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ques dans les manufactures. Elle est secourue par les aumônes et les souscriptions volontaires de la classe aisée.

On porte à 1,120 le nombre des mendians. Les moyens de répression sont nuls. Les terrains incultes n'offrent que des ressources très bornées pour l'amélioration du sort des pauvres.

12. Bouches-du-Rhône. (M. le comte Christophe de VilleneuveBargemont, préfet. 24 avril 1829.)- Le nombre des pauvres, dans les Bouches-du-Rhône, est de 21,085, 1/15 de la population totale. La misère est attribuée principalement aux vicissitudes du commerce et de l'industre, à l'agglomération de la population dans les villes. Là, elle est secourue par des établissemens de charité, des associations de bienfaisance et des aumônes. Elle ne se manifeste que peu sensiblement ailleurs, si ce n'est durant la saison rigoureuse.

On compte dans le département environ 1,000 mendians. La mendicité est attribuée à l'âge, aux infirmités, à la paresse, à la débauche. Aucun moyen de répression n'existe contre les mendians depuis la suppression du dépôt de mendicité qui avait complétement atteint le but de son institution. (Au moment de la mort de M. le comte de Villeneuve, le 13 octobre 1829, ce magistrat s'occupait de l'établissement d'une maison de travail et de refuge, analogue aux maisons de ce genre, fondées à Bordeaux, à Nantes, à Lyon et à Paris.)

13. Calvados. (M. le comte de Monlivaut, préfet. 10 avril 1830.) M. le préfet a annoncé qu'il ne pouvait donner aucun renseignement statistique sur le nombre des indigens et des mendians de ce département. Il fait observer qu'il y a peu de mendians, et que la bienfaisance publique pourvoit d'une manière satisfaisante aux besoins des classes malheureuses. 14. Cantal. (M. Guizard, préfet. 24 mars 1831.) Le nombre des indigens s'élève à environ 10,000. La misère est attribuée à l'absence de toute industrie et au défaut général d'instruction. Les émigrations sont nombreuses pendant la saison rigoureuse.

On porte à 1,000 le nombre des mendians.

15. Charente. (M. le baron de Plas, secrétaire-général. 14 avril 1830.)— Le département renferme de 10 mille à 16,000 indigens. La misère est attribuée à l'abondance excessive des enfans dans les classes ouvrières, aux vicissitudes du commerce, à la démoralisation, à l'ignorance. Elle est secourue par les établissemens de bienfaisance et des associations de charité.

On y compte environ 2,100 mendians. La mendicité provient des mêmes causes que l'indigence, de l'âge, des maladies et des infirmités de beaucoup d'individus. On s'occupait, à Angoulême, sous l'administration de M. Jahan de Belleville, préfet, de la création d'une maison de travail et de refuge. Le pays n'offre aucun moyen de soulagement en faveur des pauvres, dans les défrichemens des terres incultes.

16. Charente- Inférieure. (M. Brunel, conseiller de préfecture.

30 avril 1830.) On évalue à environ 16,000 le nombre des indigens. 2,163 individus sont secourus par les bureaux de bienfaisance dans les villes principales.

On attribue l'indigence, comme la mendicité, aux vicissitudes du com merce et de l'industrie, à la paresse, à l'ignorance, aux infirmités. Elles sont secourues par des associations de bienfaisance et des travaux de charité. A Rochefort, le balayage des quais et des rues occupe les pauvres et les mendians valides. Dans quelques communes on a pris des mesures pour se débarrasser des mendians étrangers.

On porte a 2,222 le nombre des mendians.

17. Cher. ( M. de Trélon, secrétaire-général. 12 juillet 1830.) On compte 6,000 indigens dans le département du Cher. L'indigence est attribuée à l'insuffisance du travail et des salaires, à l'abondance excessive des enfans dans les ménages pauvres, à la vieillesse, aux infirmités. On emploie, pour la soulager, les aumônes et les souscriptions volontaires, moyens peu efficaces jusqu'à ce jour.

Il existe dans le département environ 1,000 mendians. Les causes de la mendicité sont le défaut de travail, l'âge, les infirmités, et surtout l'immoralité. L'administration surveille le renvoi des mendians étrangers dans les communes de leur domicile, et admet ceux du pays dans la maison de refuge de Bourges, ou dans les hospices.

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20. Côte-d'Or. (M. Levesque, secrétaire-général. 1o février 1831.) Le nombre des indigens s'élève à environ 13,000 (1/28 de la population. A Dijon, le rapport est de 1/3 1/2.) La pauvreté est attribuée au défaut d'instruction, d'ordre et d'économie, et à des habitudes de paresse, d'ivrognerie et de libertinage.

