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† BOUGERIE (bou-je-rie), s. f. Nom de la cham- | pardon, avant la loi de 1872, j'ignorais que je fusse

bre, de la pièce où l'on resserre différents objets, dans le département de Meurthe-et-Moselle. Il se glissa rapidement dans la cave.... puis il passa dans la bougerie, où il savait que sa victime devait venir chercher des fruits et des liqueurs, Gaz. des Trib. 17 nov. 1875, р. 1105, 4o col.

+ BOUGNOU (bou-gnou), s. m. Terme d'exploitation houillère. Synonyme de boniau. La cage contenant les vingt et une victimes, fut précipitée au fond; elle brisa le plancher et plongea dans le bougnou, qui contient en ce moment plus de 50 mètres d'eau, Extr. du journ. de Charleroi, dans Gaz. des Trib. 8 oct. 1872, p. 1091, 4o col.

+ BOUGOR (bou-gor), s. m. Nom, en Sibérie, de tertres artificiels, qui paraissent avoir été des sépultures.

+ BOUI BOUI, s. m. || 1° Nom, dans le Jura, d'un misérable taudis. || 2° Nom donné à de chétifs théâtres. Tous ces théâtricules, qui, sous la dénomination non moins bizarre que caractéristique de boui boui, ont surgi sur tous les points de Paris, l'Indépendance belge, 5 oct. 1868. Meyerbeer, chose inouïe! descendant de son Olympe musical pour aller vider un bock dans un boui boui du passage Jouffroy, s'écriait.... PH. AUDEBRAND, l'Illustration, 15 nov. 1873, p. 315, 3o col.

- REM. M. Éman Martin, Courrier de Vaugelas, 1er mai 1875, p. 3, a réuni sur ce mot, dont l'orthographe a varié, quelques documents historiques: C'est en l'année 1854 que ce mot parut pour la première fois dans une œuvre littéraire, Paris anecdote, un petit volume écrit par Privat d'Anglemont, et voici les lignes de la page 34, où il se trouve : « Les impresarii des marionnettes y établissent leurs quartiers généraux. Ceux-ci ont importé toute une industrie dans la rue du ClosBruneau. Ils y font vivre toute une population qui rappelle de loin certains personnages des contes fantastiques d'Hoffmann. Elle est toute employée à la fabrication des fantoccini. Il y a d'abord le sculpteur en bois qui fait les têtes... Enfin, le véritable magicien de ce monde, celui qui ensecrète les bouisbouis. Ensecréter

un

bouisbouis

consiste à lui attacher tous les fils qui doivent servir à le faire mouvoir sur le théâtre : c'est ce qui doit compléter l'illusion. » Théophile Gautier, qui a été, sinon le premier, du moins un des premiers, je crois, à faire usage de bouis bouis, pour désigner un théâtre de bas étage, avait prédit la fortune du nouveau vocable dans ce passage cité par P. Larousse (Gr. Dict. du XIXe siècle): «Aussi, chaque soir, des files de voitures entrentelles devant ces tréteaux sans prétention, qu'on nomme bouigs-bouigs, un nom peu académique, mais qui finira par prendre sa place dans le dic

tionnaire. »

+ BOUILLARD (bou-llar, ll mouillées), s. m. Un des noms populaires du peuplier noir, H. FLICHE, Manuel de botan. forest. p. 225, Nancy, 1873.

† 3. BOUILLE (bou-ll', ll mouillées), s. f. || 1o Nom, dans le Jura, de hottes de bois dans lesquelles on porte le raisin vendangé, les Primes d'honneur, Paris, 1869, p. 284. || 2o Dans la Suisse romande, vase qui sert aux laitiers à transporter leur lait.

† 2. BOUILLEAU (bou-llô, ll mouillées), s. m. Nom, dans l'Angoumois, d'un cépage blanc, les Primes d'honneur, 1869, p. 349.

† BOUILLÉE (bou-llé, il mouillées), s. f. Action de faire bouillir une certaine quantité de liquide. On entend par distillation la bouillée des matières premières; par rectification, la bouillée des flegmes, Loi belge du 27 juin 1842, sur les distilleries, art. 1, § 2.

4. BOUILLER. Ajoutez: .... les différents procédés de pêche qui devront être prohibés, tels que la pêche au feu, au harpon et à la fouanne, en bouillant avec bouilles et rabots, sous les chevrins et saules, en rompant la glace, Circ. des forêts, du 28 juin 1829, n° 224.

+ BOUILLET (bou-llè, ll mouillées), s. m En Normandie, espèce de bouleau avec des petites branches duquel on fait des balais, DELBOULLE, Gloss. de la vallée d'Yères, le Havre, 1876, p. 47.

ÉTYM. Anc. franc. boul (voy. BOULEAU). + BOUILLEUR. Ajoutez: || Bouilleur de cru, propriétaire qui fait bouillir les produits de son propre cru. Qu'est-ce qu'un bouilleur de cru? c'est un propriétaire qui distille chez lui son vin, son cidre, ses fruits quelconques, afin d'en faire de l'eaude-vie, le Temps, 13 déc. 1875. M. Say, ministre: Ce n'est pas nous qui avons inventé cette dénomination. - M. Mestreau : Je vous demande

un bouilleur de cru, et il y a un ministre à côté
de vous qui l'ignorait également. M. Say: Vous
auriez pu l'apprendre dans le rapport de M. BO-
cher, en 1851; il s'est servi de la même expression;
elle n'a donc pas été inventée pour la circonstance,
Journ. offic. 11 déc. 1875, p. 10211, 1o col.

BOUILLIR. Ajoutez: - REM. Bouillir, qui n'est
actif que dans la locution figurée: bouillir du lait
à quelqu'un, est maintenant employé activement
dans l'usage général. Ce lait nous arrive de la
campagne plus ou moins falsifié, toujours étendu
d'eau, représentant la traite du jour et de la nuit;
il faut le bouillir pour le conserver, Journ. offic.
12 avril 1875, p. 2632, 1re col.

BOUILLON. Ajoutez: || 8° Sorte de restaurant dont le mets principal était d'abord la soupe et le bœuf. Nous avons dîné dans un bouillon.

HIST. || XVI s. Ajoutez: Boillon de poix, quantité de poix, de goudron, qu'on obtenait en faisant bouillir la poix, le goudron dans un vase de forme déterminée, MANTELLIER, Gloss. Paris, 1869, p. 13. BOUILLON-BLANC. ÉTYM. Ajoutez: On remarquera dans l'historique qu'Olivier de Serres dit qu'il y a plusieurs sortes de bouillons. Bouillon est donc un nom de plante; mais d'où vient un pareil nom? D'après M. Roulin, cette plante, qui a la fleur d'un beau jaune, est ainsi nommée du provençal bojolh, moyeu, jaune d'œuf.

† BOUILLOTTER (bou-llo-té, il mouillées), v. n. Bouillir tout doucement. Farine de maïs bouillottant à petit feu dans la marmite, LAMARTINE, Genev. v.

† BOUINE (bou-i-n'), adj. f. Mouche bouine, le taon, dans l'Aunis, Gloss. aunisien, la Rochelle, 1870, p. 75.

† BOULEVARDER (bou-le-var-dé), v. n. Néolo. gisme. Fréquenter les boulevards de Paris. Il y a des gens à qui la science vient en boulevardant, CHERBULIEZ, Rev. des Deux-Mondes, 15 janv. 1876, p. 278.

† BOULEVARDIER (bou-le-var-dié), s. m. Néologisme. Celui qui fréquente les boulevards de Paris, qui y flâne. M. Veuillot fouaille leurs rédacteurs [de certains journaux] en masse et en particulier; il les coiffe du sobriquet de boulevardiers; ils sont ravis de cette coiffure, et essayent de faire entrer le nom dans la langue française, L. RATISBONNE, Journ. des Débats, 14 févr. 1867.

† 2. BOULINAGE (bou-li-na-j'), s. m. Nom donné à une mauvaise bière, dite aussi braquet, qui se faisait dans le Hainaut. Elle est composée de son ou du mare du grain qui a déjà servi à faire deux ou trois sortes de bières; on y ajoute quelquefois un peu de houblon, et on fait bouillir le tout pour en composer une liqueur qui est fort nuisible à la santé, BOISLISLE, Corresp. des contrôl. génér. 1686, p. 74.

BOULINGRIN. Ajoutez : REM. L'exemple suivant mérite d'être inscrit dans le Dictionnaire. « Le jeu de la boule, qui n'est en France que l'occupation des artisans et des valets, est tout autre chose en Angleterre; c'est l'exercice des honnêtes gens; il y faut de l'art et de l'adresse; il n'est d'usage que dans les belles saisons, et les lieux où l'on joue sont des promenades délicieuses: on les appelle boulingrins; ce sont de petits prés en carré dont le gazon n'est guère moins uni que le tapis d'un billard, HAMILT. Gramm. XIII. >> Cet exemple, qui explique très-bien l'origine du mot, n'est pourtant pas le plus ancien boulingrin se trouve dans Mme de Sévigné,

+ BOULOCHE (bou-lo-ch'), s. f. En Normandie, pâte qui renferme des pommes ou des poires cuites au four, DELBOULLE, Gloss. de la vallée d'Yères, Havre, 1876, p. 48.

