoir vaincu tant d'ennemis, je me suis lâchement laissé vaincre par l'amour d'une beauté étrangère ; je péris, et je suis content de périr pour appaiser les dieux.
Page 152 - ... eût été couronné de fleurs et couvert de parfums dans la joie d'un festin délicieux , au milieu de tous ses amis. Le feu consuma bientôt tout ce qu'il y avoit de terrestre et de mortel en lui.
Page 151 - L'excès de la douleur m'a fait commettre, il est vrai, contre ce misérable Lichas, une cruauté que je me reproche : il n'a pas su...
Page 150 - OEta résonnait et faisait retentir toutes les profondes vallées ; la mer même en paraissait émue : les taureaux les plus furieux, qui auraient mugi dans leurs combats, n'auraient pas fait un bruit aussi affreux. Le malheureux Lichas, qui lui avait apporté de la part de Déjanire cette tunique, ayant osé s'approcher de lui, Hercule, dans le transport de sa douleur, le prit, le fit pirouetter comme un frondeur fait avec sa fronde tourner la pierre qu'il veut jeter loin de lui.
Page 151 - ... feu du bûcher. Mes mains tremblantes et saisies d'horreur ne purent lui refuser ce cruel office ; car la vie n'était plus pour lui un présent des dieux, tant elle lui était funeste : je craignis même que l'excès de ses douleurs ne le transportât jusqu'à faire quelque chose d'indigne de cette vertu qui avait étonné l'univers.
Page 152 - Mais, s'il est vrai que tu sois touché de mes maux, tu peux me donner une dernière consolation : prometsmoi de ne découvrir jamais à aucun mortel ni ma mort, ni le lieu où tu auras caché mes cendres.

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