transporté d'une extrême rage con- | Juifs, m'ayant pris dans le temple, tre eux, je les persécutais jusque ont tâché de me tuer.

dans les villes étrangères.

22. Mais, ayant été secouru par

12. Et comme j'allais aussi à Da-l'aide de Dieu, j'ai subsisté jusqu'à mas, dans ce dessein, avec un pou- aujourd'hui, rendant témoignage de voir et une commission des princi- Jésus aux petits et aux grands, et paux sacrificateurs, ne disant autre chose que ce que les prophètes et Moïse ont prédit devoir arriver,

13. Je vis, ô roi, étant en chemin, en plein midi, une lumière qui venait du ciel, plus éclatante que celle du soleil; et qui resplendit autour de moi et de ceux qui m'accompagnaient.

23. Savoir, que le Christ devait souffrir, et qu'étant ressuscité le premier d'entre les morts, il devait annoncer la lumière à ce peuple et aux gentils.

14. Et étant tous tombés par terre, j'entendis une voix qui me parla, et 24. Comme il parlait ainsi pour sa qui me dit, en langue hébraïque défense, Festus dit à haute voix: Saul, Saul, pourquoi me persé- Tu as perdu le sens, Paul, ton grand cutes-tu? Il te serait dur de regim-savoir te met hors, du sens. ber contre les aiguillons.

15. Alors je dis: Qui es-tu, Seigneur? Et il me répondit: Je suis Jésus, que tu persécutes.

16. Mais lève-toi, et te tiens sur tes pieds, car je te suis apparu pour t'établir ministre et témoin, tant des choses que tu as vues, que de celles pour lesquelles je t'apparaîtrai en

core,

17. En te délivrant de ce peuple et des gentils, vers lesquels je t'envoie maintenant,

et les

25. Et Paul dit: Je n'ai point perdu le sens, très-excellent Festus; mais ce que je dis est vrai et de bon sens.

26. Car le roi est bien informé de ces choses; c'est pourquoi, je lui parle avec hardiesse, parce que je suis persuadé qu'il n'ignore rien de ce que je dis; car ces choses ne se sont pas passées en cachette.

aux prophètes? Je sais que tu y crois. 27. Roi Agrippa, ne crois-tu pas 28. Et Agrippa répondit à Paul : 18. Pour ouvrir leurs yeux, Il s'en faut peu que tu ne me perfaire passer des ténèbres à la lu-suades d'être chrétien. mière, et de la puissance de satan à Dieu, afin que par la foi qu'ils auront en moi, ils reçoivent la rémission de leurs péchés, et qu'ils aient part à l'héritage des Saints.

29. Paul lui dit: Plût à Dieu qu'il s'en fallût peu, et même qu'il ne s'en fallût rien du tout, que non seulement toi, mais aussi tous ceux qui m'écoutent aujourd'hui, ne devinssiez tels que je suis, à la réserve de ces liens!

19. Ainsi, ô roi Agrippa, je ne résistai point à la vision céleste ; 20. Mais je prêchai premièrement 30. Paul ayant dit cela, le roi se et le à ceux de Damas, et ensuite à Jé-leva, gouverneur, et Bérénice, rusalem, et par toute la Judée, et et ceux qui étaient assis avec eux. aux gentils, qu'ils se repentissent, et 31. Et s'étant retirés à part, ils diqu'ils se convertissent à Dieu, en rent entre eux: Cet homme n'a rien faisant des oeuvres convenables à la fait qui soit digne de la mort, même de la prison. repentance.

21. C'est là le sujet pour lequel les

ni

32. Et Agrippa dit à Festus: Cet

homme pouvait être renvoyé absous, s'il n'eût point appelé à César.

CHAPITRE XXVII. Navigation et naufrage de Saint Paul. 1. Après qu'il eut été résolu que nous irions par mer en Italie, ils remirent Paul et quelques autres prisonniers à un nommé Jules, centenier d'une compagnie de la légion appelée Auguste;

pour le vaisseau et pour sa charge,
mais aussi pour nos personnes.
11. Mais le centenier ajoutait plus
de foi au pilote
pilote et au maître du
vaisseau qu'à ce que Paul disait.
12. Et comme le port n'était pas
furent d'avis de partir de là, pour
propre pour hiverner, la plupart

tentrional, afin d'y passer l'hiver.

13. Alors, le vent de Midi commençant à souffler doucement, ils crurent être venus à bout de leur dessein, et étant partis, ils cotoyèrent de plus près l'ile de Crète.

