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ADDITIONS

Des communications et des rencontres, voilà ce qui arrive à tout lexicographe en quête de matériaux. Plus d'une communication bienveillante, plus d'une rencontre heureuse me sont advenues, pendant que j'imprimais mon Supplément.

Ces Additions me servent à les recueillir. Je m'excuserais auprès de mes lecteurs, s'il n'était pas évident que le vocabulaire d'une langue vivante n'est jamais clos; ce qui n'empêche pas qu'un dictionnaire fait avec soin ne soit, chaque fois qu'on l'arrête, une œuvre suffisamment définitive pour rendre service à la langue et au lecteur.

DICTIONNAIRE DE LA LANGUE FRANÇAISE

SUPPL.

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ADDITIONS

ACC

A

ABANDONNEMENT au Supplément. Ajoutez: || 7° Action de s'abandonner, de perdre la direction de soi-même. Ce n'est pas toujours abandonnement ou faiblesse de se donner des maîtres puissants; c'est souvent, selon le génie des peuples etla constitution des États, plus de sagesse et de profondeur dans ses vues [les vues que l'on a], Boss. 5o avert. sur les lettres de Jurieu.

† ABATTU, S. m. au Supplément. Ajoutez: || 2° Fig. État d'abattement. Elles [les signatures des ducs et pairs] furent incontinent regardées par ces deux maréchaux [Villeroy et Villars], et reconnues sans doute, au farouche abattu de leurs yeux, SAINT-SIMON, dans les Mém. de St-Simon, par Eug. de Lanneau, Paris, 1876, t. II, p. 206 (Séance du lit de justice et du parlement).

† ABRACADABRANT, ANTE (a-bra-ka-da-bran, bran-t'), adj. Qui jette dans la confusion d'esprit, comme l'abracadabra de la cabale.

† ABRAHAMIQUE (a-bra-a-mi-k'), adj. Qui appartient à Abraham. Les souvenirs abrahamiques, LACORDAIRE, Conférences, Paris, 1845, t. II, p. 59.

† ABRENONCIATION (ab-re-non-si-a-sion), s. f. Action de prononcer le mot abrenuntio, dont les catholiques se servent dans la formule du baptême. Ce protestant a conservé les anciennes formules d'abrenonciation avec toute l'Angleterre, Biblioth. critique, Amsterdam, 1708, t. II, p. 277.

-ÉTYM. Lat. abrenuntiare, renoncer, de ab, et renuntiare (voy. RENONCER).

ABRÉVIATION au Supplément. Ajoutez: || 3° Terme de jurisprudence. Abréviation de délai, ou, simpl ement, abréviation, action d'abréger les délais dans une procédure. Cette appréciation [des motifs d'urgence par le président] n'est que provisoire et relative uniquement à l'abréviation des délais de l'ajournement, DE VILLENEUVE, Jurisprud. du XIXe siècle, 1854, t. II, p. 177. Lorsqu'une affaire requiert célérité, le demandeur peut obtenir du président du tribunal devant lequel il se propose de plaider une ordonnance qui lui permet d'assigner à bref délai.... l'abréviation se règle d'après la situation des lieux et des personnes, BONCENNE, Théorie de la procédure civile, 3o éd. (sur l'art. 72 du Code de procédure).

† ACATHOLIQUE (a-ka-to-li-k'), adj. Qui n'est pas catholique. Observez que, selon plusieurs canonistes, les mariages sont licites entre les catholiques et les protestants dans les pays où les caques tholiques et les acatholiques jouissent ensemble du libre exercice de leur religion respective, D'OUTREPONT, Des empêchements dirimant le contrat de mariage, 1787, p. 166. Ce fut une intolérance odieuse qui dicta à tant de conciles des lois contre les mariages des catholiques avec les acatholiques, ID. ib. p. 67. || La chancellerie de Joseph II a employé le mot acatholique fréquemment dans les édits relatifs aux Pays-Bas autrichiens.

AFF

† ACCIDENTER (a-ksi-dan-té), v. a. Rendre accidenté. Les pignons déchiquetés par un rayon de lune accidentaient capricieusement cette pitto resque étendue de toits serrés, ALPH. DAUDET, Fromont et Risler.

† ACHEULÉEN, ENNE (a-cheu-lé-in, lé-è-n'), adj. Terme de préhistoire. Qui appartient à SaintAcheul, gisement de silex préhistoriques. M. de Vesly fait passer sous les yeux de l'assemblée les relevés topographiques qui appuient ses théories, ainsi que les haches acheuléennes trouvées dans les sablières de Gisors, Journ. offic. 7 avril 1877, p. 2709, 3o col.

† ACHEVEUR. Ajoutez: || 3° Acheveur en métaux, celui qui termine les ouvrages des fondeurs, Instruct. générale sur les patentes du 31 juill. 1858, p. 308.

ACOLYTE. - HIST. XVIe s. Ajoutez : Suyvamment il [Jésus] devint acoluthe, c'est à dire page ou portecierge, lorsqu'il dit: Je suis la lumiere du monde, MARNIX DE SAINTE-ALDEGONDE, Œuvres, Bruxelles, 1857, t. III, p. 212.

† ACROBATISME (a-kro-ba-ti-sm'), s. m. Tours d'acrobate. || Fig. Son intelligence [d'A. Theuriet], habile aux adresses ingénieuses, répugne à tout tour de force d'acrobatisme littéraire, E. MONTÉGUT, Revue des Deux-Mondes, 1er déc. 1876, p. 619.