- ETYM. Bouine est pour bovine (voy.ce mot).
† BOULANGE (bou-lan-j'), s. f. Terme de meu-le
neric. || 1° Ce qui est moulu. L'échauffement de la
boulange. || 2o L'action de cuire le pain. Le bois de
boulange. || 3° Bois de boulange ou de boulanger,
le bouleau.

† BOULANGEABLE (bou-lan-ja-bl'), adj. Qui
peut être pétri et boulangé. Ladite garantie portait
que les farines étaient des rondes de Lyon, de bonne
qualité et boulangeables, Journ. offic. 25 janv. 1873,
p. 553, 2o col.

+ BOULBENE (boul-bè-n'), s. f. Nom, dans le sud-
ouest de la France, des terres argilo-siliceuses, les
Primes d'honneur, Paris, 1872, p. 459. L'anis, la
coriandre, l'absinthe, qu'on cultive dans l'arron-
dissement de Gaillac sur les boulbènes légères,
HEUZÉ, la France agricole, p. 16. Les boulbènes
[de la Guyenne) de couleur cendrée sont argilo-
siliceuses plus ou moins caillouteuses.... les boul-
bènes [du Languedoc] ne contiennent pas de cal-
caire; elles sont plus ou moins légères et caillou-
teuses, ID. ib. Carte no 5.

REM. Ce mot est écrit bolbène dans Gasparin,
Cours d'agriculture.

1. BOULE. || 2° Tenir pied à boule.... Ajoutez:
Quelques raisons qu'il ait de vous avoir mal reçu,
tenez ici pied à boule; il n'empêchera pas que
vous ne profitiez des bontés du prince, LESAGE,
Gil Blas, x1, 3. || 8° Fig. et populairement. La tête.
Perdre la boule, ne plus savoir ce qu'on fait.

HIST. XVIo S. Ajoutez: La boule [enclume] à un meignan [chaudronnier], MANTELLIER, Glossaire, Paris, 1869, p. 14.

† 2. BOULE. Ajoutez : REM. On trouve quelquefois dans des livres récents: meubles en bois de boule; c'est un emploi vicieux; il n'y a pas de bois de boule. Dites: meubles de Boule.

BOULEAU. - ETYM. Ajoutez: D'après M. D'Arbois de Jubainville (Revue celtique, t. II p. 127), boul, qui est le primitif de bouleau, provient, non pas du latin bétula, où l'é n'aurait pu donner ou en français, mais de betúlla, forme gauloise qui nous est fournie par Pline (Hist. nat. XVI, 30). Cette orthographe, que caractérise un suffixe fréquent en gaulois, la, lo, est indispensable pour expliquer le français boule pour bedoulle. Betúlla est dérivé d'un thème betu, qui explique aussi les diverses formes bretonnes: en gallois bedu, bedwen, en cornique bedeven, en armoricain bezo, bezven.

+ BOULEROT (bou-le-ro), s. m. Voy. QUÉBOT. BOULET. - HIST. Ajoutez: XIVo s. Pour deux cent de blos de pierre, de piet et demi d'esquarrie, pour faire boulès pour gester as engiens (1347), VARIN, Archives administr. de la ville de Reims, t. II, 2o part. p. 1136.

BOULETÉ. Ajoutez: || 2° Terme de numismati

+ BOULOISE (bou-loi-z'), adj. f. Terres bouloises, nom donné, dans le département du Cher, à des terres qui sont froides, les Primes d'honneur, p. 382, Paris, 1874. Les terres bouloises sont calcaires, et elles sont situées sur les collines et les plateau plateaux eaux du Sancerrois; le sol des brandes est argilo-siliceux, G. HEUZÉ, la France agricole, carte no 5.

+ BOULONNERIE (bou-lo-ne-rie), s. f. Objets pour boulonner. Visserie et boulonnerie, Atmanach Didot-Bottin, 1871-1872, p. 642.

+ BOULONNIER (bou-lo-nié), s. m. Se dit, parmi les cloutiers, des ouvriers qui fabriquent des boulons, l'Opinion nationale, 30 mai 1876, 3o page, 3o col. + BOULOTTER (bou-lo-té), v. n. Terme populaire. Vivoter, vivre tant bien que mal.

ÉTYM. Boule: proprement faire aller la petite boule.

4. BOUQUET. Ajoutez : || 10° Bouquet de pieux, réunion de plusieurs pieux. Art. 3: Pour assurer le service de la navigation sous la passerelle, une passe-marinière de 12 mètres de largeur sera ménagée à 14,50 du mur du bas port Henri IV; un bouquet de trois pieux sera battu en amont de la passe, de manière que les bateaux puissent s'y amarrer, en cas de besoin, Ordonn. de police, 25 mars 1870. || 11° En termes de chasse, la réunion de tout le gibier tué. A la fin de la chasse on a formé le bouquet sur une pelouse dite Prato-Campagna; il se composait de 400 faisans, de 41 chevreuils.... en tout 500 pièces environ, le Figaro, 26 oct. 1875. || 12° Terme d'hippologie. On dit d'un cheval élégant, qui porte la tête avec fierté et qui a de belles allures, qu'il a du bouquet.

HIST. Ajoutez: xvo s. Auprès d'un jolys bouquet [petit bois], L'orée d'une rivière, Je trouvay le filz Marquet Qui prioit s'amye chere, Chansons du xv° siècle, publiées par G. Paris, p. 10. Je vous donray un bocquet De violecte jollie, ib. p. 44. Cuydez que pour ung bouquet Vous ayez m'amour entière? ib.

3. BOUQUET. Ajoutez: C'est le palemon à dents de scie, palemon serratus.

† BOUQUETÉ, ÉE (bou-ke-té, tée), adj. || 1o Néologisme. Garni de bouquets, et, en particulier, de bouquets d'arbres. Des pentes rases ou bouquetées de cépées de hêtres, CHATEAUBR. Mém. d'outretombe (éd. de Bruxelles), t. v, Chemin du SaintGothard. || 2° Qui a du bouquet, en parlant des vins. Le Bourgueil [vin rouge de la Touraine] est bouqueté comme les vins bourgeois du Bordelais; il a le mérite de se conserver longtemps, Journ. offic. 2 oct. 1873, p. 6165, 3o col.

BOUQUETIN. Ajoutez: - HIST. XVI S. Des caque. Lettres bouletées, lettres terminées en boule.pricornes ou bouquetains vulgaires, qui est une beste de la grandeur d'un cerf.... PARADIN, Chron. | || 9° Nom d'une monnaie d'argent qui fut frappée | †1. BOURRET, ETTE (bou-rè, rè-t'), s. m. et f. de Savoye, 1552, p. 22.

sous Philippe le Bel, Bibl. des Ch. année 1876, p. 168. BOUQUINERIE. Ajoutez: || 3° Ensemble, collec2. BOURGEOIS, adj. || 2° Ajoutez: Quoiqu'il [Boition de bouquins, de vieux livres. Les diction-leau] pense que cet ouvrage [la Satire sur les

naires de Bayle, de Moreri, de Trévoux, la vieille Encyclopédie, n'ont plus grand chose à nous apprendre aujourd'hui; il faudrait rajeunir cette bouquinerie surannée, MAXIME DU CAMP, Rev. des DeuxMondes, 15 avril 1873, p. 827.

† BOURANE (bou-ra-n'), s. m. Le même que le mancône (voy. ce mot au Supplément).

† BOURBASSE (bour-ba-s'), s. f. Nom des matières solides qui descendent au fond de la fosse d'aisance; on les nomme aussi fort bottelage, LIGER, Fosses d'aisance, p. 2, Paris, 1875.

ÉTYM. Bourbe, avec la finale péjorative asse. BOURBEUX. Ajoutez: - HIST. XVI s. Elle [la loi divine] nous tend les bras et nous receoit en son giron, pour vilains, ords et bourbeux que nous soyons, MONT. I, 405.

BOURBIER.

HIST. Ajoutez: xui s. Clers qui en tel borbier s'enborbe, Ou puis d'enfer en l'orde borbe Plungiez et emborbés sera, Chron. des ducs de Normandie, Appendice III, t. I, p. 530.

† BOURBONIEN. Ajoutez : REM. Chateaubriand dit bourboniste et jamais bourbonien: Les femmes, particulièrement, étaient bourbonistes, Mém. d'outre-tombe (éd. de Bruxelles), Torpeur de la légitimité, article de B. Constant, etc.

† BOURBOUILLE (bour-bou-l', ll mouillées), s. f. Nom donné par les marins à une maladie de la peau, lichen vésiculaire, qui est commune dans les pays chauds.

BOURDAINE.

HIST. XII s. La borzaine e le genest, Romania, oct. 1872, p. 422.

4. BOURDE. - HIST. Ajoutez: || XVI s. Que diray je d'une aultre belle bourde que les peuples anciens prinrent pour argent comptant? LA BOÉTIE, Servitude volontaire.

† 2. BOURDE. Ajoutez : || 2° Sorte de grande perche. Aller à la bourde, se dit d'une manière de naviguer, entre la Loire et la Vilaine, E. GRANGEZ, Voies navigables de France, p. 444.

† 4. BOURDE (bour-d'), s. f. BOURDIN (bour-din), s. m. BOURDELOT (bour-de-lo), s. m. Espèce de tourte aux pommes, gâteau dont il se fait une grande consommation dans plusieurs contrées de la Normandie et particulièrement dans l'arrondissement de Caen, H. MOISY, Noms de famille normands, p. 41.

