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rizon compris entre la méridienne et la trace d'un plan vertical. De l'arabe as-semt, que les astronomes orientaux emploient dans le même sens', et qui est aussi le mot dont nous avons fait zénith.

Azотн. Terme d'alchimie. Prétendue matière première des métaux. (Littré. C'est le mercure, az-zaouq. (Voy. ASSOGUE.) On trouve, dans Du Cange, azoch et azoth, substance ainsi définie, d'après Le Baillif (Dict. spagyr.): << Universalis medicina, paucis cognita, unica medela, lapis physicus; alii putant mercurium corporis metallici.» Dans le manuscrit latin du XIV siècle, n° 7156, anc. fonds de la Bibl. nat., déjà cité, on lit : «azoc, id est argentum vivum,» et dans le man. 7147: «azoth vero est argentum vivum 2. » Enfin, dans la synonymie qui accom

BAAL. Le nom de cette divinité assyrienne, que nous avons pris dans la Bible, se retrouve dans toutes les langues sémitiques: en hébreu hy baʼal, maître, seigneur; en arabe ba'l, maître, mari. Dans l'une et l'autre langue, le verbe ba'al signifie être maître de, prendre pour femme.

BABIROUSSA. Espèce de porc de l'archipel Indien. On trouve ce nom écrit de diverses manières: babirosa, babironsa, et même barbiroussa, comme s'il signifiait barbe rousse. C'est le malais babi-rousa, littéralement cochon-cerf, nom qui lui vient des deux longues défenses recourbées qui traversent le dessus de son museau.

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BACBUG. Dans Rabelais, la dive Bacbuc est la dive bouteille de l'hébreu prapa baqbouq, bouteille, flacon.

BADAMIER. Arbre de l'Inde qui donne des amandes d'un goût excellent. (Littré.) Quelque plaisant a imaginé d'interpréter ce nom par bois de damier, étymologie que reproduisent tous nos dictionnaires. Le badamier est tout simplement l'arbre qui produit les bādām pist, c'est-àdire, en langue persane, les amandes. A la fin du siècle dernier, ces amandes servaient de monnaie dans l'Inde, concurremment avec les cauris. « J'ai remarqué dans mon premier voyage, dit Stavorinus", que les cauris servent de petite monnaie au Bengale; à Surate, on emploie pour

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pagne la traduction latine de Razi, par Gérard de Crémone3, on trouve «asoch, argentum.» Ici l'absence du mot vivum est sans doute l'effet d'une erreur typographique.

AZUR. Mot très-ancien dans les langues romanes, et qui remonte, chez nous, au moins au x1° siècle. Esp. et portug. azul, ital. azurro, bas lat. azurrum, azura, azolum. C'est l'arabe lazwerd, ou s ladjwerd, venu du persan lajouwerd. Le l initial a sans doute été pris pour l'article, ce qui explique son absence dans les mots européens que nous venons de citer. Du reste, on le retrouve dans le bas latin lazulum, lazurius, lazur et dans le bas grec λaloúpiov. Nous l'avons aussi conservé dans l'expression lapis-lazuli.

cet effet des amandes appelées badams, dont la valeur, comme on se l'imagine bien, varie beaucoup plus que celle des autres pièces de monnoie.»

BADIANE. Arbre de la Chine (Ilicium anisatum) dont les capsules, connues sous le nom d'anis étoilé, servent à faire diverses liqueurs, telles que l'anisette de Hollande ou ratafia de Boulogne. Esp. badian, badiana. Du persan ļļ būdiān,

anis.

BAÏRAM. Fête turque qui succède au jeûne du Ramadan. C'est la transcription du ture baïrām. Soixante et dix jours plus tard, on célèbre le grand-baïram ou courban-baïram; courban est l'arabe qourbān, sacrifice.

BAKCHICH. Cadeau, pourboire en Turquie, en Égypte, en Perse, etc. «Nous prenons nos billets et nous sommes poursuivis dans la gare par un employé arabe qui nous demande un bakchich pour nous avoir passé nos billets. » (Guill. Lejean 5.) C'est un mot persan bakhchich, du verbe bakhchiden, donner. Bocthor (au mot pourboire) écrit bagchich, ce qui est une orthographe

corrompue.

