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Et docebat, dicens eis: Nonnè scriptum est : Quia domus mea, domus orationis vocabitur omnibus gentibus? Vos autem fecistis eam speluncam latronum.

a Jesus autem clamavit, et dixit: Qui credit in me, non credit in me sed in eum qui misit

me.

Et qui videt me, videt eum qui misit me

Ego lux in mundum veni, ut omnis qui credit in me, in tenebris non maneat.

Et si quis audierit verba mea, el non cus

7. Et il enseignait, leur disant: N'est-il pas écrit, Ma maison sera appelée la maison de prière pour toutes les nations? Mais vous, vous en avez fait un antre de voleurs. 8. Et il disait à haute voix : Celui qui croit en moi ne croit pas en moi seulement, mais aussi en Celui qui m'a envoyé.

9. Et celui qui me voit, voit Celui qui m'a envoyé.

40. Je suis la lumière venue en ce monde, afin que tous ceux qui croient en moi ne demeurent point dans les ténèbres.

11. Et si quelqu'un entend ma parole, todierit, ego non judico et ne la garde point, je ne le juge pas1;

eum: non enim veni ut judicem mundum, sed ut salvificem mundum.

Qui spernit me, et non accipit verba mea, habet qui judicet eum : sermo quem locutus sum ille judicabit eum in novissimo die.

Quia ego ex me ipso nou sum locutus; sed qui misit me Pater, ipse mihi mandatum dedit quid dicam et quid loquar.

Et scio quia mandatum ejus vita æterna est. Quæ ergò ego loquor, sicut dixit mihi Pater, sic loquor.

car je ne suis pas venu pour juger le monde, mais pour sauver le monde.

12. Celui qui me méprise et ne reçoit pas ma parole, il a pour juge la parole même que je vous ai dite; c'est elle qui le jugera au dernier jour :

13. Parce que je n'ai point parlé de mon propre mouvement; mais selon le commandement de mon Père, qui m'a envoyé, et qui m'a prescrit tout ce que je dois dire

ou annoncer.

14. Et je sais que son commandement est la vie éternelle 2. Et les paroles que j'adresse, je les dis comme mon Père me les a dictées.

111. Sous-entendu, dans ce premier avénement : aujourd'hui je veux là misé. ricorde et non le sacrifice.

214. C'est-à-dire conduit à la vie éternelle ceux qui sont fidèles à s'y soumettre.

Et cùm vespera facta esset, egrediebatur de civitate.

4 Cùm autem tanta signa fecisset coram eis, non credebant in eum :

Ut sermo Isaiæ prophetæ impleretur ; quem dixit: Domine, quis credidit auditui nostro? Et brachium Domini cui revelatum est ?

Proptereà non poterant credere, quia iterùm dixit Isaias: Excæcavit oculos eorum, et indu ravit cor eorum : ut non videant oculis, et non intelligant corde, et convertantur, et sanem eos.

Hæc dixit Isaias, quando vidit gloriam ejus, et locutus est de eo.

Verumtamen et ex principibus multi crediderunt in eum; sed propter Pharisæos non confitebantur, ut è synagoga non ejicerentur.

Dilexerunt enim gloriam hominum magis quam gloriam Dei.

Erat autem diebus docens in templo: noctibus vero exiens, mora.

15. Le soir étant venu, il sortit de la ville.

16. Bien qu'il eût fait tant de miracles devant eux, ils ne croyaient point en lui. 17. Ainsi fut accomplie la parole du prophète Isaïe, qui avait dit: Seigneur, qui a cru à ce qu'il a entendu de nous? et le bras du Seigneur, à qui a-t-il été révélé ?

18. Et ils ne pouvaient croire, à cause de ce qu'Isaïe dit encore: Il a aveuglé leurs yeux et endurci leurs cœurs, afin que leurs yeux ne voient point, et que leur cœur ne comprenne point, de peur qu'ils ne se convertissent et que je ne les guérisse de leurs blessures.