Il existe dans le département environ 2,000 mendians.

21. Côtes-du-Nord. (M. N..., préfet. 11 février 1831.) L'on compte dans le département le nombre énorme de 83,098 indigens (le 1/7 de la population. ) L'indigence est attribuée principalement à la chute du commerce des toiles de Bretagne.

Il existe 33,750 mendians. L'administration ne voit d'autres moyens de répression et de soulagement, que dans des dépôts de mendicité et de

travail.

(Nota. Des renseignemens particuliers font présumer que l'évaluation de M. le préfet est excessivement exagérée et ne repose que sur des données très vagues. On a dû la rectifier dans le tableau général des indigens et des mendians.)

22. Creuse. (M. Grand, conseiller de préfecture. 26 mars 1830. ) – Le nombre des indigens s'élève de 4 à 5,000. La misère est attribuée à la vicillesse, à des infirmités et à des habitudes processives.

Il y a dans le département 2,000 mendians. La mendicité est entière

ment tolérée. La plupart des ouvriers, tels que maçons,' tailleurs de pierre, etc., émigrent, et vont chercher au loin du travail. La bienfaisance particulière parvient à secourir convenablement les classes pauvres.

23. Dordogne. (M. de Norvins, préfet. 23 septembre 1830.) — On ne saurait évaluer le nombre des indigens et des mendians qui est très considérable dans les années de disette et pendant les saisons rigoureuses.

La misère est attribuée au défaut de développement de l'agriculture et de l'industrie manufacturière. Elle n'est secourue que par les hospices, les bureaux de bienfaisance et les aumônes. La mendicité est complétement tolérée.

Il n'existe pas de terres incultes propres à être défrichées dans l'intérêt des classes pauvres.

24. Doubs.

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Idem.

27. Eure-et-Loir. (M. le baron de Giresse - Labeyrie, préfet. 19 mars 1830.) Il existe peu d'indigens dans le département, si ce n'est dans la mauvaise saison. La misère, dans cette contrée, n'a guère d'autre cause que la cessation des travaux agricoles. Le travail et les aumônes suffisent aux besoins pendant le reste de l'année.

Dans la saison rigoureuse, les indigens sont secourus par des travaux de charité sur les chemins vicinaux et des souscriptions très abondantes.

Le département renferme peu de mendians. La mendicité n'a d'autre cause que le défaut de travail ou le renchérissement du pain. Les habitans du pays sont actifs et laborieux. On ne voit aucun terrain inculte.

28. Finistère. (M. le comte de Castellane, préfet. 1829.) - Dans la saison rigoureuse on évalue à plus de 60,000 le nombre des indigens. Cette misère excessive est attribuée à la disparition du commerce des toiles de Bretagne, à l'insuffisance des salaires, à l'ignorance et au défaut d'industrie des habitans, à leur penchant à l'ivrognerie, et à l'immoralité qui règne dans les villes. L'indigence n'est que très imparfaite ment secourue par des aumônes et des secours à domicile.

Le nombre des mendians est très considérable. Il n'existe aucun moyen de répression. Les causes de la mendicité sont les mêmes que celles qui produisent la misère.

Le défrichement des landes offrirait des moyens d'existence et de travail aux indigens et aux mendians.

29. Gard. (M. Hermann, préfet. 13 mars 1830.) La ville de Nîmes compte 6,000 indigens. On ignore le nombre de ceux qui se trouvent dans le reste du département.

Il y a peu de mendians du pays. La plupart sont étrangers.

Le département du Gard renferme 25,000 hectares de marais que l'on pourrait dessécher utilement.

30. Garonne. (Haute-) (M. le baron du Martroy, préfet. 23

mars 1830.) Le nombre des pauvres, que l'on ne saurait évaluer, augmente sensiblement dans les années disetteuses et les hivers rigoureux. Les mendians ne sont nombreux que dans les villes, et particulièrement à Toulouse, où la charité est abondante, et attire les pauvres étrangers. Il n'existe, dans le département, aucun moyen de répression de la mendi-cité, ni aucun terrain inculte susceptible d'être défriché avec avantage. 31. Gers. N'a pas répondu.

32. Gironde. (MM. le baron d'Haussez et le vicomte de Curzay, préfets. 1829 et 1830.) — Dans les temps de prospérité du commerce et de l'industrie vinicole, le nombre des pauvres ne dépasse guère 18,000; mais il augmente considérablement dans les années malheureuses et pendant la mauvaise saison. Il existe des associations de charité qui distribuent très efficacement les secours obtenus de la charité publique.