BALAIS (Rubis). Esp. balax, balaxo, balaja; portug. balax, ital. balascio, bas lat. balascius. De l'arabet balakhch, venant du persan badakhchān, nom du

pays d'où l'on tire ces gemmes. « C'est dans les montagnes de Badakschran que se trouve la mine de rubis que les Orientaux appellent badakhschiani ou balakhschiani, et que nous nommons rubis balays. » (D'Herbelot.) « Pour ce qui est du rubis..., on l'appelle aussi balacchani, pierre de Balacchan, qui est le Pégu", d'où je juge qu'est venu

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le nom de balais qu'on donne aux rubis couleur de rose. » (Chardin'.) Marco Polo appelle ce même pays Balasian et les rubis balaxi ou balasci.

On voit par ces citations combien peut varier sous une plume européenne la transcription d'un même mot oriental.

BALDAQUIN. Esp. baldaqui, baldaquin, balduquino; ital. baldacchino; bas lat. baldakinus, baldekinus, baudakinus, baudekinus, baldekinius. Du nom de la ville de Baghdad sta, qu'on écrivait au moyen âge Baldac ou Baudac, en italien Baldaco. Baldaquin et ses congénères sont des adjectifs formés sur ce nom ainsi altéré, et qu'il est fort inutile de vouloir tirer directement de l'adjectif arabe olde baghdadi. Ce dernier mot, ainsi que baldaquin, a signifié d'abord une riche étoffe fabriquée à Baghdad et servant à faire des tentures; de là est venue la signification actuelle.

BALERON OU BALÉRONG. Salle d'audience où le souverain malais rend la justice. En malais balerong ou hale-rouang. Balé employé seul signifie de même édifice public, lieu d'assemblée, maison commune. Le balérong est généralement une grande cour entourée par les bâtiments du palais du souverain.

BALLOTE. Chêne à glands comestibles des côtes d'Afrique, connu aussi sur la côte d'Espagne. En arabe, b ballout (dans Avicenne). En persan, blŵ chāh-balloūt, chêne du roi, se dit du châtaignier.

La germandrée officinale, vulgairement nommée petit chêne, à cause de la ressemblance de ses feuilles avec celles du chêne, porte en arabe le nom de balloût alardh, chêne terrestre. Chez nos botanistes, ballote, ballotu, se dit ordinairement du marrube noir, qui est une labiée comme la germandrée. Ballote, b ballout, représentent le grec Baλλwrn, qui ne se disait du chêne, pas mais seulement du marrube ou d'une plante de la même famille. Si ballote, labiée, a été du pris grec (par l'intermédiaire du latin ballote), il est certain que ballote, chêne, nous est venu des Arabes.

Dans la péninsule Hispanique, le mot arabe a donné l'espagnol bellota et le portugais belota, bolota, boleta, gland. Bellote, gros clou à tête, paraît aussi se rattacher à ces termes, par suite d'une certaine ressemblance avec un gland muni de sa cupule.

BALTADJI. Officier du sérail spécialement préposé à la garde des princes et du harem. (Bescherelle.) Transcription du turc balladji, porte-hache, formé de x balta, hache, et de la terminaison dji, qui indique les noms de métiers. Ce nom vient, dit-on, de ce que les baltadjis étaient chargés d'approvisionner de bois les appartements du Grand-Seigneur, et leur hache représentait la cognéedu bûcheron.

BALZAN. D'après les dictionnaires, ce mot ne se dit plus guère que des chevaux ayant des balzanes, c'est-à-dire des

1 Voy. en Perse.

taches blanches circulaires aux pieds. C'est ce qui avait porté Diez à signaler pour l'étymologie l'italien balza, bordure; le wallon baltz, lacet, qui viennent du latin balteús ou baltius, baudrier. J'ai combattu cette étymologie 2 au point de vue du sens et de la forme du mot, et j'en ai proposé une nouvelle, tirée de l'arabe, à laquelle M. Littré s'est rallié dans les Additions à son dictionnaire.

Balzan, dans ses formes anciennes bausan, bausant, bauçant, bauceant, etc. est un qualificatif de la robe du cheval, comme brun, blanc, rouge, fauve. C'est ce que prouvent les deux exemples du xıro et du xı° siècle cités par M. Littré, auxquels il est facile d'en joindre beaucoup d'autres; il suffit d'ouvrir Du Cange ou le glossaire manuscrit de Lacurne de Sainte-Palaye:

Les chevax brochent bruns et baucens et sors.
(Rom. de Roncev.)

Ni à celi n'est auferrant corsier
Bausant ou brun pour son cors aaisier.

(Rom. de Roncev.)

