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veritati; omnis qui est ex veritate, audit vocem meam.

Dicit ei Pilatus : Quid est veritas? Et cùm hoc dixisset, iterùm exivit ad Judæos, et dixit eis: Ego nullam invenio in eo causam.

Et cùm accusaretur à Principibus sacerdotum et senioribus, nihil res pondit.

Tunc dicit illi Pilatus : Non audis quanta adver

témoignage à la vérité; quiconque a la vé-
rité
pour principe écoute ma voix.

17. Pilate lui dit: Qu'est-ce que la vérité? Et ayant dit cela, il sortit de nouveau vers les Juifs, et dit: Je ne trouve en cet homme aucun sujet de condamnation.

18. Et comme les Princes des prêtres et les anciens l'accusaient en beaucoup de points, Jésus ne répondit rien.

19. Alors Pilate lui dit : Vous ne me ré

sim te dicunt testimo- pondez pas; n'entendez-vous point quelles

nia?

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accusations ils élèvent contre vous?

20. Mais il ne répondit à aucune de ses paroles, ce qui causa au gouverneur un étonnement profond.

21. Pilate vint donc dire aux Princes des prêtres et à la foule : je ne trouve aucun sujet de condamnation dans cet homme.

22. Mais les Juifs redoublèrent de violence, disant : Il soulève le peuple par sa doctrine, depuis la Galilée, où il a commencé, jusque dans toute la Judée, jusqu'ici 2.

23. Pilate entendant parler de la Galilée, demanda si cet homme était Galiléen 3.

18. L'Évangile ne nous dit point quelles furent ces accusations; elles devaient tomber d'elles-mêmes, puisque le gouverneur les méprise; d'un autre côté, ce ne sont point des accusations au sujet de la religión: ce n'est que plus tard que les Juifs y reviennent, comme on le verra.

222. Les autres accusations n'ayant produit sur le gouverneur aucun effet, les Juifs en reviennent au crime d'État, et redoublent leurs clameurs à défaut de preuves.

• ✯ 23. Pilate saisit avec empressement le prétexte qui lui est offert de se débar◄

Et ut cognovit quòd de Herodis potestate esset,

24. Et dès qu'il sut qu'il était de la ju

remisit eum ad Herodem, ridiction d'Hérode 1, il le renvoya à Hérode, qui était aussi à Jérusalem en ces jours-là2.

qui et ipse Jerosolymis erat illis diebus.

Herodes autem, viso Jesu, gavisus est valdè; eral enim cupiens ex multo tempore videre eum, eo quòd audierat

25. Hérode, voyant Jésus, en eut une grande joie depuis longtemps il dési

multa de eo, et sperabat rait le voir, parce qu'il avait entendu dire

signum aliquod videre ab

eo fieri.

Interrogabat

autem

eum multis sermonibus.

debat.

beaucoup de choses de lui, et qu'il espérait le voir opérer quelque miracle.

26. Et il se mit à lui faire un grand

At ipse nihil illi respon- nombre de questions; mais Jésus ne lui répondait rien.

Stabant autem Principes sacerdotum, et Scribæ constanter accusantes eum.

Sprevit autem illum Herodes cum exercitu suo et illusit indutum veste albâ, et remisit ad Pilatum.

Et facti sunt amici Herodes et Pilatus in ipsâ die; nam anteà inimici erant ad invicem.

27. Or, les Princes des prêtres et les Scribes étaient là, debout, ne cessant de l'accuser.

28. Et Hérode avec sa garde3 méprisa Jésus, se joua de lui en le revêtant d'une robe blanche 4, et le renvoya à Pilate.

29. Et de ce jour-là, Hérode et Pilate devinrent amis; car auparavant ils étaient ennemis l'un de l'autre 5.

rasser d'une affaire où il ne se mêlait qu'à regret et dans laquelle il craignait de condamner un innocent. I trouvait d'ailleurs une occasion de se rendre agréable à Hérode.

124. Hérode le tétrarque, le meurtrier de Jean-Baptiste.

224. Pour célébrer la fête de la Pâque, bien qu'il ne fût pas Juif.

28. Depuis longtemps, Hérode ne pouvait plus sortir de sa forteresse de Macheronte sans être environné d'une garde formidable que l'Évangile appelle une armée, tant cette garde est nombreuse, et tant elle traîne avec elle des moyens de défense.

