le sujet du second volume de discours que nous avons fait paraître (1). Plus tard, partant du fait que quelques-uns de ́nos auditeurs avaient embrassé la foi qui sauve, et soumis leurs cœurs à la doctrine de Christ, nous avons été naturellement amenés à développer pour eux quelques sujets d'application relatifs à la vie chrétienne et à la conduite des fidèles. C'est de ces dernières méditations que se compose, en très-grande partie, le présent recueil. Désirant me rappeler toujours davantage que celui qui plante et celui qui arrose ne sont rien, et que Dieu seul peut donner l'accroissement, je place ce nouveau livre sous la bénédiction du Chef suprême de l'Eglise, le suppliant d'en pardonner les nombreux défauts, et de daigner s'en servir, tout imparfait qu'il est, pour étendre et pour consolider parmi nous le règne de son glorieux Evangile ! (1) Discours sur quelques sujets de religion et de morale. 1833. Paris, décembre 1834. Pages. 1 24 Le Triomphe final de Christ sur tous ses ennemis... 364 Insuffisance des lumières naturelles pour connaître FIN DE LA TABLE. ÉVANGÉLIQUES, ETC. LA FAMILLE CHRÉTIENNE. Pour moi et ma maison nous servirons l'Eternel. La vie de famille, qui était celle des patriarches, a reçu une sanction nouvelle par l'Evangile, qui non seulement la recommande en s'attachant avec un soin tout particulier à tracer les devoirs de ceux qui en font partie, mais encore, mais surtout la rend possible, la crée et la développe, par la vie religieuse qu'il fait naître dans les âmes. Avant Jésus-Christ et hors du peuple de Dieu, nous trouvons dans l'histoire du monde une tendance marquée à sacrifier la vie de famille à la vie sociale. Le citoyen de Rome et d'Athènes passait sa vie dans les camps ou sur la place publique; il était peu de chose, il n'était presque rien pour sa femme et ses enfans; sa maison l'occupait moins que les affaires de l'Etat; il semble qu'il eût adopté pour devise: être citoyen avant que d'être homme. De nos jours, pour avoir abandonné le christianisme vivant et pratique, qui n'est connu que d'un petit nombre d'âmes fidèles, on a rebroussé chemin en arrière; on est arrivé à des résultats tout pareils à ceux que produisait le paganisme ancien, et la société française en particulier, offre dans sa généralité un spectacle qui n'est guère plus édifiant que celui dont nous parlions tout à l'heure. Qu'est-ce qui occupe en effet la plupart des esprits? Qu'est-ce qui est devenu le principal sujet des conversations, l'objet presque exclusif de toutes les poursuites? Qu'est-ce qui électrise, remue, agite les cœurs? Le monde envisagé sous le point de vue social, la politique des gouvernemens, la marche des affaires, les révolutions des états, le mouvement des choses extérieures et visibles. Il ne suffit à personne de s'être voué, pendant tout le cours d'une journée, aux études, aux travaux de sa vocation. Le soir, retiré au sein de sa famille, comme dans un asile de paix, on pourrait y vivre d'une vie moins extérieure, s'y occuper des intérêts des siens, de l'éducation de ses enfans, et tout en remplissant d'importans, de sacrés devoirs, trouver des plaisirs purs, goûter des joies innocentes et nobles; mais cette sphère est trop étroite pour des cœurs agités ; il leur faut fréquenter des cercles nombreux, prendre part à des conversations animées, assister à des spectacles étourdissans, recevoir ou faire des visites, et dans cette perpétuelle activité d'une âme toujours répandue hors d'elle-même, les années s'écoulent et la mort approche, |