+ BOURDONNASSE (bour-do-na-s'), s. f. Ancien terme militaire. Lance italienne très-légère dont la hampe était creuse. ÉTYM. Bourdon 1. BOURDONNEMENT.

- HIST. XVI S. Ajoutez: J'ay l'esprit tendre et facile à prendre l'essor: quant il est empesché à part soy, le moindre bourdonnement de mouche l'assassine, MONT. IV, 257.

† 2. BOURG (bour), s. m. Usité dans cette locution: pastel bourg, pastel bâtard, variété de pastel qui doit être soigneusement extirpée des terrains où l'on cultive le pastel tinctorial. Un pastel bâtard qu'on nomme pastel bourg ou bourdaigne a la feuille velue, Instr. gén. pour la teinture, 18 mars 1671, art. 265.

femmes] est son chef-d'œuvre, le public n'est pas de
son avis, et le trouve très-bourgeois et rempli de
phrases très-barbares, Mlle de Scudéry, p. 371, Ra-
thery et Boutron, Paris, 1873.

BOURGEON. Ajoutez: - REM. Beaucoup d'hor-
ticulteurs se servent du mot bourgeon dans un sens
tout à fait différent de celui qui lui appartient
réellement; car ils l'appliquent à la branche déjà
en partie développée, désignant sous le nom d'yeux,
gemmes, boutons, les bourgeons véritables; cet
usage introduit dans certaines descriptions un élé-
ment de confusion, BAILLON, Dict. de botanique,
Bourgeon.

† BOURG-ÉPINE, BOURGUE-ÉPINE. ÉTYM. Ajoutez: M. Darmesteter, Formation des mots composés en français, p. 120, voit dans bourg ou bourque le radical de bourgène ou bourdaine. Cette opinion est fortement appuyée par pastel bourg (voy. BOURG au Supplément).

† BOURGOGNES (bour-go-gn'), s. f. pl. Nom d'une espèce de coiffure, au xvi° siècle. Plus de coiffures élevées jusqu'aux nues, plus de casques, plus de rayons, plus de bourgognes, plus de jardinières, sév. Lett. à M. de Chaulnes, 15 mai 1691. † BOURGUIGNON, ONNE (bour-ghi-gnon, gnon'), adj. || 1o Qui est relatif à la Bourgogne, ancienne province de France. Nous avons quelques textes du moyen âge en dialecte bourguignon; ce dialecte est aujourd'hui un patois considérable. || 2° S. m. Nom donné par les marins à des glaçons détachés, avant-coureurs de la débâcle de la banquise dans les mers du Nord. Deux heures après notre sortie du froid [en Islande], nous rencontrions les premiers bourguignons, comme les appellent nos pêcheurs; ce sont les avant-coureurs de la banquise, glaçons détachés, de dimensions variables.... G. ARAGON, Rev. des Deux-Mondes, 15 oct. 1875, p. 767.

† BOURGUIGNOTTE (bour-ghi-gno-t'), s. f. Casque léger, laissant le visage à découvert, et employé par l'infanterie au xvr° siècle.

+ BOURJANOTTE. - ÉTYM. On trouve ce mot écrit bourjasotte dans le Nouv. voy. en Espagne, en 1777 et 1778 par Peyron, Londres 1782, t. II, p. 99; cet auteur le tire de Burjazot, nom d'un petit village, à une lieue de Valence. Nunez de Taboada écrit le mot français bourjazotte, et le mot espagnol burjalazoz et burjasazoz (sic).

† BOURNEAU (bour-nô), s. m. Tuyau de conduite pour des eaux souterraines (Drôme).

Dans le Puy-de-Dôme, nom donné aux animaux de l'espèce bovine âgés d'un an, les Primes d'honneur, p. 446, Paris, 1874.

ÉTYM. Bourre.

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† BOURRILLON (bou-ri-llon, ll mouillées), s. m. Petit amas de bourre qui se forme dans la soie grége.

BOURRIQUE. Ajoutez : || 3° Populairement. Faire tourner quelqu'un en bourrique, l'abrutir, lui faire perdre la tête.

REM. Le masculin bourri, âne, mâle de la bourrique, est usité dans le patois normand, H. MOISY, Noms de famille normands, p. 42.

+ BOURROICHE. ÉTYM. Bourroiche est: le même que bourriche (voy. ce mot).

BOURRU. REM. Bourru a eu le sens de bizarre, singulier, et s'est appliqué ainsi aux choses mêmes. Ce sonnet est bourru, si jamais il en fut, MALH. Lexique, éd. L. Lalanne. Imagination bourrue, ID. ib. C'est une comédie de votre part [persécution dirigée contre les protestants par des hommes sans religion], et une tragédie pour nous qui souffrons; et il résulte de tout cela quelque chose de fort fâcheux, et en même temps de fort bourru, BAYLE, La France toute catholique.

BOURSE. Ajoutez : REM. Le nom de bourse ne lui est pas venu [à l'édifice ainsi appelé), comme on pourrait le croire, de la nature des affaires qui s'y traitent, mais de ce que ces réunions de marchands, dont on attribue l'invention aux habitants de Bruges, eurent lieu d'abord dans cette ville devant la maison d'une famille dont le nom était Van der Bourse, BOUTARD, Dict. des arts du dessin, Bourse.

† BOURSILLEMENT (bour-si-lle-man, Il mouillées), s. m. Action de boursiller. Bientôt les assemblées, devenues onéreuses par ces boursillements, étaient devenues moins fréquentées, DE MONTAIGLON, Hist. de l'Acad. de peinture (Mém. attribués à IH. Testelin), t. 1, p. 72.

BOURSOUFLER. - ETYM. Ajoutez: M. Fr. Demme, de Bucarest, indique un rapprochement avec le roumain, qui a buzumsla, bouder, de buze-umflate, lèvres enflées; le radical buze se trouve dans le

+ BOURRAGE. Ajoutez: || 3 Terme de construc-languedocien pout-ous, baiser.

tion. Action de remplir des vides à l'aide de maté-
riaux. Sous la voie [du chemin de fer de ceinture
de Paris] on a dû combler les vides par des bour-
rages, Journ. des Débats, 2 oct. 1866.

† BOURRAILLOUX (bou-ra-lloû, ll mouillées),
s. m. Nom donné, dans la Vienne, au baudet, dit
aussi guenilloux, à longues oreilles et longs poils,
qui est employé à la procréation des mules et mu-
lets, les Primes d'honneur, Paris, 1872, p. 302.
|| On écrit aussi bourrayoux. Son corps est ordinai-

ETYM. Bourg paraît être le radical de bour-rement couvert de longs poils laineux et brunâtres

gène ou bourdaine (voy. du moins, ci-dessous, BOURG-ÉPINE à l'étymologie).

BOURGADE. HIST. XVI S. Ajoutez: Et s'en allerent en une autre bourgade, LUC, IX, 56, Νουν, Testam. éd. Lefebre d'Etaples, Paris, 1525.

+ BOURGAGE (bour-ja-j'), s. m. Anciennement, faubourg. Coutume de la ville, du bourgage et de la banlieue de Boulogne-sur-Mer.

4. BOURGEOIS. Ajoutez : || 7° Bourgeois considéré à différents points de vue. Le bourgeois du troupier, c'est tout ce qui ne porte pas l'uniforme. Le bourgeois du campagnard, c'est l'habitant des villes qui porte un habit. L'ouvrier qui habite la ville n'en connaît qu'un: le bourgeois de l'atelier, c'est son bourgeois à lui, ou, si vous l'aimez mieux, son maître, son patron. Les grands seigneurs comprennent dans cette dédaigneuse qualification de bourgeois toutes ces petites gens qui portent des habits d'Elbeuf première qualité tout comme des comtes et des marquis, mais qui ne sont pas nés.... Le bourgeois du cocher de fiacre, c'est tout individu qui entre dans sa voiture.... Chez les artistes, le mot bourgeois n'est plus une qualification, c'est une injure, HENRY MONNIER, les Bourgeois de Paris, Paris, 1854, p. 311. || 8o Dans l'Aunis, bourgeois, un poisson, l'ange de mer, squalus squatina, Gloss. aunisien, la Rochelle, 1870, p. 76.

DICT. DE LA LANGUE FRANÇAISE.

qui l'ont fait appeler guenilloux, bourayoux,
HEUZÉ, la France agricole, carte no 34.

ÉTYM. Bourre, à cause des longs poils.
+ BOURRASQUER (bou-ra-ské), v. n. Néologisme.
Se livrer à des emportements brusques. Pescator
[un drogman d'humeur impatiente] va bourras-
quant de l'aube à la nuit, Mme DE GASPARIN, Voya-
ges à Constantinople, 2o éd. Paris, 1867.

1. BOURRE. Ajoutez: || 8o Arbre à bourre, l'areca
crinita, BAILLON, Dict. de bot. p. 247. || 9° Terme
rural. Geler en bourre, se dit d'une vigne atteinte
de la gelée avant que les bourgeons soient sortis.
2. BOURREAU (bou-rô), s. m. Terme de salines.
Sac garni de paille que met sur son épaule l'ou-
vrier qui porte un panier de sel.

ETYM. Bourre; bourreau a ici le sens de bourrelet. || Effacez le n° 8 de BOURREAU.

BOURRÉE. Ajoutez : || 4o Dans l'Aunis, sorte de jonc analogue à la rouche, qui pousse dans les terrains humides, et qui est employée comme litière, Gloss. aunisien, la Rochelle, 1870, p. 76.