428. Gr. Repiballàv aûтòv ¿olñτ× λαμпрàv, circumamiciens eum vestem splendidam, jetant autour de lui un vêtement brillant. L'ensemble de la phrase grecque indique évidemment que cette robe ou ce manteau brillant a été jeté par-dessus tous les autres vêtements du Sauveur.

529. Ils devinrent amis, mais aux dépens de Jésus-Christ. Hélas! combien de grands se sont liés de même et accordés ensemble aux dépens du pauvre et de l'innocent! (BOURDALOUE.)

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1. Les Princes des prêtres, ayant pris les pièces d'argent, dirent : Il n'est pas permis de les mettre dans le trésor, parce que c'est le prix du sang. Par ces paroles les Juifs avouent leur crime, et prophétisent à leur insu leur réprobation. Ils avouent qu'ils ont soudoyé un traître pour qu'il livrât à leur haine et à leur fureur le juste par excellence, le Messie promis à la terre, le Fils de Dieu fait homme. Pharisiens hypocrites, vos paroles, en ce moment, sont plus vraies que vous ne pensez : non, il ne vous est pas permis de garder pour vous ni pour votre nation, le prix du sang divin que vos mains vont répandre: Dieu lui-même vous le défend. Ce sont les étrangers attirés à la vision de la paix, qui reposeront dans le champ du sang rédempteur, l'espérance pleine d'immortalité; tandis que vous, repoussés de Dieu et des hommes, vous irez présenter au monde entier le triste spectacle d'un peuple sans pays, sans gouvernement propre, sans lois particulières, sans autre religion que des figures désormais accomplies, et, par conséquent, sans espoir au-delà du tombeau. (B.)

7. Quelle accusation portez-vous contre cet homme? - Quoique Pilate vît le Christ entre les mains d'une grande cohorte, qui le conduisait avec précaution comme un malfaiteur que l'on redoute, il ne conclut pourtant pas de toutes ces manifestations qu'il y eût sujet d'accusation contre celui qu'on lui amenait, et il comprit qu'il serait injuste de porter un jugement sans avoir examiné d'abord les motifs et les fondements de l'accusation. Il demande donc quelle accusation ils portent contre cet homme. Si ce n'était pas un malfaiteur, nous ne vous l'aurions pas amené, disent les Princes des prêtres. Esprits méchants et pervers! vous craignez l'examen de votre conduite, et vous enveloppez vos réponses dans des détours vagues et obscurs! Que n'avez-vous en main ce que vous lui reprochez? Que ne produisez-vous donc vos actes d'accusation? Vous évitez déjà les questions du gouverneur ; vous ne pouvez rien produire contre celui que vous traitez si lâchement et avec tant d'ignominie. Que ne dites-vous, pour le faire condamner, que celui qui l'a trahi n'a pu survivre à son remords; qu'il a traduit son désespoir par cette parole déchirante, au milieu du temple, J'ai péché, parce que j'ai livré le sang innocent; qu'après avoir cherché partout des témoins contre lui, vous n'en avez pas trouvé; que Caïphe, pour arriver à une condamnation qu'il préméditait, a été obligé de se faire tout à la fois juge, accusateur et témoin ; que ce matin encore vous l'avez fait paraître devant votre Conseil, bien que la sen

tence eût été prononcée dans une audience précédente? La question du gouverneur est précise, répondez-y donc avec quelque précision. (BOSSUET.)

