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nombre des indigens s'élève à près de 12,000. La misère est attribuée aux infirmités, aux maladies, à un mauvais régime alimentaire, à l'absence de toute industrie. Elle n'est que très imparfaitement soulagée par les bureaux de bienfaisance et la charité particulière.

On évalue à 3,000 le nombre des mendians, sur lesquels on compte 1/4 d'enfans. La mendicité est partout tolérée. Cependant les mendians valides trouveraient du travail. L'administration réclame l'établissement d'un dépôt de mendicité.

46. Lot-et-Garonne. (M. Lacoste, conseiller de préfecture. 15 juillet 1830.) Le département de Lot-et-Garonne renferme environ 12,000 indigens. La pauvreté est attribuée à l'insuffisance du travail et des salaires et au défaut d'industrie. Lorsque l'hiver ou la gêne des propriétaires forcent à réduire le nombre des journaliers et valets, ceux qui demeurent sans emploi, tombent dans l'indigence.

Le nombre des mendians est très considérable: suivant les circonstances, il s'élève de 3 à 5,000. La mendicité est attribuée en partie à la paresse, encouragée par une charité irréfléchie. On n'a pu réaliser aucun secours efficace en faveur de l'indigence, ni aucune répression contre la mendicité, depuis la suppression du dépôt fondé sous l'administration de M. le comte de Villeneuve. (M. Lacoste, directeur de cet établissement, avait obtenu les succès les plus remarquables. )

Le défrichement des landes, ou terres incultes du département, pourrait offrir sans doute d'utiles ressources aux indigens; mais il faudrait, outre de grands capitaux, pouvoir vaincre l'obstination des communes et des particuliers, et cette difficulté paraît insurmontable.

47. Lozère. (M. Reboul, secrétaire-général. 9 avril 1830.) — On compte, dans le département, de 3 à 4,000 indigens. La misère est attribuée à la stérilité du sol, à l'âpreté du climat, à l'absence d'instruction, de commerce et d'industrie. Les aumônes sont les seuls secours offerts aux pauvres.

Environ le 1/3 des indigens se livre à la mendicité, qui est partout tolérée.

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N'a pu fournir aucun renseignement.
N'a pas répondu.

50. Marne. (M. le baron de Jessaint. 8 juillet 1830.) Le nombre des indigens s'élève à environ 11,000. Les causes de la misère se puisent dans l'insuffisance du travail et des salaires, dans le défaut d'industrie, dans la paresse, l'intempérance et l'imprévoyance des classes ouvrières. Les hôpitaux, les burcaux de bienfaisance, les ateliers de charité et les dons volontaires, constituent les seuls modes de secours.

On compte, dans le département, 1,150 mendians. La mendicité est attribuée principalement à des aumônes trop facilement obtenues. Un mendiant bon marcheur gagne plus, dans ses tournées quotidiennes, qu'il n'obtiendrait d'un travail régulier. La mendicité est réprimée, pour les

valides, par un dépôt de mendicité. Les hôpitaux et les hospices reçoivent les invalides et les enfans. En général, on se borne à réprimer les écarts de la mendicité.

Les mauvaises terres de Champagne ne peuvent être mises en valeur que par des plantations de sapins.

51. Marne. (Haute-) — N'a pas répondu.

52. Mayenne. (M. le comte de St.-Luc, préfet. 20 juillet 1830. ) Durant la saison rigoureuse, le nombre des indigens s'élève jusqu'à 35,000. La misère extrême du pays est attribuée à la destruction des anciennes fabriques de toile et à l'introduction des machines dans la fabrication des tissus de coton, à l'insuffisance des salaires, à l'exubérance de la population ouvrière.

Les pauvres sont secourus par des ateliers de charité et des distributions à domicile. On évalue à 2,500 le nombre des mendians. La mendicité provient des mêmes causes que l'indigence : elle est complétement tolérée. Les terres incultes n'offrent aucune ressource aux classes pauvres. 53. Meurthe. N'a pas répondu. On a suppléé à cette absence de renseignemens officiels par des notions recueillies dans le département. 54. Meuse. (M. le baron de Caunan. 31 mars 1830.) — On évalue le nombre des indigens à 10,000. La pauvreté est attribuée à l'inconduite, à l'imprévoyance et à des accidens individuels. Les associations de bienfaisance, les établissemens de charité et des écoles gratuites sont les moyens principalement employés pour la soulager.

On compte environ 3,500 mendians dans la saison rigoureuse. La mendicité, dont les causes sont les mêmes que celles de l'indigence, est à peu près tolérée dans toute l'étendue du département.

Il n'existe aucun terrain inculte à défricher.

55. Morbihan. ( M. Audouye, conseiller de préfecture. 28 janvier 1831. On compte environ 5,000 pauvres, dans le Morbihan, et

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2,000 mendians.