BOURRELIER. ÉTYM. Ajoutez: Il y a eu une forme picarde singulière, gorrellier: xv° s. Le mestier des gorrelliers, Rec. des monum. inédits de l'hist, du tiers état, t. IV, p. 261.

BOURRER. Ajoutez: || 6o Bien remplir. Bourrer une malle de linge.

† BOUS (boû), s. m. pl. Des bous de sucre, du sucre qui a bouilli, DORMOY, Rev. contemporaine, 15 août 1870, p. 489.

ETYM. Bouillir.

+ BOUSQUER. Ajoutez : || 2o v. n. Faire le métier de bousqueur. Il est bon à bousquer.

† BOUSQUEUR (bou-skeur), s. m. Nom donné, à Nantes, à des ouvriers qu'on emploie à remuer des fardeaux, et qui ne sont pas occupés à un ouvrage ayant nécessité un apprentissage quelconque.

+ BOUSTIFAILLE (bou-sti-fa-ll', ll mouillées), s. f. Terme populaire. La bonne chère. Aimer la boustifaille.

BOUT. Ajoutez: || 11° Bouts de table, objets de service qui se mettent au bout de la table. || 14° A tout bout de champ, voy. CHAMP, no 14.

BOUTARGUE. ÉTYM. Ajoutez: Esp. botagra; de l'arabe boutarka, même sens, lequel paraît formé, d'après Ét. Quatremère, de l'article copte bou et du grec τάριχος οι τάριχον, poisson salé, fumé, DEVIC, Dict. étym.

pas

† BOUTASSE (bou-tas-s'), s. f. Nom, dans le Lyonnais, d'une pièce d'eau. Des empreintes de empreint sur le sol détrempé par les pluies le conduisirent jusqu'à un pré appartenant au sieur G.... et au milieu duquel se trouve une de ces pièces d'eau appelées boutasses dans le pays, Gaz. des Trib. 27 août 1876, p. 837, 3o col.

BOUTE-FEU. Ajoutez: || 5° Terme d'exploitation houillère. Ouvrier de choix chargé de faire sauter les mines à la poudre. M.... surveillant boute-feu à la compagnie des mines de Béthune, Journ. offic. 14 sept. 1874, p. 6522, 3o col.

† BOUTEILLAN (bou-tè-llan, ll mouillées), s. m. Nom d'un cépage rouge, dans les Basses-Alpes, les Primes d'honneur, Paris, 1870, p. 491.

BOUTEILLE. Ajoutez : REM. On lit dans J. J.

SUPPL. 7

Rousseau: Je savais que.... malgré les manœuvres et les bouteilles de Montmollin, la plupart des anciens étaient bien disposés pour moi, Confess. XII, 2a partie. Comme étre dans la bouteille est une locution qui signifie être dans le complot, on s'est quelquefois mépris sur le sens de ce passage. Bouteilles y est pris, non au figuré, mais au propre. Le pasteur et professeur de Montmollin, qui avait une cave bien garnie, était accusé par Rousseau d'avoir voulu gagner les membres de son consistoire en leur faisant boire ses meilleurs vins.

-HIST. Ajoutez : xuo s. La viez boteille, ST BERN. p. 534.

BOUTER. Ajoutez : || 8° Boutez 'dessus, mettez dessus, et, quand la situation restreint et particularise le sens, mettez votre chapeau, s'est dit dans le langage populaire du xvi° siècle. Valère à Sganarelle: Mais, monsieur, couvrez-vous, s'il vous plaît; le soleil pourrait vous incommoder. - Lucas à Sganarelle: Monsieu, boutez dessus, MOL. Méd. malgré lui, 1, 6.

ÉTYM. Ajoutez: D'après M. D'Arbois de Jubainville (Revue celtique, t. II, p. 126), bouter vient non pas du moyen-allemand bôzen, qui a subi la seconde substitution de la dentale, mais d'un mot franc bautan et par contraction botan, qui avait échappé à cette substitution, comme le vieux scandinave bauta et l'anglo-saxon beátan, dont l'eá égale

au.

BOUTEROLLE. Ajoutez: || 4° En général, renfort de métal dans lequel est creusé un écrou.

† BOUTEROUE. Ajoutez: || 2° Borne qui empêche que les essieux des voitures ne brisent les gardefous ou les angles des bâtiments; c'est là le vrai nom et le vrai emploi des bornes dans les villes, qui n'y bornent rien.

- REM. Le Complément du Dictionnaire de l'Académie et le Dictionnaire de Bescherelle font ce

mot du féminin, mais il est masculin dans les exemples suivants: Hommes, femmes et chevaux se débattaient dans la neige [sur la route du Gothard]; enfin chacun put sortir, on se comptait sur la route, lorsqu'on vit près d'un bouteroue le conducteur Renner couché sur la neige.... extr. du Journ. de Genève, dans Journ. offic. 30 nov. 1874, p. 7874, 3o col. Depuis que je vous ai vu prendre un petit monsieur par le milieu du corps et le poser délicatement sur un bouteroue, mes idées à votre égard ont changé, v. CHERBULIEZ, Rev. des DeuxMondes, 1er déc. 1874, p. 485.

HIST. XIII S. Andri Boute-roe, GÉRAUD, Paris

sous Philippe le Bel, p. 145.

BOUTE-SELLE. Ajoutez : - REM. Le boute-selle avertit les cavaliers non de monter à cheval, mais de bouter la selle, c'est-à-dire de seller le cheval. C'est à la sonnerie à cheval que l'on monte.

+ BOUTEUR (bou-teur), s. m. Terme d'exploitation houillère. Ouvrier qui déblaye le charbon abattu, et le pousse le long des tailles.

BOUTON. Ajoutez: || 6" Nodosité qui se forme dans les fils. Les filés anglais ont une supériorité remarquable sur les nôtres; ils sont très-réguliers, bien nets, sans boutons, et d'une très-grande force, Enquête, Traité de comm. avec l'Anglet. t. Iv, p. 503. || 7° Boutons du Nil, nom donné par les voyageurs à une maladie de la peau, lichen vésiculaire, commune dans les pays chauds. || 8° Bouton d'Alep, ou de Bagdad, ou de Biskara, maladie cutanée dont les habitants d'Alep, de Bagdad et d'autres villes en Syrie, et de Biskara en Afrique, sont affectés une fois en leur vie, et qui atteint les étrangers résidant momentanément en ces villes; c'est un tubercule qui s'accroît pendant quatre ou cinq mois, s'ulcère et finit par se fermer en laissant une cicatrice indélébile.

BOUTONNER. Ajoutez : || 4° Terme de salle d'armes. Toucher de coups de fleuret. Fonblanche: Ne faites pas attention! vieux jeu! (il le boutonne) touché, dix louis (à chaque coup de fleuret, une tache blanche sur l'habit).... voilà une garniture de boutons qui ne vous va pas mal, BAYARD et JAIME, le Réveil du lion, II, 7. (Cette locution vient de ce que le bouton du fleuret, étant frotté de craie, marque de ronds blancs comparés à des boutons celui qui est touché.)

† BOUTRE (bou-tr'), s. m. Sorte de petits navires arabes qui font le cabotage entre nos colonies de Mayotte, de Nossi-bé et Zanzibar Que la traite était encore pratiquée dans les parages de Zanzibar et qu'elle se faisait sur des bâtiments arabes qui sont autorisés à porter le pavillon français; ce sont de très-petits navires appelés boutres, et qui portent un assez grand nombre d'hom

mes, soit comme équipage, soit comme passagers, dans la navigation entre la Grande Terre, Mayotte et Zanzibar, AMIRAL POTHuau, Journ. offic. 7 déc. 1872, p. 7597, 2o col.

† 2. BOUVEAU (bou-vô), s. m. Terme d'exploitation houillère. Galerie de traverse qui recoupe la couche de houille; et, spécialement, galerie percée à partir des puits d'extraction ou d'aérage et recoupant la veine.

+ BOUVELEUR (bou-ve-leur), s. m. Terme de houillère. Ouvrier qui creuse les bouveaux ou galeries à travers bancs.

† BOUVETÉ, ÉE (bou-ve-té, tée), adj. Travaillé avec le bouvet. Jeudi soir on a trouvé sur la grève une certaine quantité de boîtes en fer-blanc, parfaitement bouvetées et portant l'étiquette d'un marchand de comestibles anglais, Avranchin, 29 oct. 1876.

BOUVREUIL. - ÉTYM. Ajoutez: D'après M. Gaston Paris, Mém. de la Soc. de linguist. t. 1, p. 285, bouvreuil est pour bouvereuil, équivalant à bouveret ou bouverou, petit bouvier, ainsi dit parce que cet oiseau suit volontiers le laboureur qui conduit la charrue dans les champs.

+ BOUVRIL (bou-vril), s. m. Lieu, dans les abattoirs, où on loge les bœufs.

+ BOX (boks'), s. m. Stalle d'écurie ou compartiment de wagon pour un cheval seul.

ÉTYM. Angl. box, boîte.

BOYAU. || 3° Ajoutez: || Boyau de mine, petite galerie. || Boyau de tranchée, portion d'une tranchée comprise entre deux angles.

REM. Le patois normand dit la boille, en parlant des viscères des animaux, H. MOISY, Noms de famille normands, p. 32. On rapprochera facilement cette forme de celle de plusieurs exemples de l'historique.