7-8. Quelle accusation portez-vous contre cet homme? Ils répondirent; Si ce n'était pas un malfaiteur, nous ne vous l'aurions pas amené.—O vous qui voyez le Seigneur lié, enchaîné, pourriez-vous demeurer insensibles en facede tant de souffrances, de tant de patience et de tant de bonté ? Il a tout souffert pour nous, il a tout supporté avec résignation, la bienveillance et le pardon sur les lèvres; et vous, le plus souvent, vous ne pouvez supporter une parole un peu dure! On l'a conspué, on lui a craché au visage, et vous employez votre temps, votre esprit, vos moyens à vous parer de riches vêtements, de chaînes d'or et de pierreries. Vous vous croiriez malheureux si les hommes ne vous donnaient tous les jours des louanges et des applaudissements. Votre Dieu est accablé d'injures et d'opprobre, et pour comble de dérision, il reçoit un soufflet; et vous, pour tout opprobre, vous recevez de l'encens. Écoutez saint Paul qui vous dit : Imitez-moi comme j'imite mon Sauveur. Si vous recevez un outrage, rappelez-vous la patience du Seigneur; il ne se vengeait pas, il répondait par des bienfaits à ceux qui lui faisaient du mal. Imitons-le, et les invectives nous paraîtront douces ; l'injure n'est rien si nous la prenons avec indifférence; elle n'est grave que par l'importance que nous lui donnons; si nous la méritons, elle ne doit pas nous irriter, nous devons, au contraire, en concevoir un certain plaisir. Si quelqu'un, par exemple, trouve à dire à votre pauvreté, quel mal cela vous fait-il? Et si l'on vous félicite sur vos richesses, vous en revient-il quelque chose? les louanges augmentent-elles votre fortune? Vous devez ainsi mépriser la calomnie, elle ne saurait vous atteindre. Si votre conscience vous reproche un travers, les louanges des hommes, ne vous rendront pas votre tranquillité, c'est à vous de vous corriger. Ainsi, que l'on vous reproche votre condition ou votre pauvreté, au lieu de vous en émouvoir, riez en vous-même de la vanité d'autrui, et l'injure tombera sur celui qui l'a faite. Les sages n'admirent pas celui qui se venge, mais celui qui ne répond rien. Refusez les louanges de ce monde pour mieux recevoir les louanges du ciel. Là vous aurez pour vous louer non-seulement les anges et les saints, vous aurez Dieu luimême. (SAINT JEAN-CHRISOSTÔME.)

15. Ma royauté ne me vient pas de ce monde, mes serviteurs combattraient pour que je ne fusse point livré aux Juifs; mais elle ne me vient pas d'ici. Parlant par la bouche du psalmiste, le Fils de Dieu dit à

:

ce sujet « Pour moi, j'ai été établi Roi par le Seigneur dans les hauteurs du ciel, son tabernacle saint, afin de publier sa loi. Le Seineur m'a dit Vous êtes mon Fils, je vous ai engendré aujourd'hui. Demandez-moi, je vous donnerai les nations pour héritage, et pour royaume toutes les contrées du monde. Vous les gouvernerez avec un sceptre de fer, et vous les briserez comme un vase d'argile. Et maintenant, ô rois, comprenez; instruisez-vous, vous qui jugez la terre. Servez le Seigneur dans la crainte, et réjouissez-vous devant lui avec tremblement. Embrassez sa loi, de peur que le Seigneur ne s'irrite, et que vous ne périssiez hors de la voie du salut; car bientôt sa colère s'allumera; bienheureux alors ceux qui se confient en lui! >>

(PSAUME II.)

16. Jésus répondit: Vous le dites, je suis roi. - Que je me plais à le voir devant le tribunal de Pilate, bravant, pour ainsi dire, la majesté des faisceaux romains par la générosité de son silence! Que Pilate rentre tant qu'il lui plaira au prétoire pour l'interroger, le Sauveur ne satisfera qu'à une seule de ses questions. Et quelle est cette question? Admirez les secrets de Dieu, chrétiens. Le président romain lui demande s'il est véritable qu'il soit roi; et le Fils de Dieu aussitôt, ayant ouï parler de sa royauté, lui qui n'avait pas encore daigné satisfaire à aucune des questions qui lui étaient faites par ce juge trop complaisant, ni même l'honorer d'un seul mot: Oui, certes, je suis roi, lui dit-il : parole qui jusqu'alors ne lui était pas encore sortie de la bouche. Considérez, s'il vous plaît, son dessein. Ce qu'il n'a jamais avoué parmi les applaudissements des peuples qui étaient étonnés et du grand nombre de ses miracles, et de la sainteté de sa vie, et de sa doctrine céleste, il commence à le publier hautement, lorsque le peuple demande sa mort par des acclamations furieuses. Il ne s'en est jamais découvert que par figures et paraboles aux apôtres, qui recevaient ses discours comme paroles de la vie éternelle: il le confesse ouvertement au juge corrompu qui, par une injuste sentence, va l'attacher à la croix. Il n'a jamais dit qu'il fût roi quand il faisait des actions d'une puissance divine; et il lui plaît de le déclarer, quand il est près de succomber volontairement à la dernière des infirmités humaines. N'est-ce pas là faire les choses à contre-temps. Et néanmoins c'est la Sagesse éternelle qui a disposé tous les temps? Mais, ô merveilleux contre-temps! ô secret admirable de la Providence! Je vous entends, ô mon Sauveur ! C'est que vous mettez votre gloire à souffrir pour l'amour de vos peuples, et vous ne voulez que l'on vous parle de royauté que dans le moment

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