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suite de ceux par lesquels ce savant évêque a défendu la religion catholique, et peut surtout être regardé comme un appendice de ses excellentes Lettres au prebendaire, qu'il seroit à propos qu'on prît la peine de traduire en françois.

NOUVELLES ECCLÉSIASTIQUES.

PARIS. Il y a eu cette semaine plusieurs assemblées de charité dans la capitale; l'une le mardi 2, dans l'église de l'Assomption, où a prêché M. l'abbé Fayet, et qui étoit destinée à une maison d'éducation pour de jeunes personnes, la plupart orphelines, et toutes indigentes, que l'on forme au travail et à la piété; l'autre assemblée, à Saint-Denis du Marais, le vendredi 5, où a prêché M. Ronsin, et qui a aussi pour but de soutenir une maison d'éducation du même genre dans ce quartier. Aujourd'hui 6, à une heure, il y aura encore une assemblée de charité à Saint-Vincent-de Paul, faubourg Poissonnière. M. l'évêque de Samosate prêchera en faveur d'un établissement de charité pour les enfans pauvres et les malades de ce quartier. S. A. R. MADAME, prolectrice de l'établissement, se propose d'assister à cette piense réunion. Elle a nominé pour quêter Mmes, de Brissac et de Pradel. S. A. R. se propose également d'assister à une assemblée de charité qui se tiendra, le lundi 8 mars, à midi et demi, à Saint-Germain-d'Auxerrois, pour l'établissement des Enfaus de la Providence, M. l'abbé Feutrier, prédicateur du Roi, prononcera le discours. -M. Henri de Chambre d'Urgons, évêque d'Orope, et ancien suffragant de Metz sons M. le cardinal de Montmorency, est retiré depuis quelque temps à Tartas, département des Landes, où il est né en 1748. Dans le commencement de son séjour en cette ville, il sétoit abstenu de paroitre à l'église, et on en avoit cor clu qu'il ne vouloit pas communiquer avec le curé du lieu. Ce qui avoit fortifié ce bruit, c'est que M. d'Orope

avoit été long-temps attaché à un évêque non dénnissionnaire, et qu'il avoit signé les réclamations de 1803. Quoi qu'il en soit, ce prélat suit aujourd'hui de la manière la plus ostensible une conduite qui montre combien il est éloigné de vouloir favoriser la discorde, et lutter contre l'autorité. Il dit la messe à la paroisse; il y officie même quelquefois, et il a fait, l'année dernière, une ordination, avec la permission de l'évêque diocésain. On ajoute qu'avant de prendre ce parti, il avoit consulté des évêques, et entr'autres un prélat étranger, distingué par son nom, son zèle et sa piété, et que leurs réponses ont été unanimes et décisives. Il se trouvera peut-être des gens qui appelleront cela une défection et une foiblesse. C'est une grande foiblesse en effet de préférer la communion du Pape et de quelques centaines d'évêques, à celle de l'abbé Blanchart ou de l'abbé Gaschet, et de s'imaginer que le centre de l'unité réside plutôt à Rome et dans la réunion du corps épiscopal, que dans quelque chapelle de Londres, ou dans quelques chambres de la Bretagne ou du Poitou. La mission de Toulouse se continue avec succès. Le dimanche, 13 février, étoit marqué pour la communion générale des hommes. On a vu en grand nombre, à la métropole, des vieillards et des jeunes gens, des hommes de toutes les conditions, le riche et le pauvre, celui qui servoit le Seigneur depuis long-temps. et celui qui étoit rentré depuis peu sous sa loi. Le mercredi des Cendres s'est faite la consécration à la sainte Vierge. Les journalistes qui continuent à honorer les missionnaires de leurs invectives auroient été étonnés eux-mêmes du calme et du recueillement qui régnoit dans les églises ce jour-là malgré la foule. La Boussole, qui s'est exprimée récemment sur cet article avec tant de violence, devroit un peu songer que ce que nous voyons se passer sous nos yeux, est la meilleure réfutation de ses déclamations calomnieuses. Elle peut tromper au loin; mais quelle idée doit-on avoir de ses assertions

et de ses diatribes, quand on les voit si bien démenties par des faits notoires, par la sagesse des missionnaires, par la ferveur des peuples, et par des actes éclatans de piété et de charité?

-S. Em. M. Marie Thadée Nadasti de Trautmansdorf. Weinsberg, cardinal de la sainte église romaine, archevêque d'Olmutz, est mort à Vienne le 21 janvier. Ce prélat, né à Gratz, le 28 mai 1761, d'une famille ancienne et titrée, s'étant destiné à l'état ecclésiastique, il fut fait chanoine d'Olmutz, et alla étudier au collége germanique-hougrois, que Joseph II venoit de transférer de Rome à Pavie. Il eut le malheur d'y trouver les maîtres que ce prince y avoit réunis, et qui sembloient s'appliquer à jeter en Italie des germes de discorde et de schisme. Ces nouveaux théologiens saisirent l'occasion de couvrir leur doctrine de l'éclat d'un grand nom, et ils attribuèrent au jeune comte du SaintEmpire un Traité de la tolérance ecclésiastique et civile, écrit en latin, et dédié à Joseph II. On y faisoit parler M. de Trautmansdorf d'une manière fort méprisante de ceux qui avoient traité avant lui cette matière, sur laquelle, disoit-il, il vouloit prendre l'empereur pour son pilote, et les lois de ce prince pour la base de sa doctrine. Ce début étoit au moins d'un bon courtisan. La suite y étoit conforme. Le Traité étoit, d'un bout à l'autre, rempli d'allusions injurieuses au saint Siége. On peut bien croire que M. de Trautmansdorf n'y avoit aucune part, Un jeune seigneur de vingt ans n'y auroit pas mis cette amertuine, cette affectation de censure qui y dominent, él n'auroit pas reproduit les principes des appelans françois, qu'assurément il ne connoissoit guère. L'ouvrage étoit de Tamburini, et l'on y retrouve en effet, non-seulement ses principes, mais son ton chagrin et sa critique maligne. Le 5 juin 1783, il fit soutenir à son noble élève une thèse dirigée dans le même but. Elle ne contenoit que les quatre propositions suivantes, qui avoient l'air d'avoir été choisies