Et destriers de prix hennissans, Blancs, noirs, bruns, bais, baucens et bailles. (Will. Guiart.)

Chevaulx ont gaaingné blans et baucens et sors.

(Rom. de Roncev.)

Et tant destrier bai et sor et bausant.

(Rom. d'Aubery.)

Les costes a bauçans et fauve le crespon.

(Rom. d'Alexand.)

Visiblement, dans tous ces passages, il ne s'agit point de tache blanche aux pieds en forme de ceinture. Le dernier surtout ne laisse aucun doute. Et en effet, un cheval bausant, dit Lacurne, est un cheval pie ou baie pie. Baucens, bauceant (baucennus), dit le Gloss. de Du Cange, «albo et nigro interstinctus vel bipartitus... Hoc vocabulum præsertim usurpant scriptores vernaculi de equis quorum pelles nigro et albo interstinctæ sunt. >>

On sait aussi que l'étendard des Templiers, moitié blanc, moitié noir, était nommé bauceant dont on a fait beauséant. Du Cange a aussi « balsa, vexillum Templariorum. >>

Quant aux formes, outre celles que nous venons de citer, on trouve bauchant et même baucant en vieux français; baucendus, bauchantus dans le bas latin. Tous ces mots, excepté bausan, ont un c et présentent un radical commun bauc = balc.

Or, le mot arabe auquel je prétends rattacher balzan est précisément formé des trois lettres radicales b, l, q. C'estë, balgā, féminin de l'adjectif ablag, que Meninski et Freytag traduisent ainsi : «Albo nigroque colore variegatus; usque ad femora albis pedibus præditus (equus).

"

Nous retrouvons là tout à la fois la définition du cheval bausant et du cheval qui a des balzanes. Pour ce qui est de la terminaison à devenue an et de l'emploi du féminin, voyez ce qui en est dit ci-dessus au mot ALEZAN. L'expression li faras balqā, jument bausant, se trouve dans

2 Revue de l'Instr. publ. a5 janvier 1866, p. 678.

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BANGUE. Portug. bango. C'est le chanvre de l'Inde, qui fournit l'élément principal du hachich. De l'arabe bendj ou plutôt du persan beng, prononcé bang par les Hindous. Ce mot désigne la plante et aussi la potion narcotique qu'on en tire. « Lorsqu'on veut, dans l'Inde, s'étourdir le cerveau, calmer ses maux ou dormir sans inquiétude, dit Bosc1, on pulvérise du bangue avec de l'opium, de l'arec et du sucre, et on avale le résultat du mélange. Lorsqu'on veut être joyeux ou facétieux, on en mêle avec du musc, de l'ambre et du sucre, et on en use de même.

"

La même préparation porte aussi en Orient le nom de ha maşlaq, en italien maslocco, que nos recueils de drogues appellent massac, malach, masasc ou masloc.

Le bendj des Arabes paraît être proprement la jusquiame. Celui des Persans est, d'après Chardin2, «une infusion de la graine de pavot avec celle de chènevis, de

بنج جميع أصنافه : chanvre et de noix vomique. Razi dit toutes les espèces de مسكرة مخدرة وشره الاسود فانه يقتل

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bendj produisent ivresse, stupeur; le plus violent est le noir, il tue." (Trait. III, chap. xxvIII, man. sup. ar. 1005, fol. 47 verso.)

BARAT. Patente de drogman délivrée par les consuls européens à des sujets du Grand-Seigneur.» (Bouillet, Dict. scienc.) C'est le turc barāt, lettre, diplôme royal, qui accorde un privilége; de l'arabe š♬ barāa, immunitas, se rattachant à la racine 1 baraa, immunis fuit.

برنج

BARBACANE. Esp. barbacana, portug. barbacão, barbacane. En arabe barbakh, que je regarde comme une onomatopée analogue à notre glou-glou, signifie tuyau d'aqueduc, évier, trou d'égout, canal de l'urètre. Notre barbacane a des sens assez analogues et désigne entre autres choses «< une ouverture longue et étroite pour l'écoulement des eaux.» (Littré.) Il semble donc assez naturel de rapprocher ces deux mots. La terminaison ane, qui n'est pas représentée dans le vocable arabe, ne ferait pas grande difficulté; car celle-là ou d'autres pareilles se trouvent dans des mots de nos langues dont l'origine arabe est hors de doute. (Voy. par exemple AMIRAL.) Quant à supposer que la fin du mot représente le persan xil khaneh, maison, je n'y vois aucune vraisemblance.