14. Mais un peu après, il se leva un vent impétueux, qu'on appelle Euroclydon, qui nous écartait de

tâcher de gagner Phénice, qui est un port de Crète, qui regarde le 2. Et étant montés sur un vais-vent d'Afrique et le couchant sepseau d'Adramite, nous partîmes, prenant notre route vers les côtes d'Asie; Aristarque, Macédonien de Thessalonique, étant avec nous. 3. Le joursuivant, nous arrivâmes à Sidon; et Jules, traitant Paul avec humanité, lui permit d'aller voir ses amis, afin qu'ils eussent soin de lui. 4. Puis étant partis de là, nous pas-Pile. sâmes sous l'ile de Chypre, parce que les vents étaient contraires. 15. Ainsi, le vaisseau étant emporté 5. Et après avoir traversé la mer par la violence de la tempête, et de Cilicie et de Pamphilie, nous ar-ne pouvant résister, nous nous laisrivâmes à Myre, ville de Lycie, sâmes aller au gré du vent; 6. Où le centenier trouva un vais- 16. Et ayant été poussés au-desseau d'Alexandrie, qui allait en sous d'une petite île, appelée ClauItalie, sur lequel il nous fit monter. da, nous eûmes bien de la peine 7. Et comme pendant plusieurs d'être maîtres de la chaloupe. jours nous avancions fort peu, et 17. Mais l'ayant tirée à nous, les que nous n'étions arrivés qu'avec matelots mirent en usage toutes sorpeine vis-à-vis de Gnide, parce que tes de moyens, liant le vaisseau parle vent ne nous permettait pas d'aller dessous avec des cordes; et comme droit, nous passâmes au-dessous de ils craignaient d'être jetés sur des l'ile de Crète, vers Salmone; bancs de sable, ils abaissèrent le mât, et se laissèrent emporter par le vent.

8. Et la cotoyant avec difficulté, nous abordâmes un lieu appelé Beaux-ports, près duquel est la ville de Lasée.

9. Comme il s'était écoulé beaucoup de temps, et que la navigation devenait dangereuse, puisque le temps du jeûne était déjà passé, Paul les avertit,

10. Et leur dit: Je vois que la navigation sera fâcheuse, et qu'il y a un grand danger, non seulement

18. Comme nous étions fortement battus de la tempête, le jour suivant ils jetèrent une partie de la charge du vaisseau dans la mer.

19. Le troisième jour, nous jetâmes de nos propres mains les agrès de rechange du vaisseau.

20. Pendant plusieurs jours, ni le soleil, ni les étoiles ne parurent point, et la tempête était toujours

si violente que nous perdîmes toute espérance de nous sauver.

32. Alors les soldats coupèrent les cordes de la chaloupe, et la laisserent tomber.

33. Et en attendant 33. Et en attendant que le jour vînt, Paul les exhorta tous à prendre de la nourriture, en leur disant : C'est aujourd'hui le quatorzième jour que vous êtes sans man

21. Et comme il y avait long-temps qu'on n'avait mangé, Paul se leva au milieu d'eux, et leur dit : Certes, il fallait me croire, et ne pas partir de Crète, et nous aurions évité cette tempête et cette perte. 22. Mais je vous exhorte mainte-ger, et que vous n'avez rien pris, nant à prendre courage, car aucun en attendant que le temps change. de vous ne perdra la vie, et il n'y 34. Je vous exhorte donc à prenaura de perte que celle du vaisseau. dre de la nourriture, car cela est 23. Car un ange de Dieu, à qui nécessaire pour votre conservation; je suis et que je sers, m'est apparu et il ne tombera pas un cheveu de cette nuit, et m'a dit : la tête d'aucun de vous.

24. Paul, ne crains point; il faut que tu comparaisses devant César; et même, Dieu t'a donné tous ceux qui naviguent avec toi.

25. C'est pourquoi, mes amis, prenez courage; car j'ai cette confiance en Dieu, que la chose arrivera de la manière qu'il m'a été dit;

26. Mais il faut que nous soyons jetés sur quelque île.

27. La quatorzième nuit étant venue, comme nous étions jetés çà et là dans la mer Adriatique, les matelots, vers le minuit, estimèrent qu'ils approchaient de quelque terre. 28. Et ayant jeté la sonde, ils trouvèrent vingt brasses; puis étant passés un peu plus loin, ils la jetèrent encore, et ils trouvèrent quinze

brasses.