19. Isaïe dit ces choses, lorsqu'il vit la gloire de Jésus-Christ et qu'il parla de lui.

20. Cependant plusieurs, même d'entre les chefs, crurent en lui; mais à cause des Pharisiens, ils n'en faisaient rien paraître, de d'être chassés de la synagogue 2, peur

21. Et parce qu'ils mettaient les considérations humaines avant la gloire d'être à Dieu.

22. Et chaque jour Jésus enseignait dans le temple; et le soir, sortant de la ville, il

18. Voici le texte d'Isaïe: « Aveugle le cœur de ce peuple, endurcis ses oreilles, ferme ses yeux, de peur qu'il ne voie de ses yeux, qu'il n'entende de ses oreilles, qu'il ne comprenne dans son cœur, qu'il ne se convertisse et que je ne le guérisse. Et j'ai dit : Jusques à quand, Seigneur? Et le Seigneur m'a répondu : Jusqu'à ce que les villes soient désolées et sans aucun habitant, que dans les maisons il n'y ait pas même un homme, que la terre soit complétement abandonnée et déserte.» 20. Les chefs du peuple redoutaient d'être frappés de cette note d'ignominio qui était chez les Juifs ce qu'est chez nous l'excommunication.

batur in monte, qui vocatur oliveti.

Et omnis populus manicabat ad eum in templo audire eum.

Principes autem sacerdotum et Scribæ, et prin

illum perdere, b timebant enim eum.

allait passer la nuit sur la montagne des Oliviers 1.

23. Et tout le peuple, de grand matin, se rendait au temple pour l'entendre. 24. Et les Princes des prêtres, avec les

cipes plebis quærebant Scribes et les chefs du peuple, cherchaient à le faire mourir, car ils le craignaient, 25. Et ils ne trouvaient pas moyen de rien faire contre lui, parce que le peuple

Et non inveniebant quid facerent illi. Omnis enim populus suspensus erat, audiens illum.

était ravi d'admiration en l'écoutant.

y 22. Sans doute après avoir pris son repas à Béthanie, soit chez Marthe, soit chez d'autres personnes.

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2. Mais s'en étant approché, il n'y trouva que des feuilles; car ce n'était pas le temps des figues. — C'est une parabole en action, comme tant de fois il s'était servi de paraboles en paroles. Il ne faut donc point demander ce qu'avait fait ce figuier, ni ce qu'il avait mérité : car qui ne sait qu'un arbre ne mérite rien? ni regarder cette malédiction du Sauveur par rapport au figuier, qui n'était que la matière de la parabole. Il faut voir ce qu'il représentait, c'est-à-dire la créature raisonnable qui doit toujours des fruits à son Créateur, en quelque temps qu'il lui en demande : et lorsqu'il ne trouve que des feuilles, un dehors apparent, et rien de solide, il le maudit, et justement. Car qu'est-ce qu'un figuier sans fruits, et un homme sans bonnes œuvres? (BossUET.)

5. Et étant entré dans le temple, il se mit à chasser ceux qui vendaient et achetaient dans le lieu saint, et il renversa les tables des banquiers et les sièges de ceux qui vendaient. - Ce temple bâti par Salomon, réparé par Esdras et détruit par les Romains après la venue de JésusChrist, n'existe plus. Il nous représentait l'Église de Dieu, nouveau temple, construit non plus avec des matériaux insensibles, mais avec des pierres vivantes. Or, qui croirait que certains membres de cette Église, loin d'y vivre spirituellement et avec pureté, font du temple de la prière une caverne de voleurs? Ils veulent retirer un gain même

de leur piété; loin de vivre de l'Évangile, en vrais serviteurs de Dieu, ils entassent trésor sur trésor, et ne s'épargnent aucune sueur pour acquérir de nombreuses possessions. A cette conduite sacrilége, qui ne s'écriera que l'Église est convertie en une caverve de voleurs? Qui ne frémira d'indignation contre ces hommes impies, en entendant les paroles navrantes de Jésus-Christ: A quoi donc sert mon sang, puisqu'on me fait descendre dans une telle corruption? Quand il vit Jérusalem, il pleura. S'il a pleuré sur Jérusalem, que de larmes n'a-t-il pas dû verser sur son Église, qui devait être le temple de la prière, et dont on a fait par de honteux trafics une caverne de voleurs! Il entra dans le temple de Dieu, et il le purifia; il en chassa tous ceux qui vendaient et achetaient; il renversa les tables des banquiers aussi bien que les sièges de ceux qui vendaient des colombes. Et maintenant tous ceux qui se rassemblent en son nom, tous ceux qui vendent et achètent dans le temple, il ne vient plus malheureusement les chasser. Heureux s'il venait à nous, pleurant sur nos péchés, nous reprendre, nous châtier et nous recevoir dans ses bras comme des enfants de repentir! Trop heureux s'il venait chasser du temple ceux qui vendent des biens précieux pour en acquérir de mauvais, ceux qui vendent aux princes ses colombes timides et sans défense, c'est-à-dire ces hommes sans pudeur qui, pour un peu d'argent, livrent son Église à d'iniques traficants! Oh! nous ne vendrions plus alors les colombes du Christ; nous les prendrions, au contraire, sous notre protection, et nous veillerions à leur salut. (ORIGÈNE.)