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BASANE. Bezane, dans Palsgrave; esp. et portug. badana, bas lat. bedana. De l'arabe & bithana, qui signifie proprement doublure, la basane étant employée à doubler l'intérieur des chaussures et d'autres objets faits de cuir. (Voy. Engelmann, Gloss. p. 232.)

BAVANG, BAWANG ou Caju-bavang. Grand arbre de l'archipel Indien. « Les fruits du bawang ont tellement l'odeur d'ail qu'on s'en servait autrefois à Amboine pour assaisonner les aliments. » (Bosc, Dict. d'hist. nat. III, p. 332.) C'est le malais, bawang, ail, oignon, et l'arbre s'appelle έ kāyou-bawang, arbre-ail.

"

BAYAD. Poisson du Nil. «Le bayad, Silurus bajad, est généralement d'un blanc argenté.» (Geoffroy Saint-Hilaire 3.) Sonnini écrit bayatte. De l'arabeo bayaḍ, même sens. Ce nom signifie blancheur.

BAZAR. C'est le mot originellement persan bāzār, lequel est d'un usage général dans tout l'Orients.

BÉDÉGAR, BÉDÉGard ou BédéguarD. Excroissance chevelue produite sur les églantiers et les rosiers par la piqûre d'un insecte. Chez nos anciens botanistes, le bédéguar est une plante du genre echinops, le chardon de Notre-Dame".

ba, بادآورده بادآورد و با دورد با داورد C'est l'arabe-persan

dhāouard, bāđaward, būdūwourd, badawourdé. La première forme est celle que donne l'unique man. de Razi de notre Bibl. nat.7. Gérard de Crémone, dans sa synonymie (1481), explique bedegar par «spina alba vel odor rosæ», ce qui indique qu'il regardait le mot comme formé du persan s bād, vent, souffle, et de l'arabe s ouard, rose.

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باد

BÉDOUIN. Esp. beduino. De l'arabe bedaoui ou bedoui, qui demeure dans le désert, adjectif formé sur bedou, désert, lieu sans habitations fixes.

BÉHÉMOTH. Animal extraordinaire décrit dans le Livre de Job (ch. XL, 10 et seq.). C'est l'hébreu niņa behemōth, qu'on regarde comme le pluriel de npn behemah, bête. «On doit entendre par ce nom-là, selon la Vulgate, un éléphant, lequel, à cause de la grandeur de son corps, en vaut plusieurs. » (Simon, Dict. de la Bible.)

BEHEN. C'est en pharmacie le nom de plusieurs racines, dont les deux principales portent les noms de béhen blanc et de béhen rouge. Béhen est une corruption de l'arabc-persan

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Voy. Domin. Chabré, Stirpium icones, p. 348; Jean Liebault, Maison rustique (1601), p. 237, etc.

7 Fol. 47 verso. Razi donne le bédégar comme fébrifuge.

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Citrini coleram purgant, hebulus atque Bellericus fleuma pellunt, queis emblicus (?) On trouvera plus loin l'étymologie arabe de kebulus = hebulus et de emblicus.

BELZÉBUTH. Divinité des Philistins. C'est, dans la Vulgate, Beelzebub (Reg. IV, 2 et seq.), qui est la transcription de l'hébreu 22 by baal zeboúb. Zeboub, en hébreu, signifie mouche, et on interprète le nom de cette divinité par le prince des mouches. Dans l'Évangile de saint Matthieu (cap. xi, v. 24), Belzébuth est qualifié de prince des démons; ici, quelques scholiastes lisent Beλcoux et interprètent le prince de l'ordure, d'un mot a zeboul, correspondant à l'arabe zebil, fumier, ordure. (Voy. Brettschneider, Lexicon Novi Testamenti, Leipsig, 1840.)

BEN. Arbre nommé par les botanistes Moringa oleifera, dont la semence fournit une huile pour la parfumerie. C'est le ban des Arabes, souvent cité par les poëtes". En termes d'officine, on dit ben album, et de là sans doute provient l'erreur de Richardson marquée ci-dessus à BéHEN. Ce ben ou aben des droguistes n'est pas une racine comme le béhen, mais la graine même du moringa.

BENETNACH. Nom de l'étoile » de la Grande-Ourse, qui

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Man. déjà cité, traité III, ch. xxvIII, fol. 47 verso.