† ACROLÉINE (a-kro-lé-i-n'), s. f. Terme de chimie. Produit qu'on obtient par la distillation des graisses à feu nu.

ÉTYM. Acre, et lat. oleum, huile. + ADAPTABLE (a-da-pta-bl'), adj. Qui peut être adapté; qui s'adapte. Une jeune jolie reine, pleine d'agréments, n'a pas besoin de toutes ces folies; au contraire la simplicité de la parure fait mieux paraître et est plus adaptable au rang de reine, Lettre de Marie-Thérèse à Marie-Antoinette, 15 mars 1775, dans SAINTE-BEUVE, Nouv. lundis, t. Ix (Marie-Thérèse et Marie-Antoinette).

† ADIPOSITÉ (a-di-pô-zi-té), s. f. État adipeux Avez-vous vu sur le rivage de la mer les hommes chauves à bedaines exubérantes?... ils sont là paradant; leurs adiposités luisantes s'étalent au soleil sans avoir conscience du dégoût d'autrui, Charivari du 20 juillet 1876.

+ ADROGATION (ad-ro-ga-sion), s. f. Terme de droit romain. Deux espèces d'adoption, dont une prend le nom particulier d'adrogation... dans l'adrogation, une personne sui juris, un père de famille, se soumet lui-même à la puissance d'un autre; nul ne disposait ainsi de soi-même qu'avec l'autorisation d'une loi spéciale, dont la présentation dans l'assemblée des comices se nommait rogatio; de là, pour cette espèce d'adoption, le nom d'adrogatio, DU CAURROY, Institutes expliquées, Paris, 1844, nos 169, 170.

ALC

† AFFECTATAIRE (a-fè-kta-tê-r'), s. m. Celui qui est l'objet d'une affectation, d'une destination. Quoi qu'il en soit, commune ou église, il n'y a pas ici un propriétaire libre d'aliéner ou de changer la destination; il y a un affectataire, un destinataire si vous voulez: c'est le public par l'église; c'est l'église par la commune ou la fabrique; c'est la commune ou la fabrique par l'État, par la loi, VICTOR LEFRANC, Gaz. des Trib. 28 juin 1877, p. 624, 3o col.

AFFÛT. Ajoutez : || 5o Fil, tranchant d'un outil. La matière est tellement dure qu'elle émousserait trop rapidement l'affût des outils ordinaires, Journ. offic. 20 juill. 1877, p. 5326, 2o col.

AGILE. ÉTYM. Ajoutez: En confirmation de la forme aile qu'aurait donnée agilis dans l'ancien français, M. l'abbé Tougard remarque que sanctus Agilus se nomme en français saint Aile.

† AGORAPHOBIE (a-go-ra-fo-bie), s. f. Terme de médecine mentale. Sorte de folie dans laquelle le malade redoute la présence des foules, et, par exemple, ne peut se décider à traverser une rue pleine de monde.

ΕΤΥΜ. Ἀγορὰ, assemblée, et φόβος, crainte. † AGRAIN (a-grin), s. m. Terme de chasse. Tas de grains en gerbe qu'on dispose en des lieux propices pour y attirer le gibier, Cour d'appel de Paris, Note pour MM. de J.et B. contre M. P

ÉTYM. A, et grain.

+ AGRÉABILITÉ (a-gré-a-bi-li-té), s. f. Qualité de ce qui est agréable. J'apprécie moi-même assez sa fluidité et son agréabilité de causeur littéraire [de M. de Pontmartin], SAINTE-BEUVE, Causeries du lundi, t. xv (la Morale et l'art).

† ... AILLE. Ajoutez: Ce suffixe a parfois un sens péjoratif, comme dans prêtraille.

† AJOURÉ. Ajoutez: || 2° Se dit, en général, de tout ce qui est percé à jour. Les tentes et les baraquements disparates [des petits marchands], remplacés par d'élégants chalets en bois ajourés, d'un modèle uniforme, le Petit Moniteur, 27 févr. 1877, 2o page, 4o col.

† AJOUTE (a-jou-t'), s. f. Ce qu'on ajoute à un engin. Le sac à air pour soulever les objets coulés] est entouré d'un filet en gros merlin et fortifié par des cordes; sans sa garniture de cordages, mais avec ses ajoutes en métal, il pèse 390 kil., et entièrement garni, 457 kil., Journ. offic 12 avril 1877, p. 2814, tre col.

+ ALBATRIER (al-ba-tri-é), s. m. Négociant, ouvrier en albâtre, Journ. offic. 5 juill. 1877, p. 5045, 2o col.

+ ALBITE (al-bi-t'), s. f. Minéral formé de silice, alumine, potasse, soude, chaux, magnésie, oxyde de fer, oxyde de manganèse, eau, H. DE PARVILLE, Journ. offic. 8 juin 1877, p. 4258, 2o col.

+ ALBUMINER (al-bu-mi-né), v. a. Enduire d'albumine. MM. Gauthié et Girard ont exalté la sensibilité du procédé [pour reconnaître le vin fuchsiné] en albuminant la craie, H. DE PARVILLE, Journ. offic. 31 mai 1877, p. 4127, 1o col.

