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pour exister. Or, nous comprenons, sous le nom de uvres, les individus seulement que le défaut, l'impuise ou le refus de travail laissent à la charge de la chaublique. D'après nos recherches et nos calculs, il de ces derniers environ 10,897,555, c'est-à-dire 120 810 de la population générale de l'Europe. Voici comment ils sont distribués :

1. L'Angleterre, royaume protestant, berceau de la philosophie matérialiste et du système industriel où domine l'industrie manufacturière et le commerce extérieur, et celui de tous les pays du monde où les capitaux et les propriétés territoriales sont le plus inégalement répartis, présente une masse d'environ 3,900,000 pauvres (1). C'est le 16 de la population générale qu'on porte à 25,400,000 habitans. Il est à remarquer que, dans le royaume, la population agricole est à la population manufacturière dans le rapport de 2 à 3 (2), c'est-à-dire qu'elle compte 9,560,000 agriculteurs ou propriétaires seulement, sur 14,040,000 ouvriers industriels ou attachés au commerce extérieur. Le travail opéré par les machines excède celui de 180,000,000 d'ouvriers. L'Angleterre est également une des contrées de l'Europe où le climat impose plus de besoins et qui présente les agglomérations les plus nombreuses et les plus considérables de populations

ouvrières.

Londres, peuplée de 1,550,000 habitans, renferme 103,000 indigens. Liverpool, 27,000 sur 80,000 habitans. Cork, en Irlande, 26,000 pauvres sur 60,000. Une des paroisses de Sunderland, en Ecosse, 14,000, sur une population de 17,000 individus (3).

(1) M. le comte Alexandre Delaborde n'évaluait, en 1817, le nombre des indigens de la Grande-Bretagne qu'à 1,548,000 individus. On verra au chapitre VI sur quelles basses nos calculs ont été établis.

(a) Nous adoptons sur ce point le calcul de M. de Sismondi.

(3) Nous donnerons ailleurs des détails plus étendus sur le paupérisme qui afflige ce royaume.

20 L'Allemagne, qui se compose d'états catholiques et protestans, et dont l'industrie est principalement appliquée à l'agriculture et aux produits nationaux, compte environ 680,000 pauvres, ou 120 de la population générale, laquelle se partage, dans le rapport de 3 à 1, en propriétaires et agriculteurs, et en ouvriers industriels (10,200,000 des premiers et 3,400,000 des seconds). L'Allemagne est le berceau de la philosophie spiritualiste, et le principe religieux y subsiste dans une grande énergie.

30 En Autriche, monarchie catholique, principalement agricole, où l'industrie s'exerce spécialement sur les produits nationaux, le rapport des indigens à la population générale est 1 à 25. Sur 32,000,000 habitans, il existe environ 1,280,000 pauvres (1). La population agricole et industrielle se divise dans le rapport de 4 à 1, c'est-à-dire que l'on compte 23,600,000 propriétaires et agriculteurs, et 6,400,000 ouvriers attachés aux manufactures.

4o Le Danemarck, royaume protestant, agricole et adonné à l'industrie nationale, se trouve placé, sous le rapport de l'indigence, dans une situation analogue à celle de l'Autriche. La proportion du nombre des pauvres à la population générale est de 1 sur 23 habitans. Cet état renferme 2,500,000 habitans et 100,000 indigens. Le rapport de la population agricole à la population manufacturière est 4 à 1. On y compte 2,000,000 propriétaires et agriculteurs et 300,000 ouvriers (2).

30 L'Espagne, monarchie catholique, essentiellement agricole, dont l'industrie est appliquée de préférence aux produits du sol, où les établissemens religieux accordent d'abondans secours à l'indigence, et qui jouit d'un climat

(1) En 1801, on comptait à Vienne, sur une population de 250,000 habitans, 37,552 pauvres; en 1822, par l'effet de mesures administratives, sagement introduites, on n'en comptait plus que 20,581.

(2) Il existait, en 1793, à Coppenhague, 3,400 pauvres sur une population de 120,000 individus.

imposant peu de besoins, renferme 450,000 pauvres sur une population de 15,900,000 habitans. C'est 150 de la population générale. Celle-ci se divise dans le rapport de 5 à 1 entre l'agriculture et l'industrie : 11,583,355 individus sont attachés à l'agriculture comme propriétaires ou journaliers, et 2,216,667 aux manufactures.

6o La France, dont nous nous occuperons avec plus de détail dans le chapitre suivant, présente environ 1,600,000 pauvres sur 32,000,000 habitans. Le rapport est de 1 à 20. Celui de la population agricole à la population manufacturière, est de 4 à 1 (1). Les propriétaires et les cultivateurs sont au nombre de 25,600,000, et les ouvriers manufacturiers et leurs familles donnent 6,400,000 individus.

70 L'Italie, portion de l'Europe essentiellement catholique et agricole, présente un rapport de 1 à 25 entre le nombre des pauvres et de la population générale. Celle-ci s'élève à 19,044,000 habitans; on y compte 750,000 indigens (2). La proportion entre les classes agricoles et les classes manufacturières s'établit :: 5 : 1. Il y a ainsi 13,870,000 propriétaires ou agriculteurs et 5,174,000 manufacturiers.

8o Dans le royaume des Pays-Bas, où domine la reli

(1) Nous adoptons encore à cet égard le calcul de M. de Sismondi, appuyé d'ailleurs de documens officiels.