HIST. Ajoutez: || XIV S. Heudous li orfevres avoit fait chever [caver, creuser] un bouel souz terre, contre un bouel que Pierre a en sa maison (1303), VARIN, Archives admin. de la ville de Reims, t. II, 1re partie, p. 28. || xvo s. Ajoutez: Je n'ay mangé que tout à point: Encor y a-t-il ung boyau vuyde, Rec. de farces, p. 319.

† BRABANT (bra-ban), s, m. Petit araire à avanttrain supporté ou non sur roues; ce qui le caractérise essentiellement, c'est qu'il n'a qu'un mancheron au lieu de deux, et qu'il est très-léger, fonctionnant dans les sols très-meubles du Brabant. M. L.... cultivateur à Chauny, faisait fonctionner un brabant attelé de deux chevaux, dans une pièce de terre à lui appartenant, le Rappel du 5 janvier 1876. || Brabant simple, et double brabant, noms, dans le Pas-de-Calais, de deux espèces de charrue, les Primes d'honneur, Paris, 1869, p. 87. La Picardie opère des labours profonds avec la charrue dite double brabant, HeuZÉ, la France agricole, p. 10.

+ BRACAGE (bra-ka-j'), s. m. Nom donné, dans la Flandre française, au sarclage des blés et des avoines, les Primes d'honneur, p. 78, Paris, 1874. ETYM. L'origine probable est l'all. Brache, jachère, culture de jachère; on veut dire qu'on traite les blés comme une jachère en y détruisant les mauvaises herbes.

BRACELET. HIST. Ajoutez: || XII° S. A tant à la tiere se met L'enfes, et de son bracelet [au propre petit bras] Parmi les gambes embraça Son oncle et les piés li baisa, Perceval le Gallois, v. 17952.

† BRACHYCÉPHALIE (bra-ki-sé-fa-lie), s. f. État de brachycéphale. La brachycéphalie de certains crânes.

ÉTYM. Brachycéphale. + BRACHYMÉTROPE (bra-ki-mé-tro-p'), adj. Qui est affecté de brachymétropie.

+ BRACHYMÉTROPIE (bra-ki-mé-tro-pie), s. f. Terme d'optique et de physiologie, synonyme de myopie. ΕΤΥΜ. Βραχὺς, court, μέτρον, mesure, et ໖,

œil.

+ BRACHYNE (bra-chi-n'), s. m. Coléoptère de la famille des carnassiers, qui, poursuivi, lance à son ennemi une vapeur caustique. Nous avons en France plusieurs espèces de brachyne, le brachyne escopette, le brachyne pétard, le brachyne bombardier, H. PELLETIER, Petit dict. d'entomologie, p. 28, Blois, 1868.

BRACONNER. Ajoutez: || 2° V. a. Prendre du gibier ou du poisson par braconnage. Cet instrument [la torpille] devient en usage pour braconner du poisson, Journ. offic. 29 sept. 1872, p. 6247, tre col.

BRACONNIER. Ajoutez: || 3° Celui qui avait pour mission de faire lever le gibier. Ne pourront aussi aucuns braconniers, à raison de ladite prise [d'un loup], exiger ni prendre quelque profit.... Chartes du pays et du comté d'Hainaut, 23 oct. 1717, Magasin pittoresque, 1859, p. 23. || 4o Braconnier de pêche, celui qui pêche en contravention. Ses habitudes de braconnier de pêche, signalé comme un incorrigible et audacieux destructeur de poisson, Gaz. des Trib. 28 oct. 1876, p. 1052, 4o col.

HIST. XIV S. Ajoutez: Ilh avoit eu en ses jouenes jours falkenirs et brakenirs, chiens et sceaux, HEMRICOURT, dans les Vrayes Chroniques de J. Lebel, préface, p. x.

† BRACONNIÈRE (bra-ko-niè-r'), s. f. Lames articulées qui, dans les armures à plates, défendent le ventre et le haut des cuisses. Le tout était ordinairement en toile légèrement matelassée et garnie de mailles sous le plastron, aux emplacements des rotules et des creux des genoux et à la braconnière, A. DEMMIN, Journ. offic. 27 févr. 1869, p. 256, 5o col. La braconnière ou jupe de plates [de lames de fer plat] n'apparaît que sur les derniers sceaux équestres (1515), A. MAURY, Rev. des Deux-Mondes, 15 oct. 1874, p. 910.

ÉTYM. Forme dérivée de braca (voy. BRAIES, et comparez BRAYETTE).

+ BRAGUE. Ajoutez: - HIST. XVIo s. Il [Eleus Hippias] feut si curieux d'apprendre encore à faire sa cuisine, et son poil, ses robbes, ses souliers, ses brages, pour se fonder en soy autant qu'il pourroit et soubstraire au secours estrangier, MONT. IV, 97.

+ BRAGUER (bra-ghé), v. n. Terme vieilli. Se vanter, faire le fendant.

HIST. XVI s. Et que peut-estre on voit mainte qui brague, Qui beaucoup près n'est point si bonne bague, CL. MAROT, I, 405.

ETYM. Norm. brague, vif, emporté, proprement qui fait du bruit; wallon, bragarz, les jeunes gens qui, enrubannés, empanachés, l'épée au côté, font les honneurs d'une fête de paroisse (xvI S. L'autre sera querelleux avec ses voisins, et rude à ses sujets, et n'aprouvera autre vie que celle qui consiste à faire le braguard en la maison, LANOUE, 116); angl. to brag, se vanter, braggart, vantard, du norois braka, faire du bruit, faire de l'étalage, dont le radical se confond avec le gothique brikan, rompre. De la sorte, braguer et brigue remonteraient à une racine commune (voy. BRIGUE au Supplément).

1. BRAI. Ajoutez : || 2o Arbre à brai, un arbre de Manille dont le nom scientifique est inconnu, et qui fournit une résine employée dans les constructions navales, BAILLON, Dict. de bot. p. 247. + BRAIDISME (brè-di-sm'), s. m. Synonyme d'hypnotisme, du nom de James Braid, médecin anglais, qui a publié en 1843 un livre sur ce sujet. M. J. P. Philips, ajoutant aux idées de J. Braid les siennes propres, a réuni.... dans son Cours théorique et pratique de braidisme, imprimé en 1860, des faits qui..., ALFRED MAURY, la Magie et l'Astrologie, 2o part. p. 434, 1864.

4. BRAIES. HIST. Ajoutez: || XVI s. Platon dict que qui eschappe, brayes nettes, du maniement du monde, c'est par miracle qu'il en eschappe, MONT. IV, 132.

+ BRAILLÉ, ÉE (bra-llé, llée, il mouillées), part. passé de brailler 2. Se dit des harengs salés et remués avec la braille (voy. BRAILLE et BRAILLER 2 au Dictionnaire). Harengs braillés en vrac.... harengs braillés en tonnes, Monit. univ. 30 sept. 1867, p. 1256, 5o col.

4. BRAILLER.

HIST. || XVI S. Ajoutez: Pour moy, je l'ay passée [la gravelle] jusques à cette heure avecques un peu meilleure contenance, et me contente de gemir sans brailler, MONT. Ш, 201. + BRAILLERIE (bra-lle-rie, ll mouillées), s. f. Action de brailler.

HIST. XVI s. Ils [MM. de Guise] commanderent si modestement.... que, par deux ou trois doux mots qu'ils disoient, le monde se reculoit de soy mesmes.... plus cent fois que par une infinité de brailleries, poussemens et impatiences, BRANT. Duels.

BRAISE. Ajoutez: || 4o Dans l'argot des ateliers, de la braise, de l'argent, c'est-à-dire de quoi faire bouillir la marmite. Là, ce dernier, pour montrer qu'il n'entrait pas en ménage sans braise, exhiba à son pays deux billets de 100 fr., Gaz. des Trib. 30-31 oct. 1876, p. 1061, 1o col.

† 2. BRAME (bra-m'), s. f. Terme de métallurgie. Masse de fer préparée pour faire de la tôle. Pour la fabrication de nos grosses tôles de construction, nous procédons ainsi: nous prenons des fers en barres;.... nous les mettons au four, nous les fondons pour obtenir une masse que nous appelons une brame, qui est destinée à passer sous le gros marteau-pilon pour y recevoir sa forme définitive, puis à être représentée au feu pour y être fortement chauffée de manière à pouvoir être, sous le laminoir, convertie en une feuille de tôle, Enquête, Traité de comm. avec l'Anglet. t. 1, p. 37. + BRAMÉE (bra-mée), s. f. Cri du cerf et de certains autres animaux. En nous voyant, elle [une vache] pousse une longue bramée, Mme DE GASPARIN, Au bord de la mer.

REM. Bramer se dit du cerf; pourtant Marot l'a dit en parlant des bœufs; Mme de Gasparin peut s'appuyer sur cette autorité.

BRAN. Ajoutez: '| 5° Bran d'agace, nom, en Belgique, de la gomme du cerisier, du prunier et des autres arbres qui portent des fruits à noyaux, Rev. critique, 20 mars 1875, p. 186.

BRANCARD. Ajoutez: || 3° Nom qu'on donne dans les hôpitaux aux lits supplémentaires. Dans les cas urgents, elle [l'administration de l'assistance publique) n'hésite pas à faire dresser des couchettes supplémentaires, qu'en termes techniques on nomme des brancards, et qu'on installe momentanément dans le milieu des salles qui ne sont pas trop encombrées, MAXIME DU CAMP, Rev. des Deux-Mondes, 1er août 1870, p. 523.