(Nota. Cette évaluation, si peu en rapport avec la situation des autres départemens de la Bretagne, a paru avoir été donnée sur des notions très vagues et peu approfondies. Des renseignemens particuliers ont mis à même de la rectifier convenablement.)

56. Moselle. (M. le vicomte de Suleau, préfet. 24 mars 1830.) On ignore le nombre total des indigens: environ 2,000 sont secourus à domicile, dans les villes principales, par les bureaux de bienfaisance; dans les campagnes, les pauvres sont soulagés par la charité des personnes

aisées.

La pauvreté est principalement occasionée par la surabondance d'enfans dans les familles pauvres (fruit de l'imprévoyance dans le mariage), et par l'insuffisance des salaires.

Le nombre des mendians s'élève à 1,200 dans les temps ordinaires, mais s'augmente dans les années malheureuses et dans la mauvaise saison. La

mendicité est attribuée à l'inconduite et à l'excès de la misère. Les habitans du pays répugnent extrêmement à en venir à ce point de dégradation morale: du reste, nul moyen de répression n'est employé.

Il n'existe dans le département aucun terrain inculte susceptible d'être défriché au profit des classes indigentes.

57. Nievre. (M. Moutte, conseiller de préfecture. 22 juillet 1830.) On évalue le nombre des indigens à 8,200. La pauvreté est attribuée aux infirmités, au défaut de travail, à l'insuffisance des salaires, au défaut d'économie et de prévoyance, à la paresse et à l'oisiveté.

Il existe environ 4,600 mendians pendant les années malheureuses et durant la mauvaise saison. La mendicité provient d'infirmités, de vieillesse, et de la dégradation physique et morale des individus. Il n'existe, à son égard, aucun moyen de répression. On pense que le défrichement des biens communaux, dits chaumes et marais, procurerait des ressources à la presque totalité des pauvres.

58. Nord. (M. le vicomte de Villeneuve - Bargemont, préfet. Mai 1829.) Le dénombrement officiel des indigens secourus par les bureaux de bienfaisance en porte le nombre à 163,445 (le 1/6 de la population totale.) Cette excessive misère doit être attribuée, 1o à la surabondance de la population dans les classes ouvrières, surabondance qui provient de la multiplicité de mariages précoces, du défaut de travail et de l'insuffisance des salaires; 2o à l'extension prodigieuse de l'industrie manufacturière, et principalement des fabriques de coton, dont les produits égalent la moitié de ce qui se file et se fabrique dans la totalité de la France; 3° à l'introduction des machines dans toutes les branches d'industrie; 4° à la concentration des capitaux et des bénéfices de l'industrie et de l'agriculture; 5° à l'ignorance, à l'intempérance, au défaut absolu d'ordre, d'économic et de prévoyance des classes ouvrières; 6° à l'état de sujétion et de dépendance où ces classes sont maintenues par les entrepreneurs d'industrie; 7° aux vicissitudes du commerce et de l'industrie manufacturière.

L'indigence est secourue par des associations de charité, les revenus des bureaux de bienfaisance et d'abondantes aumônes. Un grand nombre de communes sollicitent des impositions extraordinaires pour venir au secours des indigens, et la taxe des pauvres se trouve établie, de fait, dans plusieurs localités.

Le nombre des mendians s'élève à environ 16,000 (le 1/60 de la population générale et le 1/10 de la population indigente.) Les plus graves désordres sont commis par des bandes nombreuses de mendians pendant la saison rigoureuse. Les tribunaux renoncent à appliquer les lois répressives de la mendicité. La mendicité, dans ce département, tient à l'excès de la misère et de la dégradation physique et morale des classes indigentes. Dans plusieurs villes elle est excitée par d'indiscrètes aumônes.

Il n'existe, dans le département, aucun terrain inculte propre à offrir du travail et des moyens d'existence aux indigens.

Au moment de la révolution de Juillet, M. le vicomte de Villeneuve s'occupait de créer, dans chaque arrondissement, des maisons de travail et de refuge, semblables au dépôt fondé à Nantes sous son administration et celle de M. le baron de Vanssay. Il avait proposé au gouvernement diverses mesures pour venir au secours de la population indigente du département du Nord, et entre autres, la création de colonies agricoles dans les landes de Bretagne et de Gascogne. (Voir le chapitre III du livre II. ) 59. Oise. N'a pas répondu. 60. Orne. Idem.

61. Pas-de-Calais. (M. le vicomte de Blin-Bourdon, préfet. Juillet 1830.) – M. le préfet avait ordonné un recensement général des indigens et des mendians, et consulté les sociétés d'agriculture de son département. Les événemens de juillet 1830 ne lui ont pas permis de terminer ce travail important. Il avait bien voulu communiquer diverses notions d'après lesquelles le nombre des indigens a été porté à 80,000, et celui des mendians à 8,000. Les causes de l'indigence et de la mendicité, dans ce département, sont à peu près identiques à celles observées dans le département du Nord.

