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TROISIÈME ET QUATRIÈME COMMANDEMENT.

<< TOUS TES PÉCHÉS CONFESSERAS, A TOUT LE MOINS UNE FOIS L'AN.

« TON CRÉATEUR TU RECEVRAS AU MOINS A PAQUES

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HUMBLEMENT. »

D. Vous savez quelle tempête d'objections soulèvent ces préceptes, surtout le premier.

R. Oui; et comme cette tempête a commencé avec les préceptes et ne finira probablement qu'avec eux, elle est une très-belle preuve de leur solidité. Je crois avoir fait justice de la plupart de ces objections dans les ouvrages où j'ai traité avec quelque détail de la Pénitence et de l'Eucharistie. Ici mon but étant, non de justifier un à un les divers articles de la doctrine catholique, mais de vous montrer la chaîne qui les relie les uns aux autres et en fait un tout indivisible, permettez-moi de ne pas m'écarter de cette méthode; car il en résultera bientôt, j'espère, une réponse péremptoire à l'universalité des objections contre la Philosophie du catéchisme catholique.

Si l'Église catholique a usé de son pouvoir législatif, ce n'a pas été certes par le vain désir d'en faire parade, comme nos manufactures législatives, qui croient s'immortaliser en publiant plus de lois dans une année qu'un peuple n'en saurait lire. En quoi consiste la législation générale d'un gouvernement qui compte dix-huit cents ans de durée et n'a d'autres limites que celles du monde? En six lignes, qu'un enfant apprend dans une matinée et récite en moins d'une minute. Et quel est le but de ces six lignes? C'est l'application à tous et à chacun des diverses prescriptions de la loi divine.

En effet, quel est le but du premier commandement de l'Église : Les fêtes tu sanctifieras, etc.? — C'est la susbtitution des solennités chrétiennes aux solennités juives, prescrites par la loi du Sinaï. Quel est le but du deuxième : Les

dimanches messe ouiras, etc.? C'est la substitution aux divers sacrifices par lesquels les Juifs célébraient la création du monde et la promesse de sa régénération, du sacrifice adorable qui a opéré la rédemption du genre humain, scellé le traité de l'éternelle alliance, et ouvert à tous les hommes de bonne volonté le chemin de la vérité et de la vie.

Par ces deux premiers commandements, l'Église pourvoit au premier besoin des âmes: l'instruction religieuse; instruction produite par la distribution de la parole divine; instruction fécondée par la prière publique; instruction saisissant toutes les facultés de l'âme par les diverses cérémonies du culte. Vous avez pu voir que l'exacte observation de ces deux préceptes serait le meilleur rempart contre l'irruption de la barbarie. Venons maintenant au terrible précepte.

Tous tes péchés confesseras, à tout le moins une fois l'an. -Que nous est-il ordonné par là? De travailler à l'accomplissement dans notre âme de l'œuvre de la rédemption; de remplir le but pour lequel le Fils s'est soumis à la mort de la croix. Quel a été ce but? La sanctification de nos âmes par l'abolition de nos iniquités. Or la méthode à suivre pour obtenir la rémission de nos péchés a été déterminée par Jésus-Christ, quand il a dit à ses ministres, après avoir répandu sur eux son souffle: Recevez le Saint-Esprit ; ceux à qui vous remettrez leurs péchès, ils leur seront remis, et ils seront retenus à ceux à qui vous les aurez retenus (1). De là l'obligation pour chaque chrétien de soumettre ses péchés au jugement de ceux qui sont investis du pouvoir de les remettre ou de les retenir, selon les besoins et les dispositions du coupable. Qu'a fait l'Église sur cet article? Elle n'a fait que déterminer les limites du temps dans lequel les âmes les moins diligentes doivent remplir un devoir essentiel à la vie chrétienne. A-t-elle été trop rigoureuse en restreignant ces limites à une année? Avec les obligations d'un chrétien, telles que vous les connaissez, je vous (1) Saint Jean, XX, 22, 23.

TROISIÈME ET QUATRIÈME COMMANDEMENT.

« TOUS TES PÉCHÉS CONFESSERAS, A TOUT LE MOINS UNE FOIS L'AN. »

« TON CRÉATEUR TU RECEVRAS, AU MOINS A PAQUES

HUMBLEMENT. »

D. Vous savez quelle tempête d'objections soulèvent ces préceptes, surtout le premier.

R. Oui; et comme cette tempête a commencé avec les préceptes et ne finira probablement qu'avec eux, elle est une très-belle preuve de leur solidité. Je crois avoir fait justice de la plupart de ces objections dans les ouvrages où j'ai traité avec quelque détail de la Pénitence et de l'Eucharistie. Ici mon but étant, non de justifier un à un les divers articles de la doctrine catholique, mais de vous montrer la chaîne qui les relie les uns aux autres et en fait un tout indivisible, permettez-moi de ne pas m'écarter de cette méthode; car il en résultera bientôt, j'espère, une réponse péremptoire à l'universalité des objections contre la Philosophie du catéchisme catholique.