+ ADROGER (ad-ro-jé; le g prend un e devant a et o), v. a. Adopter dans le cas de l'adrogation. Lorsque l'empereur fut seul investi du pouvoir législatif,... la permission d'adroger se donna ex principali rescripto, DU CAURROY, Institutes expliACCÉDER. Ajoutez: || 2o Avoir accès à, arriver quées, Paris, 1841, nos 169, 170. || On dit s'adroger + ALBUMINOSIQUE (al-bu-mi-nô-zi-k'), adj. Qui à. Que la maison vendue à Vialla comprenait seu- une personne pour l'adopter par adrogation, et s'alement le rez-de-chaussée et le premier étage, droger à une personne pour se faire adopter par tandis que les deux étages supérieurs étaient une elle. dépendance de la maison vendue à Oleris; que c'était par cette dernière maison seulement qu'on GER). pouvait y accéder, Arrêt de la Cour de cassation, 30 nov. 1853, dans DE VILLENEUVE, Jurispr. du XIXe siècle, 1854, t. 1, p. 679. ACCIDENTELLEMENT.

HIST. XVI s. Ajou

tez: Je ne veulx pas qu'on refuse aux charges qu'on prend l'attention, les pas, les paroles et la sueur et le sang au besoin; mais c'est par emprunt et accidentalement, MONT. IV, 152

ÉTYM. Lat. adrogare ou arrogare (voy. ARRO

† AFFAMEMENT (af-fa-me-man), s. m. Action d'affamer; état de qui est affamé. || Fig. Cet affamement de lectures romanesques qui tient le peuple de Paris, ALPH. DAUDET, Jack.

AFFAMER. Ajoutez: || 3° Terme de construction. Retirer de la force par une solution de continuité dans une partie de la section. Une mortaise, un trou de boulon affament une poutre

est relatif aux substances albuminoïdes. Les transformations des albuminoïdes sont encore ici accomplies par des ferments spéciaux, la pepsine... et le ferment albuminosique du pancréas qui a été l'objet de différents travaux dans ces derniers temps, CL. BERNARD, les Agents chimiques des phénomènes fonctionnels, dans Rev. scientifique, 17 juin 1876.

+ ALCALINISER (al-ka-li-ni-zé), v. a. Rendre alcalin. Supprimez la solution, et remplacez-la, pour alcaliniser l'urine, par de la potasse chauffée au rouge, Journ. offic. 1er févr. 1877, p. 792, 1er col.

dans la tête d'un cabestan.

+ ALEURIQUE (a-leu-ri-k'), adj. Terme didac- | Nom des trous quadrangulaires qui sont percés tique. Qui a le caractère de l'aleurone. Cet albumen purement oléagineux et aleurique au début, VAN TIEGHEM, Acad. des sc. Comptes rend. t. LXXXIV, p. 581.

† ALEURONE (a-leu-ro-n'), s. f. Terme de chimie. Nom donné par Hartig (en 1855) à une substance disposée en granules, remplaçant ou accompagnant l'amidon en beaucoup de plantes.

ΕΤΥΜ. Ἄλευρον, farine de blé. † ALICANTE (a-li-kan-t'), s. m. Nom d'un cépage du Midi, qui est cultivé en Algérie, Journ. offic. 12 nov. 1877, p. 7340, 3o col.

† ALIGNÉE (a-li-gnée), s. f. État de ce qui est aligné. La seule chose qui lui appartienne en propre [à Van Beers dans son tableau des Funérailles de Charles le Bon], c'est cette alignée de capuchons redressés sur le dos de pénitents, et qui réalise assez bien l'idée de capucins de cartes, E. BERGERAT, Journ. offic. 27 mai 1877, p. 4056, 2o col.

ALIGNEMENT. Ajoutez: || 6o Arbres d'alignement, par opposition à ceux des squares, cimetières et autres plantations. Le nombre des arbres d'alignement dans Paris s'élève à plus de 82,201, Journ. offic. 24 août 1877, p. 5954, 3o col. Enfin la troisième [pépinière], destinée à l'éducation des arbres d'alignement, est située à Bry-sur-Marne, ib. p. 5952, 1re col.

† ALME (al-m'), adj. f. Mot forgé du latin. Qui nourrit, qui est vénérable. L'alme nature ne fait mal à ceux qui lui appartiennent, PROUDHON, dans SAINTE-BEUVE, Nouv. lundis, t. III (Maurice et Fugénie de Guérin). Dans l'alme cité que couronne L'assentiment du monde entier, les Engouements du jour, Charivari du 6 août 1876.

HIST. XVI s. L'alme, inclyte et celebre academie que l'on vocite Lutece, RAB. II, 6.

ÉTYM. Lat. almus, de alere, nourrir. † ALTAÏSANT (al-ta-i-zan), s. m. Érudit qui s'occupe des langues altaïques, FR. LENORMANT, Étude sur quelques parties des syllabaires cunéiformes, préface.

† ALTÉRATEUR (al-té-ra-teur), s. m. Celui qui altère. M. Naudet estime que la démonstration de M. de Saulcy prouve seulement qu'au lieu de dire que les rois de France ont été faux-monnayeurs, il faut dire qu'ils ont été altérateurs de monnaies, Rev. crit. 24 mars 1877, p. 200.

+ ALTISTE (al-ti-st'), s. m. Musicien qui joue de l'alto. M. Viguier, l'habile altiste solo de l'Opéra, EUG. GAUTHIER, Journ. offic. 15 mai 1877, p. 3614,

3o col.

† AMAN (a-man), s. m. Nom, dans l'ancienne langue du pays de Metz, des notaires ou gardenotes, N. DE WAILLY, Journ. offic. 31 oct. 1877, p. 7083, 3o col.