2 Histor. plantarum universalis, t. I, p. 202, 2° colonne.

3 Man. du xu siècle, anc. fonds lat. n° 7058, Bibl. nat. p. 70. Je n'ai pas su lire le dernier mot du second vers.

I paraît que les Arabes ont appliqué le même nom ↳ bān à deux

arbres très-différents, mais remarquables tous deux par le parfum de leurs

fleurs l'un est le moringa, dont il vient d'être question; le second est connu

:

est à l'extrémité de la queue. C'est l'arabeli benāt nach, les filles de Naach, comme traduit Chézy dans sa version d'une ode persane d'Anvéri 5. Les Arabes appellent na'ch les quatre étoiles brillantes du quadrilatère, et benāt, filles, les trois qui forment la queue. Il semble que les sept étoiles ensemble s'appelaient aussi les filles de Nach où les fils de Na'ch ou la famille de Nach. Voici comment s'exprime le traité d'astronomie d'Abd er-Rahman es

والعرب يسمى الاربعة النيرة التي على المربع المستطيل : Soufi . والثلثة التي على ذنبه بنات نعش و بنی نعش وآل نعش منها الاربعة التى على المربع المستطيل نعش و الثلثة التي على الذنب

l. Cazouini reproduit la même explication.

Quant à ce mot na'ch, dont on a fait un nom propre, il signifie cercueil; les Arabes chrétiens appelaient les quatre étoiles du quadrilatère cercueil de Lazare,

na'ch lazar, et les trois de la queue étaient Marie, Marthe et la Servante?.

BENI. Mot qui figure en tête des noms de tribus arabes, comme béni-M'zab, béni-Hachem, etc. La conquête de l'Algérie a fait entrer ce terme dans la langue populaire qui l'emploie sous forme de plaisanterie, par exemple quand elle dit les béni-zouzou pour les zouaves. C'est l'arabe benî, pluriel de ou ibn ou ben, fils: Béni-Abs signifie descendants d'Abs. En Algérie, on emploie concurremment et dans le même sens, oulad, qui est l'arabe > aoulād, pluriel de N, oueled, fils: les Oulad-Sliman, les OuladSidi-Cheikh, etc..

ابن

بن

BENJOIN. Esp. benjui, menjui; portug. beijoim, beijuim; ital. belzuino, belguino. De l'arabe ↳ loubān djāwi, encens javanais. Cette étymologie, donnée par Valentijn, est appuyée d'arguments solides dans le Gloss. de Dozy (p. 239). Par javanais, il faut entendre de Sumatra, car les Arabes appelaient cette grande île Java. C'est de Sumatra que nous vient le benjoin le plus estimé.

Le Dict. de Déterville donne benjaoy comme synonyme de benjoin, ce qui confirme l'étymologie ci-dessus; mais qu'est-ce que benzoenil, benjoenil, pour lesquels cet ouvrage renvoie à benjoin et à vanille?

BENNI ou BINNI. Poisson du Nil et de l'Euphrate (Cyprinus bynni). De l'arabe → bounni.

BENTURONG. Genre de mammifères, propre aux fles de la Sonde (Ictides). Du malais bintouroung, mot qui manque dans Marsden, mais qui se trouve dans le Dict. de l'abbé Favre.

BERBETH. «Instrument de musique à quatre cordes employé par les Arabes.» (Bouillet, Dict. scienc.) L'arabe barbat représente le grec Bápiros, en latin barbitus. by

sous le nom de saule d'Orient et s'appelle encore, en arabe, khalaf, dont nous avons fait chalef. (Voy. Bocthor, à saule et à moringa.) 5 Voy. La Perse, par Dubeux, p. 439.

• Man. de la Bibl. nat. supp. ar. n° 964. Le même passage est cité d'après un autre man. (n° 1110, anc. fonds), par M. Sédillot, Suppl. au Traité des instr. astronom. des Arabes, p. 120.

7 Voy. Sédillot, Tables d'Oloug-Beg, p. 242, 243.

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BESSI. Grand arbre de l'archipel Indien, un de ceux auxquels on donne vulgairement le nom de bois de fer, qui est la traduction littérale de l'appellation malaise il Su kāyou besi.