Si l'Église catholique a usé de son pouvoir législatif, ce n'a pas été certes par le vain désir d'en faire parade, comme nos manufactures législatives, qui croient s'immortaliser en publiant plus de lois dans une année qu'un peuple n'en saurait lire. En quoi consiste la législation générale d'un gouvernement qui compte dix-huit cents ans de durée et n'a d'autres limites que celles du monde? En six lignes, qu'un enfant apprend dans une matinée et récite en moins d'une minute. Et quel est le but de ces six lignes ? C'est l'application à tous et à chacun des diverses prescriptions de la loi divine.

En effet, quel est le but du premier commandement de l'Église Les fêtes tu sanctifieras, etc.?-C'est la susbtitution des solennités chrétiennes aux solennités juives, prescrites par la loi du Sinaï. Quel est le but du deuxième : Les

dimanches messe ouiras, etc.? C'est la substitution aux divers sacrifices par lesquels les Juifs célébraient la création du monde et la promesse de sa régénération, du sacrifice adorable qui a opéré la rédemption du genre humain, scellé le traité de l'éternelle alliance, et ouvert à tous les hommes de bonne volonté le chemin de la vérité et de la vie.

Par ces deux premiers commandements, l'Église pourvoit au premier besoin des âmes : l'instruction religieuse; instruction produite par la distribution de la parole divine; instruction fécondée par la prière publique; instruction saisissant toutes les facultés de l'âme par les diverses cérémonies du culte. Vous avez pu voir que l'exacte observation de ces deux préceptes serait le meilleur rempart contre l'irruption de la barbarie. Venons maintenant au terrible précepte.

Tous tes péchés confesseras, à tout le moins une fois l'an.

Que nous est-il ordonné par là? De travailler à l'accomplissement dans notre âme de l'œuvre de la rédemption; de remplir le but pour lequel le Fils s'est soumis à la mort de la croix. Quel a été ce but? La sanctification de nos âmes par l'abolition de nos iniquités. Or la méthode à suivre pour obtenir la rémission de nos péchés a été déterminée par Jésus-Christ, quand il a dit à ses ministres, après avoir répandu sur eux son souffle: Recevez le Saint-Esprit ; ceux à qui vous remettrez leurs péchès, ils leur seront remis, et ils seront retenus à ceux à qui vous les aurez retenus (1). De là l'obligation pour chaque chrétien de soumettre ses péchés au jugement de ceux qui sont investis du pouvoir de les remettre ou de les retenir, selon les besoins et les dispositions du coupable. Qu'a fait l'Église sur cet article? Elle n'a fait que déterminer les limites du temps dans lequel les âmes les moins diligentes doivent remplir un devoir essentiel à la vie chrétienne. A-t-elle été trop rigoureuse en restreignant ces limites à une année? Avec les obligations d'un chrétien, telles que vous les connaissez, je vous (1) Saint Jean, XX, 22, 23.

une horrible chose que de conserver le bourreau après avoir ôté le confesseur (1)?

Enfin, comme l'a très-justement observé lord Fitz-William, le troisième commandement : Tous tes péchés confesseras, est inséparable du quatrième : Ton Créateur tu recevras. Or, en établissant celui-ci, qu'a fait l'Église? Elle n'a fait que pourvoir à l'exécution du commandement divin renfermé dans ces paroles: Prenez et mangez, ceci est mon corps... En vérité, en vérité, je vous le dis: Si vous ne mangez la chair du Fils de l'homme et ne buvez son sang, vous n'aurez point la vie en vous. Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle, et je le ressusciterai au dernier jour; car ma chair est véritablement une nourriture et mon sang est véritablement un breuvage. Celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi et moi en lui (2). Ce divin repas, que Jésus-Christ déclare indispensable à la vie, ne s'exige qu'une fois l'an des fidèles; ce n'est pas certes exagérer, aggraver le précepte divin; c'est plutôt porter la condescendance aussi loin que possible.

Quant à la place immense qu'occupent dans le christianisme le sacrifice et le sacrement eucharistique, permettez-moi de vous renvoyer à ce que j'en ai dit ailleurs (3). Ici je me borne à une seule réflexion.

Le but du christianisme est tout là: unir les hommes à leur Père céleste, et faire qu'ils se chérissent tous comme les membres d'une même famille, d'un même corps. Le moyen de cette union, c'est Jésus-Christ, et le principal moyen que Jésus-Christ choisi pour nous réunir dans le sein de son infinie charité est celui-ci : Celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi et moi en lui.

Qu'est-ce que cette charité dans laquelle se résume toute la loi évangélique? C'est le fruit surnaturel de notre incor

(1) V.' Revue indépendante, t. I, p. 1-20.

(2) Saint Matthieu, XXVI, 26. — Saint Jean, VI, 54-57.

(3) V. la Solution de grands problèmes, t. II, ch. 38-42. — L'Emmanuel, ou le Remède à tous nos maux.

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