ÉTYM. Aman est l'abréviation du lat. amanuensis, désignant l'esclave qui remplissait les fonctions de secrétaire; de a, à, et manu, main.

† AMBATCH (an-batch'), s. m. Nom d'un grand roseau des bords du Nil. Les rives du fleuve [le haut Nil] disparaissent cachées par les papyrus gigantesques et par l'ambatch, dont le bois est aussi léger qu'une plume, dit Schweinfurth, E. DE LAVELEYE, Rev. des Deux-Mond. 1er avril 1877, p. 589. † 2. AMBROSIEN, IENNE (am-bro-ziin, ziè-n'), adj. D'ambroisie. Les gouttes d'un sang ambrosien coulaient dans les veines mêmes des déesses, SAINTEBEUVE, Nouv. lundis, t. 1 (M. Victor de Laprade). † AMBULANCIER, IÈRE (an-bu-lan-sié, siè-r'), s. m. et f. Homme, femme employée dans une ambulance. Nous avons annoncé la fondation d'une école de garde-malades et d'ambulancières à la mairie du vie arrondissement, Journ. offic. 18 mai 1877, p. 3771, 3o col.

ÂME au Supplément. Ajoutez: || 15° Partie qui est comprise entre les deux rebords d'une poutre à double T.

† AMÉNAGISTE (a-mé-na-ji-st'), s. m. Celui qui est versé dans l'art d'aménager les forêts. Les aménagistes, Journ. offic. 17 déc. 1876.

† AMIANTIN, INE (a-mi-an-tin, ti-n'), adj. Qui appartient à l'amiante, Journ. offic. 12 août 1877, p. 5762, 4 col. (voy. TOILE au Supplément).

† AMINCISSEUR (a-min-si-seur), s. m. Celui qui amincit, au propre et au figuré. Il faut des amincisseurs, des aplatisseurs, des avilisseurs qui òtent aux doctrines criminelles certaines âpretés, VEUILLOT, Odeurs de Paris, IV, 7.

f.

† AMMONIMÉTRIE (a-mmo-ni-mé-trie), Dosage de l'ammoniaque, HOUZEAU, Acad. des sc. Comptes rend. t. LXXXIV, p. 551.

† AMOLETTE (a-mo-lé-t'), s. f. Terme de marine.

† ANACONDA (a-na-kon-da), s. m. Sorte de reptile. La société zoologique de Londres vient d'ajouter à sa collection de reptiles vivants un spécimen remarquablement beau d'anaconda (eunectes marinus), qui, dit-on, vient du Para, Journ. offic. 4 mars 1877, p. 1676, 2e col.

ANAPHORE. Ajoutez: || 2° Terme de grammaire grecque. Expression d'une relation, Rev. critique, 13 janv. 1877, p. 30.

† ANAPHORIQUE (a-na-fo-ri-k'), adj. Terme de grammaire. Qui appartient à une relation, relatif. M. Brugman a rattaché à cette étude du pronom réfléchi de la 3o personne une discussion détaillée sur l'emploi anaphorique de ce pronom; MM. Windisch et Kvicala avaient essayé de démontrer que l'emploi anaphorique n'est nullement, comme on l'admettait jusque-là, dérivé de l'emploi réfléchi; que ces deux fonctions, au contraire, sont sorties toutes deux de la fonction primitive du pronom, celle d'indiquer purement et simplement l'identité, OLTRAMARE, Rev. critique, 13 janv. 1877, p. 30. – ΕΤΥΜ. Ἀναφορικὸς, de ἀναφορὰ, anaphore. ANCRE. Ajoutez: || 6° Terme de construction. Pièce, généralement en fer, posée à l'extrémité des chaînes destinées à maintenir l'écartement des

murs.

ANÉANTISSEMENT. Ajoutez : REM. Il se dit aussi au pluriel. Et moi, si je ne suis pas mort absolument, je vous ferai ma cour, comme je pourrai, dans l'intervalle de mes anéantissements, VOLT. Lett. à Delisle, 12 juill. 1773.

ANECDOTE. Ajoutez: || 3° Chose tout à fait inédite et confidentielle. Il [Despréaux] m'a raconté (ceci est pure anecdote) que le roi avait eu la bonté de lui dire: Nous avons bien perdu tous deux en perdant le pauvre Racine, SAINTE-BEUVE, Nouv. lundis, t. XI (Les cinq derniers mois de la vie de Racine, 11).

† ANEMIER (a-né-mi-é), v. a. Terme de médecine. Rendre anémique. Ainsi, malgré bien des travaux, on n'en est pas arrivé à juger définitivement si l'opium anémie ou congestionne le cerveau, CH. RICHET, Rev. des Deux-Mondes, 1er mars 1877, p. 190.

ÉTYM. Voy. ANÉMIQUE au Supplément. ANIMÉ. Ajoutez: || 9° Fait par des animaux. Il se réserve d'y employer le remorquage à vapeur, le touage avec chaîne, ou le halage animé, suivant ce qu'il jugera convenable, DESOUCHES, Rapp. au conseil municipal de Paris, 12 juill. 1877, p. 8. Dans le canal Saint-Denis, il n'existe pas de chaîne de touage, et le halage est fait par traction animée, ib. p. 10. || 10° S. m. État d'animation. Il faut [dans la conversation] un peu de cet animé qui s'accorde avec le mouvement de l'imagination, Boss. Conn. de Dieu et de soi-même.