On porte à environ 1,570 le nombre des mendians. La mendicité est attribuée principalement à la paresse et aux infirmités. A Bordeaux, les mendians, au nombre de 270, sont reçus dans la maison de travail et de refuge, créée par M. le baron d'Haussez, Dans le reste du département, ils sont secourus à domicile. Le défrichement et la colonisation des landes incultes offraient de puissans moyens de soulagement en faveur des pauvres. 33. Hérault. N'a pas répondu.

34. Ille-et-Vilaine. (M. Jourdan, préfet. 1830.) - Dans les années malheureuses et pendant la mauvaise saison, le nombre des indigens s'élève au-delà de 70,000. Cette misère si étendue est attribuée au grand nombre d'enfans dans les familles prolétaires, au défaut de travail, à l'insuffisance des salaires, et à l'ivrognerie de la plupart des chefs de famille. La disparition du commerce des toiles de Bretagne a exercé aussi unc fâcheuse influence.

Le nombre des mendians est très considérable : on l'évalue à plus de 20,000 dans les années de disette. Une grande partie des mendians cherche à se faire condamner pour être nourris pendant l'hiver. Le seul moyen de répression est la défense de mendier ailleurs que dans le lieu du domicile.

Il faudrait renfermer les mendians valides, et surtout les enfans, pour leur donner un métier et les habituer au travail. Le dépôt de mendicité ouvert à Rennes, en 1810, et supprimé en 1816, ne pouvait contenir que 400 individus; il n'obtint que des résultats incomplets. Il aurait fallu un dépôt par arrondissement.

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Les vastes landes de Bretagne peuvent être utilement plantées en bois ; mais cette opération n'offrirait que des travaux momentanés aux indigens. 35. Indre. (M. de Fussy, préfet. 5 avril 1830.) - En temps ordinaire, le nombre des pauvres n'est guère que de 5 à 6,000, dont 2,141 sont secourus par les bureaux de bienfaisance. Mais ce nombre augmente dans Ja saison rigoureuse. L'indigence est attribuée à l'insuffisance des salaires et à la cherté des grains. Parmi les moyens de la soulager, on indique

l'encouragement de l'agriculture, la création de nouvelles routes, d'ateliers de charité, d'associations de bienfaisance et la propagation de l'instruction.

On compte environ 1,000 mendians. Les vieillards, les femmes et les enfans se livrent seuls à la mendicité, qui est à peu près tolérée partout. 65,000 hectares de terres incultes pourraient être défrichées avec saccès, mais le défaut de capitaux empêche de se livrer à cette opération. Depuis trente ans on n'a pas défriché plus de 10,000 hectares. Il est cependant reconnu que la première année de récolte couvre toutes les dépenses de défrichement.

36. Indre-et-Loire. ( M. Faré, secrétaire-général. 3 mars 1831.) — Le nombre des mendians est peu considérable. Il augmente pendant la saison rigoureuse.

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40. Loir-et-Cher. (M. le comte de Lézai-Marnézia, préfet. 31 mars 1830.) — On peut évaluer le nombre des indigens au 12° dans les villes, et au 24o dans les campagnes. On doit ranger parmi les causes premières de l'indigence, l'insuffisance du travail et des salaires et l'avilissement du prix des vins. La pauvreté est secourue par les dotations très insuffisantes des bureaux de bienfaisance.

On ignore le nombre des mendians. Il est assez considérable dans la Sologne, pays insalubre et peu fertile. La mendicité est circonscrite seulement dans les communes respectives. Le défrichement des terres incultes de la Sologne offrirait des ressources à la classe ouvrière. Mais on manque de capitaux, et les habitans de cette contrée craindraient de n'être dommagés de leurs avances, nécessairement importantes.

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43. Loire-Inférieure. (M. de Saint-Aignan, préfet. 21 janvier 1831.)— Annonce qu'il lui est impossible de transmettre, sur cet objet, aucun renseignement statistique digne de confiance.

(Nota. On a suppléé à ce défaut de renseignemens par des notions recueillies dans la ville de Nantes et dans le département. Une maison de 'travail et de refuge a été créée à Nantes pour les mendians, sous l'administration de MM. de Villeneuve et de Vanssay.)

44. Loiret. (M. le vicomte de Riccé. 4 février 1831.) Il existe environ 16,000 indigens dans le département du Loiret. On ne peut évaluer le nombre des mendians, qui est, au reste, peu considérable.

(Nota. On a dû modifier cette évaluation d'après des recherches plus complètes et plus précises, faites par M. le baron de Morogues, et consignées dans divers mémoires publiés par cet écrivain philantrope.)

45. Lot. (M. Seguy, conseiller de préfecture. 22 juillet 1830.) — Le

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