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sérieusement discuté que par ceux qui n'en comprennent pas les termes.

D. Comment donc?

R. Pesez bien les termes du problème : Démontrer, par les seules lumières de la raison humaine, quelle est la cause première et finale de tous les êtres, notamment de l'homme.

Démontrer, c'est mettre une proposition ou un fait dans une telle évidence, que la conviction s'ensuive. Que s'agitil de démontrer ainsi? Quelle est la cause première et finale, etc. Il faut donc résoudre péremptoirement et sans laisser place au doute ces petites questions: Le monde at-il toujours été, sera-t-il toujours tel que nous le voyons? S'il est éternel, montrez-nous la raison irrécusable de son éternité. S'il a eu un commencement, s'il doit avoir une fin ou subir des transformations, faites-nous voir clairement quand et comment il a commencé d'être, quand et comment il finira ou se transformera. Si vous ne pouvez dissiper tous les nuages qui pèsent sur ces questions, en voici du moins une qu'il vous importe extrêmement de décider au plus vite et de manière à n'y pas revenir : Quelle est l'origine première et la destinée finale de notre espèce et des individus qui la composent? D'où venons-nous? où devons-nous aller, et quelle route suivre au milieu des mille voix intérieures et extérieures qui nous sollicitent en sens contraires?

Et à qui demande-t-on la démonstration évidente, absolue de ces choses? - - Aux seules lumières de la raison humaine. Or, la raison humaine n'étant qu'une abstraction, quand on ne la prend pas dans les individus humains, c'est en réalité à vous, c'est à moi, c'est à quiconque veut être philosophe, qu'on demande la lumineuse, la péremptoire solution. Ni vous ni moi ne pourrions dire quand et comment poussa sur notre tète le premier ou le dernier de nos cheveux, ni annoncer quand et comment il tombera; n'importe, les rationalistes entendent que nous découvrions au

juste quand et comment commencèrent toutes choses, quand et comment elles finiront. Toutes les lumières de notre raison sont impuissantes à dissiper les nuages de notre berceau, et nous ignorerions invinciblement quels furent nos premiers pas dans la vie, sans le témoignage de ceux qui veillaient sur nous; n'importe, les rationalistes veulent que nous levions le voile qui couvre le berceau et la fin du monde, le principe et la destinée de tous les ètres.

N'avais-je pas raison de vous dire que le problème de la philosophie rationaliste est une absurdité pour quiconque en a compris les termes?

D. Si le rationalisme pèche par excès de confiance dans nos lumières, s'il demande trop à la raison, par contre le catholicisme ne tomberait-il point dans un excès contraire? Ne ravale-t-il point nos forces intellectuelles en nous disant Dieu a parlé, croyez et ne raisonnez pas?

R. En attendant que l'exposition des doctrines catholiques vous montre quelle vaste carrière le catéchisme ouvre à la pensée humaine, voici deux courts raisonnements qui, appuyés sur des faits aussi éclatants que le soleil, mettent en évidence l'absurdité de cette vieille calomnie: La foi catholique affaiblit les intelligences.

I. Dans leurs institutions sociales, comme dans toutes les branches du savoir humain, il est notoire que les peuples chrétiens ont laissé bien loin derrière eux tous les peuples non chrétiens. Or il n'est pas moins notoire que c'est au catholicisme que tous les peuples chrétiens doivent leur éducation. Il est donc juste de reconnaître que la méthode catholique n'est pas un éteignoir.

II. La force et la grandeur des esprits se mesurent à l'étendue et à la solidité de leurs connaissances, comme leur faiblesse se reconnaît à l'absence de principes fixes sur quoi que ce soit. Or il est constant que tous les catholiques instruits ont sur l'universalité des questions philosophiques des principes et des convictions d'une grande fermeté : il n'est pas moins constant, de l'aveu des rationalistes, que

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R. Pesez bien les termes du problème: Démontrer, par les seules lumières de la raison humaine, quelle est la cause première et finale de tous les êtres, notamment de l'homme.badongges

Démontrer, c'est mettre une proposition ou un fait dans une telle évidence, que la conviction s'ensuive. Que s'agitil de démontrer ainsi? Quelle est la cause première et finale, etc. Il faut donc résoudre péremptoirement et sans laisser place au doute ces petites questions: Le monde at-il toujours été, sera-t-il toujours tel que nous le voyons! S'il est éternel, montrez-nous la raison irrécusable de son eternité. S'il a eu un commencement, s'il doit avoir une fin ou subir des transformations, faites-nous voir claire ment quand et comment il a commencé d'être, quand el comment il finira ou se transformera. Si vous ne pouve dissiper tous les nuages qui pèsent sur ces questions, voici du moins une qu'il vous importe extrêmement décider au plus vite et de manière à n'y pas revenir: est l'origine première et la destinée finale de notre et des individus qui la composent? D'où venons-non devons-nous aller, et quelle route suivre au mi mille voix intérieures et extérieures qui nous sollie sens contraires?

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la philosophie rationaliste? otre raison, interrogez le specsont là, pour le philosophe, les loyers de lumière ! C'est vous re esprit la science suprême, car par hasard, vous ne la trouviez pas, demander au spectacle de la nature,

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us propose la philosophie catholique? science universelle est le secret de l'Auchoses, et Celui qui nous a faits peut seul rquoi il nous a faits. Si nous restons forcénorance de la pensée intime des hommes stant qu'ils ne nous l'expriment pas, norerons-nous la pensée de Dieu sur aussi longtemps qu'il ne nous la révé

lera pas. Or Dieu a révélé sa pensée au genre humain par le moyen du Christ. S'il vous reste des doutes sur ce fait qui a triomphé de l'incrédulité du monde, dissipez-les en étudiant les fondements de l'histoire chrétienne.

Examinez un instant les deux méthodes, et, la main sur la conscience, dites-moi de quel côté se trouve le langage de la raison et du bon sens philosophique?

D. Oui, la question est là: Le christianisme est-il l'expression de la pensée divine? Mais vous conviendrez que c'est là une grande question.

R. Ce n'est pas seulement une grande question, c'est l'unique question à examiner quand, après avoir reconnu l'existence d'un ordonnateur suprême, qui a soumis à des lois fixes le mouvement des astres et celui des insectes, on ne peut éviter cette question : Dieu a-t-il donné une loi aux hommes, et quelle est cette loi? L'univers chrétien se levant alors pour affirmer le fait d'une loi divinement révélée, et montrant derrière lui quarante-cinq générations de témoins, l'examen approfondi de ce fait s'impose irrésistiblement au philosophe sérieux. Ne tenir aucun compte d'un événement qui a révolutionné à fond les populations les plus éclairées et les plus raisonneuses du globe, ou s'imaginer qu'on le rendra incroyable et indigne d'examen en le persiflant de toute manière, n'est-ce pas afficher le mépris de Dieu, des hommes et de cette raison humaine dont on se prétend les pontifes ?

Or telle est la méthode invariable de nos rationalistes. Puisque vous répétez assez bien leurs objections, je pense que vous avez quelque connaissance de leurs livres. Eh bien! je vous le demande, avez-vous trouvé dans les nombreuses productions de MM. Cousin, Jouffroy, Damiron, Pierre Leroux, etc., l'apparence d'une discussion grave et consciencieuse des fondements historiques du christianisme?' Ces puissants critiques ont-ils seulement essayé de nous dire comment Jésus-Christ, s'il n'était qu'un philosophe ou un visionnaire, a pu persuader ses premiers disciples qu'il

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