† ANNET (a-nè), s. m. Nom, dans les magnaneries, de petites haies mobiles qu'on introduit entre les rayons d'étagères supportant les versà soie. † ANNONCIER (a-non-sié), s. m. Celui qui fait des annonces dans les journaux ou ailleurs. Les œuvres dites palpitantes, annoncées à grand renfort de trombones par le cuivre des annonciers à

futur de cette noble Victoria Colonna, son antitype? H. BLAZE DE BURY, Rev. des Deux-Mondes, 15 mars 1877, p. 265.

† APAILLAGE (a-pa-lla-j', llmouillées), s. m. Terme rural. Action de garnir de paille. Il [un fermier] a le fumier d'une étable de sept vaches dont il fait l'apaillage, BARRAL, Les irrigations. dans les Bouches-du-Rhône, Paris, 1876, p. 55.

ÉTYM. À, et paille.

† APIÉGER (S') au Supplément. Ajoutez: || Apprivoiser, au propre et au figuré. Il oubliait que le premier agriculteur du canton en était aussi le plus sauvage, et que difficilement il se laisserait apiéger, E. NOËL, Mémoires d'un imbécile, 11, 3 (qui écrit appiéger).

† APHIDIPHAGE (a-fi-di-fa-j'), adj. Terme d'histoire naturelle. Qui mange les pucerons. Les larves de syrphes sont toutes aphidiphages; leurs mœurs ont été admirablement étudiées par Réaumur, qui les désignait sous le nom de vers mangeurs de pucerons, BALBIANI, Acad. des sc. Comptes rend. t. Lxxxv, p. 507.

ETYM. Aphis, et φαγεῖν, manger. Il est impossible de savoir si ce mot est bien ou mal fait. Aphis n'est ni grec ni latin; on ne sait d'où les naturalistes l'ont forgé, à moins qu'ils ne l'aient tiré, fautivement, de ἄφή, action de s'attacher à..

† APOPHYSAIRE (a-po-fi-zê-r'), adj. Terme d'anatomie. Qui est relatif aux apophyses et particulièrement aux apophyses vertébrales. || Point apophysaire, point des apophyses vertébrales qui, pressé, produit de la douleur et indique une lé

sion.

APÔTRE. Ajoutez : || 7° Au plur. Terme de marine. Les apôtres, nom de deux fortes pièces de bois qui, dans un vaisseau, sont immédiatement appliquées sur les deux faces latérales de l'étrave. † APPORTIONNER (a-por-sio-né), v. a. Terme de droit. Faire un apportionnement. L'on doit..

considérer.comme une cession immobilière faite aux autres héritiers l'attribution obtenue par ceuxci dans le partage des biens dont le testateur apportionnait les légataires, Gaz. des Trib. 15 déc 1676, p. 1211, 2o col.

+ ARBUSCULE au Supplément. Ajoutez: - HIST XVI s. Il faut que cette grande branche de vos lauriers, qui drageonne et qui pullule de tous costés par vos escrits, vienne prendre et embrasser la branche des miens, petits arbuscules, petits lauriers nains, affin de les rehausser, les relever et les soustenir par leur forte liaison, DE BRACH, t. II, p. cvi.

ARC. || 2° Ajoutez: || Arc de cloître, voûte en arc de cloître (voy. VOÛTE au Dictionnaire).

+ ARCHITECTRICE (ar-chi-tè-ktri-s'), adj. f. Qui construit en architecte. La substance infinie est aussi la force infinie, l'idée architectrice qui donne aux êtres leur forme, A. FRANCK, Journal des savants, nov. 1876, p. 663.

ETYM. Architectrice suppose architecteur, qui se disait au xvre siècle (voy. ARCHITECTE à l'Historique).

+ ARCHITECTURALEMENT (ar-chi-tè-ktu-ra-leman), adv. Au point de vue de l'architecture. Architecturalement parlant, c'est [Mostar] une ville

la quatrième page des journaux quotidiens, Cour- des plus banales, Journ. offic. 2 mai 1877, p. 3197, rier littéraire, 25 juill. 1877, p. 474, Paris.

ANSE. Ajoutez: || 8° Anse à champagne, sorte de poignée qui saisit le goulot et le fond de la bouteille, et dont on se sert pour verser le champagne frappé; elle empêche le contact de la main avec la bouteille glacée.

† 2. ANSIÈRE (an-siè-r'), s. m. Mauvaise leçon pour hansière ou plutôt haussière (voy. ce mot au Dictionnaire). Comme il [le navire] n'était plus retenu que par une seule ansière, il fut jeté sur les rochers, BERNARDIN DE ST-PIERRE, Paul et Virginie, XI.

† ANTHROPOGÉNIE (an-tro-po-jé-nie), s. f. Production de l'homme sur la terre et au sein de l'animalité. Anthropogénie ou évolution humaine, par Ernest Hæckel, professeur à l'université d'Iéna, Paris, 1877.

ΕΤΥΜ. Ἄνθρωπος, homme, et le suffixe génie. † ANTIPROBABILISTE (an-ti-pro-ba-bi-li-st'), adj. Qui est opposé à la doctrine de la probabilité soutenue par les jésuites. J'en connais plusieurs [jésuites] qui sont aussi éloignés d'approuver les nouvelles maximes du relâchement que les augustiniens les plus antiprobabilistes, Biblioth. critique, Bâle, 1709, t. II, p. 74.

