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catholique. Fidèles à l'ordre du Maître: Allez donc, enseignez toutes les nations..., ils ont entrepris de créer, et ils ont créé en effet des peuples de sages, qui n'ignorent rien de ce que l'homme doit savoir. Communiquant les mêmes lumières aux petits et aux grands, ils ont appris aux enfants du peuple à juger des plus grandes choses avec autant de sagesse que les rois en leurs conseils, et même plus sagement, quand il arrive aux rois et à leurs conseils d'oublier leur catéchisme.

Vous voyez donc que le catéchisme catholique considéré, soit dans le but qu'il se propose, soit dans la manière dont il l'atteint, mérite le nom de philosophie. Il est, en effet, l'art par excellence de former les hommes à la sagesse.

D. Que le catéchisme catholique offre une réponse à toutes les questions qui intéressent l'humanité, et que cette réponse soit intelligible pour les esprits les plus vulgaires, on vous l'accordera. Mais cette réponse est-elle toujours, est-elle même souvent philosophique, c'est-à-dire capable de persuader un homme qui ne veut rien admettre sans nne raison suffisante?

R. Oui; il n'y a pas dans le catéchisme catholique une réponse qui n'ait derrière soi une raison propre à convaincre un esprit judicieux et sincère. C'est ce que nous verrons plus tard. Comme votre question est générale, je me borne, pour le moment, à fonder ma réponse sur une observation générale.

Vous n'ignorez pas que le catéchisme catholique a longtemps régné sur l'Europe. L'accueil fait à ses doctrines, quand elles y parurent pour la première fois, était loin de présager un tel succès. Du règne de Néron à celui de Constautin, plus de trente Césars travaillèrent à exterminer ce qu'on appelait alors l'exécrable superstition de l'Orient. Cependant, après deux siècles et demi d'affreuses persécutions, le catéchisme avait tellement rempli l'empire de chrétiens, que les empereurs durent se faire catéchiser.

Les Barbares, les uns hérétiques, les autres païens, qui

abattirent l'empire d'Occident, essayèrent aussi de noyer le catéchisme dans le sang catholique; le catéchisme surnagea, dompta les Barbares, la Barbarie, et fut incontestablement, du sixième au seizième siècle, la loi commune de l'Europe, la règle universelle des croyances et des mœurs pour les grands et les petits, les savants et les ignorants.

De 1520 à 1540, une grande révolution religieuse s'accomplit dans l'Occident. Luther, Zuingle, Calvin, secondés par une partie des princes et des grands, réussirent à imposer à près de cinquante millions d'Européens des catéchismes nouveaux qui devaient naturellement couler bas l'ancien, par les larges concessions qu'ils y faisaient à ce qu'on appelle l'esprit du siècle. Toutefois, qu'est-il arrivé? Ces catéchismes fameux, pour le triomphe desquels on mit le feu à l'Europe durant un siècle, ont subi tant de remaniements et de ratures, que le texte primitif ne se trouve plus que dans de vieux livres généralement oubliés. Bien peu de ministres protestants seraient en état de nous dire ce que croyaient les premiers enfants de la réforme ; et qui d'entre eux, connaissant ces croyances déchues, voudrait s'engager à les faire revivre ?

Cependant, le catéchisme catholique est toujours là, invariable dans les mêmes affirmations qui, avant d'essuyer les attaques du protestantisme, avaient usé les longues fureurs des maîtres du monde et de la philosophie païenne.

Voilà plus d'un siècle que la philosophie moderne, fille de l'hérésie, est venue seconder sa mère. Rien ne lui a manqué de ce qui pouvait la servir dans son projet, bien connu, d'en finir une bonne fois avec les superstitions gothiques et barbares du catholicisme. De 1750 à 1800, elle a pu enrégimenter et mener au combat les plus beaux talents, les esprits en renom de science, de littérature, les trois quarts des hommes d'État, pour ne pas dire tous. Enfin, elle a pu régner dix ans sur l'aînée des nations catholiques, et y punir de mort tout acte de catholicisme.

Eh bien! avec toutes ses renommées scientifiques, litté

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raires, politiques; avec ses feux roulants de sophismes, de sarcasmes; avec ses arrêts de proscription, de démolition, etc., qu'a gagné la philosophie moderne dans sa guerre acharnée contre le catéchisme catholique? Celui-ci n'est-il pas toujours la base de l'enseignement religieux qui descend, chaque semaine, de deux cent mille chaires sur des flots de population? N'est-il pas encore le premier livre de l'enfance, l'unique livre d'une infinité de familles? N'est-il pas le seul livre qui compte, dans toutes les classes, des millions de croyants assez fermes pour le défendre au prix des plus grands sacrifices?

Il est vrai que, en spoliant l'Église, ses ennemis ont diminué les moyens d'instruction religieuse, et que, en démoralisant les esprits, ils ont fait déserter à un grand nombre l'école du catéchisme. Qu'est-ce que cela veut dire? Qu'on n'a multiplié les incrédules qu'en multipliant les ignorants. La preuve en est que, là où l'incrédulité a jeté de plus profondes racines, il suffit à la foi catholique de déployer, durant quelques jours, ses moyens de persuasion, pour rentrer en souveraine dans les esprits. On a vu constamment cela dans les exercices religieux connus sous le nom de missions. On le voit encore depuis deux ans dans ces missions catholiques de l'Allemagne qui arrachaient naguère au célèbre protestant Menzel cette exclamation : Quelle puissance que cette parole catholique, qui efface en quinze jours un siècle d'incrédulité (1)! »

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Résumons ce grand fait historique : De tous les livres parus en Europe depuis dix-huit cents ans, le catéchisme catholique est incontestablement celui qui y a rencontré l'opposition la plus violente, qui a subi les plus longues, les plus terribles épreuves: cela devait être, nul livre n'imposant aux passions humaines un frein aussi rigoureux. Cependant, il y a obtenu la croyance universelle, et, aujourd'hui encore, il n'y a pas de livre philosophique ou autre

1. Voy. le fragment de Menzel sur les missions catholiques, de l'Éducation de l'homme, p. 318 et suiv.

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