62. Puy-du-Dôme. (M. Sers, préfet. 3 avril 1829.) — Les bureaux de bienfaisance du département secourent 8,000 indigens. Dans ce nombre, 2,300 appartiennent à la ville de Clermont-Ferrand. On ignore le nombre de ceux existant dans les campagnes. On ne connaît pas, non plus, le nombre des mendians.

Les terres incultes n'offrent aucun moyen de secourir l'indigence. 63. Pyrénées. (Basses- ) — N'a pas répondu.

64. Pyrénées. ( Hautes-) . Idem.

65. Pyrénées-Orientales. ( M. le baron Romain, préfet. Juin 1830.)— Il existe peu de pauvres dans le département, et l'administration n'a pas eu à s'en occuper jusqu'à ce jour. Le nombre des mendians n'est pas très considérable; ceux qui arrivent de la Catalogne et des départemens voisins sont repoussés, et, au besoin, livrés aux tribunaux.

66. Rhin. ( Bas-) N'a pas répondu.

67. Rhin.( Haut-) (M. le baron Locard, préfet. 16 juillet 1830. ) – Le nombre des indigens et des mendians est très peu considérable en Alsace. La pauvreté est attribuée à l'inconduite, au défaut d'ordre et de prévoyance, et à des malheurs individuels.

Les indigens sont convenablement secourus par la charité publique et privés. On ne touve, dans le département, aucun terrain inculte à défricher.

68. Rhône. (M. le comte de Brosses, préfet. Juillet 1830.) — Le nombre des indigens est habituellement fort élevé dans la classe des ouvriers en soie. Dans les temps de décadence de cette industrie, la misèrc est extrême dans la ville de Lyon. On peut évaluer à 1/13 de la population, la portion ouvrière souffrante. Les causes de l'indigence doivent être at

tribuées à l'excessive agglomération des ouvriers dans une grande ville, à l'insuffisance des salaires, aux vicissitudes de l'industrie, à la dégradation morale et physique des individus constamment appliqués aux travaux mécaniques, à la surabondance d'enfans dans les familles pauvres,

etc.

La bienfaisance particulière et la charité publique se manifestent à Lyon d'une manière aussi éclairée que généreuse; mais elles ne peuvent atteindre tous les besoins.

Le nombre des mendians du département peut s'élever à 1,500. (La mendicité avait disparu de la ville de Lyon, par la création d'une maison de travail et de refuge, sous l'administration de M. le comte de Brosses.)

69. Saône. (Haute-) (M. N....., conseiller de préfecture. 3 mars 1831.) Il existe, dans le département, environ 10,500 pauvres. Dans les temps de disette, et pendant la saison rigoureuse, le nombre des mendians est très considérable.

70. Saône-et-Loire. 71. Sarthe.

72.

Seine.

Idem.

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Le dénombrement fait, en 1829, par les soins du conseil général des hospices et secours de la ville de Paris, porte le nombre des pauvres de la capitale à 62,705. Il en existe 6,337 dans le reste du département de la Seine.

Le nombre des mendians ne s'élève pas au-delà de 1,500. En 1828, et sous l'administration de M. de Belleyme, une maison de travail et de refuge a été établic, à Paris, pour l'extension de la mendicité.

73. Seine-Inférieure. ( M. le comte de Murat, préfet. 26 mai 1829.) — On évalue le nombre total des indigens de 40 à 45,000.

Il existe environ 1,500 mendians. La mendicité n'est réprimée qu'à l'égard des étrangers qui sont renvoyés des villes, ou déférés aux tribunaux.

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75. Seine-et-Oise. (M. le baron Capelle, préfet. 31 mars 1830.) — Le nombre des indigens s'élève à environ 20,000 (le 1/20 de la population du département.

La pauvreté, attribuée à l'insuffisance du travail et des salaires et à l'inconduite des classes ouvrières, est secourue par des ateliers de charité et des secours publics, et des associations de bienfaisance.

Il existe 2,000 mendians. La mendicité provient de la démoralisation produite en grande partie par le voisinage de la capitale : elle est réprimée par une police vigilante et par le système de secours à domicile.

76. Sevres. (Deux-) (M. le comte de Beaumont, préfet. 13 juillet 1830.) · Le département des Deux-Sèvres renferme environ 22,000 indigens dans les années malheureuses et la rigoureuse saison. La pauvreté est produite en général par l'insuffisance du travail et des salaires, le défaut d'industrie, la débauche, le goût du luxe dans les villes manufactu

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