† ANTITYPE (an-ti-ti-p'), s. m. L'opposé d'un type. Lucrèce connut-elle à cette époque l'ami

2o col.

ARDER ou ARDRE. - REM. Ajoutez: Ce mot, tombé en effet en désuétude, a cependant été employé par Voltaire: Si les Arius, les Jean Hus, les Luther et les Calvin avaient été de cette humeurlà [de l'abbé de Prades], les Pères des conciles, au lieu de vouloir les ardre, se seraient pris par la main et auraient dansé en rond avec eux, Lett à Mme Denis, 19 août 1752.

+ AREA (a-ré-a), s. m. Mot tiré du latin. L'étendue occupée par une contrée. MM. Behm et Wagner, dansleur Annuaire géographique de 1874, donnent, pour l'aréa de la péninsule [l'Arabie], d'après le relevé des meilleures cartes, 3156558 kilomètres carrés, près de six fois la superficie de la France, VIVIEN DE ST-MARTIN, Dict. de géogr. univ. art. Arabie, p. 173, 1re col.

ÉTYM. Lat. area, aire (voy. ce mot). † ARÉOGRAPHIE (a-ré-o-gra-fie), s. f. Description des aires. L'aréographie de Mars.

ETYM. Lat. area, aire, et γράφειν, tracer. † ARÉOGRAPHIQUE (a-ré-o-gra-fi-k'), adj. Qui a rapport à l'aréographie. La configuration aréographique de la planète Mars, FLAMMARION, Acad des sc. Comptes rend. t. LXXXxv, p. 479.

+ ARISTOCRATISME (a-ri-sto-kra-ti-sm'), s. m. Mœurs, manières aristocratiques. Toilettes tapas'exagérant à plaisir pour trancher plus nettement avec la banale vulgarité des mœurs générales, E. MONTÉGUT, Rev. des Deux-mondes, 1er déc. 1876, p. 642.

geuses et compliquées, aristocratisme de manières | STE-BEUVE, Nouv. lundis, t. Ix (Mlle Eugénie de

+ ARISTONYME (a-ri-sto-ni-m'), adj Se dit de celui qui aristocratise son nom bourgeois. Voltaire aristonyme, v. QUÉRARD, Supercher. litt. 2o éd. t. I, col. 970. (On sait que le père de Voltaire s'appelait Arouet tout court.)

ΕΤΥΜ. Ἅριστος, excellent, et όνομα, nom. 4. ARITHMÉTIQUE. Ajoutez : || 2o Fig. Manière d'évaluer. II [M. Ch. Lévêque] cite ce mot de Volney au premier consul: Les veilles sont une fausse arithmétique du temps, ARTH. MANGIN, Journ. offic. 40 août 1872, p. 5467, 4re col.

+ARKOSE (ar-ko-z'), s. f. Grès à grains de quartz et de feldspath; arkose commune (dans laquelle le quartz domine), arkose granitoïde (dans laquelle c'est le feldspath qui domine), arkose micacée, renfermant du mica (hyalomicte granitoïde, ou granite recomposé), Manuel de géologie, Huot et d'Orbigny, 1852, p. 34. Roret, éditeur. C'est la pierre que la compagnie adjudicataire de la fourniture du pavé de Paris fait venir actuellement de Saôneet-Loire et de Belgique.

ARMÉ. Ajoutez: || 6° Canne armée, canne dans laquelle une épée est cachée.

ARMURE au Supplément. || 8° Ajoutez: || L'armure d'un métier à tisser la soie ou la laine est la disposition particulière des lisses de ce métier; l'armure de l'étoffe est la disposition des fils résultant de la disposition et du nombre des lisses. Le taffetas, le satin sont deux armures différentes; l'armure donne à chaque genre d'étoffe un aspect particulier qui sert à la distinguer des autres, et qui résulte des combinaisons établies entre les fils de la chaîne et la trame. Le mot d'armure s'applique plus souvent et plus volontiers à la disposition des fils de l'étoffe qu'à la disposition des lisses du métier.

† ARNAULDISTE (ar-nô-di-st'), s. m. Disciple d'Arnauld; so briquet donné aux solitaires de PortRoyal. On dénonçait, dès 1644, Port-Royal des Champs comme un lieu d'assemblées dangereuses.... le sobriquet d'arnauldistes circulait, SAINTEBEUVE, Port-Royal, 3o édition, t. II, p. 248.

+ ARROGATION (a-rro-ga-sion), s. f. Le même que adrogation (voyez ci-dessus).

† ARROTUREMENT (a-rro-tu-re-man), s. m. Terme de droit féodal. Action d'arroturer.

† ARROTURER (a-rro-tu-ré), v. a. Terme de droit féodal. Rendre roturier, donner le caractère roturier. Considérant qu'il a toujours été de principe sous le régime féodal que les droits essentiellement nobles et récognitifs de la directe ne pouvaient être arroturés par voie d'accensement.... considérant qu'en supposant qu'il fût possible d'arroturer cette rente.... qu'une conséquence nécessaire de ce fait et des principes ci-dessus est que la clause d'arroturement insérée dans le contrat

de 1726 était nulle de plein droit.... que, par une conséquence ultérieure, la rente n'a pu être féodale.... Arrêt de la cour de cassation du 10 vrier 1806, dans Répertoire de jurisprudence de Merlin, t. Iv, p. 10.