† BRANCARDER (bran-kar-dé), v. n. Faire l'office de brancardier d'ambulance.

† BRANCARDIER. Ajoutez : || 3° Homme qui va chercher les blessés sur des brancards.

BRANCHAGE. Ajoutez : - REM. On trouve quelquefois branchage pour branchement. On construit en ce moment, sous l'avenue de la ChapelleSaint-Denis, un branchage d'égout collecteur d'une grande importance,... Journ. offic. 20 janvier 1875, p. 514, 3o col. C'est un emploi tout à fait impropre et abusif.

HIST. XVI s. Ajoutez: Escourter et esclaircir le branchage de ce tige foisonnant en trop de gaillardise, MONT. III, 98.

BRANCHE. Ajoutez: || 13° Petite succursale d'une banque, d'une compagnie. Ces banques d'Écosse ont de petites succursales, des délégations, des branches, comme on les appelle, dans chaque village, Journ. offic. 29 janv. 1873, p. 648, 2o col. Attendu que les articles 31 des statuts de la branche l'Incendie et 35 de ceux de la compagnie d'assurances sur la vie stipulent l'un et l'autre que le directeur peut être révoqué par l'assemblée générale, Gaz. des Trib. 23 août 1876, p. 820, 4o col. || 14° Dans l'exploitation du bois de flottage, portion d'un coupon. Un coupon prend quatre branches dans lesquelles il entre six mises ou portions de 0,72, plus deux petites mises de 0,11 environ appelées acoulures, Mém. de la soc. centrale d'agric. 1873, p. 266. || 15° Terme d'hippologie. On dit qu'un cheval a de la branche, quand il a le garrot bien sorti, la tête petite, et l'encolure longue et bien portée.

† BRANCHELLIONS. La définition est mauvaise; voici la véritable: Genre de petites sangsues ou hirudinées à respiration branchiale et non cutanée, parasites des poissons et des tortues.

- ETYM. Branchellion de Savigny, contraction de branchiobdellion de Rudolphi, de branchio

bdelle.

† BRANCHEMENT. Ajoutez : Les branchements de plomb des services de prise d'eau pour usages divers, Journ. offic. 19 nov. 1873, p. 7057, 2o col † BRANCHIOBDELLE (bran-chi-o-bde-l'), s. f. Genre de sangsues à respiration branchiale, parasites des crustacés et des mollusques.

+ BRANDIN (bran-din), s. m. Nom donné aux chevaux de l'arrondissement de Saint-Amand (Cher); ils sont légers et excellents, les Primes d'honneur, p. 366, Paris, 1874.

† BRANDISSEUR (bran-di-seur), s. m. Néologisme. Celui qui brandit. Hérauts d'armes et brandisseurs des insignes royaux au sacre de Bonaparte, ils rempliront les mêmes fonctions au sacre de Charles X, CHATEAUBR. Mém. d'outre-tombe (éd. de Bruxelles), t. II, Suite des Cent-Jours.

4. BRANDON. - ETYM. Ajoutez: D'après M. d'Arbois de Jubainville (Rev. celtique, t. II, p. 126), brandon vient non pas de l'ancien haut-allemand brant, tison, encore moins de l'allemand moderne Brand, incendie, mais du franc brand, dont l'existence est prouvée par le nom propre Childe-brandus, et qui a le sens de brûler, d'incendier.

BRANLE-BAS. ÉTYM. Ajoutez: En cas de combat, le capitaine fait arborer le pavillon, ôter les dunettes, les cloisons, les coffres, coffres, les branles, et fait tout porter à fond de cale, enfin fait mettre en ordre tout le vaisseau, Corresp. de Colbert, t. III, II, р. 313.

BRANLER. -HIST. || XVI s. Ajoutez: Tous chalans sont tenus de bransler [suspendre la marche], arriver, venir à la chambre de ladite recepte, MANTELLIER, Glossaire, Paris, 1869, p. 14.

+ BRANTARD (bran-tar), s. m. Dans le canton de Vaud, ouvrier qui porte la brante.

+ BRANTE (bran-t'), s. f. Dans le canton de Vaud, hotte ou baquet en bois qui sert à transporter à dos d'homme le raisin.

+ BRANTÉE (bran-tée), s. f. Dans le canton de Vaud, une pleine brante.

BRAQUEMART. Ajoutez : - REM. La définition précise de braquemart est: épée courte, large, plate, à deux tranchants très-aigus.

† BRAQUER (bra-ké), v. a. En Picardie, biner les pommes de terre (comp. BRACAGE, au Supplément).

† 2. BRAQUET (bra-kè), s. m. Voy. BOULINAGE 2. BRAS. 11° Ajoutez: || Bras ou genou de l'aviron, la partie depuis le point d'appui jusqu'à la main du rameur.

BRASIER. HIST. Ajoutez : || XVIo S. [Scevola] pour montrer quel il estoit, s'estant faict apporter un brasier, ier, veit et souffrit griller et rostir son bras, jusques à ce que l'ennemy mesme, en ayant horreur, commanda oster le brasier, MONT. 1, 307. † BRASSEMENT (bra-se-man), s. m. Action de

brasser la bière.

HIST. XIV S. Le brassement de la cervoise et godale (1385), VARIN, Archives admin. de la ville de Reims, t. III, p. 650.

BRAVE. - ÉTYM. Ajoutez: Comme il n'y a, sur l'origine de ce mot, que des conjectures, il convient d'ajouter ici celle de M. J. Storm, Romania, avril 1876, p. 170: Brave est récent dans le français; il appartient au provençal, à l'italien et à l'espagnol. Reprenant l'idée de Ménage, M. Storm le tire du latin rabidus, enragé, par l'épenthèse d'un b (brabidus), comme dans b-ruire et b-raire. De brabidus vient l'ancien ital. braido, homme leste, agile. Braido a donné brado, qui conserve le sens primitif: bue brado, taureau sauvage. D'autre part, brabidus, par l'intermédiaire fictif de bravio, est devenu bravo. En espagnol, on a bravio et bravo: caballo bravo, cheval sauvage, non dressé, los Indios bravos, les Indiens sauvages, mares bravas, mers agitées. En provençal, cavalh braidiu, cheval fougueux, hennissant. M. Storm rappelle des emplois latins de rabidus avec le sens roman de bravo: rabidum Pelorum, Lucain; rabies cælique marisque, Virgile; rabidi canes, Lucrèce; rabidi leones, Horace. D'après cette théorie de M. Storm, le thème brabidus (rabidus) ne

ÉTYM. Branchie, et βδέλλα, sangsue. + BRANCHIPE (bran-chi-p'), s. m. Genre de serait pas étranger à la langue d'oc, où il se troucrustacés branchiopodes d'eau douce et salée.

ÉTYM. Branchie, et ποῦς, pied. BRANDADE. ÉTYM. L'étymologie véritable est le provenç. brandar, remuer, agiter, à cause que la morue en brandade doit être agitée pendant tout le temps de la cuisson; le même que brandir. 4. BRANDE. || 1o Ajoutez: On coupe dans ma commune, les brandes à l'âge de huit ou dix ans, pour chauffer les fours ou les vendre à Casteljoux, et on n'arrache les troncs qu'après une période de quinze ou vingt ans, pour les carboniser, Enquête sur les incendies des Landes, p. 253. L'ajonc, le genêt, l'arbousier, la brande et le chêne sont six essences qui, réunies à l'aiguille du pin, forment un puissant aliment aux incendies, ib. p. 242.

verait sous la forme braidir, crier, hennir, braidif, criard, hennissant.

BRAVERIE. Ajoutez: || 2o De braverie, par bravade, en guise d'exploit. Une bande de femmes équipées en amazones lui firent, de braverie, une salve de mousquetades, MALH. Lexique, éd. L. Lalanne.

BRAVOURE. Ajoutez : - REM. Bouhours, 'Doutes sur la langue française, p. 54, dit que disculper et bravoure nous viennent peut-être de Mazarin. M. Allou, Essai sur l'universalité de la langue française, in-8°, 1828, cite, p. 426, un livre publié à Bruxelles en 1701, et dont l'auteur dit que <<< bravoure, venu avec Mazarin, parut d'abord trèsbizarre, et causa un grand désordre dans la république des lettres. >>>

BRAYETTE. Ajoutez: || Anciennement, ce mot désignait une sorte d'étui qui se portait à la fente du haut-de-chausses et qui était d'une forme trèsindécente. || Pantalon à brayette, pantalon fendu par devant.

† BREAK (brèk), s. m. Voiture ayant un siége sur le devant et deux autres derrière dans le sens de la longueur se faisant face; c'est comme un petit omnibus découvert.

BREBIS. ÉTYM. Ajoutez: Vervecem, au sens général de bête ovine: arietem immaculatum de vervecibus, se trouve dans un texte du vi siècle (voy. Rev. crit. 28 mai 1870, p. 347).

BRÈCHE. Ajoutez : || 8° Nom donné par Engramelle à la noctuelle du bouillon-blanc, noctua verbasci.

a

des

+ BRÉCHÉ, ÉE (bré-ché, chée), adj. Qui brèches; se dit, dans le Jura, d'une défectuosité dans les fromages. Suivant les circonstances, les fromages peuvent être bréchés, éraillés, chailleux, mille-yeux, gercés, GAREAU, Mém. Soc. gén. d'agric. 1874, p. 94.

