Les problèmes de l'esthétique contemporaine

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F. Alcan, 1884 - 260 pages
 

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Popular passages

Page 150 - Eh bien, je me demande si un livre, indépendamment de ce qu'il dit, ne peut pas produire le même effet? Dans la précision des assemblages, la rareté des éléments, le poli de la surface, l'harmonie de l'ensemble n'y at-il pas une vertu intrinsèque, une espèce de force divine, quelque chose d'éternel comme un principe?
Page 121 - Je ne puis ; — malgré moi l'infini me tourmente. Je n'y saurais songer sans crainte et sans espoir ; Et, quoi qu'on en ait dit, ma raison s'épouvante De ne pas le comprendre et pourtant de le voir.
Page 167 - Ses lois, ses mœurs, ses dieux, s'écroule sous le mot. Cette toute-puissance immense sort des bouches. La terre est sous les mots comme un champ sous les mouches Le mot dévore, et rien ne résiste à sa dent.
Page 47 - La tendresse des anciens jours leur revenait au cœur, abondante et silencieuse comme la rivière qui coulait, avec autant de mollesse qu'en apportait le parfum des seringas, et projetait dans leurs souvenirs des ombres plus démesurées et plus mélancoliques que celles des saules immobiles qui s'allongeaient sur l'herbe.
Page 17 - Partons, nous sommes seuls, l'univers est à nous. Voici la verte Ecosse et la brune Italie, Et la Grèce, ma mère, où le miel est si doux, Argos, et Ptéléon, ville des hécatombes; Et Messa la divine, agréable aux colombes; Et le front chevelu du Pélion...
Page 137 - Vient aux pieds des chevaux tomber en mugissant, Se roule, et leur présente une gueule enflammée Qui les couvre de feu, de sang, et de fumée.
Page 137 - Sans m'arrêter et sans me reposer, je puis Combattre quatre jours encore, et quatre nuits. Le duel reprend. La mort plane, le sang ruisselle. Durandal heurte et suit Closamont; l'étincelle Jaillit de toutes parts sous leurs coups répétés, L'ombre autour d'eux s'emplit de sinistres clartés.
Page 46 - Elle resta perdue de stupeur et n'ayant plus conscience d'elle-même que par le battement de ses artères, qu'elle croyait entendre s'échapper comme une assourdissante musique qui emplissait la campagne.
Page 2 - L'auditeur lui-même ou le spectateur jouit d'autant plus qu'il est moins passif, qu'il a une personnalité plus tranchée, que l'œuvre admirée est pour lui un sujet plus riche de pensées propres et comme un germe d'actions possibles. Lire un roman, c'est le vivre en une certaine mesure...

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