ETYM. A, et roture. †ARTICULATEUR, TRICE (ar-ti-ku-la-teur, tri-s'), adj. Qui produit l'articulation des mots. Les muscles articulateurs, LEGOUVÉ, le Temps, 4 mai 1877, 3o page, 3o col.

† ARTIFICIÉ, ÉE (ar-ti-fi-si-é, ée), adj. Néologisme. Altéré artificieusement. Rien que la vérité, mais aussi toute la vérité, et non une vérité mutilée, masquée, artificiée au gré de l'esprit de parti théologique ou politique, MONTALEMBERT, l'Espagne et la liberté, dans Bibliothèque universelle et Revue suisse, no de mai 1876, p. 108.

† ASCOLIES (a-sko-lie), s. f. pl. Terme d'antiquité grecque. Le deuxième jour des fêtes athéniennes en l'honneur de Bacchus; l'on y sautait d'une seule jambe sur des outres huilées.

– ΕΤΥΜ. Τὰ ἀσκώλια, de ἀσκὸς, outre. †ASCOMYCETES (a-sko-mi-sè-t'), s. m. pl. Famille de champignons en forme d'outre. De la fécondation dans les hyménomycètes et ascomycètes, Journ. offic. 8 sept. 1877, p. 6208, 1re col.

ΕΤΥΜ. Ἀσκὸς, outre, et μύκης, champignon. † ASINIER, IÈRE (a-zi-nié, niè-r'), adj. Qui appartient aux anes. La course aux ânes suit la course aux drapeaux.... les culbutes faites et les vainqueurs asiniers couronnés, on se met à casser des bouteilles suspendues, EUGÉNIE DE GUÉRIN, dans

Guérin et Mme de Gasparin, 1).

† ASINISTE (a-zi-ni-st'), s. m. Mot de plaisanterie forgé par Voltaire. Sectateur de la philosophie des ânes (lat. asinus). Il est bon d'avoir un lockiste de plus [Condillac], lorsqu'il y a tant d'asinistes, de jansénistes, VOLT. Lett. à de Bordes, 4 janv. 1765 (Voltaire écrit loquiste).

† ASPECTANT (a-spè-ktan), part. prés. d'un verbe inusité aspecter. Terme de pratique, dans quelques provinces. Qui regarde, qui est tourné vers. Chalet aspectant la mer, Phare de la Loire, Annonces.

ÉTYM. Lat. aspectare, regarder, de ad, à, et

spectare.

† ASPHALTER (a-sfal-té), v. a. Opérer l'asphaltage, paver avec l'asphalte. En ce moment, on asphalte le sol de cette place [le Parvis de NotreDame], qui doit être rendue aussi peu sonore que possible, à cause de la proximité du nouvel Hôtel-Dieu, Journ. offic. offic. 10 sept. 1877, p. 6243, 2o col. † ASSOIFFÉ, ÉE (a-ssoi-fé, fée), adj. Qui est en proie à la soif. Chiens assoiffés de sang, ED. SCHURÉ, Rev. des Deux-Mondes, 15 fév. 1877. Son âme [de Shelley] assoiffée de beauté, ID. ib. 1er fév. 1877, p. 558.

ÉTYM. À, et soif. Ce mot est, à la vérité, fait par rapport à soif, comme affamé l'est par rapport à faim; mais il est lourd; et à quoi bon le créer quand on a altéré?

+ ASTÉRION (a-sté-ri-on), s. m. Terme d'anthropologie. L'un des points singuliers de la voûte du crâne, situé à la rencontre de la suture lambdoïde, de la suture occipito-mastoïdienne, de la suture pariéto-mastoïdienne, et de la suture interpariétale, lorsqu'elle existe. ΕΤΥΜ. Ἀστὴρ, étoile.

† ATHÉTÈSE (a-té-tè-z'), s. f. Terme de grammaire grecque. Action de noter, dans un texte, une leçon comme illégitime. Si les exemples de cette liberté [emploi homérique du pronom de la 3o personne, pour la 1o et la 2o personne] ont disparu du texte reçu, on le doit surtout à Aristarque, qui, trouvant cet emploi du pronom peu conforme à ses théories grammaticales, s'est débarrassé des passages gênants soit par l'athétèse, soit par des modifications du texte, OLTRAMARE, Rev. crit. 13 janv. 1877, p. 26.

-ΕΤΥΜ. Ἀθέτησις, de ἀθετέω, écarter, de ἄθετος, rejeté, de å privatif, et θετὸς, posé.

†ATHÉTOSE (a-té-tô-z'), s. f. Terme de médecine. Nom donné par le docteur Hammond à une maladie qui empêche le malade de maintenir les doigts et les orteils dans la position voulue, et qui leur communique de perpétuels mouvements, le Progrès médical, 28 avr. 1877, p. 327.

ΕΤΥΜ. Ἄθετος, qui est sans position fixe, de a privatif, et θετός, posé; mais cette formation est tout à fait incorrecte; rien ne justifie la finale ose. Il faudrait dire athétèse.

† ATIMIE (a-ti-mie), s. f. Terme du droit criminel athénien. Perte des droits civils. Plusieurs décrets, édictant contre l'auteur d'un délit défini une double peine, à la fois l'atimie et la confiscation des biens, PERROT, Rev. crit. 3 mars 1877, p. 141.

ΕΤΥΜ. Ἀτιμία, de a privatif, et τιμὴ, honneur. + ATTENIR (a-te-nir), v. n. Tenir à, être atte(a-te-nir), nant, contigu. L'antique basilique de Santa-Maria attient au château, L. LANDE, Rev. des Deux-Mondes, 15 févr. 1877.