à dessein: 1. C'est mal raisonner que de conclure de la première Epitre aux Corinthiens, que le lien du mariage entre des infidèles est rompu par la conversion de l'une des parties; 2°. la contrition imparfaite, si elle est destituée de tout amour de Dieu, ne suffit point pour être réconcilié dans le sacrement de pénitence; 3°. une église cathédrale ne perd pas sa dignité par une longue, viduité, même sous la domination de princes hétérodoxes: 4o, on concluroit, mal du droit de protection, dont les princes chrétiens sont redevables envers l'Eglise, qu'ils ne peuvent tolérer les dissidens. On sent que la première et la troisième de ces propositions amenoient tout naturellement la censure des décisions de Rome ct la justification de l'église d'Utrech', La quatrième étoit destinée aussi à combattre les maximes reçues à Rome. La thèse étoit accompagnée d'une explication ou développement dans lequel ou s'exprimoit sur trois des questions de la manière la plus hardie. Personne ne se néprit sur l'auteur de ces sorties, et il étoit assez clair que M. de Trautmansdorf n'y avoit prêté que son nom. Toutefois, ayant été nommé, douze ans après, à l'évêché de Koenigsgratz en Bohêine, il ne put obtenir de balles qu'en donnant une rétractation du Traité publié. sous son nom, ainsi que nous l'apprenons des Nouvelles. Ecclésiastiques elles-mêmes, publiées à Utrecht en 1797. Il est a croire que le nouveau prélat n'eut pas un grand sacrifice à faire en renonçant à une doctrine qui n'étoit pas la sienne. Il fut fait évêque le 1er juin 1795. Le 16 mars 1815, il fut transféré à l'archevêché. d'Olmutz, vacant par la mort du cardinal de Colloredo.. Le 23 septembre de l'année suivante, il fut fait luimême cardinal. Il n'a pas joui long-temps de cette, dignité, étant mort dans sa cinquante-huitième année. Le Traité de la Tolérance fut réimprimé à Gand en 1784, el en 1796, il en parut une traduction, à Paris, par Poan de Saint-Simon, in-8°. de 168 pages. Nous ne connoissons pas assez la vie pastorale de M. de Traut

mansdorf pour en parler. Il étoit en dernier lien grand', croix de l'ordre de Léopold, comte de la chapelle de Bohème, et conseiller intime de l'empereur.

NOUVELLES POLITIQUES.

PARIS. Une ordonnance du Roi convoque, pour le 25 mars, les colléges électoraux du Finistère, du Rhône, de la Sarthe et de la Loire-Inférieure. Ils se diviseront en sections, et nom, meront chacun un député, excepté la Sarthe qui en nommera deux.

-On annonce que, par une ordonnance du 2 mars, S. M. a créé un assez grand nombre de nouveaux pairs. La liste n'en est point encore connue officiellement; voici celle qui a circulé dans le public: MM. le duc d'Esclignac, grand d'Espagne: le marquis de Saint-Simon, maréchal de camp; ;le's lieutenans-généraux Maurice Matthieu, Dubreton, Digeon, Claparède et Rapp; les comtes Germain, préfet de Seine et Marne; de Germiny, préfet de l'Oise; d'Houdetot, ancien préfet du Calvados; Chaptal, ancien ministré; de Sussy, an cien ministre du commerce; Truguet, vice-amiral; Portalis, conseiller d'Etat, Montalivet, ancien ministre; Pelet de la Lozère, ancien conseiller d'Etat; Grammont d'Asté; les mare quis d'Aragon, de Talhouet, Dampierre et d'Angosse, an cien préfet, et le baron Bastard de l'Etang, président de la cour royale de Lyon: en tout, vingt-trois pairs.

-II paroît que les pairs éloignés par l'ordonnance du 24 juillet 1815, vont être rappelés. Ce sont MM. les comtes Clé ment de Ris, Colchen, Cornudet, Dedelay-d'Agier, De jean, Fabre, Gassendy, Lacepède, Latour-Maubourg, de Montesquion, de Pontécoulant, Rampon, de Ségur, de Valence et Belliard, les maréchaux duc de Dantzick, d'Albu fera, de Conegliano et de Trévise, et les ducs de Plaisance et de Cadore.

-Les journaux out retenti depuis long-temps des détails affligeans de combats singuliers, et entr'autres de quelques affaires de cette nature où de jeunes officiers ont peri. On s'étonnoit de l'éclat scandaleux avec lequel s'affiche aujourd'hui la violation de nos anciennes lois, si conformes en cela au vu de la religion, de la morale et de l'humanité. Les coupables ne se croient plus obligés à se dérober aux regards,

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