BRÈCHE-DENT. Ajoutez : - HIST. XIII s. Guillelmus dictus brichedent, Charte, dans GUÉRARD, Cartul. de Notre-Dame de Paris, t. II, p. 97.

ÉTYM. Ajoutez : M. Darmesteter, Format. des noms composés en français, p. 134, a discuté l'explication grammaticale de ce mot composé. « Brèche-dent est-il composé de brèche, s. f. et de dent, de sorte que le sens serait une brèche de dent, et, par synecdoque, un homme qui a une brèche aux dents? Cette composition serait tout à fait irrégulière; d'ailleurs le genre de brèche-dent s'y oppose. Il est plus simple d'y voir un composé verbal. Brécher a existé au sens de faire brèche. Un brèche-dent serait donc celui qui brèche ses dents, c'està-dire qui a les dents bréchées. On ne voit pas, il est vrai, d'autres exemples de composés de la sorte où le verbe, au lieu d'indiquer une action présente, indique une action passée. Mais ce changement de temps s'explique et par l'impossibilité d'exprimer la chose autrement et par la nécessité de suivre le procédé habituel de formation des composés verbaux. » † BREDALER.

ÉTYM. Ajoutez: Brédaler, terme technique, est le même que le picard berdaler, gronder entre ses dents, qui est le même que l'anc. français berdeler, qui signifie marmotter entre ses dents, et qui est de même origine que bredouiller (voy. BREDOUILLER, au Dictionnaire et au Supplément).

BREDOUILLÉ. Ajoutez: || Fig. Qui paraît bredouillé, en parlant d'un écrit, d'une lettre. Parère m'a écrit une lettre toute bredouillée de compliments et de protestations, sév. Lett. à Mme de Grignan, 8 janv. 1676, dans Lett. inédites, éd. Capmas, t. 1, p. 395.

BREDOUILLER. Ajoutez : - HIST. XIII S. Ainz c'on ait dit deus misereles [misérérés], Ont il dites et murmulées, Bauboiées et bredelées Et leur heures et leur matines, GAUTIER DE COINSY, les Miracles de la sainte Vierge, p. 485 (abbé Poquet). Que bredeler représente bredouiller, cela est prouvé par le picard, qui dit encore aujourd'hui berdeler.

+ BREHON (bre-on), s. m. Terme d'histoire. || 1° Dans l'ancienne Irlande, sorte de fonctionnaires religieux. Les brehons ressemblent extrêmement aux druides, E. DE LAVELEYE, Rev. des DeuxMondes, 15 avril 1875, p. 788. || 2° Recueils de lois, dans l'ancienne Irlande. Les brehons, qui ont donné leur nom à ces recueils de lois [the brehon laws], offrent la plus grande ressemblance avec les druides de la Gaule, tels que César nous les fait connaître, E. DE LAVELEYE, les Lois des brehons, p. 787. + BRÊLAGE (brê-la-j') s. m. Terme de pontonnier. Disposition ayant pour but de fixer sur les corps de support les poutrelles destinées à porter le tablier d'un pont. || Action d'établir cette disposition.

ÉTYM. Le même que brellage. + BRÊLER (brê-lé), v. a. Faire le brêlage. ETYM. Le même que breller.

† BRELINGUE (bre-lin-gh'), s. f. Une brelingue, c'est-à-dire une voiture qui a de l'âge, du service, des antécédents de fatigue et d'épuisement, R. TÖPP. FER, Nouv. Voyages en zig-zag.

ÉTYM. Forme de berlingot (voy. ce mot), très

usitée à Genève et dans la Suisse romande.

+ BRELOQUET (bre-lo-kè), s. m. Sorte de breloques. Spécialité de breloquets, fantaisie et armoiries, Alm. Didot-Bottin, 1876, p. 703, 4o col.

† BRENAGE (bre-na-j'), s. m. Terme de féodalité.

Obligation d'héberger les chiens du seigneur (pro- | et sa vie ensement, Hist. litt. de la Fr. t. XXVI, ❘ substantif par Sainte-Beuve: Il [Léopold Robert]

prement, obligation de fournir du son pour les nourrir). Brenage vaut quinze muids d'avoine par an, MICHELET, Orig. du droit, p. 254.

ÉTYM. Bran, son.

+ BRENÉE (bre-née), s. f. Dans l'Aunis, pâtée pour les bestiaux composée principalement de bran ou son, Gloss. aunisien, p. 77.

ÉTYM. Bren ou bran, son.

+ BRENIER (bre-nié), s. m. Anciennement, officier chargé de lever le droit de brenage. || On disait aussi bernier.

+ BRENTE (bran-t'), s. m. Coléoptère de la famille des rhynchophores; ils sont la plupart exotiques, H. PELLETIER, Petit dict. d'entomol. p. 59, Blois, 1868.

p. 122.

+ BREVETABILITÉ (bre-ve-ta-bi-li-té), s. f. Qualité de ce qui peut recevoir un brevet. M. B.... l'a frappé [un jugement] d'appel incident, en ce qu'il aurait reconnu à tort la brevetabilité et la contrefaçon, Gaz. des Trib. 4 et 5 juill. 1870. Attendu, sur le moyen subsidiaire de la non-brevetabilité de l'invention de T..., et sur la nullité du brevet, pár suite d'une description insuffisante, ib. 31 janv. 1875, p. 102, 4o col.

+ BREVETABLE. Ajoutez: Le tableau mécanique de M. L..., appliqué aux agences hippiques, constitue une invention brevetable, Gaz. des Trib. 12 avr. 1870.

4. BREVETER. Ajoutez: || 2° En un autre sens, garantir par l'obtention d'un brevet une invention, en parlant non de l'autorité qui accorde le brevet, mais de l'inventeur qui se le fait donner. Qu'il [Meyer] rappelle qu'il a déjà breveté l'application de ces propriétés aux perles factices, dont la fabrication fait l'objet de son brevet du 30 novembre 1866, Gaz. des Trib. 4 et 5 juill. 1870.

BRÉSIL. REM. Au lieu de la remarque, mettez ceci: L'Académie observe qu'on dit aussi bois de Brésil. Cette observation a besoin d'explication; car, telle qu'elle est, elle ferait croire que le brésil tire son nom du Brésil, tandis qu'au contraire c'est le Brésil qui tire son nom du brésil. On peut écrire bois de brésil ou bois de Brésil. Dans le premier cas, ce sera du bois de l'arbre brésil; dans le second cas, le bois de Brésil ou de Fernambouc désignera particulièrement la cx-que] ne nous eust relevé du bourbier: sa mercy, salpinia echinata, Lmk.

BRÉSILLÉ. Ajoutez: - REM. Mandez-moi si vous dormez, si vous n'êtes point brésillée, sév. 13 nov. 1675. M. Regnier dit en note: Brésillée, devenue rouge, c'est l'explication que M. Littré donné du mot; un des sens de brésiller est teindre avec le bois rouge appelé brésil. Nous devons toutefois ajouter que ce mot signifie aussi < rompre par petits morceaux, » et « réduire en poudre à force de sécheresse, et qu'en comparant ce passage à quelques endroits des lettres suivantes, on pourrait être tenté de prendre ici brésilleř dans cette seconde acception; voyez particulièrement: Parlez-moi de vous, ma chère enfant; comment vous portez-vous? votre teint n'est-il point en poudre? êtes-vous belle quand vous voulez? sév. 4 déc. 1675; et: J'approuve vos bains, ils vous empêchent d'être pulvérisée, sév. 4 sept. 1676.

BRÉSILLER. ÉTYM. Ajoutez: En Normandie, on dit d'un mets trop salé, qu'il est brésillé de

sel.

† BRESSAN, ANE (brè-san, sa-n'), adj. Qui appartient à la Bresse, ancienne province de France. Le patois bressan.

+ BRESTE. Ajoutez: - HIST. XVI s. Le plaisir y est singulier de voir les oisillons.... le braver et se moquer de lui [le duc ou la chouette), et, au bout de tout cela, se sentir pris par les griffes avec le brei ou bien par le glu, dont ils se treuvent empestrés en leur pennage, O. DE SERRES,

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+ BRETON (bre-ton), s. m. Nom d'un idiome néo-celtique parlé en Basse-Bretagne.

† BRETTER. || 1o Ajoutez: En avril 1679, lorsque le Puget présenta son état de dépenses, l'intendant Arnoul écrivait à Colbert que le bas-relief n'était que dégrossi, et que la figure de Milon n'était pas entièrement finie, et qu'il y en avait une partie qui n'était encore que brettée, c'est-àdire ébauchée, J. DUMESNIL, Hist. des amat. français, t. II, p. 369.

+ BREUILLES. Ajoutez: || 2o Au sing. Breuille de filasse, partie grossière de la filasse. D. Avec quoi avez-vous mis le feu? - R. Avec des allumettes, de l'amadou, de la breuille de filasse et de la paille (interrogatoire d'un incendiaire en 1876), Gaz. des Trib. 11 juin 1876, p. 570, 4o col. Interrogé où il a acheté les allumettes, l'amadou, le briquet, la pierre à fusil et la filasse avec lesquels il a mis le feu, a dit qu'il les avait chez lui, qu'il les y a pris, qu'il ne s'est servi que de breuilles de filasse et de paille qu'il a prise dans le grenier de Pierre Hébert, ib. p. 571, 2o col.