+ ATTIRANCE (a-ti-ran-s'), s. f. Action de ce qui est attirant. La Rapée éprouvait la vertigineuse horreur de la chute mêlée d'attirance qu'inspire la suspension au-dessus d'un gouffre, TH. GAUTIER, Capitaine Fracasse, XVII. L'attirance du gouffre, BAUDELAIRE, Fleurs du mal, Spleen et idéal, LVII.

REM.

AUBIER au Supplément. Ajoutez : L'aubier est non pas la couche située entre l'écorce et le liber, mais la couche située entre le liber et le bois parfait. L'aubier est en effet la partie la plus jeune du bois, presque indistincte chez certains arbres, très-nettement marquée au contraire chez d'autres, les chênes, les pins par exemple, à raison de sa couleur plus claire.

† AUCUPER (6-ku-pé), v. a. Mot forgé du latin. Épier. Montaigne et Charron avaient l'âme trop forte Pour demeurer toujours au recoin d'une porte Aucuper jour et nuit leurs plus grands ennemis, ST-ÉVREMOND, les Académiciens, comédie (qui met ces vers dans la bouche de Mlle de Gournay, amie des archaïsmes et des latinismes).

ÉTYM. Lat. aucupari, épier, proprement, chasser aux oiseaux, de avis, oiseau, et capio, prendre.

AU DELA. Ajoutez : || 3° S. m. L'au delà, ce qui est au delà. Il y a de l'au delà dans Molière, P. ALBERT, la Littérature française au XVIIe siè cle, p. 259. De loin en loin l'homme entrevoit cet au delà, et se relève du fond de son cloaque, TAINE, Littérature anglaise, II, v, § 3. La vénération, la préoccupation de l'obscur au delà, ID. ib. § 4.

+ AUDIBLE (ô-di-bl'), adj. Mot forgé du latin Qu'on peut entendre. Après un court assoupissement, Chopin demanda d'une voix à peine audible: Qui est près de moi? F. LISZT, Les derniers moments de Chopin.

ÉTYM. Lat. audibilis, de audire (Voy. OUIR). AUGET. Ajoutez : || 6° Terme de maçonnerie L'espace en forme d'auge compris entre deux solives, deux chevrons, deux lambourdes.

† AURAY (6-rè), s. m. Terme de marine. Nom donné dans les ports aux points d'appui, tels que bois ou canons enfoncés en terre, auxquels les navires sont attachés par des cordages.

+ AURIGIDES (ô-ri-ji-d'), s. f. plur. Groupe d'étoiles filantes qui paraissent partir de la constellation du Cocher (Auriga).

+ AUTO-CONFESSEUR (0-to-kon-fè-seur), s. m. Celui qui fait sa propre confession. C'est un auto-confesseur qui s'absout et se glorifie des pénitences qu'il s'inflige, CH. BAUDELAIRE, t. II p. 435, éd. définitive.

† AUTONOMISER (ô-to-no-mi-zé), v. a. Donner l'autonomie. Il s'agirait de savoir jusqu'où cette nouvelle province [la Bulgarie] que l'on voulait autonomiser, s'étendait en définitive, Journ. de Genève, 4 juill. 1877.

AUTRE. - REM. Ajoutez: || 9. Voltaire a dit autre de: L'art de se détruire est non-seulement tout autre de ce qu'il était avant l'invention de la poudre, mais de ce qu'il était il y a cent ans, Louis XIV, 48, dernière page, éd. de Kehl. Cette tournure n'a rien de mauvais; aujourd'hui on dirait plutôt tout autre qu'il n'était.

† AUVIER (ô-vi-é), s. m. Nom vulgaire du pin cembro, CH. BROILLIARD, Rev. des Deux-Mondes, 1er avril 1877, p. 667.

† AVANT-BASSIN (a-van-ba-sin), s. m. Étendue d'eau située dans un port en avant du bassin. || Droit d'avant-bassin, droit qui se perçoit sur les navires qui entrent dans les avant-bassins d'un port.

AVANT-COURRIÈRE. Ajoutez: || Fig. C'est par là que fut consacrée la naissance de saint Jean-Baptiste, pour être l'avant-courrière de celle du Fils de Dieu, Boss. Élévations, x, 3. La pénitence est sa vraie avant-courrière, ID. ib. x, 4.

† AVANT-MÉTRÉ (a-van-mé-tré), s. m. Terme de construction. Partie d'un devis dans laquelle on évalue aussi exactement que possible les dimensions et les volumes des ouvrages; on l'appelle ainsi par opposition au métré définitif qui se fait après l'exécution et qui sert à régler les sommes dues aux entrepreneurs.

† AVANT-PROJET. Ajoutez: || 2° Plans sommaires, maquette d'un projet de construction qui devra être ultérieurement développé.

en

† AVEULIR (a-veu-lir), v. a. Néologisme. Rendre veule. Ce refrain, qu'elle aveulissait encore ralentissant les notes finales, l'obsédait, ALPH. DAUDET, Jack, 7.

† AVOISINEMENT (a-voi-zi-ne-man), s. m. Action de celui qui s'avoisine; état de celui qui devient voisin. Avoisinement des protestants vers l'Église romaine, titre d'un livre de Camus, évêque de Belley, dans Biblioth. critique, Amsterdam, 1710, t. IV, p. 406.

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