5. Et, étant entré dans le temple, il se mit à chasser ceux qui vendaient et achetaient. - Ecoutez ces paroles, vous qui trafiquez des choses saintes, écoutez ces paroles; ou cessez tout négoce, ou sortez du temple. Ce n'est point celui-ci, ce n'est point celui-là que le Seigneur vient chasser, mais sans distinction tous ceux qui vendent et achètent. Il renverse les tables des banquiers, les siéges de ceux qui vendent les colombes vous êtes les banquiers, c'est vous qui vendez les colombes; vous ne faites rien qu'à prix d'or, l'argent seul est le mobile de vos actions. Oui, c'est vendre les colombes que de mettre à prix les grâces de l'Esprit-Saint, et c'est en vous chassant du temple, en renversant vos siéges que Dieu nous dit: Ils ne sont point les vrais pasteurs. Il a renversé vos siéges, car vous êtes des voleurs, vous qui entrez dans la bergerie par des lieux détournés; or Jésus-Christ est la porte de l'Église, et vous n'y entrez pas par lui. Sortez donc du temple de la prière, car votre présence et vos trafics en ont fait une caverne de voleurs. (SAINT BRUNO.)

6. Et il ne souffrait pas que l'on portât quoi que ce fût par le temple. -Le temple allait périr, et Jésus qui le va prédire, comme nous verrons, ne l'ignorait pas, et cependant il en défend avec tant de zèle et d'autorité la sainteté, pendant qu'il subsiste ! C'est donc pour apprendre aux chrétiens ce qu'ils doivent aux nouveaux temples, dont le temple de Jérusalem n'était qu'une figure faible, imparfaite, et infiniment au-dessous des mystères des chrétiens, dont Jésus-Christ fait le fond, et où se trouve son saint corps et son sang précieux. Tremblons, tremblons à la seule vue et à l'approche de ce sanctuaire. Mais nous avons en nous un temple. Notre âme en est un, nos corps en sont un, respectons ce temple si saintement consacré et inséparable de nousmêmes. N'y laissons entrer, ni même passer rien d'impur ni de profane. Gardons-nous bien de le faire servir à aucun indigne trafic. Respectons ce temple et le Saint-Esprit qui y habite. (BOSSUET.)

7. Ma maison est la maison de la prière. — C'est ce que Dieu avait dit par la bouche d'Isaïe. Il y ajoute le reproche: Et vous, dit-il, vous en faites une caverne de voleurs, ainsi que Jérémie l'avait prédit. Alors donc fut accompli cet oracle de David : Et moi j'ai été établi de Dieu comme roi sur Sion, sa sainte montagne, annonçant et prêchant ses préceptes. On vit dans son temple le dominateur et l'ange du Testament, que Malachie avait prédit. Jésus-Christ y exerce de plein droit toute l'autorité de son Père. Il ne souffrit pas, dit saint Marc, qu'on passât avec un vaisseau par le temple, ni qu'on fît servir de chemin public un si saint lieu. L'Évangile ne dit pas qu'il le défendait, mais qu'il ne le souffrait pas, et c'est-à-dire, à en juger par le reste de ses actions, qu'il les repoussait et les chassait, du moins qu'il les reprenait avec menaces. S'il n'avait fait qu'ordonner, ce serait un acte d'autorité; mais il agit, il renverse, il frappe: ce qui est encore un acte de zèle. Ce qui fait aussi que saint Jean, et tous ses disciples appliquèrent à celte action cette parole de David Le zèle de votre maison m'a dévoré. Le zèle est une ferveur de l'amour de Dieu, trop vif pour attendre le secours d'autrui, ni pour s'astreindre aux formes ordinaires, mais agissant par lui-même et au-dessus de ses forces avec une espèce d'excès, par une absolue confiance en la puissance de Dieu. C'est ce qui paraît dans cette action du Sauveur. Remarquez ces paroles, Une caverne de voleurs, qui doivent faire trembler tous ceux qui trafiquent, puisqu'elles leur font sentir que, dans l'usage commun et si l'on n'y prend garde, le trafic n'est qu'un tissu de mensonge, de tromperie et de vol. Remarquez aussi avec tous les interprètes, que

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