29. Alors, craignant de donner contre quelque écueil, ayant jeté quatre ancres de la poupe, ils attendaient le jour vînt.

que

30. Mais comme les matelots cherchaient à se sauver du vaisseau, et qu'ils mettaient la chaloupe à la mer, sous prétexte de jeter les ancres du côté de la proue,

31. Paul dit au centenier et aux soldats: Si ces gens ne demeurent dans le vaisseau, vous ne sauriez

Vous sauver.

35. Ayant dit cela, il prit du pain, et rendit grâces à Dieu en présence de tous; et l'ayant rompu, il se mit à manger.

36. Alors tous les autres, ayant pris courage, mangèrent aussi

37. Or, nous étions en tout, dans le vaisseau, deux cent soixante et seize personnes.

38. Et quand ils eurent mange suffisamment, il allégèrent le vaisseau en jetant le blé dans la mer. 39. Le jour étant venu, ils ne reconnaissaient point la terre, mais ayant aperçu un golfe qui avait un rivage, ils résolurent d'y faire échouer le vaisseau, s'ils pouvaient. 40. Ayant donc retiré les ancres, ils abandonnèrent le vaisseau à la mer, lâchant en même temps les cordes de l'un et l'autre gouvernail; et ayant mis au vent la voile de l'artimon, ils tâchaient de gagner le rivage.

44. Mais étant tombés dans un endroit qui avait la mer des deux côtés, le vaisseau y échoua, et la proue y étant engagée, demeurait immobile, pendant que la poupe se rompait par la violence des vagues

42. Alors les soldats furent d'avis de tuer les prisonniers, de peur que

jours.

quelqu'un d'eux, s'étant sauvé à la | fort affectueusement, durant trois nage, ne s'enfuît. 43. Mais le centenier, voulant sau- 8. Et il se rencontra que le père ver Paul, les détourna de ce dessein, de Publius était au lit, malade de la et ordonna que ceux qui savaient fièvre et de la dyssenterie. Paul nager se jetassent dans l'eau les l'alla voir; et ayant prié, il lui impremiers, et se sauvassent à terre; posa les mains, et le guérit. 44. Et que les autres se missent, 9. Cela étant arrivé, tous ceux de les uns sur des planches, et les au- l'île qui étaient malades, vinrent à tres sur quelques pièces du vaisseau. lui, et ils furent guéris. Ainsi tous se sauvèrent à terre.

10. Ils nous firent aussi de grands honneurs, et, à notre départ, ils nous pourvurent de ce qui nous était né

cessaire.

14. Où ayant trouvé des frères ils nous prièrent de demeurer avec eux sept jours; et ensuite nous partimes pour Rome.

4. Et quand les barbares virent cette bête qui pendait à sa main, ils 15. Et les frères qui y étaient, se dirent les uns aux autres : Assu- ayant appris de nos nouvelles, vinrément, cet homme est un meur-rent au-devant de nous, jusqu'au trier, puisque après qu'il a été sauvé de la mer, la vengeance ne permet pas qu'il vive.

marché d'Appius et aux trois hôtelleries; et Paul les voyant, rendit grâces à Dieu, et prit courage.

5. Mais lui, ayant secoué la vipère 16. Quand nous fûmes arrivés à dans le feu, n'en reçut aucun mal. Rome, le centenier mit les prison6. Les barbares s'attendaient qu'il niers entre les mains du préfet du enflerait, ou qu'il tomberait mort prétoire; mais à l'égard de Paul, il subitement; mais après avoir at-lui permit de demeurer en son partendu long-temps, lorsqu'ils virent ticulier, avec un soldat qui le gardait. qu'il ne lui en arrivait aucun mal, ils 17. Trois jours après, Paul assemchangèrent de sentiment, et dirent bla les principaux des Juifs; et quand que c'était un dieu. ils furent venus, il leur dit: Mes frères, quoique je n'eusse rien commis contre le peuple, ni contre les coutumes de nos pères, toutefois j'ai été fait prisonnier à Jérusalem,

7. Il y avait dans cet endroit-là des terres qui appartenaient au plus considérable de l'île, nommé Publius, qui nous reçut et nous logea

et mis entre les mains des Romains, ce qu'il disait; mais les autres ne 18. Qui, après m'avoir examiné, crurent point. voulaient me relâcher, parce que je n'avais rien fait qui méritât la