+ BREULE (breu-l'), s. f. Nom, dans le Calvados, d'une bricole que l'on met aux vaches et aux taureaux, pour les empêcher d'atteindre les branches des pommiers et de manger les fruits, les Primes d'honneur, Paris, 1870, p. 48.

BREVET. HIST. Ajoutez: || XIV s. Par dessus Dieudonné [un saint personnage].... Y avoit un brievet au Dicu commandement Qui devisoit son nom

BRÉVIAIRE. - HIST. Ajoutez: || XVIo s. Nous aultres ignorants estions perdus, si ce livre [Plutarnous osons à cett' heure et parler et escrire; les dames en regentent les maistres d'eschole; c'est notre breviaire, MONT. II, 41.

+ BRÉZEGAUD (bré-ze-gô), s. m. Nom d'un fromage. Le fromage brézegaud a du rapport avec le fromage rebléchon, mais il est plus délicat; on le fabrique dans la vallée de Beaufort (Savoie), HEUZÉ, la France agricole, carte no 44.

† BRI (bri), s. m. Voy. BRY au Supplément. BRIBE. HIST. || XVIo S. Ajoutez: En cette occasion de trousser mes bribes et de plier bagage [mourir], je prends plus particulièrement plaisir à ne faire gueres ny de plaisir ny de desplaisir à personne en mourant, MONT. IV, 122.

+ BRICHET (bri-chè), s. m. Synon. populaire de bréchet; il se trouve dans MOL. D. Juan, II, 1.

BRICÓLE. || 2° Ajoutez: || De bricole s'est aussi dit populairement pour faux, postiche. Tout ce qui sort de l'imprimerie d'un certain Duchêne de bricole, n'est pas de moi.... L. du P. Duchêne, l'Ami des soldats, p. 16. || 9o Tromperie, mauvais expédient. Tenir à demi sa parole C'est une méchante bricole, CORN. Lexique, Marty-Laveaux. || 10° Travail de hasard, mal rétribué. L'ouvrier dit qu'il fait des bricoles, de la bricole, en prenant du travail où il en trouve en attendant que son métier ordinaire reprenne. Cette expression est tirée de la bricole qu'on se met au cou pour traîner les petites voitures.

BRICOLER. Ajoutez: || 4° Agiter, jeter çà et là. Être impliqué dans le tumulte des affaires et bricolé de leur flux et reflux perpétuel, MALH. Lexique, éd. L. Lalanne. Il n'y a école de dialectique où ce sophisme n'ait été bricolé, ID. ib.

+ BRIDAGE (bri-da-j'), s. m.. Appareil de cordes pour retirer des fosses les ouvriers vidangeurs. Qu'ils avaient négligé de fournir des bridages et un flacon de chlorure de chaux pour prévenir l'asphyxie; enfin, qu'aucun ouvrier chargé de tenir la corde bridage n'avait été placé à l'extérieur de la fosse, Gaz. des Trib. 5 et 6 sept. 1870.

BRIDER. || 6o Ajoutez: || Fig. Brider la potence, voy. POTENCE au Supplément.

BRIEF. Ajoutez cet exemple de brief au masculin: Je vous ai écrit assez au long par le passé pour me dispenser [me permettre] d'être brief à cette heure, MALH. Lexique, éd. L. Lalanne.

+ BRIER. Ajoutez: || 2o Passer le chanvre au brioir. || Dans l'Aunis, on dit brayer ou bréger, Gloss. aunisien, la Rochelle, 1870, p. 77.

+ BRIÈRE (bri-ê-r'), s. f. Nom donné, dans la Loire-Inféricure, aux tourbières, les Primes d'honneur, Paris, 1873, p. 138.

+ BRIÉRON (bri-é-ron), s. m. Nom donné, dans la Loire-Inférieure, aux ouvriers qui taillent la tourbe en mottes, les Primes d'honneur, Paris, 1873, p. 138. BRIÈVETÉ.

HIST. || XVI S. Ajoutez: Clearchus, qui commandoit les Grecs du party de Cyrus, les mena tout bellement à la charge, sans soy haster; mais, à cinquante pas près, il les meit à la course, esperant, par la briefveté de l'espace, mesnager leur ordre et leur haleine, MONT. 1, 355. BRIGAND. Ajoutez: REM. Brigande, employé comme adjectif par Mirabeau (et par Corneille; Traître qui te fais fort d'une troupe brigaade, Lexique, éd. Marty-Laveaux), l'a été comme

s'en était tenu à copier, en l'arrangeant pour ce rôle, une des belles brigandes de Sonnino, Causeries du lundi, t. x, L. Robert.

BRIGANDER. Ajoutez: || 2° V. a. Ravir, conquérir par brigandage. Qu'importe combien il [Alexandre] a brigandé de royaumes? MALH. Lexique, éd. L. Lalanne.

+ BRIGANDEUR (bri-gan-deur), s. m. Celui qui brigande, spoliateur. Un père ne sera pas en son bon sens, qui par testament laissera pour tuteur à son fils un brigandeur ordinaire de pupilles, MALH. Lexique, éd. L. Lalanne.

BRIGANDINE. Ajoutez: - REM. Voici la description complète de la brigandine: armure composée de lames articulées, placées à recouvrement, liées entre elles par des rivets dont on voit les têtes; cette armure, très-employée au xve siècle, était celle de l'archer à cheval des compagnies d'ordonnance, et souvent celle du gentilhomme qui ne pouvait se procurer une armure de plates, PENGUILLY L'HARIDON, Catal. du Musée d'artillerie, p. 222.

+ BRIGNOLETTE (bri-gno-lè-t'), s. f. Voy. BRIOLETTE au Supplément.

BRIGUE. ETYM. Ajoutez: L'origine de ce mot était laissée à un radical brik qui demeurait indéterminé. M. J. Storm, Romania, avril 1876, p. 174, pense que ce radical est germanique: allem. brechen, rompre; bas-allem. breken; angl. to break; goth. brikan. Le thème brikan a formé d'abord brigare, bregare, rompre, faire du bruit, se quereller; en catal. bregar, broyer, quereller. L'ital. briga s'emploie surtout dans le sens d'ennui, querelle, affaire difficile et aussi tourbillon de vent: Ombre portate dalla detta briga, DANTE, Inf. v, 49.

BRIGUER. Ajoutez: || 3o Briguer quelqu'un, le solliciter. Qu'il sera glorieux que, sans briguer personne, Ils [vos hauts faits] fassent à vos pieds apporter la couronne, CORN. Lexique, éd. Marty

Laveaux.

BRILLANTER. Ajoutez: || 3° Donner du brillant au fil. Mécaniques à étirer et brillanter les fils de tout genre, Alm. Didot-Bottin, 1871-1872, p. 1134, 3o col.

+ BRILLANTINE (bri-llan-ti-n', ll mouillées), s. f. || 1° Percale lustrée pour doublures. || 2° Espèce de pommade pour lustrer les cheveux.

+ BRILLEMENT. Ajoutez: La vie où vous êtes, pour ce qu'elle est frappée d'un brillement extérieur, donne incontinent une ombre épaisse à ceux qui s'y arrêtent, MALH. Lexique, éd. L. Lalanne. Ame vraiment solide et bâtie sur la pierre; âme d'autant plus à estimer qu'il ne paraît rien en elle de ces brillements qui flattent les sens des hommes! SAINT-CYRAN, dans SAINTE-BEUVE, Port-Royal, t. 1, p. 131, 3o édit.

1. BRILLER. - REM. Briller dans la conversation, très-reçu aujourd'hui, était nouveau dans le courant du xvII° siècle. « Voici encore d'autres façons de parler assez nouvelles, briller dans la conversation: Il y a des gens qui ont beaucoup d'esprit et qui ne brillent point dans la conversation, >>> BOUHOURS, Entret. d'Ariste et d'Eugène, II. 2. BRILLER (en termes de chasse). Ajoutez: || XVI s. Les brillants epaigneuls se mettent en campagne, Qui de çà, qui de là, et en bien peu de temps Deffont, sans s'arrester, les environs des champs, GAUCHET, Plaisir des champs, p. 242.

- HIST.

+ BRILLOLETTE (bri-llo-lè-t', ll mouillées), s. f. Diamant brut ayant la forme d'une poire, dans lequel on coupe des facettes dans tous les sens, CH. BLANC, l'Art dans la parure, p. 315.

+ BRIMADE (bri-ma-d'), s. f. Dans l'argot des écoles et surtout des écoles militaires, vexations, épreuves que les anciens font subir aux nouveaux. + BRIMBALANT, ANTE (brin-ba-lan, lan-t'), adj. Qui branle, qui oscille. Nos sots pourpoints, nos brimbalantes chausses, ST-AMANT, Epit. divers.

† BRIMER (bri-mé), v. a. Infliger une brimade. BRINDE. Ajoutez: - REM. La brinde est, comme le toast anglais, une proposition de boire à quelqu'un, comme on voit dans cet exemple de Lesage: Pour mieux la célébrer, on les fit asseoir à table l'un auprès de l'autre; on leur porta des brindes; chacun leur fit fête, LESAGE, Gil Blas, x, 9. Nous avons abandonné notre ancien mot pour adopter le nouveau, venu d'Angleterre. Toutefois, chose singulière, brinde était une importation étrangère comme l'est toast.

ETYM. Ajoutez: Le patois romand, à côté de brinde, dit bringue, ce qui confirme l'étymologie

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