(2) En 1798, au moment de la suppression des ordres religieux, la liste des indigens de la ville de Rome, dressée par les curés, s'élevait à plus de 30,000, sur une population de 147,000 habitans. La population indigente était de plus d'un cinquième. En 1814 les secours publics embrassaient 5,000 individus dans les hôpitaux, outre 10,000 indigens secourus à domicile. Lapopulation étant de 125,000 habitans, la proportion était de 1 à 9. M. de Tournon porte à 1/25 la population indigente en Italic.

A Venise, ville exclusivement livrée au commerce, et que les événemens politiques ont ruinée, on voyait récemment, sur une population de 100,000 âmes, près de 70,000 pauvres, c'est-à-dire plus des deux tiers de la population. Ce fait, aussi affligeant qu'extraordinaire, est consigné dans une supplique adressée, par l'archevêque de Venise, à S. M. l'empereur d'Autriche, dont le cœur bienfaisant s'est empressé d'accorder de puis

sans secours.

2o L'Allemagne, qui se compose d'états catholiques et protestans, et dont l'industrie est principalement appliquée à l'agriculture et aux produits nationaux, compte environ 680,000 pauvres, ou 1 20 de la population générale, laquelle se partage, dans le rapport de 5 à 1, en propriétaires et agriculteurs, et en ouvriers industriels (10,200,000 des premiers et 3,400,000 des seconds). L'Allemagne est le berceau de la philosophie spiritualiste, et le principe religieux y subsiste dans une grande énergie.

30 En Autriche, monarchie catholique, principalement agricole, où l'industrie s'exerce spécialement sur les produits nationaux, le rapport des indigens à la population générale est 1 à 25. Sur 52,000,000 habitans, il existe environ 1,280,000 pauvres (1). La population agricole et industrielle se divise dans le rapport de 4 à 1, c'est-à-dire que l'on compte 23,600,000 propriétaires et agriculteurs, et 6,400,000 ouvriers attachés aux manufactures.

4o Le Danemarck, royaume protestant, agricole et adonné à l'industrie nationale, se trouve placé, sous le rapport de l'indigence, dans une situation analogue à celle de l'Autriche. La proportion du nombre des pauvres à la population générale est de 1 sur 23 habitans. Cet état renferme 2,500,000 habitans et 100,000 indigens. Le rapport de la population agricole à la population manufacturière est 4 à 1. On y compte 2,000,000 propriétaires et agriculteurs et 500,000 ouvriers (2).

50 L'Espagne, monarchie catholique, essentiellement agricole, dont l'industrie est appliquée de préférence aux produits du sol, où les établissemens religieux accordent d'abondans secours à l'indigence, et qui jouit d'un climat

(1) En 1801, on comptait à Vienne, sur une population de 250,000 habitans, 37,552 pauvres; en 1822, par l'effet de mesures administratives, sagement introduites, on n'en comptait plus que 20,581.

(2) Il existait, en 1793, à Coppenhague, 3,400 pauvres sur une population de 120,000 individus.

imposant peu de besoins, renferme 450,000 pauvres sur une population de 13,900,000 habitans. C'est 150 de la population générale. Celle-ci se divise dans le rapport de 5 à 1 entre l'agriculture et l'industrie : 11,583,333 individus sont attachés à l'agriculture comme propriétaires ou journaliers, et 2,216,667 aux manufactures.

6o La France, dont nous nous occuperons avec plus de détail dans le chapitre suivant, présente environ 1,600,000 pauvres sur 32,000,000 habitans. Le rapport est de 1 à 20. Celui de la population agricole à la population manufacturière, est de 4 à 1 (1). Les propriétaires et les cultivateurs sont au nombre de 25,600,000, et les ouvriers manufacturiers et leurs familles donnent 6,400,000 individus.

70 L'Italie, portion de l'Europe essentiellement catholique et agricole, présente un rapport de 1 à 23 entre le nombre des pauvres et de la population générale. Celle-ci s'élève à 19,044,000 habitans; on y compte 750,000 indigens (2). La proportion entre les classes agricoles et les classes manufacturières s'établit :: 5 : 1. Il y a ainsi 13,870,000 propriétaires ou agriculteurs et 5,174,000 manufacturiers.

80 Dans le royaume des Pays-Bas, où domine la reli

(1) Nous adoptons encore à cet égard le calcul de M. de Sismondi, appuyé d'ailleurs de documens officiels.

(2) En 1798, au moment de la suppression des ordres religieux, la liste des indigens de la ville de Rome, dressée par les curés, s'élevait à plus de 30,000, sur une population de 147,000 habitans. La population indigente était de plus d'un cinquième. En 1814 les secours publics embrassaient 5,000 individus dans les hôpitaux, outre 10,000 indigens secourus à domicile. Lapopulation étant de 125,000 habitans, la proportion était de 1 à 9. M. de Tournon porte à 1/25 la population indigente en Italie.

A Venise, ville exclusivement livrée au commerce, et que les événemens politiques ont ruinée, on voyait récemment, sur une population de 100,000 âmes, près de 70,000 pauvres, c'est-à-dire plus des deux tiers de la population. Ce fait, aussi affligeant qu'extraordinaire, est consigné dans une supplique adressée, par l'archevêque de Venise, à S. M. l'empereur d'Autriche, dont le cœur bienfaisant s'est empressé d'accorder de puis

sans secours.

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