BETELGEUSE. Quelques ouvrages écrivent Beteigeuse. Nom de l'étoile de première grandeur placée à l'épaule orientale d'Orion. La constellation d'Orion est nommée par les Arabes al-djauzā, et l'étoile dont il s'agit ici est appelée i mankib, épaule, ou ♣ yed, bras1. Voici ce qu'en dit le traité d'astronomie d'Abd er-Rahman es-Soufi2:

الثاني هو النير العظيم الاحمر الذي على منكبه الايمن من القدر La deuxième الاول ... ويسمى منكب الجوزا ويد الجوزا أيضا

(étoile d'Orion) est la brillante, grande, rouge, qui se trouve sur son épaule droite; elle est de première grandeur et on la nomme épaule d'Orion ou encore bras d'Orion (yed el-djauzā).» Betelgeuse ne peut être qu'une altération de cette expression arabe yed el-djauzā. Toutefois, il faut observer que, dans la série des signes du zodiaque, el-djauza marque les Gémeaux. Or, les astrologues, pour leurs horoscopes, considèrent douze maisons du soleil (3) correspondant aux douze signes; parmi elles se trouve donc la maison des Gémeaux, w beit el-djauzā. Cette expression a dû être confondue avec yed el-djauzā et prise pour le nom de l'étoile.

BEY. Titre chez les Turcs, gouverneur. C'est le turc 3 beg, adouci en bey. De là vient bégum, en turc begoum, qui semble formé de beg et de l'arabe TM oumm, mère, la mère du beg.

Beylik, province, principauté, est un substantif turc formé sur bey, comme pachalik sur pacha. Beglierbey, titre de gouverneur de province, est formé du pluriel de bey joint au singulier, begler-beghi, adouci en beyler-beyi, le bey des beys.

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BEZESTAN. Marché public, halle ouverte, dans le Levant. Transcription de l'arabe-persan je bezestān, mot formé du bez (arabe bezz), lin, toile, hardes, et de la terminaison persane stan, qui marque le lieu où une chose se trouve (comme dans les noms de pays: Afghanistan, Beloutchistan, pays des Afghans, des Beloutchis, etc.).

BEZOARD. Esp. bezoar, bezaar, bezar; portug. bezoar. De l'arabes badizahr ou bāzahr, venant du persan spad-zehr, qui signifie littéralement chasse-poison. Bezoar a été employé chez nos anciens auteurs, non-seulement dans son sens propre : «< Lapidem bezaar magnæ tutis et pretii"", mais encore dans le sens général de contre-poison, ainsi qu'on le voit dans ces passages d'Am

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broise Paré cités par M. Littré: «Son bezahar ou contrepoison est le suc de mélisse... D'autant qu'en parlant des signes de chacun venin à part, nous avons nommé son antidote bezahar, il faut savoir ce que veut dire ce mot: les antidotes ou contre-poisons ont esté appelés par les Arabes en leur langue bezahar, c'est-à-dire en leur baragouin, conservateur de la vie; de là est venu que tous antidotes et contre-poisons par excellence ont été appellés bezardica. »

Le mot s'est introduit dans nos langues par les livres de médecine arabes: «Lapidem bezoarticum, de cujus efficacissima vi adversus venena Arabes præsertim, veteres etiam et juniores medici tam multa retulerunt admiranda,» dit Gaspare de los Reyes, qui cite en même temps un grand nombre d'écrivains arabes, tels que << Rhazis, Abenzoar, Mesue, Haly Abbas, Avicenne », etc. parmi ceux qui ont traité ce sujet.

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Lui-même y a consacré vingt pages in-4°. J'en tire les lignes suivantes à cause de la suggestion étymologique qui paraît s'y trouver : «(Lapides bezoartici) qui frequentiores et communiores sunt, in ventriculis animalium quorumdam Indorum generantur, quæ capræ magnitudinem superant et ad cervorum figuram proxime accedunt, unde cervicapræ communiter appellantur, et a Persis Pazan vocantur, et ipsum lapidem Pazaar, quod antidotum sonat, aut veneni remedium 6. » Inutile de dire que Pazaar, c'està-dire Padzehr, et Pazan n'ont entre eux aucun rapport. Ce dernier nom a passé dans la nomenclature zoologique française paseng, chèvre égagre, et pazan, nom donné mal à propos par Buffon à l'antilope oryx. Dans Meninski, jou bazen, pazen est simplement: «cornutus, qui mocham habet »; mais Richardson traduit avec raison par «goat of mountain », chèvre de montagne. Il y a plus de trois cents ans qu'Ambroise Paré avait fait mention de ce ruminant: << Une espèce de bouc appelé en langue persicque pazain», dans un passage dont celui de Gaspare de los Reyes semble une traduction.

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