La cigale: monographie

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J. Roumanille, 1900 - 180 pages
 

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Popular passages

Page 149 - ... ton bec plonge et fore un puits. — Le sirop monte par l'étroite voie. — Tu t'abouches à la fontaine mielleuse qui coule — et du suintement sucré tu bois l'exquise lampée. Mais pas toujours en paix, oh! que non : des larrons, — voisins, voisines ou vagabonds, — t'ont vue creuser le puits. Ils ont soif, ils viennent, dolents, — te prendre une goutte pour leurs tasses. — Méfie-toi, ma belle; ces vide-besaces, — humbles d'abord, sont bientôt des gredins insolents. Ils quêtent...
Page 24 - Que faisiez-vous au temps chaud?' Dit-elle à cette emprunteuse. 'Nuit et jour, à tout venant, Je chantais, ne vous déplaise.' — 'Vous chantiez? J'en suis fort aise. Eh bien, dansez maintenant!
Page 137 - L'air est si chaud que la cigale, La pauvre cigale frugale, Qui se régale de chansons, Ne fait plus entendre les sons De sa chansonnette inégale. Et rêvant qu'elle agite encor...
Page 147 - As ta font melicouso e demandes rèn mai. Que t'enchau l'ivèr ! Ta famiho, A la sousto, en terro soumiho, E tu dormes la som que n'a ges de revèi ; Toun cadabre toumbo en douliho. Un jour, en tafurant, la fournigo lou vèi. De ta maigro peu dessecado La marriasso fai becado ; Te euro lou parus, te chapouto à moussèu, T'encafourno pèr car-salado, Requisto prouvisioun, l'ivèr, en tèms de nôu.
Page 27 - O cigale mélodieuse!.... Nous aimons ton chant prophétique. De l'été doux avant-coureur. Les Muses daignent te sourire, Et tu tiens du dieu de la lyre L'éclat de tes joyeux accents. Sur toi la douleur, ni les ans, N'exercent jamais leur empire. Des bois oracle harmonieux, Fille innocente de la terre, Ta substance pure et légère Te rend presque semblable aux dieux*.
Page 159 - Réhabilitation de la fourmi. Le ciel obscurci, la bise venue, La cigale, ayant chanté tout l'été, Alla demander quelque charité Chez une fourmi qu'elle avait connue. « J'ai grand faim, dit-elle, et me voilà nue..., » La fourmi n'est pas ce qu'on a conté *, Et quoique vivant de paille menue, „ Elle a dans le cœur beaucoup de bonté. « Mangez, lui dit-elle, ouvrez mon armoire. Je m'ennuie un peu sous la terre noire, Dans ces trous obscurs où je vis sans feu. « Mangez et chantez, aimaBle...
Page 151 - Il m'indigne, le fabuliste, — quand il dit que l'hiver vas en quête — de mouches, vermisseaux, grains, toi qui ne manges jamais. — Du blé! Qu'en ferais-tu, ma foi! — Tu as ta fontaine mielleuse, et tu ne demandes rien de plus. Que t'importe l'hiver! Ta famille — à l'abri sous terre sommeille, — et tu dors le sommeil qui n'a pas de réveil. — Ton cadavre tombe en loques. — Un jour, en furetant, la fourmi le voit. De ta maigre peau desséchée — la méchante fait curée; elle te...
Page 150 - Mouches, frelons, guêpes, scarabées cornus, — aigrefins de toute espèce, — fainéants qu'à ton puits le gros soleil amène, — n'ont pas son entêtement à te faire partir. Pour te presser l'orteil, te chatouiller la face, — te pincer le nez, pour courir — à l'ombre de ton ventre, vraiment (nul ne la vaut. — La coquine prend pour échelle — une patte et te monte, audacieuse, sur les ailes; — elle s'y promène, insolente, et va d'en haut, d'en bas.
Page 45 - Daphnis s'en print de rechef à rire , et usant de ceste occasion , lui mist la main bien avant dans le sein, dont il tira la gentille cygale, qui ne se pouvoit encore taire, quoy qu'il la tint dedans la main.
Page 45 - ... plus couards que renards ! où estes-vous à ceste heure , que vous ne les venez happer ? » Ainsi que Daphnis estait en ces termes , une cigale , poursuivie par une arondelle , se vint jeter en sauvegarde dedans le sein de Chloé ; au moyen de quoi l'arondelle ne la peut prendre, ni ne peut aussi retenir la roideur de son vol , qu'elle n'approchast si près du visage de Cbloé , qu'avec, l'une de ses ailes elle ne lui touchast la joue, dont Chloé s'esveilla en...

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